En un siècle, 96% des tigres d’Asie ont disparu dans un scénario identique pour tous les grands félins, alerte le Secrétaire général
On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’occasion de la Journée mondiale de la vie sauvage, célébrée le 3 mars, placée cette année sous le signe des grands félins:
En cette Journée mondiale de la vie sauvage, nous célébrons le rôle essentiel que les animaux et plantes sauvages de notre planète jouent dans nos cultures et dans la viabilité de nos sociétés. Cette année, les grands félins sont à l’honneur. Guépards, jaguars, léopards, lions, pumas, panthères des neiges, tigres... Ces superbes prédateurs peuplent notre planète de l’Afrique à l’Asie, en passant par les Amériques.
Admirées du monde entier pour leur grâce et leur puissance, ces créatures fascinantes sont pourtant de plus en plus menacées d’extinction. Les populations de grands félins ont récemment connu un déclin considérable. Il y a un peu plus d’un siècle, pas moins de 100 000 tigres vivaient en Asie à l’état sauvage. Aujourd’hui, ils sont moins de 4 000. Ce sont 96% de leur population qui ont disparu.
Et le scénario est le même pour tous les grands félins. Ils sont tous menacés par le morcellement des habitats, les changements climatiques, le braconnage, le trafic et la bataille que se livrent l’homme et la nature. Responsables de leur déclin, soyons également les artisans de leur salut.
Les objectifs de développement durable comportent des cibles qui visent précisément à mettre un terme au braconnage et au trafic des espèces de faune et de flore sauvages protégées. L’année dernière, les États Membres de l’ONU ont adopté la troisième d’une série de résolutions historiques consacrées au problème majeur qu’est la disparition de la vie sauvage, et des représentant de gouvernements, de la société civile et du secteur privé du monde entier travaillent actuellement main dans la main pour traduire les mots en actes.
Le salut des grands félins et d’autres espèces menacées dépend finalement d’une seule chose : la mise en œuvre d’une politique de sauvegarde fondée sur des bases scientifique solides et le respect de l’état de droit. Nous devons en outre tenir pleinement compte des besoins des populations locales. Lorsque les communautés et l’économie locales profitent de la mise en place de stratégies de conservation de la vie sauvage, ces dernières ont beaucoup plus de chances de réussir.
Les grands félins sont des espèces clefs. En les protégeant, ce sont leurs vastes habitats et les multiples formes de vie qu’ils abritent que nous protégeons, et, ainsi, des écosystèmes entiers indispensables à la bonne santé de notre planète.
Sur le terrain, de nombreux gardes forestiers et agents du maintien de l’ordre combattent courageusement la criminalité liée aux espèces sauvages, risquant leur vie pour protéger nos espèces les plus menacées. Mais la conservation de la vie sauvage est notre responsabilité à tous. En cette Journée mondiale de la vie sauvage, j’invite les populations du monde entier à mieux faire connaître la cause et à prendre des initiatives personnelles qui aideront à garantir la survie des grands félins et de la précieuse et fragile biodiversité de notre planète.