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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 25 octobre 2018

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Conseil de sécurité

Le Secrétaire général s’est entretenu aujourd’hui avec les membres du Conseil de sécurité lors d’un débat public consacré aux femmes, à la paix et à la sécurité.  À cette occasion, il a salué les nombreuses contributions des femmes aux efforts de paix à travers le monde, de la Guinée-Bissau à la Colombie, en passant par le Mali et la Syrie.  M. Guterres a dit pouvoir attester personnellement de l’importance du travail accompli par les artisanes de la paix qu’il a rencontrées, notamment au Mali et au Bangladesh.

Cependant, malgré les progrès réalisés dans certains domaines, la réalité du terrain montre qu’il nous reste encore beaucoup à faire, a déclaré le Secrétaire général, ajoutant que la participation des femmes aux processus de paix officiels restait extrêmement limitée.  Entre 1990 et 2017, a-t-il précisé, les femmes ne représentaient que 2% des médiateurs, 8% des négociateurs et 5% des témoins et signataires dans tous les processus de paix majeurs.

Dans le même temps, a déclaré le Secrétaire général, les conflits continuent d’avoir des effets dévastateurs sur les femmes et les filles.  Les Nations Unies ont ainsi documenté plus de 800 cas de violences sexuelles liées à des conflits en 2017, soit une augmentation de 56% par rapport à 2016.

Le Secrétaire général a exhorté les États Membres à investir dans l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.  C’est non seulement une fin en soi, mais également un moyen essentiel de réaliser notre objectif global de prévenir et mettre fin aux conflits et de construire un monde sûr, pacifique et prospère pour tous, a-t-il affirmé.

Également présente au débat du Conseil, la Directrice exécutive d’ONU-Femmes, Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka, a, quant à elle, déclaré que le dernier rapport du Secrétaire général sur les femmes, la paix et la sécurité démontrait de manière alarmante à quel point les femmes sont exclues des processus de paix.

Iraq

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Iraq, M. Ján Kubiš, s’est félicité aujourd’hui de la prise de fonctions officielle du Premier Ministre iraquien, M. Adel Abdul Madhi, et de la nomination partielle du nouveau Conseil des ministres.

M. Kubiš a toutefois exprimé sa déception face à l’absence de femmes parmi les ministres annoncés jusqu’à présent.  Il a souligné qu’ignorer le potentiel des femmes reviendrait à rater des opportunités importantes pour l’Iraq.

Le Représentant spécial a appelé le nouveau Gouvernement à travailler sans relâche pour répondre aux aspirations et aux attentes du peuple iraquien en ce qui concerne la consolidation de la sécurité et le maintien de l’ordre public, la prestation de services publics, le rajeunissement de l’économie du pays pour créer des opportunités d’emploi au bénéficie d’une population de plus en plus jeune, les préparatifs de retour des personnes déplacées et la reconstruction.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a, quant à elle, annoncé, aujourd’hui, la constitution d’une nouvelle unité de soins d’urgence et d’un centre d’appels pour ambulances dans la partie ouest de la ville d’Anbar, dans le cadre des efforts déployés par l’agence pour l’aide au retour des personnes déplacées.

Cette initiative fait suite à une demande des autorités sanitaires d’Anbar afin de restaurer et d’équiper les hôpitaux touchés par trois ans de crise en Iraq.  En 2017, plus de la moitié des infrastructures de santé d’Anbar ont en effet été pillées ou détruites.

L’OMS a déclaré qu’il s’agissait d’une étape importante du passage de la réponse d’urgence à une nouvelle phase de relèvement rapide, de reconstruction et de renforcement de la résilience, afin de permettre aux civils de bénéficier de soins de santé réguliers.

Yémen

La Coordonnatrice humanitaire des Nations Unies pour le Yémen, Mme Lise Grande, a exprimé, aujourd’hui, ses condoléances aux familles des civils tués lors de récentes attaques dans la ville portuaire de Hodeïda, au Yémen.

Au moins 21 civils ont été tués et 10 blessés hier, mercredi 24 octobre, lors de frappes aériennes qui ont pris pour cible une usine d’empaquetage de légumes dans le quartier de Bayt al-Masoudi, du district de Bayt al-Faqih.  Le même jour, trois personnes ont été tuées et six autres blessées dans une autre attaque aérienne dans le district d’Al Hali, dans la province de Hodeïda.

« Les civils paient un lourd tribut à cause de ce conflit », a déploré Mme Grande.  « C’est la troisième fois ce mois-ci que les combats ont fait de nombreuses victimes à Hodeïda. »

D’après les agents humanitaires, plus de 170 personnes ont été tuées, au moins 1 700 ont été blessées et plus de 570 000 personnes ont été contraintes de fuir leurs maisons dans la province de Hodeïda depuis l’intensification des combats, en juin dernier.

Syrie

Les agents humanitaires ont rapporté que près de 2,4 millions de femmes, d’enfants et d’hommes en Syrie éprouveraient des difficultés à se chauffer suffisamment cet hiver et auraient besoin d’un soutien spécifique.  Il s’agirait de dizaines de milliers de civils nouvellement déplacés dans des sites prévus à cet effet ou à l’air libre, de personnes déplacées plusieurs fois et pendant de longues périodes qui vivent désormais dans des abris insalubres, ainsi que de rapatriés et de communautés d’accueil.

À l’approche de la saison froide, les agents humanitaires ont mis l’accent sur le besoin urgent de sacs de couchage, de vêtements d’hiver, de bâches en plastique, de couvertures thermiques, de radiateurs et de poêles.

Des fonds permettant de venir en aide à environ 1,9 million sur les 2,4 millions de personnes concernées au total, ont d’ores et déjà été obtenus.  Un montant supplémentaire de 33 millions de dollars est nécessaire de toute urgence pour aider les quelque 500 000 personnes restantes.

Parallèlement, les Nations Unies restent profondément préoccupées par la sécurité et la protection des civils, suite à des rapports récents faisant état de frappes aériennes dans la province de Deïr el-Zor.  Mardi, 23 octobre, des frappes aériennes auraient détruit une mosquée dans la ville de Hajin, où des rapports non confirmés font état de civils tués ou blessés.

L’ONU condamne les attaques prenant pour cible des civils et des infrastructures civiles et appelle à les protéger, conformément au droit international humanitaire.

Guinée-Bissau

Les Nations Unies, l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont publié un communiqué de presse conjoint sur la situation en Guinée-Bissau.

Dans cette déclaration, les trois organisations se félicitent des progrès réalisés en faveur de la stabilisation du pays.  Elles appellent également à redoubler d’efforts pour organiser des élections législatives le 18 novembre, dans le respect des délais convenus et des conditions nécessaires à la tenue d’un vote juste, transparent et crédible.  Les intérêts de la Guinée-Bissau doivent prévaloir sur toute autre considération, ont-elles déclaré.

Les trois organisations appellent également les pays africains, ainsi que l’ensemble de la communauté internationale à mobiliser les ressources et les moyens logistiques nécessaires au bon déroulement du processus électoral.

Santé

À Astana, au Kazakhstan, les États Membres ont adopté aujourd'hui la Déclaration d’Astana, dans laquelle ils s’engagent à renforcer leurs systèmes de soins de santé primaires afin de tendre vers une couverture universelle en matière de santé.

La Déclaration a été adoptée dans le cadre de la Conférence mondiale sur les soins de santé primaires, coorganisée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le Gouvernement du Kazakhstan.

L’UNICEF et l’OMS aideront les gouvernements et la société civile à appliquer la Déclaration et à en évaluer la mise en œuvre.

Exposition photo

Ce soir, à 18 heures, l’ONU organisa un vernissage pour une exposition de photos dans le hall des visiteurs, au Siège de l’Organisation, à New York.

Intitulée « Personnes en mouvement », cette exposition présente plus de 50 images sélectionnées parmi des milliers de photos d’archives de l’ONU, sur lesquelles figurent des réfugiés, des migrants et des personnes déplacées au cours des sept dernières décennies, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

L’exposition a été organisée par le Département de l’information, dans le cadre des célébrations de l’édition 2018 de la Journée des Nations Unies.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.