l’ECOSOC encourage l’Équipe de l’ONU sur les maladies non transmissibles à se prémunir de l’ingérence de l’industrie du tabac
Le Conseil économique et social (ECOSOC) a achevé aujourd’hui son segment consacré à la gestion, entamé hier, par l’adoption de plusieurs résolutions, les recommandations de ses organes subsidiaires et son programme de travail.
Dans sa résolution sur l’Équipe spéciale interorganisations des Nations Unies pour la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles (E/2019/L.16), l’ECOSOC encourage les membres de l’Équipe spéciale à continuer d’appliquer leurs propres politiques de prévention de l’ingérence de l’industrie du tabac, y compris celles qui touchent les produits du tabac nouveaux et émergents, en ayant à l’esprit la politique type à l’intention des organismes du système des Nations Unies, de manière à assurer une séparation cohérente et efficace entre les activités des organismes de l’ONU et ceux de l’industrie du tabac.
L’ECOSOC demande aux donateurs bilatéraux et multilatéraux, ainsi qu’aux autres parties prenantes, y compris les fondations philanthropiques, la société civile et le secteur privé de mobiliser des ressources humaines et financières pour l’application des programmes de l’Équipe spéciale, y compris les activités prévues au titre de sa stratégie 2019-2021. Il les encourage en outre à mobiliser des ressources pour aider les États qui le demandent à favoriser, à l’échelle nationale, une riposte durable aux maladies non transmissibles et aux problèmes de santé mentale, en envisageant divers mécanismes de financement volontaire, notamment un fonds d’affectation spéciale multidonateurs.
L’Équipe spéciale est aussi appelée à renforcer les capacités dont elle dispose pour fournir une assistance technique et stratégique aux gouvernements en vue de les aider à mettre en œuvre des stratégies multisectorielles et de développer l’action multipartite, notamment avec le secteur privé, de manière à renforcer leur contribution à l’application des mesures nationales de lutte contre les maladies non transmissibles.
L’ECOSOC a aussi adopté des résolutions sur deux institutions de recherche et de formation des Nations Unies. Dans le texte sur l’École des cadres du système des Nations Unies à Turin (Italie) (E/2019/L.9), il se dit conscient du rôle important joué par cette École dans le contexte de ses activités de renforcement des capacités interinstitutions, pour ce qui est d’appuyer la réforme en cours à l’ONU et de diffuser des connaissances et des compétences techniques indispensables à la mise en œuvre des principes du Programme de développement durable à l’horizon 2030. L’ECOSOC engage les États à continuer de soutenir l’École qui a un mandat interinstitutionnel singulier et qui joue un rôle important dans le renforcement des capacités du personnel du système des Nations Unies et des organisations partenaires.
Quant à l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) (E/2019/L.12), l’ECOSOC renouvelle son appel aux États pour qu’ils versent à l’Institut des contributions volontaires non préaffectées et encourage tous les donateurs qui le peuvent à appuyer davantage l’Institut et ses activités de renforcement des capacités, notamment dans les pays en développement.
Par les résolutions (E/2019/L.13) et (E/2019/L.14), l’ECOSOC arrête les dates des réunions et débats qu’il tiendra en 2020, en commençant par le Forum de la jeunesse les 1er et 2 avril et en terminant par le débat consacré à la gestion les 21 et 22 juillet.
QUESTIONS DE COORDINATION, QUESTIONS RELATIVES AU PROGRAMME ET AUTRES QUESTIONS
Le Conseil économique et social (ECOSOC) a pris note du rapport du Secrétaire général sur l’Équipe spéciale interorganisations des Nations Unies pour la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles (E/2019/55) qui explique que la stratégie de l’Équipe pour la période 2019-2021 s’articule autour des quatre grandes priorités: aider les pays à conduire des actions multisectorielles pour atteindre les cibles des objectifs de développement durable relatives aux maladies non transmissibles; mobiliser des ressources; coordonner l’action et établir des partenariats; servir d’exemple pour la réforme du système des Nations Unies.
Cette stratégie se fonde sur l’expérience tirée des plans de travail 2014-2017, et vise à mobiliser le système des Nations Unies pour aider les pays à mettre en place une action gouvernementale et sociétale globale afin de réaliser les objectifs de développement durable relatifs aux maladies non transmissibles. Grâce aux activités de l’Équipe, les pays avancent sur la voie de la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’atteinte des cibles du triple milliard qui sont au cœur du treizième programme général de travail de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Un fonds d’affectation spéciale pour lutter contre les maladies non transmissibles devrait être mis en place sous peu.
Après l’adoption de la résolution sur l’Équipe spéciale (E/2019/L.16), le Mexique s’est dit conscient des retombées positives du travail effectué pour améliorer la coordination sur le terrain des efforts en vue de maîtriser les maladies non transmissibles. Il a regretté toutefois que le texte n’insiste pas suffisamment sur la nécessité de prévenir l’ingérence de l’industrie du tabac dans les efforts de lutte contre le tabagisme. Beaucoup de délégations avaient appuyé cette approche lors des négociations, a-t-il rappelé, car cela s’inscrit dans le renforcement de la Convention-cadre de l’OMS sur la lutte contre le tabagisme. Le Mexique a espéré, qu’à l’avenir, il sera possible de renforcer les termes de références de l’Équipe spéciale dans ce domaine.
INSTITUTS DE RECHERCHE ET DE FORMATION DES NATIONS UNIES
Après que l’ECOSOC a adopté les rapports de l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) (E/2019/81), de l’École des cadres des Nations Unies à Turin (E/2019/11) et de l’Université des Nations Unies (E/2019/8), l’Italie a souligné l’importance de ces trois instituts, en particulier dans le contexte de la promotion du Programme 2030 et de la réforme des Nations Unies. « Nous devons tous tendre vers davantage de synergies », a-t-elle estimé, en encourageant les trois instituts à poursuivre sur leur voie. S’agissant de l’École des cadres des Nations Unies qui se trouve à Turin, elle a affirmé qu’elle est devenue un « centre d’excellence » qui mérite l’appui de l’ECOSOC.
Le Mexique s’est tout particulièrement félicité du travail de l’Université des Nations Unies et son Centre de recherche et a encouragé la poursuite des travaux sur l’intelligence artificielle. Il a également pris note du travail de recherche sur la lutte contre la traite des personnes et a encouragé l’Université à tenir compte du Pacte de Marrakech sur les migrations sûres, régulières et ordonnées et à se pencher sur les questions liées à la migration. Le Maroc a, en effet, rappelé que l’Observatoire africain des migrations est désormais sur pied à Rabat. Il a attiré l’attention des trois instituts sur l’intérêt qu’ils ont à collaborer davantage avec les académies nationales de diplomatie, notamment la Marocaine, et a encouragé ces institutions à se pencher sur des thématiques prioritaires comme celle de la migration.