Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la Guinée-Bissau
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par la Présidente du Conseil de sécurité pour le mois de septembre, Mme Nikki R. Haley (États-Unis):
Les membres du Conseil de sécurité ont entendu le 30 août 2018, sur la situation en Guinée-Bissau, le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS), José Viegas Filho, le Représentant permanent de la Guinée équatoriale auprès de l’Organisation des Nations Unies, Anatolio Ndong Mba, en sa qualité de Président du Comité créé par la résolution 2048, le Représentant permanent du Brésil auprès de l’Organisation, Mauro Silva, en sa qualité de Président de la Commission de consolidation de la paix en formation Guinée-Bissau, et Elisa Tavares Pinto, représentante de la société civile bissau-guinéenne.
Les membres du Conseil ont souligné qu’il était impératif que la communauté internationale continue d’apporter son soutien aux efforts régionaux déployés en vue de la pleine application de l’Accord de Conakry et de la Feuille de route en six points de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Les membres du Conseil ont encouragé les parties prenantes nationales à collaborer aux fins des élections législatives prévues en novembre 2018 par le Gouvernement de Guinée-Bissau. Ils ont souligné que la tenue d’élections crédibles et ouvertes à tous, dans le respect du calendrier électoral, comme il était prévu dans l’Accord de Conakry et la Feuille de route en six points de la CEDEAO, était indispensable à la reprise de l’action entreprise au service de réformes durables menées par les acteurs nationaux.
Les membres du Conseil ont remercié les États Membres et les organisations régionales qui se sont engagés à fournir une aide électorale et ont demandé que les fonds soient versés sans tarder. Ils ont invité le BINUGBIS à prendre vigoureusement en main la coordination des efforts internationaux déployés à l’appui du Gouvernement et des organismes de gestion des élections, en collaboration avec l’Union africaine (UA), la CEDEAO, la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) et l’Union européenne (UE). Ils ont demandé que la communauté internationale continue de fournir une assistance électorale.
Les membres du Conseil ont souligné que la tenue d’élections législatives, tout comme la signature d’un Pacte de stabilité ainsi qu’il était demandé dans l’Accord de Conakry, étaient des priorités absolues. Ils ont également souligné qu’il fallait procéder à une réforme constitutionnelle, conformément à l’Accord de Conakry, afin de réduire les risques de crise politique. Ils ont exhorté les acteurs nationaux à poursuivre leurs consultations en vue de parvenir à un consensus sur la réforme constitutionnelle avant l’élection présidentielle de 2019.
Les membres du Conseil ont encouragé toutes les parties prenantes de Guinée-Bissau et de la communauté internationale à aider l’État à renforcer ses institutions et noté qu’il importait de faire réellement avancer les réformes car elles favoriseraient la stabilité politique à long terme et la paix durable dans le pays. Ils ont constaté avec satisfaction le professionnalisme dont faisaient preuve les forces armées, qui se gardaient d’intervenir dans la politique nationale et les affaires judiciaires, et s’acquittaient de leurs fonctions conformément au rôle qui leur était dévolu dans la Constitution.
Les membres du Conseil se sont à nouveau déclarés préoccupés par le trafic de drogue et la criminalité transnationale organisée qui sévissaient en Guinée-Bissau. Ils ont demandé que la coopération et l’appui international soient renforcés à cet égard, sous la coordination des entités des Nations Unies présentes sur le terrain. Ils ont insisté sur le fait qu’il fallait renforcer la présence de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime sur le terrain.
Les membres du Conseil se sont félicités de l’adoption rapide d’une loi sur la parité à l’Assemblée nationale et dit souhaiter qu’elle soit promulguée et appliquée dans les plus brefs délais, dans la perspective des élections législatives de novembre 2018.
Les membres du Conseil ont félicité la CEDEAO et sa Mission de sécurité en Guinée-Bissau pour leurs travaux et les résultats qu’elles ont obtenus quant à l’évolution politique et la stabilité du pays.
Les membres du Conseil ont rappelé que la Commission de consolidation de la paix jouait un rôle important dans l’instauration d’une paix durable en Guinée-Bissau et se sont félicités de l’action vigoureuse qu’elle menait auprès du Gouvernement du pays, des acteurs concernés sur le terrain et des organisations régionales pour maintenir les priorités de consolidation de la paix à long terme dans le pays.
Les membres du Conseil ont exprimé leur appui à l’action menée par le BINUGBIS et le Représentant spécial du Secrétaire général, Viegas Filho, ainsi qu’au groupe des partenaires internationaux sur le terrain (UA, CEDEAO, CPLP, UE, ONU).