Le Forum de la jeunesse souligne l’importance de donner aux jeunes les moyens de devenir les agents du développement durable
Le Forum de la jeunesse a ouvert aujourd’hui ses deux jours de débats sur le thème « Le rôle des jeunes dans l’édification de la viabilité et à la résilience des communautés urbaines et rurales ». « Votre avenir est en jeu et les décisions que les hommes et femmes politiques prennent aujourd’hui auront une incidence sur vos vies, par conséquent nous sommes ici pour vous écouter. » C’est en ces termes que la Présidente du Conseil économique et social (ECOSOC), Mme Marie Chatardová, a accueilli les jeunes, cette catégorie de la population qui a atteint le chiffre sans précédent de 1,8 milliard dans le monde.
« Notre système international n’a laissé aucune place aux jeunes », a reconnu le Président de l’Assemblée générale, M. Miroslav Lajčák, qui a invoqué les images de la signature de la Charte des Nations Unies où on ne voit aucun jeune. « C’est pour cette raison que depuis des années, les jeunes n’étaient ni vus ni entendus dans les salles de réunion et les couloirs de l’ONU. » Le Président de l’Assemblée générale est venu avec trois messages dont le premier est qu’on ne peut parler de communautés durables et résilientes sans parler de la planète qui les abrite. Nous consommons plus vite que la planète ne produit et pour inverser la tendance, nous avons besoin de jeunes.
Le deuxième message est que le développement durable est crucial à la fois pour les communautés rurales et urbaines. Mais si nous négligeons les jeunes, nous ne pourrons mettre en œuvre aucun des 17 objectifs de développement durable. La paix est le troisième message: depuis des décennies, la communauté internationale s’est focalisée sur le lien entre jeunes et conflits. « C’est une erreur. » Les jeunes, a annoncé le Président, seront dûment invités à la réunion de haut niveau que l’Assemblée générale tiendra en avril sur la paix durable et, en mai, au Dialogue sur la jeunesse. L’engagement des jeunes sera aussi une priorité en mars, à une réunion sur l’eau, et en juin, à une autre sur les financements innovants.
L’ONU, a plaidé le Président, doit devenir « une serre de partenariats », servant de pont entre les jeunes pourvus d’idées et les structures de soutien qui peuvent aider à concrétiser ces idées. Au nombre de 1,8 milliard, un chiffre sans précédent, les jeunes doivent imprégner les populations urbaines et rurales avec leur énergie et leur créativité et devenir des partenaires incontournables. Il faut en effet « améliorer l’interface entre l’ONU et les gouvernements, en y impliquant les jeunes », a plaidé, à son tour, la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Amina J. Mohammed. La participation des jeunes « n’est pas un privilège mais un droit », a commenté l’une des coordonnatrices des jeunes. L’Assemblée générale et l’ECOSOC doivent leur ouvrir leurs portes, a insisté l’Envoyée de la jeunesse, Jayathma Wickramanayake.
Cette première journée a aussi été l’occasion d’organiser une table ronde à laquelle ont participé des ministres de la jeunesse, des organisations de jeunes et des agences de l’ONU. Le Forum a également entendu le résumé des discussions sur certains des objectifs de développement durable et l’élan que les jeunes peuvent y imprimer.
Le Forum de la jeunesse reprendra ses travaux demain matin, mercredi 31 janvier, à 10 heures.
THÈME « LE RÔLE DES JEUNES DANS L’ÉDIFICATION DE LA VIABILITÉ ET À LA RÉSILIENCE DES COMMUNAUTÉS URBAINES ET RURALES »
Déclarations liminaires
Mme MARIE CHATARDOVÁ (République tchèque), Présidente du Conseil économique et social (ECOSOC), a souligné que le thème du Forum cette année montre que les défis sont immenses comme en atteste la fréquence des inondations, des feux de forêt, des ouragans et de la sècheresse. Aujourd’hui dans le monde, 3 personnes sur 10 n’ont toujours pas accès à l’eau potable, 6 personnes sur 10 n’ont pas de système d’assainissement et un milliard n’a pas accès à l’énergie moderne. Les modes de consommation, les émissions de gaz à effet de serre et l’exploitation non viable des ressources naturelles sont tous au cœur du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Les jeunes sont aujourd’hui au nombre d’1,8 milliard, « un chiffre sans précédent ».
« Vous imprégnez les populations urbaines et rurales avec votre énergie et votre créativité, et nous avons besoin de vos idées et de votre engagement pour assurer l’accès équitable à l’eau potable et à l’assainissement, une bonne gestion des ordures pour minimiser la pollution et une exploitation viable des ressources », a lancé Mme Chatardová. « Vous êtes des partenaires incontournables pour rendre nos villes et établissements humains inclusifs, sûrs et viables et pour lancer une coalition mondiale visant à inverser la tendance à la dégradation des terres et de la biodiversité. »
« Votre avenir est en jeu et les décisions que les hommes et femmes politiques prennent aujourd’hui auront une incidence sur vos vies, par conséquent nous sommes ici pour écouter vos voix », a ajouté la Présidente, en rappelant que cette plateforme de l’ONU doit pousser les jeunes à créer un réseau solide et à planter des idées innovantes qui motiveront les gens partout dans le monde pour la réalisation des objectifs de développement durable.
Pendant ces deux jours, les jeunes s’exprimeront et seront entendus. « Parlez-nous de vos idées et de vos espoirs et transformez-les en réalité », a conclu la Présidente, en encourageant une interaction entre les diplomates et les jeunes. « Je suis sûre qu’ensemble nous pouvons construire un avenir meilleur et plus prospère. »
Le Forum est l’occasion d’entendre deux voix différentes, a poursuivi le Président de l’Assemblée générale, M. MIROSLAV LAJČÁK, en parlant de la voix de ceux qui n’ont pas souvent l’occasion de parler dans ce genre de forum, et celle de ceux qui en ont l’habitude et qui sont prêts à partager ce privilège avec d’autres.
Le Président de l’Assemblée générale est venu avec trois messages et le premier est qu’on ne peut parler de communautés durables et résilientes sans parler de la planète qui les abrite. « Nous consommons plus vite que la planète ne produit. Nous sommes à un fil du point de basculement. » Pour inverser la tendance, le Président a souligné que nous avons besoin de jeunes. Il a salué leur esprit d’innovation, des innovations qui viennent de plus en plus d’eux « Investir dans la jeunesse n’est pas un acte d’altruisme mais un investissement dans notre avenir à tous ».
Le deuxième message, a poursuivi le Président, est que le développement durable est crucial à la fois pour les communautés rurales et urbaines. Mais si nous négligeons les jeunes, nous ne pourrons mettre en œuvre aucun des objectifs de développement durable. C’est vrai pour l’eau, l’énergie, les modes de consommation et la viabilité des villes et ça l’est aussi pour l’ensemble du Programme 2030. Il faut donc mieux appréhender le lien entre jeunes et développement et s’attaquer, ce faisant, à la question du chômage. Selon l’Organisation internationale du Travail (OIT), près de 70 millions de jeunes sont sans emploi et 40% des jeunes sont des travailleurs pauvres. Les chiffres sont encore pires quand il s’agit des jeunes femmes dont la participation au monde du travail est 17% moindre que celle des jeunes hommes. Le Président a donc plaidé pour de nouvelles initiatives en faveur d’emplois formels, ce qui exige le renforcement des capacités et une approche innovante de l’éducation. Les jeunes, a-t-il rappelé, sont à l’avant-garde des mécanismes de financement, qu’il s’agisse de la cryptomonnaie ou du financement participatif. « En matière de croissance et de développement, les jeunes sont une ressource et pas des bénéficiaires. »
La paix est le troisième message que le Président de l’Assemblée générale a voulu faire passer. Depuis des décennies, la communauté internationale s’est focalisée sur le lien entre jeunes et conflits. « C’est une erreur », a tranché le Président, arguant que la majorité des jeunes sont passionnés et s’activent en faveur de la paix. Il s’est d’ailleurs réjoui que les choses commencent à changer: le Conseil de sécurité a intégré dans son programme de travail la question du « rôle des jeunes dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix ». On a vu, a insisté le Président, l’engagement fort des jeunes dans la prévention de l’extrémisme violent. En avril prochain, l’Assemblée générale tiendra une réunion de haut niveau sur la paix durable, avec la participation des jeunes qui feront partie des groupes de discussions et de la plénière.
Il faut plus de dialogues sur la jeunesse mais aussi avec les jeunes eux-mêmes et c’est dans cette optique qu’il faut que l’ONU agisse comme « une serre de partenariats », servant de pont entre les jeunes pourvus d’idées et les structures de soutien qui peuvent aider à concrétiser ces idées. En mai, l’Assemblée générale organisera un Dialogue sur la jeunesse pour exploiter les idées qui jailliront de ce Forum, tout en créant un espace pour de nouvelles idées. En plus de ces manifestations, le Président a indiqué que l’engagement des jeunes sera une priorité au cours de deux autres réunions: en mars, sur l’eau, et en juin, sur les financements innovants en juin prochain.
« Notre système international n’a laissé aucune place aux jeunes », a reconnu le Président, en invoquant les images de la signature de la Charte des Nations Unies où on ne voit aucun jeune. « C’est pour cette raison que depuis des années, les jeunes n’étaient vus ni entendus dans les salles de réunion et les couloirs de l’ONU. » « Les jeunes ne doivent plus être dépeints comme des rebelles, des terroristes, des hors-la-loi. Ce sont des innovateurs, des créateurs de solutions, des entrepreneurs sociaux et environnementaux », a-t-il souligné. Considérer les jeunes comme l’avenir c’est hypothéquer l’avenir. Les jeunes sont présents. Ils ont donc besoin « d’investissements maintenant, de participation maintenant, du droit à la parole maintenant et d’écoute maintenant ».
Fille d’immigrés érythréens qui a grandi aux États-Unis, « dans le confort », SALINA ABRAHAM, Présidente de International Forestry Students Association (IFSA), a expliqué que c’est cet héritage qui l’a poussée à s’engager activement dans la réalisation du développement durable. Quitter son pays pour mettre sa famille à l’abri, ce n’est pas renoncer à sa culture, à sa langue. Ce n’est pas promouvoir un monde fragmenté et polarisé. Le développement durable c’est faciliter l’accès ressources, à la sécurité et aux outils pour créer de nouvelles opportunités partout dans le monde.
La résilience est un vain mot dans un monde aux inégalités croissantes et à l’empreinte écologique marquée. « Nous ne pouvons continuer à aliéner des communautés entières et à surconsommer. Pour lancer les transformations qui s’imposent, la jeune femme a témoigné de son expérience à l’IFSA, une organisation mondiale d’étudiants qui sensibilise les jeunes aux objectifs de développement durable, dont l’objectif 15 relatif aux forêts, remparts contre les changements climatiques et berceau de la biodiversité.
« Notre monde n’est pas si simple mais la bonne nouvelle c’est est que nous en sommes conscients et travaillons à un objectif commun. » Le problème est que nous y travaillons indépendamment les uns des autres. La jeune femme a encouragé une approche holistique et de collaboration et cela commence par des espaces de discussion entre toutes les parties prenantes, y compris les jeunes. En tant que coordonnatrice des jeunes auprès de ce Forum, elle s’est dite consciente de l’énorme potentiel inexploité chez les jeunes du monde entier.
Comment les toucher? En soutenant, a-t-elle répondu, leurs organisations et en les encourageant à travailler à un développement inclusif et durable. Cela suppose des mécanismes et des espaces d’échanges avec des mandats clairs. Cela suppose aussi que l’on considère les jeunes comme des indicateurs de la résilience communautaire. Il est impératif d’associer les jeunes aux processus de prise de décisions. Ce n’est pas un privilège mais un droit. « Nous ne voulons pas nous battre pour chaque partenariat, pour chaque dollar », a martelé la jeune femme. « L’heure est venue de faire tomber les cloisons entre tranches d’âge. »
Conversation entre l’Envoyée du Secrétaire général pour la jeunesse et la Vice-Secrétaire générale de l’ONU
La Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme AMINA J. MOHAMMED, et l’Envoyée du Secrétaire générale pour la jeunesse, Mme JAYATHMA WICKRAMANAYAKE, ont échangé sur la participation des jeunes au développement durable.
Comment envisagez-vous la participation des jeunes dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable? La Vice-Secrétaire générale a d’abord rappelé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 a été établi avec la participation des jeunes du monde entier, par le biais d’un sondage sur Internet. Le Programme adopté, il faudra, a estimé le Vice-Secrétaire général, améliorer l’interface entre l’ONU et les gouvernements, en y impliquant les peuples, y compris les jeunes. Cette interface doit être comptable de ses actes devant les peuples pour « ne laisser personne sur le côté ».
« Nous parlons d’engagement mais les jeunes n’ont toujours pas d’espaces de participation et encore moins de ressources », a fait observer l’Envoyée de la jeunesse, jugeant qu’en plus du Forum de la jeunesse, d’autres fora comme l’Assemblée générale et le Conseil économique et social (ECOSOC) pourraient donner l’exemple en ouvrant leurs portes aux jeunes. Quelle est la place des jeunes dans les réformes du Secrétaire général?
Le Secrétaire général, a assuré son adjointe, tient beaucoup à l’intégration des jeunes. Il a déjà fait beaucoup pour la parité hommes-femmes au sein du système de l’ONU et il est conscient que la moyenne d’âge du personnel est de 42 ans, soit trop vieille. Encore faut-il que l’on sache ce que veulent les jeunes et ce qu’ils attendent de ce Forum?
Les jeunes vous disent, a répondu l’Envoyée spéciale, qu’ils ne sont pas ici pour se plaindre mais pour apporter des solutions aux problèmes de société. Ils attendent du Forum le soutien des plus âgés à la matérialisation de leurs idées. Le Forum est un lieu où se rencontrent les dirigeants et les jeunes pour échanger, et la chose est importante, sur l’essor des jeunes.
La Vice-Secrétaire générale s’est dite ouverte à tout conseil venant des jeunes, avant de demander aux États de se mobiliser et soutenir les réformes de l’ONU pour une mise en œuvre efficace des objectifs de développement durable. Aux ministres de la jeunesse présents dans la salle, elle a demandé de plaider pour la cause des jeunes et à ces derniers, elle a conseillé de rassembler les énergies pour combler les lacunes car le chemin sera long. « Surtout, faites-vous entendre. »
Table ronde
Cette table ronde, qui était animée par l’Envoyée du Secrétaire général pour la jeunesse, a permis de faire le point sur les actions prises par les gouvernements pour associer les jeunes à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).
Chez nous, cinq ministres sont des jeunes, soit 20% des portefeuilles ministériels, s’est enorgueillie la Ministre d’État pour la jeunesse des Émirats arabes unis prouvant ainsi la participation des jeunes aux processus de prise de décisions. Des conseils de la jeunesse ont été mis en place pour agir au niveau fédéral et certains ministères ont créé des conseils des jeunes, dont celui de l’environnement ou encore l’Agence spatiale. La notion de « conseil des jeunes » est revenue dans la déclaration de la Ministre de l’égalité des chances du Danemark, plus précisément dans celle de sa déléguée à la jeunesse qui a parlé de partenariats sociaux, dont un avec la Tunisie pour aider les jeunes entrepreneurs.
2018 sera l’année de l’alignement des objectifs de développement durable avec l’ambition des jeunes, a promis, à son tour, le Ministre de la Jeunesse et des sports de l’Indonésie, qui a insisté sur les actions prises pour autonomiser les jeunes dans leur participation à la réalisation du Programme 2030. Un plan national d’action a été mis en place ainsi qu’un index de développement de la jeunesse. Une cartographie de l’action des jeunes en Asie a par ailleurs été mise au point par le grand groupe des jeunes et des enfants.
La capacité des jeunes à enclencher des actions dépend de leur niveau d’éducation et de formation. Le Ministre de la jeunesse et de l’éducation civique du Cameroun a parlé des lycées agricoles, des centres de formation technique et de l’installation de 5 000 ordinateurs dans les universités. La quatrième révolution est « inévitable » et il faut revoir en profondeur les systèmes éducatifs, s’est impatienté le Ministère de la jeunesse de l’Argentine. La technologie doit être mise au service de la réduction des inégalités et de l’élimination de la pauvreté, et ne pas devenir « un ennemi » qui accentue les fossés. Il faut des solutions concrètes pour cette quatrième révolution et pour l’accès de tous aux nouvelles technologies. En Uruguay, l’accent est déjà mis sur la réduction de la fracture numérique, a expliqué le représentant de l’Institut national pour les jeunes. Démocratiser l’accès aux connaissances et aux technologies est une priorité nationale qui passe par la réforme des universités dans l’optique d’une décentralisation et compte tenu de l’exode rural, les Philippines promeuvent des incitations financières pour l’éducation dans les campagnes, a indiqué la Présidente de la Commission de la jeunesse des Philippines.
En Côte d’Ivoire où l’on vit aussi un fossé entre milieux urbain et rural, la politique nationale de la jeunesse passe par cinq stratégies nationales, a dit le Ministre ivoirien de la promotion de la jeunesse, de l’emploi et des services civiques. En Somalie, ce sont huit domaines clefs qui ont été mis en avant dont l’emploi, la paix et la sécurité, l’égalité hommes-femmes et la justice, a indiqué la Ministre somalienne de la jeunesse et des sports. C’est aussi une approche intégrée et transsectorielle qui a été adoptée à Chypre, a souligné le Président du Conseil directeur des jeunes chypriotes. Le Ministre de la jeunesse de la Bulgarie a annoncé l’adoption d’un document sur le renforcement des droits des jeunes quand son pays présidera l’Union européenne. L’Organisation de la jeunesse ibéro-américaine a d’ailleurs lancé un pacte social pour promouvoir les droits des jeunes et demandé à l’ECOSOC de signer la Convention ibéro-américaine des droits de jeunes et son Protocole facultatif. La violence et les taux d’homicide élevés en Amérique latine, a alerté l’Organisation, compromet l’efficacité des politiques en faveur des jeunes. En Ukraine, des centres pour les jeunes sont installés dans toutes les régions, offrant formation, activités sportives et assistance sociale, a indiqué le Ministre des sports et de la jeunesse de l’Ukraine.
Ce qu’il faut, ce sont des mécanismes efficaces pour autonomiser les jeunes, a prévenu la déléguée de la jeunesse belge, qui a fait remarquer que le nombre de délégués de la jeunesse aux discussions sur le développement durable est encore trop faible. Le Réseau des jeunes de l’eau et de l’assainissement milite d’ailleurs pour faire des jeunes des partenaires égaux dans ces deux domaines. Au Costa Rica, la participation des jeunes à la transition énergétique est bien réelle, a affirmé la Ministre costaricienne de la jeunesse qui a parlé du « Cadre vert », rendu possible grâce à des actions qui commencent de l’école primaire à l’université.
Les jeunes doivent devenir des protagonistes de premier plan dans la lutte contre les changements climatiques, a encouragé l’organisation « Plant for the Planet ». Il est tout aussi important de les impliquer dans l’amélioration de la résilience des villes, a ajouté le Point focal pour Habitat III. Les jeunes peuvent aussi être des acteurs incontournables dans la lutte contre les modes de production et de consommation, a rappelé le Point focal de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement. Quid de la biodiversité? s’est demandé le Réseau MGCY pour la promotion de la Convention sur la biodiversité qui a regretté le niveau « extrêmement faible » de sensibilisation et de compréhension de cette question parmi les jeunes. Pourtant la philosophie du « bien vivre » et du respect de la « Terre nourricière » a ouvert de nouvelles opportunités aux jeunes boliviens, a rassuré le Directeur de la jeunesse au Ministère de la justice de la Bolivie.
Encore faut-il avoir une forte population de jeunes. La Ministre de la famille et de la jeunesse de la Hongrie a ainsi rappelé que son pays vit depuis 30 ans un déclin démographique, les jeunes ne représentant plus que 17% de la population totale. Tout l’enjeu est d’encourager une politique nataliste laquelle engloutit 5% du PNB. « Nous sommes des agents de changement prêts à agir », a assuré son délégué de la jeunesse, une jeunesse qui, au Bangladesh, représente plus du tiers de la population, a indiqué le Ministre bengali de la jeunesse et des sports. « Ne nous laissons pas découragés par la grande ambition des objectifs de développement durable », a conclu Jeremy Akhavi de la Fondation Starlight, un jeune de 18 ans diagnostiqué d’un cancer l’année dernière et qui depuis lors a appris « à voir les choses autrement et à ne pas renoncer ».
Sessions thématiques sur 6 des 17 objectifs de développement durable
« Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau », l’objectif 6 de développement durable était le thème de la première session. L’animatrice a expliqué que les participants ont souligné que le renforcement des communautés locales était particulièrement important et relevé que cet objectif avait un lien avec d’autres objectifs comme celui sur l’égalité entre les sexes, car dans de nombreuses communautés, ce sont les jeunes filles et les femmes qui vont puiser de l’eau pour les besoins domestiques, sacrifiant le temps qu’elles auraient pu consacrer aux études.
Les jeunes ont appelé à des progrès réels dans la mise en œuvre de l’objectif 7 de développement durable, « Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable ». Ces progrès pourraient déteindre sur la réalisation d’autres objectifs de développement durable, ont-ils souligné. C’est pourquoi les jeunes doivent avoir accès aux technologies énergétiques propres, question pour eux de bénéficier aussi des opportunités d’emploi dans le secteur énergétique. Des appels ont été lancés pour soutenir les efforts des jeunes entrepreneurs et garantir l’accès à l’énergie dans des régions les plus affectées par les changements climatiques. Il faut démocratiser cet accès pour les communautés les plus défavorisées et les jeunes.
« Il faut que les villes soient plus sûres ». Voilà la quintessence des discussions sur l’objectif 11 de développement durable portant sur les « Villes et communautés durables ». Il faut des logements durables, tenant compte de la présence des jeunes migrants et réfugiés dans les villes. L’implication des jeunes dans la gestion des municipalités est aussi cruciale. Il faut renforcer leur présence dans les conseils municipaux par le biais de quotas ou mettre en place des « conseils municipaux de jeunes ».
« Établir des modes de consommation et de production durables », l’objectif 12 de développement durable, était au cœur d’une des sessions. Les jeunes ont notamment recommandé l’établissement de passerelles entre ceux qui produisent les produits alimentaires et ceux qui les consomment, insistant sur le rôle des technologies. Il faut aussi partager les connaissances entre producteurs et consommateurs, notamment entre communautés rurales et urbaines, tout en veillant à établir des règles et normes pour une consommation durable. Un tel modèle de consommation proscrit l’utilisation de plastiques, ont insisté les jeunes, rappelant leur impact néfaste sur l’environnement. Les jeunes ont d’ailleurs dit leur intention d’insister sur l’organisation de « réunions sans plastiques ». Il faut partager les meilleures pratiques entre pays développés et pays en développement.
Pour « Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres », l’objectif 15 de développement durable, les participants au Forum de la jeunesse ont appelé à la valorisation des savoirs des communautés locales et des peuples autochtones dont « les connaissances sont essentielles ». Il faut également rapprocher les jeunes de la nature par des visites de terrain et les sensibiliser à l’impact de leur empreinte écologique. En outre, les bailleurs de fonds se doivent d’investir davantage dans la préservation des écosystèmes. Enfin, pour les jeunes, il faut que les cibles de cet objectif soient véritablement mises en œuvre grâce à des partenariat.
Justement, les « Partenariats pour la réalisation des objectifs », objectif 17 de développement durable, fut le thème de la dernière session. Les participants ont établi que les jeunes peuvent apporter leur contribution à la mise en œuvre des objectifs de développement durable s’ils sont imprégnés de la science, de la technologie et de l’innovation. Dans la mise en œuvre des partenariats, il faut aussi garantir le respect de l’éthique, notamment en ce qui concerne les innovations scientifiques et technologiques, ont plaidé les jeunes.