En cours au Siège de l'ONU

Soixante-quinzième session,
Dialogue virtuel – matin
AG/SHC/4308

La COVID-19 s’accompagne d’une « pandémie de la pauvreté », avertit le Haut-Commissaire pour les réfugiés devant la Troisième Commission

Malgré ses années d’expérience sur le terrain, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) n’a « jamais connu une crise de cette ampleur ».  C’est l’alerte lancée, aujourd’hui, par le chef de cette agence onusienne, qui a profité d’un dialogue virtuel avec la Troisième Commission pour rappeler la vulnérabilité des personnes déplacées, des demandeurs d’asile et des migrants confrontés à une précarité extrême dans le contexte de la pandémie de COVID-19. 

Dernier titulaire de mandat à s’exprimer devant la Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles à l’occasion de cette session, M. Filippo Grandi a mis l’accent sur les impacts dévastateurs de cette crise mondiale sur les réfugiés.  Si elles ont jusqu’à présent échappé aux flambées d’infections au coronavirus, ces personnes vivant le plus souvent dans des campements sont touchées de plein fouet par une « pandémie de pauvreté », ne serait-ce qu’en raison de la chute des revenus des travailleurs de l’économie informelle consécutive aux mesures de confinement, a-t-il souligné. 

Plus de 100 000 Vénézuéliens sont ainsi revenus, malgré eux, dans leur pays parce que les conditions de vie dans les pays hôtes ont été détruites par le confinement, a constaté le Haut-Commissaire, ajoutant que ces mesures destinées à endiguer la propagation du virus ont aussi entraîné une augmentation des violences sexistes parmi les populations réfugiées. 

Face à ce choc planétaire, le HCR a maintenu sa présence auprès des réfugiés et des personnes déplacées, aidé par la communauté des donateurs qui lui a permis de financer ses programmes à hauteur de 62% cette année.  Bien que la priorité aille à l’inclusion de ces populations dans les plans nationaux de réponse et de relèvement, d’autres financements seront nécessaires en 2021, a indiqué M. Grandi.

Dans le contexte actuel de limitations pour la liberté de mouvement, le respect du droit d’asile est impératif, a plaidé le chef du HCR en demandant aux États d’en rester à des mesures « temporaires et non discriminatoires » et de ne pas enfreindre le principe de non-refoulement.  « Des solutions pratiques existent pour protéger les gens contre la guerre et la pandémie », a-t-il insisté, avant de dénoncer les murs érigés par certains, la réduction des secours en mer et le refus des demandes d’asile. 

En cette période de crise et de forte mobilité, il importe que l’aide aux réfugiés ne diminue pas, d’autant plus que ces personnes contribuent aux communautés d’accueil « de manière efficace et courageuse », a fait valoir M. Grandi, en opposition aux « discours toxiques » qui les présentent comme une menace. 

La couverture de ce dialogue virtuel a été compromise par une série de problèmes techniques.

La Troisième Commission reprendra ses réunions en présentiel à partir du vendredi 13 novembre, à 15 heures, pour se prononcer sur des projets de résolution. 

RAPPORT DU HAUT-COMMISSAIRE DES NATIONS UNIES POUR LES RÉFUGIÉS, QUESTIONS RELATIVES AUX RÉFUGIÉS, AUX RAPATRIÉS ET AUX DÉPLACÉS ET QUESTIONS HUMANITAIRES (A/75/12, A/75/12/ADD.1 ET A/75/322)

Déclaration liminaire

M. FILIPPO GRANDI, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, a estimé d’entrée que le soixante-quinzième anniversaire de la Charte des Nations Unies doit être un « moment de réflexion » sur les résultats obtenus par l’Organisation et sur ce que nous devons surmonter ensemble.  À cet égard, a-t-il dit, la pandémie de COVID-19 a démontré, au même titre que les changements climatiques, la pauvreté et les conflits, que les déplacements forcés de population exigent des efforts collectifs pour répondre aux crises et soutenir les plus vulnérables.  Dans ce contexte, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), qui fêtera bientôt ses 70 ans, reste sur le terrain, auprès des personnes déplacées et des communautés d’accueil.  Mais malgré ses décennies d’expérience, il n’a « jamais connu de crise de cette ampleur », a souligné le chef de l’agence onusienne.  

Face à ce choc mondial, a-t-il poursuivi, le HCR a réagi rapidement et de façon novatrice pour fournir une assistance, des informations et des conseils, mais aussi lutter contre la discrimination et la violence sexiste.   Si des flambées majeures du coronavirus ont été évitées jusqu’alors parmi les réfugiés, ces personnes vivent dans des conditions de précarité telles qu’elles sont plus exposées que les autres aux risques liés à la COVID-19.  Les réfugiés sont aussi touchés par la « pandémie de la pauvreté », a fait remarquer M. Grandi, rappelant que le confinement a diminué drastiquement les revenus des personnes travaillant dans l’économie informelle.  Plus de 100 000 Vénézuéliens sont ainsi revenus, malgré eux, dans leur pays parce que les conditions de vie dans les pays hôtes ont été détruites par le confinement.  Cette mesure destinée à endiguer la propagation du virus a aussi entraîné une augmentation des violences sexistes, notamment de la violence domestique, des mariages forcés et des cas d’exploitation, a-t-il ajouté, avant d’exprimer sa préoccupation quant aux effets durables sur l’éducation, la moitié des filles scolarisées risquant de ne pas retourner en cours. 

Pour répondre à ces différents impacts, le HCR a pu compter sur la communauté des donateurs pour renforcer sa trésorerie.  Mais si ses programmes sont financés à hauteur de 62% cette année, plus de financements seront nécessaires l’an prochain, a averti le Haut-Commissaire.  Pour l’heure, la priorité va à l’inclusion des réfugiés dans les plans nationaux de réponse et de relèvement.  Nous devons réduire leurs difficultés mais aussi les pressions qui sont exercées sur les sociétés, a-t-il expliqué, saluant le soutien apporté par la Banque mondiale, qui a mis à disposition des réfugiés et les pays qui les accueillent un milliard de dollars sous forme de dons plutôt que de prêts.  La Banque interaméricaine de développement a, elle, débloqué 2 milliards de dollars, tandis que son homologue africaine a décaissé 20 millions de dollars pour la zone centrale du Sahel, s’est-il félicité.  À ses yeux, cette participation en amont des acteurs du développement est une clef de la réussite du pacte mondial sur les réfugiés.  

Toutefois, a nuancé M. Grandi, si le pacte mondial a permis de mobiliser des ressources et des contributions, les causes sous-jacentes du déplacement n’ont pas été réglées et la COVID-19 n’a pas entraîné un arrêt des conflits armés.  Cette année, les violences ont ainsi fait fuir 650 000 personnes dans la région du Sahel central et plusieurs centaines de milliers dans le nord du Mozambique.  Parallèlement, des milliers d’Ivoiriens ont rejoint des pays voisins et plus de 100 000 Nicaraguayens ont fui leur pays, majoritairement vers le Costa Rica, a-t-il relevé, évoquant également la situation catastrophique au Yémen et le risque d’importants déplacements dans le Nagorno-Karabakh.  Au total, 80 millions de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer, a souligné le chef du HCR, appelant les États à maintenir l’accès à l’asile.  

Alors que la lutte contre la pandémie a imposé des limitations pour la liberté de mouvement et le franchissement des frontières, il a demandé aux pays de respecter leurs obligations en matière de droits humains et de faire en sorte que ces mesures soient « temporaires et non discriminatoires » et que le principe de non-refoulement ne soit pas être violé.  À ce propos, il a salué l’Ouganda, qui a accepté des milliers de réfugiés en provenance de RDC tout en veillant à ce que des mesures sanitaires soient prises pour ces personnes et les communautés d’accueil.  Regrettant que 47 autres États n’aient pas eu la même attitude, il a assuré que « des solutions pratiques existent pour protéger les gens contre la guerre et la pandémie », dénonçant les murs érigés par certains, la réduction des secours en mer et le refoulement de demandeurs d’asile.  « Ces approches peuvent violer le droit international et nourrir des sentiments xénophobes », a-t-il mis en garde, avant de remercier les États qui facilitent des retours volontaires et dans la dignité pour les réfugiés.  C’est ce que veulent ces personnes, a martelé le Haut-Commissaire.  Mais tant que la paix n’est pas là, il convient de prévoir des réinstallations dans des pays tiers, a-t-il ajouté, qualifiant d’« exemple très positif à suivre » l’initiative du Canada, qui a décidé d’augmenter de 4 000 places son programme annuel de réinstallations.  Il a souhaité que cet exemple serve à répondre à des contextes difficiles comme la crise des Rohingya, la crise syrienne ou encore les déplacements multifacettes de la région du lac Tchad.  

L’année a été difficile mais nous avons vu une solidarité extraordinaire se manifester, notamment au travers des 4,5 milliards de dollars versés en urgence à l’ONU par les bailleurs de fonds, a observé M. Grandi.  Selon lui, l’assistance humanitaire demeurera urgente pour des millions de personnes, en raison des diverses crises et de la pandémie, mais il importe que l’aide aux réfugiés ne diminue pas.  De son côté, a-t-il indiqué, le HCR entend rester efficace et contribuer aux réformes des Nations Unies appuyées par le Secrétaire général, notamment en matière de régionalisation, de décentralisation et de simplification des procédures pour les partenaires de l’ONU.  L’agence entend également approfondir sa réflexion et son action fondées sur les bonnes pratiques dans des domaines tels que la lutte contre le harcèlement sexuel, mais aussi l’égalité et l’équité.

Avant de conclure, M. Grandi a fait valoir l’apport crucial des réfugiés, des personnes déplacées et des migrants en cette période de forte mobilité.  Ces populations ne sont pas seulement vulnérables, elles contribuent aux communautés de manière efficace et courageuse, a-t-il insisté.  Il a estimé important de rappeler cette réalité alors que l’on assiste à une montée des « discours toxiques » qui présentent ces personnes comme une menace.  « Nous devons faire preuve de solidarité avec ceux que nous devons protéger.  C’est plus important que jamais en cette période de pandémie. »

Dialogue interactif

Comment encourager tous les acteurs concernés à garantir un espace suffisant pour les activités humanitaires et réduire le risque accru auquel sont exposés les travailleurs humanitaires en première ligne des déplacements, s’est enquise la République de Corée.

La Fédération de Russie a parlé de la tenue de la Conférence internationale sur le retour des réfugiés syriens et des déplacés internes, prévue du 11 au 12 novembre à Damas.  Rappelant que ce problème humanitaire est désigné comme l’une des priorités du règlement du conflit syrien dans la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU, elle a dit attendre un « niveau décent » de représentation du HCR à cet événement.  À ce sujet, le Liban a précisé qu’il accueille plus d’un million de réfugiés syriens, soit le tiers de sa population.  Nonobstant les difficultés liées à la dépréciation considérable de la devise libanaise, la crise des réfugiés, en plus de la pandémie et de l’explosion qui a frappé Beyrouth en août dernier, « notre gestion de crise se fonde sur le droit de la personne », a assuré la délégation. 

Le Bangladesh a d’entrée voulu savoir quel était l’état d’avancement des projets à impact rapide sur les Rohingya et de leur contribution à la création des conditions favorables au retour des Rohingya hébergés dans les camps au Bangladesh.  Que fait le HCR au Myanmar pour aider à accélérer le processus de vérification, qui est une étape importante pour leur rapatriement?  Enfin, la délégation a souligné que certains États Membres, « dont un très récemment », ont exprimé leur volonté d’accueillir des Rohingya du Bangladesh dans le cadre du programme de réinstallation.  Quelles sont les mesures prises par le HCR pour donner suite à cette offre?

Qu’en est-il de l’action du HCR en faveur des enfants, a demandé l’Italie qui a appuyé la stratégie de régionalisation et la décentralisation du Haut-Commissariat.  Quelles sont les perspectives du HCR pour 2021, s’est enquise la Norvège, qui s’exprimait au nom des pays nordiques.

En dépit des mesures de confinement dans son pays, « nos frontières n’ont jamais été entièrement fermées », a indiqué à son tour la Roumanie qui a voulu savoir quelles étaient les difficultés auxquelles se heurtent les réfugiés en période de pandémie.  Le Qatar a pour sa part rappelé l’accord de partenariat conclu, en mai 2020, entre Qatar Airways et le HCR pour expédier les fournitures d’urgence aux opérations du Haut-Commissariat dans le monde entier.

Quels sont les outils pratiques mis en place par les municipalités qui accueillent des réfugiés durant la pandémie, a demandé à son tour la Turquie.  Que pense le HCR du niveau de mise en œuvre des recommandations formulées lors du Forum mondial sur les réfugiés qui s’est tenu l’an dernier, a voulu savoir le Maroc.  Par ailleurs, que fait le HCR pour remédier à l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les crises humanitaires existantes?

La Syrie a invité le HCR à jouer un rôle plus efficace pour garantir le retour volontaire des réfugiés syriens, notamment en fournissant plus de ressources financières et à accorder un intérêt équitable et juste à toutes les régions de la Syrie.  La délégation a également appelé le HCR à œuvrer avec les pays concernés pour obtenir la levée les mesures coercitives unilatérales.  La délégation a aussi évoqué la tenue les 11 et 12 novembre, à Damas, de la Conférence internationale sur les réfugiés, précisant que des invitations avaient été envoyées. 

L’Azerbaïdjan a dénoncé l’agression militaire de l’Arménie contre son pays.  Suite au bombardement systématique des zones densément peuplées d’Azerbaïdjan, 2 488 maisons et 97 bâtiments ont été détruits par les Forces armées arméniennes.  Beaucoup de ces maisons appartenaient à des personnes déplacées et 40 000 personnes en Azerbaïdjan ont été temporairement déplacées par ces derniers combats.  En outre, a déploré la délégation, les autorités arméniennes forcent actuellement les Arméniens de souche à quitter le Nagorno-Karabakh, malgré les appels répétés de mon gouvernement en faveur d’une coexistence pacifique des communautés azerbaïdjanaise et arménienne.

El Salvador a voulu savoir ce que le HCR pense des perspectives de redressement dans le contexte de la pandémie de COVID-19 et suite aux conséquences des catastrophes naturelles qui frappent durement sa région.

Les États-Unis ont souligné que les partenariats entre les gouvernements et les communautés hôtes, les communautés déplacées, les acteurs du secteur privé et les organisations humanitaires et de développement sont essentiels pour assurer une protection à long terme et renforcer la résilience des communautés déracinées.  Que fait le HCR pour promouvoir l’inclusion des personnes relevant de sa compétence dans les plans nationaux de préparation et d’intervention liés à la COVID-19?

Le Brésil a indiqué que 264 000 Vénézuéliens sont au Brésil, jouissant des mêmes droits que les citoyens notamment en matière d’éducation et de santé.  En revanche, le financement de la réponse à la crise des réfugiés en Amérique latine n’est pas compatible avec le nombre de réfugiés.  Comment remédier à ce déséquilibre?

Le HCR envisage-t-il des changements, a demandé le Canada, tandis que l’Éthiopie a rappelé les objectifs du pacte mondial sur les réfugiés.  La Malaisie a voulu savoir quelles actions le HCR compte entreprendre pour honorer son mandat malgré le défi de la pandémie.  La délégation a également exhorté à trouver des solutions durables en vue de prévenir les crises qui ont conduit à autant de déplacement. 

Comment le HCR compte-t-il aider les pays en développement qui sont ceux qui accueillent le plus grand nombre de réfugiés en temps de pandémie, s’est enquise à son tour la Chine.  De plus, a ajouté la délégation, les États et le HCR doivent cesser d’octroyer le statut de réfugiés aux criminels.

La Géorgie s’est inquiétée de l’augmentation constante du nombre de personnes déplacées de force, relevant que des millions de civils quittent leurs foyers sous la contrainte.  Comment mobiliser le soutien de la communauté internationale, a enchaîné la Thaïlande qui a appelé à plus de responsabilités partagées, compte tenu des bouleversements dus à la pandémie.

L’Union européenne a voulu en savoir plus sur les possibilités qu’un pouvoir opérationnel décentralisé offre pour répondre efficacement et rapidement à la pandémie de COVID-19.  En outre, la délégation a souhaité avoir davantage d’informations sur les mesures récentes prises par le HCR pour assurer la protection continue des réfugiés et des personnes déplacées de force malgré les restrictions imposées par la COVID-19, et pour renforcer la coordination et la coopération avec les autres agences de l’ONU.

Tout en reconnaissant les défis extraordinaires que pose la pandémie, l’Allemagne s’est déclarée très préoccupée par le nombre important de pays qui refusent actuellement l’accès à l’asile.  À la lumière des besoins de protection toujours croissants, un HCR fort et suffisamment financé est plus que jamais nécessaire et il nous appartient à tous de permettre au HCR de remplir son mandat en lui assurant un soutien financier, stratégique et politique, a insisté la délégation. 

Alertant pour sa part la dégradation de la situation humanitaire dans le Sahel central en raison de l’insécurité et des catastrophes naturelles, le Mali a voulu savoir ce que le HCR compte faire de plus pour coopérer avec les gouvernements et les autorités locales afin de mieux aider les populations vulnérables et favoriser leur retour dans leurs localités d’origine. 

Il ne faut pas pervertir le phénomène des réfugiés, a lancé à son tour le Venezuela qui a accusé la Colombie d’avoir pris le prétexte de cette question pour s’attaquer « à notre Président Maduro ».

La situation des réfugiés ne doit pas être politisée, a opiné l’Afghanistan, tandis que le Soudan s’est inquiété du sort des nombreux réfugiés dans les camps qui dépendent de l’aide fournie par les gouvernements, nonobstant les difficultés liées à la pandémie. 

Dans quelle mesure le HCR encourage-t-il une approche multisectorielle et renforce-t-il le triple lien entre les affaires humanitaires, le développement et la paix dans sa recherche de solutions durables, a demandé la Suisse.  Par ailleurs, quels sont les principaux enseignements tirés du projet pilote de collecte de données ventilées lancés par le HCR?

Le Cameroun, l’Iran, le Myanmar et l’Algérie sont également intervenus, de même que le Mexique qui a voulu savoir ce que fait le HCR pour aider les réfugiés à accéder au service de santé en cette période de pandémie.

Dans ses réponses aux questions et observations des États Membres, le Haut-Commissaire pour les réfugiés a appelé à concilier les impératifs du confinement imposés pour faire face à la pandémie avec les mesures humanitaires.  Il a appelé à fournir un plus grand appui aux pays hôtes, renvoyant au pacte mondial sur les réfugiés.  Dans ce contexte, il a salué l’apport de la Banque mondiale qui a contribué à hauteur d’un milliard de dollars dans le cadre d’un programme hybride alliant prêts et subventions.

Il a indiqué que le premier Forum mondial sur les réfugiés, qui s’est tenu en décembre 2019, avait donné lieu à 1 400 annonces de contributions, dont 400 qui sont en cours d’exécution.  Des retards ont cependant été enregistrés en raison de la pandémie.  M. Grandi a aussi parlé de la nécessité de partager le fardeau entre les bailleurs de fonds.  Bien que l’année écoulée ait enregistré une contribution record de l’ordre de 4,5 milliards de dollars, il a encouragé à une plus grande participation: « nous avons besoin de plus de donateurs », a-t-il martelé. 

Il s’est inquiété de l’impact de la pandémie sur les groupes les plus vulnérables, notant qu’en plus d’un appauvrissement de ces populations, la COVID-19 affecte l’accès à l’éducation et accroît les risques d’exploitation par des groupes criminels et de violences sexistes et sexuelles à l’encontre des femmes et des filles.

Les perspectives pour 2021 ne « sont pas bonnes » car on ne sait pas quand cette pandémie va s’arrêter, a-t-il enchaîné.   En revanche, on sait qu’elle aura des conséquences sur toute l’humanité, en particulier sur les groupes les plus vulnérables.  Il s’est également inquiété de la multiplication des conflits et a avoué n’avoir jamais vu, pendant sa longue carrière, le Conseil de sécurité « aussi divisé » notamment sur des questions humanitaires.  Il a ensuite enjoint la Troisième Commission à accepter la nature non politique de la résolution omnibus et à l’adopter par consensus. 

Déclaration de clôture 

À l’issue de cet échange, la Présidente de la Troisième Commission, Mme Katalin Bogyay, a remercié le Secrétariat de la Commission et tous ceux qui l’ont aidée à mener ces dialogues interactifs virtuels avec les titulaires de mandat.  Elle a ensuite rappelé aux délégations que la date butoir pour la soumission des propositions de résolution était fixée au 11 novembre à 13 heures.  La Commission se réunira de nouveau en présentiel à partir du 13 novembre, à 15 heures, pour se prononcer sur ces projets de texte.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.