En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/19282-ENV/DEV/1893

Climat: Après la « sonnette d’alarme assourdissante » du GIEC, le Secrétaire général appelle les États à « faire ce que la science exige de nous avant que ce ne soit trop tard »

La déclaration suivante a été faite aujourd’hui par M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié aujourd’hui un rapport spécial très attendu sur la limitation du réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius.

Le rapport, rédigé par les plus grands climatologues du monde, est une sonnette d’alarme assourdissante.  Il confirme que les changements climatiques se produisent plus vite que prévu et que le temps presse.

Nous en voyons les conséquences tout autour de nous: phénomènes climatiques de plus en plus extrêmes, montée du niveau de la mer, fonte des glaces de l’Arctique.  Les scientifiques peignent le tableau le plus frappant que nous n’ayons jamais vu sur la différence entre une augmentation de 1,5 et de 2 degrés Celsius de la température. 

Un demi-degré fait toute la différence.

Cela veut dire plus de vagues de chaleur pour des dizaines de millions de personnes.  La perte de plus en plus généralisée des espèces.  La raréfaction de l’eau dans certaines des régions les plus instables du monde.  Un taux à deux chiffres de l’augmentation du nombre d’étés sans glace dans l’Arctique.  La disparition totale des récifs coraliens du monde.

En même temps, le rapport montre qu’il est toujours possible de limiter le réchauffement climatique à 1, 5 degré Celsius.

Toutefois, cela exige une action urgente et bien plus ambitieuse pour diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et parvenir à un taux net d’émission zéro d’ici 2050. 

Il faudra des changements sans précédent dans tous les aspects de la société, en particulier dans les secteurs clés de l’agriculture, de l’énergie, de l’industrie, de la construction, du transport et de l’urbanisation. 

Plus précisément, il faudra mettre fin à la déforestation et planter des milliards d’arbres; réduire de manière drastique l’utilisation des combustibles fossiles et renoncer totalement au charbon d’ici à 2050; accélérer l’installation des systèmes d’énergie éolienne et solaire; investir dans une agriculture durable soucieuse du climat; et envisager de nouvelles technologies comme la capture et le stockage du carbone.

La période qui s’ouvre est cruciale.  Nous devons honorer les engagements de Paris à inverser la tendance des émissions d’ici à 2020.

La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques qui doit se tenir à Katowice en Pologne ne peut être un échec.

La communauté internationale doit en émerger avec des normes d’application essentielles pour rendre opérationnel l’Accord de Paris. 

J’exhorte tous les États à faire de la Conférence de Katowice un succès; à écouter les conseils des meilleurs scientifiques du monde; à se montrer plus ambitieux, à renforcer rapidement les plans d’action nationaux pour le climat; et à accélérer de toute urgence la mise en œuvre de l’Accord de Paris.

Nous devons nous hisser à la hauteur des défis de l’action climatique et faire ce que la science exige de nous avant que ce ne soit trop tard. 

 

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