Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur le Yémen
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de juin, M. Mansour Al-Otaibi (Koweït):
Les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé leur plein appui à l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, Martin Griffiths, et appelé les parties à coopérer de façon constructive et continue avec ce dernier. Les membres se sont félicités des efforts menés par l’Envoyé spécial pour aider les parties à mettre en œuvre l’Accord de Stockholm et à promouvoir une solution politique au Yémen.
Les membres du Conseil ont pris note des progrès positifs préalables accomplis par les parties sur la voie de la réalisation de la première phase de redéploiement des forces à Hodeïda, comme l’a fait observer l’Envoyé spécial le 15 mai 2019. Ils ont prié instamment les parties de prendre les nouvelles mesures qui s’imposaient, conformément au concept d’opérations convenu, en vue de la pleine mise en œuvre de l’Accord sur Hodeïda.
Les membres du Conseil ont de nouveau demandé aux parties de poursuivre la mise en œuvre élargie de l’Accord de Stockholm, concernant en particulier le plein respect du cessez-le-feu instauré dans la province de Hodeïda, ainsi que la finalisation des arrangements relatifs au mécanisme d’’échange de prisonniers et la Déclaration d’entente sur Taëz.
Les membres du Conseil ont souligné que la Mission des Nations Unies en appui à l’Accord sur Hodeïda (MINUAAH) devait être déployée aussi rapidement que possible et ont appelé de nouveau les parties, comme le prévoit la résolution 2452 (2019), à assurer l’entrée et la circulation dans le pays, sans entrave ni retard, du personnel et du matériel de la Mission. Notant qu’un nombre important de permis d’entrée dans les zones contrôlées par les houthistes n’avaient pas encore été délivrés, ils ont appelé les parties à accorder tout le soutien et toute l’assistance nécessaires à la Mission. Ils ont également engagé les États Membres qui étaient en mesure de le faire à déployer des observateurs auprès de la Mission.
Les membres du Conseil ont exprimé leurs préoccupations quant à une nouvelle escalade de la violence dans différentes régions du Yémen et aux pertes en vies humaines et blessures qui étaient liées au conflit, et ont rappelé qu’ils continuaient d’exiger que les parties prennent toutes les mesures possibles pour assurer la protection des civils, notamment les enfants, et des infrastructures civiles critiques, et pour respecter leurs obligations au regard du droit international humanitaire.
Les membres du Conseil ont condamné les attaques perpétrées contre les stations de pompage de pétrole de Daouadmi et d’Afif dans la province de Riyad, en Arabie saoudite le 14 mai, que les houthistes ont revendiquées. Ils ont souligné que ces attaques représentaient une grave menace pour la sécurité nationale du Royaume d’Arabie saoudite, ainsi que, plus largement, pour la sécurité de la région, et risquaient de nuire au processus politique mené par l’Organisation des Nations Unies.
Les membres du Conseil se sont déclarés profondément préoccupés par la gravité de la situation humanitaire et la poursuite de sa détérioration depuis décembre 2018, notamment concernant la recrudescence importante du choléra et ses plus de 364 000 cas soupçonnés depuis le début 2019 ainsi que les 18% de Yéménites en situation d’insécurité alimentaire enregistrés cette année (soit 20 millions de personnes ou encore 65% de la population). Ils ont fait part de leurs inquiétudes liées aux persistantes restrictions d’accès au Yémen et ont appelé de nouveau les parties à lever les obstacles administratifs à l’accès au personnel humanitaire et à l’acheminement des fournitures humanitaires, notamment en matière de carburants et de denrées alimentaires, et à assurer l’exploitation efficace et durable de tous les ports du Yémen et des voies d’accès concernées.
Les membres du Conseil ont également noté qu’il fallait accroître le rythme et l’ampleur de l’intervention humanitaire, et se sont déclarés préoccupés à la lecture de rapports signalant que l’ONU manquait d’argent pour assurer les secours d’urgence indispensables. Ils ont en outre fait observer que le versement de contributions annoncées au Bureau de la coordination des affaires humanitaires avait constitué une mesure importante pour endiguer l’épidémie de choléra et prévenir la famine en 2018, et ont prié instamment les donateurs de respecter les engagements qu’ils avaient déjà pris à l’égard de l’ONU.
Les membres du Conseil ont pris note de l’action menée par le Gouvernement yéménite pour stabiliser le riyal, établir un budget et verser une partie des pensions et des salaires des fonctionnaires dans le pays. Ils ont encouragé les deux parties à continuer de collaborer avec l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour renforcer l’économie, assurer le bon fonctionnement de la Banque centrale du Yémen et garantir le versement régulier des traitements des fonctionnaires de l’État dans l’ensemble du pays.
Les membres du Conseil ont demandé à toutes les parties de collaborer de manière constructive avec l’Envoyé spécial pour s’acquitter des obligations qu’elles avaient souscrites à Stockholm et se sont félicités de l’intention exprimée par l’Envoyé spécial de continuer de travailler avec les parties pour préparer la voie à la reprise de négociations officielles. Ils ont demandé aux parties de collaborer de façon constructive pour parvenir à un règlement politique mené par les Yéménites, comme énoncé dans la résolution 2216 (2015) et d’autres résolutions et déclarations de la présidence du Conseil portant sur la question, ainsi que dans l’Initiative du Conseil de coopération du Golfe et son mécanisme de mise en œuvre et les textes issus de la Conférence de dialogue national.
Conscients du rôle fondamental que jouent les femmes sur le plan de la consolidation de la paix au Yémen, les membres du Conseil ont réaffirmé qu’il importait d’obtenir leur participation pleine, effective et véritable ainsi que la participation réelle des jeunes au processus de paix. Ils ont demandé au Gouvernement yéménite et aux houthistes d’accroître de 30% la présence des femmes parmi leurs délégations, en augmentant le nombre de membres, le cas échéant.
Les membres du Conseil ont réaffirmé leur attachement ferme à l’unité, à la souveraineté, à l’indépendance et à l’intégrité territoriale du Yémen.