Session de 2018,
17e & 18e séances – matin & après-midi
ECOSOC/6901

L’ECOSOC accorde le statut consultatif à deux ONG dont les dossiers étaient en suspens et examine le rapport 2017 du Conseil des chefs de secrétariat

Au deuxième jour de sa réunion de coordination et d’organisation, le Conseil économique et social (ECOSOC) a accordé, après un vote, le statut consultatif spécial à deux organisations non gouvernementales (ONG) dont les dossiers étaient encore en suspens devant le Comité des ONG.  Il a ensuite accordé le statut consultatif à 223 autres ONG avant de prendre note des rapports du Comité des ONG et de la Commission du développement social.

L’ECOSOC a aussi entendu la présentation, par la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Amina J. Mohammed, du rapport annuel (2017) du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination.

Après l’octroi du statut consultatif spécial aux ONG « US Committee for Human Rights in North Korea » et « Iran Human Rights Documentation Center », des décisions qui ont recueilli respectivement 29 et 22 votes favorables, le représentant de l’Afrique du Sud a dénoncé l’approche visant à vouloir octroyer des accréditations aux ONG « par la force ».

Au nom de l’Union européenne, la déléguée de la Bulgarie a rétorqué que « les organisations légitimes devraient recevoir leur accréditation dans un délai raisonnable et devraient seulement avoir à répondre à des questions qui sont justifiées ».  Son homologue du Royaume-Uni a rappelé en effet que l’examen des requêtes de ces deux organisations était sans cesse reporté à cause de questions répétitives de la part de membres du Comité.  Or, l’ONG remplissait clairement les critères d’admission au statut consultatif auprès de l’ECOSOC, selon les États-Unis.

Ce ne fut pas l’avis de la délégation de la République populaire démocratique de Corée qui a dénoncé « une ONG dont l’agenda est dirigé spécifiquement contre son pays » et qui n’est que l’« exécutante de la politique hostile des États-Unis ».  Pour la Fédération de Russie, le fait que les États-Unis demandent un vote est la preuve même de leur proximité avec l’ONG.

C’est également après un vote que l’ECOSOC a accordé le statut consultatif spécial à l’ONG « Iran Human Rights Documentation Center », qui fait un « travail tout à fait sérieux » selon la déléguée du Canada.  Cette ONG, qui a demandé le statut consultatif en 2010, n’a reçu pas moins de 70 questions depuis de la part des membres du Comité des ONG.

Le délégué de la République islamique d’Iran a affirmé que cette ONG reçoit des fonds des Gouvernements des États-Unis et du Canada, ce qui remet en cause son objectivité, tandis que sa collègue du Venezuela a qualifié de « précédent dangereux » cette pratique qui fait passer au vote pour satisfaire aux intérêts de ceux qui veulent mépriser le Comité des ONG.

L’ECOSOC a ensuite adopté les décisions contenues dans le rapport du Comité des ONG sur les travaux de sa session ordinaire de 2018, tenue à New York du 29 janvier au 7 février 2018 et le 23 février 2018, en tenant compte des amendements issus des décisions ayant fait l’objet d’un vote, et de celle adoptée par consensus et présentée par l’Iraq.

Ce pays ayant fait valoir que les ONG « Kurdistan Institute for Human Rights » et « Al-Shafa’a Humanitarian Organization » opèrent dans l’illégalité dans son pays, l’ECOSOC a décidé de ne pas leur octroyer de statut consultatif spécial, alors même que le Comité des ONG avait émis un avis positif.

Outre que l’ECOSOC a pris acte des rapports quadriennaux de 408 ONG accréditées, il a entériné des décisions concernent le reclassement d’une ONG, le changement de nom d’ONG déjà accréditées, la clôture d’un dossier et la radiation de trois ONG en raison de leur dissolution.

La coordination et la cohérence des politiques à l’appui de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 a été discutée dans l’après-midi après un exposé de la Vice-Secrétaire générale.  Mme Mohammed a rappelé le rôle de coordination que joue le Conseil des chefs de secrétariat et ses mécanismes subsidiaires -le Comité de haut niveau sur les programmes, le Comité de haut niveau sur la gestion et le Groupe des Nations Unies pour le développement– qui constituent en quelque sorte, un « laboratoire » de gestion interne.

Mme Mohammed a mis l’accent sur les quatre lignes directrices que doit suivre le leadership pour soutenir au mieux la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030: faire le maximum pour obtenir les résultats escomptés pour les populations dont l’ONU est au service; inspirer le changement; utiliser des systèmes de pensée; et s’engager dans la création collective à travers les partenariats.

Le représentant du Maroc a mentionné ces partenariats en indiquant que les propositions du Secrétaire général visant à renforcer la coordination et la cohérence entre les agences onusiennes pour assurer l’efficacité de leurs actions aux niveaux régional et national doivent se faire dans le respect total du modèle de développement des États.  De même, il a insisté pour que le Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (PNUAD) soit le seul instrument de coopération du système de développement des Nations Unies avec chaque pays. 

Le délégué du Mexique a, de son côté, souhaité que l’ECOSOC soit véritablement le lieu du dialogue entre les États et le Secrétariat, en étant par exemple « moins bureaucratique ».  Il a aussi salué le fait que ce rapport, qui était jadis adopté comme les autres, fasse désormais l’objet d’un dialogue avec les États Membres. 

Reconnaissant que les progrès technologiques ont une place majeure dans le rapport, la Directrice du secrétariat du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination, Mme Simona Petrova, a dit que l’ONU entend préparer les générations futures à s’adapter aux progrès technologiques. 

La réunion de coordination et d’organisation de l’ECOSOC prendra fin demain matin à 10 heures.

DÉCISIONS CONCERNANT LES PROJETS DE DÉCISION

Organisations non gouvernementales

Adoption d’une décision (E/2018/L.8)

Le Conseil économique et social (ECOSOC) a recouru à un vote pour accorder le statut consultatif à l’organisation non gouvernementale (ONG) « US Committee for Human Rights in North Korea », qui avait vu son dossier renvoyé à plus tard par le Comité des ONG de l’ECOSOC au cours de sa session de janvier dernier.  La décision a été prise par 29 voix pour, 6 voix contre (Afrique du Sud, Bélarus, Chine, Fédération de Russie, Venezuela et Viet Nam) et 13 abstentions.

Avant ce vote, la déléguée de la Bulgarie, s’exprimant au nom de l’Union européenne (UE), a rappelé aux pays membres du Comité des ONG l’importance de traiter toutes les organisations candidates de manière juste et équitable.  « L’examen minutieux des demandes est une partie indispensable du travail de l’ECOSOC », a-t-elle rappelé en précisant que « les organisations légitimes devraient recevoir leur accréditation dans un délai raisonnable et devraient seulement avoir à répondre à des questions qui sont justifiées ».  Elle a prévenu que si une telle approche n’était pas suivie, l’Union européenne porterait une réclamation devant l’ECOSOC, avant d’ajouter que les membres de l’Union européenne soutenaient la candidature de cette ONG. 

Elle a en outre indiqué que « dans un monde où l’hostilité envers les ONG s’intensifie, en se manifestant par des entraves politiques ou judiciaires contre la société civile, et même des attaques directes, parfois mortelles, contre les défenseurs des droits de l’homme, il importe que l’ONU et ses Membres facilitent l’accès et la participation des ONG au sein des Nations Unies ».

En présentant le texte de la décision, la représentante des États-Unis a déclaré que l’ONG « US Committee for Human Rights in North Korea » remplissait clairement les critères d’admission au statut consultatif auprès du Conseil.  Elle a souligné la valeur de l’engagement de la société civile auprès des Nations Unies et de ses États Membres, et elle a déploré qu’il y ait eu trop de cas où le Comité des ONG avait entravé la participation d’organisations jouissant d’une crédibilité internationale bien établie. 

La déléguée a expliqué que cette ONG avait établi sa réputation et son rôle de chef de file parmi les organisations qui font la promotion des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée, contribuant ainsi à l’amélioration de la situation dans ce pays.  C’est aussi en reconnaissance du travail fait par cette ONG pour les Nations Unies que sa délégation, par le biais du projet de décision et avec le soutien de ses coauteurs, a demandé que le statut consultatif spécial lui soit octroyé.

De son côté, la délégation de la République populaire démocratique de Corée a dénoncé une ONG qui, a-t-elle avancé, dispose d’un agenda dirigé spécifiquement contre son pays et n’est que l’« exécutante de la politique hostile des États-Unis ».  Son but serait, selon elle, de « renverser le système social de son pays ».  Elle a jugé l’ONG candidate non qualifiée pour obtenir le statut, car elle opèrerait « en violation de la Charte des Nations-Unies et des principes de l’ECOSOC ».

Le délégué de la Fédération de Russie a indiqué, pour sa part, que toute nouvelle évaluation des décisions du Comité des ONG discréditait ses travaux, une démarche que sa délégation désapprouve.  Il a rappelé que lors de sa session de janvier dernier, le Comité avait pris la décision de ne pas recommander le statut consultatif à deux ONG dont l’examen revient maintenant devant l’ECOSOC.  Le Comité avait pourtant souligné, après un échange avec ces ONG, des suspicions de financement par des entités gouvernementales et des velléités de promotion, par ces ONG, de la politique de certains États Membres.  Pour lui, le fait que les États-Unis demandent un vote sur ces deux dossiers est la preuve que ces ONG sont proches de ce pays.  Le représentant a aussi estimé que toute pression sur les délibérations du Comité des ONG sont inacceptables, avant d’appeler les États à s’opposer à ces textes.

La représentante du Royaume-Uni a, de son côté, rappelé le mandat du Comité des ONG, en notant que les deux organisations en question satisfont pleinement aux critères.  Elle a remarqué que ces deux ONG ont vu leurs demandes rejetées année après année du fait des mêmes questions qui reviennent sans cesse.  Elle a indiqué que ces ONG contribuent aux rapports que l’ONU établit chaque année sur la situation des droits de l’homme dans les deux pays concernés par le travail de ces ONG. 

Le délégué de l’Afrique du Sud a également pris la parole pour déplorer que le Comité des ONG voie de nouveau son travail remis en cause.  Il a souligné que ces deux ONG font partie d’une liste qui compte des centaines d’autres organisations en attente de se voir octroyer le statut consultatif spécial.  Il a dénoncé la tendance à recourir au vote au lieu de privilégier le principe de neutralité et de bonne diligence en vigueur au sein du Comité des ONG.  

Enfin, pour la délégation du Venezuela, remettre en question les travaux du Comité est un précédent négatif qui affaiblit son travail.

Adoption d’une décision (E/2018/L.9)

C’est également au terme d’un vote sanctionné par 22 voix pour, 7 contre (Afrique du Sud, Bélarus, Chine, Fédération de Russie, Iraq, Venezuela et Viet Nam) et 17 abstentions, que l’ECOSOC a décidé d’accorder le statut consultatif spécial à l’organisation non gouvernementale « Iran Human Rights Documentation Center ».

En présentant le projet de décision, la déléguée du Canada a expliqué que « le travail de cette ONG est tout à fait sérieux ».  Elle a relevé qu’au cours des dernières années, certaines ONG, notamment celles œuvrant dans le domaine des droits de l’homme, faisaient l’objet de questionnements sans fin.  Elle a rappelé que cette ONG avait demandé le statut consultatif en 2010 et avait reçu pas moins de 70 questions depuis lors.  « L’organisation y a répondu de bonne foi », a-t-elle soutenu en expliquant qu’il s’agit d’un « centre de documentation qui a pour objectif de faire l’historique de l’évolution des droits de l’homme en République islamique d’Iran ».  Elle a aussi rappelé que le Comité des ONG n’a pour mandat que de faire des propositions, et que c’est bien à l’ECOSOC qu’il revient d’accorder le statut consultatif aux ONG. 

La représentante des États-Unis a invité tous les États à voter en faveur de cette ONG qui travaille sur les droits de l’homme en Iran depuis la révolution de 1979.  Elle a insisté sur l’importance des informations que fournit cette organisation, étant donné que le Rapporteur spécial sur les droits de l’homme en Iran n’a pas accès au pays.  

Le délégué de la République islamique d’Iran a affirmé que cette ONG reçoit des fonds des gouvernements des États-Unis et du Canada, ce qui remet en cause son objectivité.  Il a aussi dénoncé le fait que de nombreuses ONG iraniennes font part des blocages qu’imposent les États-Unis au sein du Comité des ONG.  Et celles qui se voient octroyer le statut consultatif ne peuvent pas participer aux travaux de l’ECOSOC du fait des interdictions de voyage dont les ressortissants du pays sont frappés, a-t-il aussi affirmé.  

Le représentant de l’Afrique du Sud a de nouveau pris la parole pour dénoncer l’approche visant à vouloir octroyer des accréditations aux ONG par la force.

Le représentant d’El Salvador a expliqué son abstention au cours des deux votes par le fait qu’il ne veut pas que l’adoption des rapports des organes subsidiaires de l’ECOSOC se fasse désormais par cette voie.

La déléguée du Venezuela a qualifié de « précédent dangereux » cette pratique qui fait passer au vote pour satisfaire aux intérêts de ceux qui veulent mépriser le Comité des ONG.

La déléguée du Viet Nam a déclaré que sa délégation avait voté contre ces textes car elle estime que le Comité des ONG aurait dû avoir la possibilité de continuer à traiter de ces dossiers par lui-même.

Adoption d’une décision (E/2018/L.10)

L’ECOSOC a adopté sans vote une décision présentée par l’Iraq et aux termes de laquelle il décide de retourner les demandes des organisations « Kurdistan Institute for Human Rights » et « Al-Shafa’a Humanitarian Organization » qui faisaient pourtant partie de celles ayant été recommandées pour obtenir le statut consultatif spécial, lors de la dernière session du Comité des ONG.

Le représentant de l’Iraq a justifié cette demande par le fait que ces deux ONG opèrent dans l’illégalité sur son sol, car elles n’ont pas suivi les procédures d’enregistrement auprès des autorités iraquiennes.

La délégation des États-Unis a rétorqué qu’il n’est pas obligatoire qu’une ONG soit enregistrée dans le pays qui fait l’objet de ses activités.  Non sans avoir marqué son étonnement de voir que les « défenseurs du travail du Comité des ONG ne trouvent rien à redire pour ce cas ».

Décisions sur les recommandations contenues dans le chapitre 1 du rapport du Comité des ONU (E/2018/32 (Part I))

L’ECOSOC a adopté la « décision I » contenue dans le rapport du Comité chargé des organisations non gouvernementales sur les travaux de sa session ordinaire de 2018 tenue à New York du 29 janvier au 7 février 2018 et le 23 février 2018, en tenant compte des amendements issus des précédentes décisions prises ce matin (E/2018/L.8, E/2018/L.9 et E/2018/L.10).

Par cette décision, l’ECOSOC accorde le statut consultatif aux 223 ONG dont la liste figure dans le rapport.

Il décide également de reclasser l’ONG « Fédération internationale des corps et associations consulaires », qui passe ainsi du statut de Liste au Statut consultatif spécial.

En outre, l’ECOSOC note que le Comité a décidé de prendre acte du changement de nom des cinq ONG.

Il note aussi que le Comité a pris acte des rapports quadriennaux des 408 ONG.

L’ECOSOC, enfin, décide de clore, sans préjudice de nouvelles demandes, l’examen des demandes d’admission au statut consultatif présentées par les 16 organisations qui n’ont pas répondu aux questions posées par les membres du Comité malgré trois rappels effectués au cours de deux sessions consécutives.

L’ECOSOC a également adopté la « décision II » par laquelle il prend acte des demandes des trois ONG suivantes, qui souhaitent être rayées de la liste des organisations dotées du statut consultatif en raison de leur dissolution: « Asociación de Técnicos Superiores y Peritos Judiciales de Andalucía », « Honeypot Village » et « Partnership Network International ». 

Enfin, par la « décision III », l’ECOSOC prend note du rapport du Comité des ONG sur les travaux de sa session ordinaire de 2018.  La prochaine session du Comité des ONG aura lieu du 21 au 30 mai prochain, et le rapport sera examiné au cours de la session de coordination de l’ECOSOC de fin juillet 2018.

Questions sociales et questions relatives aux droits de l’homme 

Rapport sur la cinquante-sixième session de la Commission du développement social (E/2018/26)

Le Président de la cinquante-sixième session, M. NIKULAS HANNIGAN (Islande), a présenté le rapport sur cette session qui s’est tenue le 10 février 2017 et du 29 janvier au 7 février 2018.  Il a indiqué que la Commission du développement social avait examiné le thème prioritaire suivant: « Stratégies d’élimination de la pauvreté visant à parvenir à un développement durable pour tous ».  La Commission a également examiné les plans et programmes d’action des Nations Unies concernant la situation de certains groupes sociaux et les aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), ainsi que la question nouvelle suivante: « Pour des sociétés durables et résilientes: l’innovation et l’interconnectivité au service du développement social ».

La Commission a retenu, pour sa session de 2019, le thème prioritaire suivant: « Lutter contre les inégalités et les obstacles à l’inclusion sociale au moyen des politiques budgétaires et salariales et des politiques de protection sociale ».  Elle a également décidé d’analyser le Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées et les Règles pour l’égalisation des chances des handicapés en procédant à l’examen du document final de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la réalisation des objectifs de développement durable et des autres objectifs de développement internationalement convenus pour les personnes handicapées, consacrée au thème suivant: « La voie à suivre: un programme de développement qui tient compte de la question du handicap pour 2015 et au-delà ».

La Commission a adopté quatre projets de résolution qui résultent de ses travaux, dont elle recommande l’adoption au Conseil économique et social, sur les points suivants: a) Organisation des travaux et méthodes de travail futures de la Commission du développement social; b) Stratégies d’élimination de la pauvreté visant à parvenir à un développement durable pour tous; c) Aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique et d) Troisième cycle d’examen et d’évaluation du Plan d’action international de Madrid de 2002 sur le vieillissement.

L’ECOSOC a donc adopté sans vote ces quatre résolutions, intitulées dans le rapport « résolution I », « résolution II », « résolution III » et « résolution VI ».  Elle a en outre adopté une décision soumise dans le même rapport qui entérine ledit rapport.

Réagissant après la présentation du rapport, le représentant du Mexique a dit souhaiter que l’Assemblée générale modifie le mandat de tous les organes subsidiaires de l’ECOSOC afin de les aligner sur les travaux du Conseil économique et social et du Forum politique de haut niveau sur le développement durable.

Rapport du Secrétaire général sur la réalisation des objectifs de l’Année internationale de la famille et mécanismes mis en œuvre pour y donner suite (A/73/61–E/2018/4)

Ce rapport a été présenté par M. ALBERTO PADOVA, Responsable de la Division des politiques sociales et de développement du Département des affaires économiques et sociales (DESA).  Le rapport souligne que de nombreux États Membres ont étoffé les politiques familiales visant la lutte contre la pauvreté, l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale, l’intégration sociale et la solidarité intergénérationnelle, comme cela est recommandé dans le cadre du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille qui fut célébrée en 1994.  Ils les considèrent comme des outils propices à la réalisation des objectifs de développement durable n° 1 à 5.

Dans le rapport, le Secrétaire général recommande aux États Membres de poursuivre l’action menée, au plan national, en faveur de la réalisation et du suivi des objectifs de l’Année internationale de la famille; et de poursuivre l’échange de bonnes pratiques concernant l’élaboration de politiques familiales aux niveaux national, régional et international.

L’ECOSOC a ensuite pris note du rapport.

Avant cela, la déléguée de l’Uruguay avait fait part de son vœu de voir « une définition plus large et plus complète du concept de la famille au sein des Nations Unies ».  Son homologue d’El Salvador a, quant à lui, salué le fait que le caractère multidimensionnel de la pauvreté ait été pris en compte dans le rapport.

Application intégrale de la Déclaration et du Programme d’action de Durban

La Présidente de la séance, Mme INGA RHONDA KING, de Saint-Vincent-et-les Grenadines, qui est Vice-Présidente de l’ECOSOC, a souligné qu’il n’y avait aucune documentation disponible au titre de ce point de l’ordre du jour des travaux de l’ECOSOC.

Questions de coordination, questions relatives au programme et autres questions - point 12

Rapports des organes de coordination - Point 12 a)

La Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme AMINA J. MOHAMMED, a présenté le « rapport annuel d’ensemble du Conseil des chefs de secrétariat (CCS) des organismes des Nations Unies pour la coordination pour 2017 » (E/2018/48).  En tant qu’organe de coordination, le CCS et ses mécanismes subsidiaires -le Comité de haut niveau sur les programmes, le Comité de haut niveau sur la gestion et le Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD)- renforcent la cohérence des politiques, de la gestion et des opérations, dans le but d’accroître l’efficacité et l’efficience des activités du système des Nations Unies.  C’est aussi, en quelque sorte, un « laboratoire » de management interne, a-t-elle ajouté.

Dans sa résolution 70/1, l’Assemblée générale a souligné l’importance du rôle du système des Nations Unies à l’appui de la réalisation des objectifs de développement durable, qui sont au cœur du Programme 2030, et noté « l’avantage comparatif d’un système [...] qui soit doté de ressources suffisantes et qui soit pertinent, cohérent, efficient et efficace ».  Le rapport contient une description de la manière dont le CCS et ses organes subsidiaires ont, durant l’année 2017, aidé les États Membres à mettre en œuvre le Programme 2030. 

La Vice-Secrétaire générale a en outre rappelé que dans le but de faire « contribuer la jeunesse au débat », le Secrétaire général avait invité son Envoyé spécial chargé de la jeunesse à s’adresser au CSS lors de sa seconde session régulière, et que ce type d’interaction continuera. 

Les deux comités du CCS ont continué en premier lieu de renforcer la cohérence et la coordination des politiques menées à l’échelle du système en ce qui concerne, respectivement, les programmes et la gestion, tandis que le GNUD a surtout un rôle d’appui opérationnel au niveau des pays.  « En définitive, le CCS a promu des actions à l’échelle du système entier, ancrées dans une vision commune et un sens de responsabilité partagée, mettant en avant les capacités spécialisées et l’expertise du système des Nation Unies tout entier », a expliqué la Vice-Secrétaire générale.

Par le biais du Comité de haut niveau sur les programmes, le CCS a souligné la contribution constante des innovations scientifiques et techniques à la réalisation du développement durable.  Constatant la nature transversale et interdépendante des nouvelles technologies, le CCS a conclu qu’il fallait que les organismes de l’ONU adoptent une démarche pluridisciplinaire intégrée et veillent à ce que les mesures qu’ils prenaient soient cohérentes sur le plan stratégique.

Par l’intermédiaire du Comité de haut niveau sur la gestion, le CCS s’est résolument penché sur les questions d’administration et de gestion ayant des incidences à l’échelle du système dans les domaines des ressources humaines et de l’information, des finances et du budget, des achats et des technologies de l’information et des communications.

Par l’entremise du Groupe des Nations Unies pour le développement, le CCS s’est attaché à intégrer et à accélérer la réalisation des objectifs de développement durable et a poursuivi ses efforts de mise en œuvre de l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.

Via le Comité de haut niveau sur les programmes, le CCS a approuvé un cadre d’analyse des risques et de la résilience (voir CEB/2017/6, annexe III), élaboré conjointement par ses trois organes subsidiaires avec le concours de l’École des cadres du système et du Programme alimentaire mondial (PAM), ainsi que la participation de 25 entités du système des Nations Unies.  Ce cadre définit dans le détail les « qui, quoi et comment » de la gouvernance de l’ONU.

S’ils suivent ce cadre, les responsables doivent dans leur comportement manifester leur appui au Programme 2030, principalement de quatre manières, a précisé Mme Mohammed: a) en faisant le maximum pour obtenir les résultats escomptés pour les peuples que servent les Nations Unies; b) en opérant des changements en profondeur; c) en adoptant un mode de pensée systémique; d) en optant pour la cocréation grâce à des partenariats.  Le cadre n’est pas simplement un outil de gestion des ressources humaines, mais aussi un puissant moyen de promouvoir un changement culturel plus large dans le contexte des vastes initiatives de réforme du Secrétaire général.

Concrètement, le CCS, par l’intermédiaire du Comité de haut niveau sur les programmes, a fait des efforts concrets pour améliorer la collaboration à l’appui de l’Accord de Paris conclu au titre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  Il a ainsi approuvé une approche stratégique du système des Nations Unies face aux changements climatiques.

Le CCS a aussi cherché à renforcer l’application cohérente dans tout le système des textes issus de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA).  Le Groupe consultatif interorganisations pour les PMA, dirigé par le Bureau du Haut-Représentant et le Groupe interinstitutions des Nations Unies sur le commerce et les capacités productives, dirigé par la CNUCED, ont tous les deux appuyé un ensemble de recommandations visant à améliorer la couverture, la portée et l’efficacité de l’appui du système des Nations Unies pour la promotion de l’investissement dans ces pays.

En deuxième lieu, le CCS a aussi poursuivi l’objectif d’améliorer les fonctions d’administration et de gestion du système des Nations Unies et d’innover en la matière.  Le Comité de haut niveau sur la gestion a appuyé la vision de réforme de la gestion proposée par le Secrétaire général.  Il a aussi étudié les diverses approches de décentralisation adoptées ou envisagées dans le système des Nations Unies, les résultats obtenus et les difficultés rencontrées, ainsi que les caractéristiques et la valeur des outils, en se laissant guider par le respect des prescriptions et la responsabilité en matière de résultats.

Les domaines qui ont fait l’objet de discussions et d’initiatives sont notamment: l’augmentation des investissements en matière de données; la création de bureaux d’appui commun pour toutes les équipes de pays des Nations Unies d’ici à 2022, comme l’a demandé le Secrétaire général dans son rapport de décembre 2017 sur le repositionnement du système des Nations Unies pour le développement; l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes; l’harmonisation dans le domaine des achats; les politiques de lutte contre la fraude; l’harmonisation des contrats bancaires; la gestion des charges à payer au titre de l’assurance maladie après la cessation de service; les pratiques optimales des ressources humaines dans la gestion de la performance; ou encore la promotion du multilinguisme.

« Les efforts tournés vers l’égalité des sexes ont été augmentés à travers tout le système des Nations-Unies », s’est félicitée la Vice-Secrétaire, qui a également salué la création d’une force spéciale de lutte contre le harcèlement sexuel au sein des organismes des Nations Unies, qui a commencé ses travaux à la fin de 2017, sous le leadership du Président du comité de haut niveau sur la gestion.

Troisième domaine d’activités du CCS: Renforcer l’efficacité, l’efficience, la cohérence et l’impact des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.  Le GNUD, par exemple, a mis à jour son guide de référence de l’intégration en se fondant sur les enseignements tirés de l’expérience et les bonnes pratiques.  Il a aussi créé le Fonds commun visant à faciliter l’application du Programme 2030 par des politiques intégrées.

Le GNUD a également élaboré et publié des directives pour une nouvelle génération de plans-cadres des Nations Unies pour l’aide au développement qui soient fermement alignés sur les besoins et les priorités nationaux, fondés sur des données et des analyses solides, et axés sur les résultats et l’impact.

Au niveau régional, les équipes régionales du GNUD ont continué de fournir un appui à la planification stratégique et à l’assurance de la qualité aux équipes de pays des Nations Unies.  Il a publié des orientations essentielles sur la communication et le plaidoyer destinées aux équipes de pays.

Par ailleurs, pour renforcer encore le contrôle rigoureux des résultats, le GNUD a continué d’améliorer le système de gestion de l’information, qui permet de suivre systématiquement les données provenant de 130 équipes de pays des Nations Unies sur les résultats de la coordination.

Le GNUD a encore lancé la méthodologie pour un nouveau système de gestion de la performance des coordonnateurs résidents et des équipes de pays des Nations Unies. Une plateforme en ligne sera disponible en 2018 pour permettre aux coordonnateurs résidents et aux équipes de pays de recueillir les réactions des pairs à 360 degrés.

Comme autre objectif, le CCS a veillé à l’application des Normes comptables internationales pour le secteur public.  Le Groupe de travail des normes comptables s’attache à pérenniser l’application des normes IPSAS et à faire en sorte que les avantages qui en découlent soient exploités au mieux.

En outre, le CCS a travaillé en vue d’accentuer la transparence et le respect du principe de responsabilité, en privilégiant un dialogue de fond direct entre le CCS et les États Membres.  Le rapport mentionne notamment sa publication annuelle en ligne des données financières et de celles relatives aux ressources humaines à l’échelle du système.

Enfin, le CCS a continué d’assurer la coordination entre le Conseil des chefs de secrétariat et d’autres organes cofinancés.  Par l’intermédiaire de ses organes subsidiaires, le CCS contribue par exemple aux programmes de travail respectifs de la CFPI et du Corps commun d’inspection.

Dialogue avec le secrétariat du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination

Après la présentation du rapport par la Vice-Secrétaire générale, le représentant du Maroc a souligné que la réforme du système des Nations Unies pour le développement, lancée l’année dernière par le Secrétaire général, nécessite une approche globale et intégrée qui prenne en considération les moyens de la mise en œuvre effective du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et du Programme d’action d’Addis-Abeba.  Le Maroc encourage le Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies à continuer ses activités visant à promouvoir une action intégrée dans les domaines des changements climatiques et du développement durable et à favoriser la cohérence de l’action des organismes des Nations Unies sur les changements climatiques au niveau de chaque pays.

Il a ensuite indiqué que les propositions du Secrétaire général visant à renforcer la coordination et la cohérence entre les agences onusiennes pour assurer l’efficacité de leurs actions aux niveaux régional et national doivent se faire dans le respect total du modèle de développement des États Membres.  Ainsi, l’amélioration envisagée du système de coordonnateur résident ne pourrait être efficace que dans le cadre d’une appropriation nationale des activités opérationnelles de développement qui seront menées sur le terrain.  Il faudrait, à cet égard, s’assurer que le Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (PNUAD) soit le seul instrument de coopération du système de développement des Nations Unies avec chaque pays.  Le délégué a aussi dit soutenir la vision du Secrétaire général qui entend mettre sur pied une stratégie de financement plus durable qui prenne en considération les besoins des pays en développement, tout en étant prévisible et souple, conformément aux neufs principes fondamentaux inscrits dans la résolution de l’Assemblée générale 71/243 sur l’Examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.

Le délégué du Mexique a, de son côté, relevé que c’est parce que l’ECOSOC ne remplissait pas ses fonctions qu’a été mis sur pied le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a souhaité que l’ECOSOC serve véritablement au dialogue entre les États et le Secrétariat.  Il faut également qu’il soit « moins bureaucratique », a-t-il recommandé.  Il a par exemple salué le fait que ce rapport, qui était jadis adopté comme les autres, fasse désormais l’objet d’un dialogue avec les États Membres. 

Il a également jugé positif que les changements technologiques fassent désormais partie des questions abordées dans le rapport, car ces technologies auront des retombées importantes sur notre vie quotidienne.  

En effet, ce rapport accorde la priorité à l’engagement des Nations Unies en matière de progrès technologiques, a rebondi la Directrice du secrétariat du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination, Mme SIMONA PETROVA.  Elle a expliqué que l’ONU espère rester un espace de dialogue sur ces progrès technologiques, même si elle veut garder un rôle modeste, étant donné qu’elle n’a pas pour vocation d’être au premier plan des avancées technologiques.  Son rôle est toutefois de préparer les générations futures à s’adapter aux progrès technologiques, a-t-elle fait remarquer. 

 

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