Le Forum de la jeunesse bat un record de participation et s’achève sur un plaidoyer pour la présence des jeunes dans tous les fora sur le développement durable
Le septième Forum de la jeunesse du Conseil économique et social (ECOSOC) qui s’est déroulé sur le thème « Le rôle des jeunes dans la construction de collectivités urbaines et rurales durables et résilientes » a pris fin ce soir. Les deux jours de travaux ont été marqués par de nombreux plaidoyers en faveur des 1,8 milliard de jeunes, qualifiés d’essentiels pour réaliser le développement durable.
Le Forum de la jeunesse a battu un record de participation, s’est félicité le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Liu Zhenmin. « Les 500 jeunes présents ici sont la preuve que ce Forum répond à un besoin réel », a renchéri l’Envoyée du Secrétaire général pour la jeunesse, Jayathma Wickramanayake.
« Peu importe où vous allez maintenant, mettez votre énergie et votre vision en pratique. Défendez les objectifs de développement durable, soutenez leur mise en œuvre et demandez des comptes à vos gouvernements », a conclu la Présidente de l’ECOSOC, en s’adressant aux jeunes. Mme Marie Chatardová a aussi demandé aux pays qui vont participer au Forum politique de haut niveau de juillet prochain d’utiliser les messages des jeunes dans leurs présentations nationales et d’inclure des jeunes dans leurs délégations.
Les jeunes sont « les moteurs et les ingénieurs » des changements dans le monde, a rappelé la Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU–Habitat). Mme Maimunah Mohd Sharif a averti que d’ici à 2030, 60% de la population urbaine aura moins de 18 ans, soulignant de ce fait l’urgence pour les gouvernements locaux d’élaborer des politiques de soutien aux jeunes et de les associer à la gestion de l’avenir.
Hier déjà, le Président de l’Assemblée générale, M. Miroslav Lajčák, avait déclaré que le développement durable est crucial à la fois pour les communautés rurales et urbaines. Mais si nous négligeons les jeunes, nous ne pourrons mettre en œuvre aucun des 17 objectifs de développement durable, avait-il averti. L’ONU, a plaidé le Président, doit devenir « une serre de partenariats », servant de pont entre les jeunes pourvoyeurs d’idées et les structures de soutien qui peuvent aider à concrétiser ces idées. Le Président a annoncé que les jeunes seront dûment invités à la réunion de haut niveau que l’Assemblée générale tiendra en avril sur la paix durable et, en mai, au Dialogue sur la jeunesse. L’engagement des jeunes sera aussi une priorité en mars, à une réunion sur l’eau, et en juin, à une autre sur les financements innovants.
La Présidente de l’ECOSOC a annoncé qu’elle publiera demain une déclaration présidentielle sur les principaux messages qui ont émergé de ce Forum, avant de présenter une synthèse plus détaillée au Forum politique de haut niveau.
Synthèse des sessions thématiques par région
Ce matin, le Forum de la jeunesse a commencé ses travaux par des sessions thématiques sur les principales préoccupations et priorités régionales pour une participation significative des jeunes à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Les cinq ateliers régionaux ont abordé le rôle et les besoins spécifiques des jeunes.
« Il ne faut pas se voiler la face. La corruption est un obstacle majeur au développement de l’Afrique et il n’y a toujours pas la volonté politique de lutter contre ce problème. » C’est le constat majeur de l’Atelier Afrique, qui était animé par Mme Gogontlejang Phaladi, Fondatrice et Directrice exécutive du projet « Gogontlejang Phaladi Pillar of Hope Project (GPPHP) » au Botswana. Les jeunes africains ont demandé des mécanismes de redevabilité, s’agissant des traités des droits de l’homme que la plupart des pays africains ont ratifiés mais dont l’application laisse à désirer. Qu’il s’agisse de corruption ou des droits de l’homme, les jeunes africains se sont lancé des défis les uns aux autres pour veiller à la reddition de comptes.
Ces jeunes, qui représentent 60% de la population africaine, se sont aussi plaints de n’avoir pas leur place dans les processus de prise de décisions, ce qui ne les démotive pour autant car, comme l’a signalé la Rapporteuse de ce segment, « si en tant que jeunes nous n’avons pas notre place à table, nous nous assiérons par terre et nous nous imposerons ». Elle a lancé un défi à la jeunesse africaine: « Le changement doit commencer par nous, il faut utiliser l’espace, si petit soit-il, pour prendre les choses en main ».
L’Atelier Europe, Amérique du Nord, Australie et Nouvelle-Zélande a été l’occasion pour les jeunes de dialoguer avec les décideurs politiques. Comme l’a expliqué le modérateur, M. Dejan Bojanic, Vice-Président du « Forum européen de la jeunesse », le dialogue a abouti à cinq recommandations: Les gouvernements doivent se montrer plus accessibles aux jeunes, en veillant à un langage plus accessible et en aidant, d’autre part, les jeunes à s’engager en politique, notamment en baissant l’âge fixé pour être parlementaire et pour voter. Les jeunes doivent avoir accès à une éducation civique de qualité, dans tous les curriculums scolaires. Ils doivent avoir une place à la table des organes gouvernementaux chargés de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et les gouvernements doivent investir davantage dans les organisations de la jeunesse. Enfin, les gouvernements doivent assurer le lien entre les projets et les initiatives des jeunes.
Le Rapporteur a demandé aux gouvernements qui préparent leur examen national volontaire pour le Forum politique de haut niveau de l’ECOSOC de veiller à ce que la jeunesse soit associée à leurs travaux.
Il faut aligner les programmes scolaires avec les réalités d’aujourd’hui et de demain, a exigé le Rapporteur de l’Atelier Amérique latine et Caraïbes, M. Max Trejo, Secrétaire général de l’Organisation Ibéro-Américaine de la jeunesse. À la lumière de la quatrième révolution, celle des nouvelles technologies, qui est d’ores et déjà en marche, il a plaidé pour l’inclusion, au risque de voir encore plus d’inégalités. Il faut miser sur la fibre optique et l’accès de tous à Internet, sans oublier une éducation de qualité en phase avec le marché du travail du XXIe siècle et des incitations à l’entreprenariat des jeunes. Le Rapporteur a attiré l’attention sur le problème de la drogue parmi les jeunes qui rend difficile la prévention de l’abandon scolaire dans les quartiers défavorisés.
Le Président élu du Conseil caraïbéen de la jeunesse, M. Shaquille Knowles, a conseillé aux gouvernements et aux médias de lancer des campagnes de sensibilisation, les jeunes ne savent trop ce que sont les objectifs de développement durable.
L’absence de voie de communication entre les politiques et les jeunes est en effet un obstacle à l’implication des jeunes. « Il y a une véritable rupture entre la classe politique et les jeunes », a noté le Rapporteur, exhortant les responsables politiques à faire participer les jeunes à leurs processus de prise de décisions, en particulier sur le Programme 2030.
Il est ressorti de l’Atelier Asie Pacifique que l’une des préoccupations majeures des jeunes a été la résilience et la viabilité des économies et la manière dont les jeunes peuvent y contribuer. Comme l’a indiqué la Rapporteuse, Mme Tahere Siisiialafia, Présidente du Conseil de la jeunesse du Pacifique, les jeunes ont réclamé des moyens pour réaliser leur potentiel et ont donné la préférence aux solutions locales, inspirées de l’expérience sur le terrain. Pour les motiver à s’impliquer dans la mise en œuvre du Programme 2030, les jeunes ont préconisé leur association aux processus de prise de décisions à tous les niveaux et des solutions novatrices.
Dans les États arabes plus de 60% de la population a moins de 30 ans et ce Groupe de pays est loin d’être homogène, a rappelé d’emblée la Rapporteuse de l’Atelier Région arabe, Mme Moneera Yassien, Représentante de la jeunesse, Programme de leadership des jeunes. Néanmoins, les jeunes cherchent tous à être associés à la mise en œuvre des objectifs de développement durable mais rencontrent des difficultés liées en partie à la détérioration et l’inadéquation des programmes scolaires par rapport au marché du travail et aux réalités du XXIe siècle. La problématique de l’égalité entre les sexes est également une réalité de même que le manque d’incitations pour encourager l’entreprenariat. Pour leur permettre de devenir des acteurs du développement durable, les jeunes ont demandé aux Nations Unies de s’associer à eux pour lever les obstacles nationaux et régionaux.
À l’instar des autres régions, les participants de cet atelier ont demandé plus de possibilités d’investissements, des programmes de formation adéquats et des campagnes médiatiques pour promouvoir le rôle des jeunes dans la société.
Table ronde interactive sur les « Moyens de mise en œuvre et de financement du développement des jeunes »
C’est la qualité de ces moyens de mise en œuvre qui va déterminer l’impact des objectifs de développement durable sur les jeunes, ont souligné de nombreux ministres, parlementaires, représentants de gouvernements et délégués d’organisations de jeunesse, en partageant leur expérience et avis au cours de cette session en deux temps.
Pour de nombreux orateurs, parler de mise en œuvre revient à parler de politiques et programmes, lesquels doivent nécessairement, pour être efficaces, s’appuyer sur des données fiables. Ces données doivent aussi être désagrégées en tenant compte de la variable « jeunesse », a souligné l’Envoyée du Secrétaire général des Nations Unies pour la Jeunesse, Mme Jayathma Wickramanayake.
La Vice-Ministre de la jeunesse de l’Autriche a présenté des données propres à son pays où 33% de la population a moins de 15 ans. L’Autriche a fait passer l’âge du vote de 18 à 16 ans afin de renforcer la participation des jeunes à la vie publique et aux décisions politiques, s’est-elle enorgueillie en notant que c’est le seul pays d’Europe qui a adopté une telle mesure.
C’est conscient de l’importance des données sur les jeunes que l’Institut national des statistiques du Mexique en a publiées, permettant ainsi de tenir compte des jeunes dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable, a affirmé un jeune représentant du Mexique. En Indonésie, le manque de données sur les jeunes sera bientôt comblé, a promis un représentant du Gouvernement. Il a annoncé la mise en place d’une plateforme d’échanges d’informations entre les jeunes et les autres parties prenantes pertinentes, un futur « espace de discussion sur les objectifs de développement durable ».
L’éducation est également un moyen des plus cruciaux de mise en œuvre, permettant aux jeunes d’acquérir les compétences nécessaires, ont plaidé des intervenants à la table ronde. C’est pourquoi « 10 000 bourses sont allouées à nos jeunes pour des études supérieures dans les 300 meilleures universités du monde », a déclaré la représentante du Gouvernement du Paraguay.
Le Ministre de la jeunesse, de la citoyenneté et de la promotion du volontariat du Sénégal a insisté sur les financements dont le secteur de l’éducation a besoin, rappelant aussi que Dakar accueillera, le 2 février prochain, la troisième Conférence internationale de reconstitution des fonds du Partenariat mondial pour l’éducation (GPE). Cette rencontre vise à récolter 3,1 milliards de dollars pour soutenir l’éducation des enfants et jeunes dans le monde d’ici à 2020.
Une bonne éducation et une formation adéquate sont des passeports pour le monde de l’emploi. La Ministre des sports et de la jeunesse de la Namibie a assuré que son gouvernement favorise la création d’emploi en faveur des jeunes, même si les projets pour les jeunes sont fragmentés et répartis entre plusieurs ministères, ce qui ne facilite pas les résultats. Au Ghana, c’est un programme de soutien aux jeunes agriculteurs qui permet à la fois de soutenir les jeunes ruraux et la sécurité alimentaire.
« Il faut garder à l’esprit que l’automatisation va aggraver le problème du chômage des jeunes, d’autant plus que deux milliards d’emplois vont disparaître ou changer de nature », a prédit le Conseiller spécial sur les questions de jeunesse du Département d’État des États-Unis. Il a invité les jeunes à se préparer aux défis du marché du travail du XXIe siècle, suggérant aux gouvernements d’investir davantage dans la formation des jeunes aux nouvelles compétences.
À côté des emplois, un autre moyen de mise en œuvre des objectifs de développement durable réside dans l’accès à une santé de qualité. La santé mentale est cruciale, a noté la représentante de la Fédération internationale des associations d’étudiants en médecine. Face à la stigmatisation qui entoure les maladies mentales, elle a tenu à dire: « ce n’est pas une honte de souffrir de maladie mentale, mais s’en est une de ne pas prendre en charge les malades ». Malades, les jeunes ne peuvent pas participer à la vie publique et contribuer à la mise en œuvre des objectifs de développement durable. Pourtant, l’appropriation et la participation sont des moyens de mise en œuvre capitaux. C’est ce qu’a expliqué le représentant de la jeunesse des Pays-Bas, se félicitant que les jeunes néerlandais participent librement aux rapports nationaux de mise en œuvre des objectifs de développement durable. Il a invité les participants au Forum de la jeunesse à s’impliquer dans les examens volontaires, arguant que leur participation n’est pas seulement une « obligation morale », mais elle tient aussi au fait que les jeunes sont « les meilleurs experts » de leur situation.
Une jeune députée russe a indiqué qu’en plus de la participation aux fora mondiaux, les jeunes doivent aussi pouvoir influer sur les politiques internationales et nationales. Ce vœu est déjà réalité au Portugal où, a témoigné le Secrétaire d’État à la jeunesse et aux sports, les jeunes du pays ont contribué à l’élaboration du budget national en 2017, orientant de ce fait les domaines qui leur sont prioritaires. Pour une meilleure participation des jeunes, il faut même qu’ils siègent dans les parlements nationaux, a prescrit, un membre de l’Union interparlementaire (UIP).
La participation des jeunes n’est pas aisée chez nous, a reconnu la Ministre de la jeunesse et des sports du Soudan du Sud, expliquant le contexte national de conflit armé. Le Représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée a mis l’accent sur l’égalité entre les sexes pour l’essor des jeunes. Les conseils locaux des jeunes comptent ainsi autant de filles que de garçons. Le Ministre de la jeunesse et des sports du Nigéria s’est félicité de voir que son pays a légiféré sur la participation des jeunes, en faisant baisser l’âge d’éligibilité à des postes clefs. Pour une jeune des États-Unis par contre, « les jeunes ne peuvent pas toujours attendre que d’autres leur donnent l’opportunité d’agir et de participer, car ce sont les jeunes qui sont le changement ».
Les financements étant le nerf de l’implication et la prise en charge des jeunes, le Ministre de la jeunesse, des sports et de la culture du Burundi a relevé que le budget national de 2018 prévoit une ligne spécifique de financements des projets initiés par des jeunes. Des financements locaux seront davantage mobilisés dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs de développement durable au Burundi, a-t-il promis.
Un représentant du grand groupe des enfants et des jeunes a dit qu’il faut réfléchir aux politiques économiques et œuvrer pour que l’architecture financière internationale soit plus juste et plus équitable pour financer le développement et l’essor des jeunes du monde entier. C’est pourquoi les partenariats sont de la plus grande importance, a acquiescé l’animateur de la table ronde, M. Andreas Karsten, Membre du Conseil d’administration de l’organisation « Demokratie & Dialogue ».
Engagements des parties prenantes en faveur de la construction de communautés résilientes et durables
Le représentant de la jeunesse du Mexique a annoncé une conférence internationale qui sera organisée au Mexique sur la jeunesse et le Programme 2030. Ce sera une occasion de parler du rôle des jeunes dans la mise en œuvre de ce Programme, en tirant partie des bonnes pratiques du monde entier. Le représentant de Singapour a lui aussi annoncé que son pays accueillera 1 000 jeunes talentueux du monde entier entre le 30 mai et le 6 juin à une réunion internationale. « Il faut que les jeunes forgent eux-mêmes l’avenir auquel ils aspirent » et cette initiative est un moyen pour le faire.
La déléguée jeunesse de l’Arabie saoudite a exposé les mesures prises dans son pays pour l’autonomisation des jeunes et des femmes depuis 2016. Elle a salué les nouvelles libertés accordées aux femmes saoudiennes qui jouent un rôle accru dans différents domaines. S’agissant des autres objectifs de développement durable, le pays avance à grand pas notamment pour ce qui est des énergies renouvelables où il consacre des millions de dollars à l’énergie solaire. « Le développement de l’Arabie saoudite vise celui de tous ses citoyens », a-t-elle conclu.
Mme MAIMUNAH MOHD SHARIF, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour les établissements humains, (ONU–Habitat) a noté que ce sont souvent les jeunes qui sont « les moteurs et les ingénieurs » des changements dans le monde. Rappelant que d’ici à 2030, 60% de la population urbaine aura moins de 18 ans, elle a souligné l’urgence pour les gouvernements locaux d’élaborer des politiques pour soutenir les jeunes et les associer à la gestion de l’avenir. « Il faut investir dans les jeunes », a-t-elle martelé et ONU-Habitat a agi en ce sens, en mettant en place dès 2003 son Programme pour les jeunes. ONU-Habitat va également assurer des formations aux jeunes et mènera des actions de sensibilisation au nouveau Programme urbain.
« Les couloirs de l’ONU ont été remplis d’enthousiasme au cours des deux derniers jours », a remarqué avec plaisir Mme LAURA LONDÉN, Vice-Secrétaire générale et Directrice exécutive adjointe du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). Les jeunes sont une priorité pour le Secrétaire général et pour le FNUAP, a assuré Mme Londén. Elle a rappelé que le FNUAP avait mis les adolescents et les jeunes au cœur de son action. Son plan stratégique se concentre sur cette tranche de la population, notamment en termes de santé reproductive et sexuelle. Le FNUAP œuvre aussi à l’autonomisation des jeunes dans le domaine humanitaire. « Il faut faire respecter les droits des jeunes et les aider à réaliser leur potentiel », a-t-elle conclu.
M. RICHARD CURTIS, Cinéaste et défenseur des objectifs de développement durable, a salué les jeunes qui, comme lui, travaillent pour mettre en avant ces objectifs. Il dit avoir remarqué que les politiques ont plus envie d’écouter les jeunes et de leur faire confiance, que les personnes plus âgées. Il les a encouragés à être confiants dans leur potentiel et dans leur interaction avec les dirigeants. « C’est merveilleux de se battre pour des convictions », leur a lancé M. Curtis en les encourageant à tendre la main aux autres et à les entraîner dans leurs causes. Il a ensuite parlé de la date de 2020, et les a invités à participer à la campagne pour l’éradication de la pauvreté qu’il organisera à ce moment-là.
Mme TAŤÁNA GREGOR BRZOBOHATÁ, Miss Monde 2006, activiste et philanthrope, a dit vouloir être une source d’inspiration et aider les autres à prendre conscience de la puissance de l’effet domino. « Chacun peut agir à son niveau ». Mon ONG, a-t-elle dit, en est la preuve puisqu’elle vient en aide à d’autres organisations qui soutiennent les personnes âgées malgré des ressources limitées. « Imaginez ce que nous pourrions faire ensemble au service des autres », parce que le service à autrui est un langage commun. Elle a appelé les jeunes à se joindre à elle et à trouver une initiative ou une cause qui leur tient à cœur et à s’engager sans plus tarder.
M. WANG YUAN, mandataire spéciale pour l’éducation de l’UNICEF, a mis en avant la puissance de l’éducation pour rendre les enfants résilients et autonomes. Il a dénoncé les inégalités criantes dans le domaine de l’éducation, en appelant les jeunes à militer pour une éducation universelle de qualité. M. Yuan a dit vouloir s’investir en Chine. « Les jeunes doivent mieux comprendre le sens et l’importance des objectifs de développement durable ». Pour ce faire, il a promis d’user de sa notoriété sur les réseaux sociaux.
Mme JOLLY AMATYA, du Secrétariat du grand groupe des enfants et des jeunes, a insisté sur l’obligation des États envers les jeunes qui ont un rôle critique à jouer dans la réalisation des objectifs de développement durable. Elle s’est engagée à faire entendre la voix des jeunes au Forum politique de haut niveau de l’ECOSOC en juillet prochain et à galvaniser les jeunes pour qu’ils lancent des initiatives en faveur des objectifs de développement durable, promettant de « cartographier » les initiatives.
Mme EVELINA CABRERA, Présidente de l’Association du football féminin, s’est engagée en faveur des filles pour qu’elles puissent jouer au football, estimant que c’est un moyen de les autonomiser et d’assurer leur intégration sociale. Son association veut faire passer les bonnes valeurs à travers des partenariats et s’élargir dans six nouvelles régions en Argentine. Pour être née dans une famille pauvre et victime de violence, elle a dit vouloir lutter pour les Argentines et leur donner les moyens de se réaliser indépendamment de leur origine sociale.
M. RALPH JOHNSON, Représentant du Conseil consultatif des jeunes d’Amérique du Nord, au nom de la Réunion internationale de coordination des organisations de jeunesse (ICMYO), a expliqué que son organisation est active aux quatre coins du monde et a mis l’accent sur le rôle de la société civile dans la réalisation des objectifs de développement durable. Il a cité certaines initiatives menées en ce sens, notamment pour la promotion de la redevabilité et la lutte contre la corruption. L’ICMYO est déterminé à s’approprier le Programme 2030 pour que les jeunes puissent changer leurs sociétés, a-t-il conclu.
Remarques de clôture
M. LIU ZHENMIN, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a affirmé que cette année, le Forum de la jeunesse a battu un record de participation et a encouragé les jeunes à poursuivre leurs actions et leur engagement en faveur de l’épanouissement de leurs sociétés. Rappelant que son Département est chargé de la mise en œuvre du Programme mondial pour la jeunesse, il a indiqué qu’actuellement, il se penche sur la collecte de données et leur ventilation. M. Zhenmin a salué les expériences des jeunes venus en témoigner ici, notamment dans les domaines de l’eau et de l’assainissement ou encore dans la résilience énergétique ou l’adoption de modes de consommation durables. Comme il est ressorti des discussions de ce matin, les contextes spécifiques et régionaux nécessitent différentes solutions, et, par conséquent, il est important que les jeunes continuent à travailler avec leurs décideurs politiques pour faire entendre leur voix.
Mme JAYATHMA WICKRAMANAYAKE, l’Envoyée du Secrétaire général pour la jeunesse, a remercié les jeunes des quatre coins du monde qui sont venus assister à ce Forum. v« Les 500 jeunes présents ici sont la preuve que ce Forum répond à un besoin réel » et contribue à faciliter la participation des jeunes à la réalisation du Programme 2030. Elle a appelé le Forum politique de haut niveau à tenir compte des messages de la jeunesse. Après avoir invité les participants à lui transmettre leur impression, elle s’est adressée aux ministres et représentants gouvernementaux pour leur demander aussi de rendre compte de leur expérience dans leur capitale et de contribuer à créer des espaces de dialogue avec les jeunes.
S’adressant aux jeunes dans la salle, la Présidente de l’ECOSOC, Mme MARIE CHATARDOVÁ, a déclaré « votre passion nous a dynamisés, vos idées nous ont inspirés et nous avons pris vos messages à cœur ». Elle leur a annoncé les deux mesures qu’elle a l’intention de prendre pour que ces deux derniers jours aient un impact sur le système de l’ECOSOC, en particulier sur son Forum politique de haut niveau qui se tiendra cette année en juillet. Demain elle fera une déclaration présidentielle sur les principaux messages et recommandations qui ont émergé de ce Forum. Une synthèse plus détaillée de cette session sera préparée ultérieurement et transmise aux participants ainsi qu’au segment de haut niveau de l’ECOSOC et au Forum politique de haut niveau.
Mme Chatardová a ensuite demandé aux pays qui vont participer cette année au Forum politique de haut niveau d’utiliser ces messages dans leurs présentations nationales, et d’inclure des représentants de jeunes dans leurs délégations. La Présidente de l’ECOSOC a rappelé aux ministres qu’au sein de leurs gouvernements et dans leurs pays, ils peuvent donner la priorité aux jeunes et collaborer avec eux pour réaliser les objectifs du Programme 2030. Aux représentants de la jeunesse, elle a dit « nos regards sont maintenant tournés vers vous ». Espérant que ce Forum stimulera leurs actions une fois rentrés chez eux, elle les a appelés à rester activement engagés dans la réalisation des objectifs de développement durable. « Peu importe où vous allez maintenant, mettez votre énergie et votre vision en pratique. Défendez ces objectifs, soutenez leur mise en œuvre et demandez des comptes à vos gouvernements. »