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SC/13236

Déclaration à la presse faite le 6 mars 2018 par le Conseil de sécurité sur l’attentat qui a visé des spécialistes de l’éducation en République centrafricaine

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de mars, M. Karel Jan Gustaaf van Oosterom (Pays-Bas):

Les membres du Conseil de sécurité ont condamné dans les termes les plus vigoureux l’odieux et lâche attentat contre des spécialistes de l’éducation qui a été commis près de Markounda (préfecture de l’Ouham) dans la partie nord-est de la République centrafricaine, le 25 février 2018, par des assaillants non identifiés et entraîné la mort d’un consultant du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), de deux hauts fonctionnaires du Ministère centrafricain de l’éducation et de trois membres de l’organisation nationale Bangui Sans Frontières, partenaire de l’UNICEF.

Les membres du Conseil ont adressé leurs condoléances les plus sincères aux familles des personnes décédées et au Gouvernement centrafricain et leur ont fait part de leur solidarité.

Les membres du Conseil ont été consternés par le meurtre de travailleurs qui se rendaient sur place pour former des enseignants qui devaient commencer leur mission dans des locaux provisoires mis en place par l’UNICEF et ses partenaires à l’intention de 2 000 enfants touchés par la crise à Markounda, et ont rappelé combien il importait de continuer de donner aux enfants un accès à des services de base en période de conflit et d’après conflit et notamment à l’éducation.

Les membres du Conseil se sont dits préoccupés par les affrontements en cours entre des groupes armés en République centrafricaine et par les attaques contre les civils, en particulier ceux visant des communautés particulières, les Casques bleus des Nations Unies et les agents de l’aide humanitaire ainsi que l’incitation à la haine ethnique et religieuse, qui continuent de déstabiliser le pays et de susciter de lourdes pertes parmi les civils et d’importants déplacements de population, malgré l’accord donné par les parties au conflit à une cessation immédiate des hostilités.  Les membres du Conseil ont réaffirmé qu’il était urgent et impératif de demander des comptes à tous ceux qui avaient commis des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire et des atteintes à ces droits, quels que soient leur statut ou appartenance politique. Ils ont prié instamment tous les groupes armés de déposer les armes et de participer de manière constructive au processus de paix de façon immédiate et inconditionnelle. Ils ont rappelé que ceux qui préparaient, ordonnaient, commanditaient ou menaient des attaques contre du personnel répondraient désormais aux critères de désignation aux fins de sanctions, en application de la résolution 2399 (2018) du Conseil.

Les membres du Conseil se sont dits vivement inquiets de la situation humanitaire en République centrafricaine, qui compte désormais de plus de 545 000 réfugiés et plus de 688 000 déplacés et dont la moitié de la population a besoin d’une assistance humanitaire.  Ils ont à nouveau demandé instamment aux parties d’autoriser et de faciliter le libre accès, sécurisé et sans délai, de l’aide humanitaire destinée aux personnes qui en ont besoin.  Ils ont encouragé les États Membres à accroître le financement pour répondre de toute urgence aux besoins humanitaires dans le pays.

Les membres du Conseil ont rendu hommage à l’ensemble des acteurs centrafricains et internationaux qui s’emploient à ramener la paix et la stabilité en République centrafricaine et se sont dits résolus à soutenir la paix, la stabilité et le développement en République centrafricaine.

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