Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 1er mai 2018
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Exploitation et atteintes sexuelles
Pour les trois premiers mois de l’année, du 1er janvier au 31 mars 2018, 54 allégations d’actes d’exploitation et d’atteintes sexuelles pour toutes les entités des Nations Unies et partenaires d’exécution ont été reçues. Toutes les allégations n’ont pas été entièrement vérifiées et nombre d’entre elles sont en phase d’évaluation préliminaire.
Sur les 54 allégations, 14 concerneraient des opérations de maintien de la paix et 18, des agences, fonds et programmes. Vingt et une allégations concernent des partenaires d’exécution et une allégation concerne un membre d’une force internationale non onusienne.
Parmi les 54 allégations, 17 sont classées comme atteintes sexuelles, 34 comme exploitation sexuelle, tandis que 3 sont d’une nature inconnue.
Les allégations concernent 66 victimes, dont 13 filles (âgées de moins de 18 ans). L’âge de 16 victimes reste inconnu.
Deux allégations ont été reconnues comme justifiées au terme d’une enquête; deux autres ont été reconnues comme dénuées de fondement; 21 sont à divers stades d’enquête; 27 sont en évaluation préliminaire tandis que le résultat d’une enquête est en cours de révision.
Avec plus de 95 000 civils et 90 000 membres du personnel en uniforme travaillant pour l’ONU, l’exploitation et les atteintes sexuelles ne sont pas représentatives de la conduite de la majorité des femmes et des hommes dévoués qui servent l'Organisation. Mais toutes les allégations impliquant le personnel onusien sapent les valeurs et principes de l’ONU, ainsi que le sacrifice de toutes celles et ceux qui servent avec fierté et professionnalisme dans certains des endroits les plus dangereux du monde. Pour cette raison, la lutte contre ce fléau, ainsi que l’aide et l’autonomisation des personnes touchées par ces actes odieux, continuent d’être des priorités pour le Secrétaire général en 2018.
Myanmar
La délégation du Conseil de sécurité en visite au Myanmar s’est rendue aujourd’hui dans l’État de Rakhine, en avion de Naypyidaw à Sittwe. De Sittwe, la délégation a voyagé en hélicoptère pour visiter deux villages, un centre d’accueil et un centre de transit. La délégation a rencontré des personnes revenues dans l’État de Rakhine, ainsi que, séparément, des représentants du gouvernement de l’État de Rakhine et de la société civile.
À son retour à Naypyidaw, la mission du Conseil de sécurité a tenu une conférence de presse avant de retourner à New York. Elle est actuellement sur le chemin du retour.
Une population d’environ 500 000 Rohingya vit toujours dans l’État de Rakhine, en butte à des discriminations et à une marginalisation continues, y compris 130 000 hommes, femmes et enfants environ, lesquels vivent piégés dans des camps dans des conditions épouvantables.
Les restrictions sévères à leur liberté de mouvement persistent, limitant considérablement leur accès aux soins de santé, à l’éducation et aux moyens de subsistance. Cette réalité ne peut perdurer si l’on peut raisonnablement s’attendre à un retour des réfugiés.
Concernant la situation dans l’État de Kachin, au nord-est du Myanmar, les agences humanitaires soulignent que, depuis le 1er avril, plus de 5 000 personnes ont été déplacées par une escalade des combats entre le Gouvernement et l’Armée de l’indépendance kachin.
L’ONU appelle toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et à mettre fin à la violence.
Enfin, au Cox's Bazar, au Bangladesh, des fonds sont nécessaires de toute urgence pour se préparer à la saison des pluies précoces, du cyclone et de la mousson qui commencent ce mois-ci.
Jusqu’à 200 000 réfugiés rohingya risquent de subir des glissements de terrain et des inondations dans ce qui pourrait devenir une catastrophe, s’ajoutant à l’urgence actuelle.
Le plan de réponse conjoint pour la crise humanitaire rohingya doit être financé à hauteur de 951 millions de dollars américains pour secourir les réfugiés rohingya et les membres vulnérables des communautés d’accueil jusqu’en décembre 2018. À ce jour, il n’est financé qu’à hauteur de 10%.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a dit, aujourd’hui, sa reconnaissance aux autorités indonésiennes et malaisiennes pour avoir secouru et fait débarquer trois bateaux transportant 140 réfugiés rohingya qui avaient fui le Myanmar en avril par voie de mer.
Les trois bateaux provenaient de villages centraux de l’État de Rakhine au Myanmar. Les réfugiés sont en sécurité et, généralement, en bonne santé.
Selon des rapports préliminaires, 10 autres réfugiés auraient péri en mer. Depuis le début de la dernière crise des réfugiés rohingya en août 2017, 200 vies auraient été perdues dans la baie du Bengale, principalement lors de la traversée entre le Myanmar et le Bangladesh.
Le HCR a un accès aux nouveaux arrivants en Indonésie et reçu des assurances de la part des autorités malaisiennes que l’accès aux personnes en Malaisie sera bientôt autorisé.
Le HCR réitère ses appels au Gouvernement du Myanmar pour qu’il prenne des mesures pour s’attaquer aux causes profondes des déplacements, conformément aux recommandations de la Commission consultative sur l’État de Rakhine.
République centrafricaine
La Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) signale que la situation à Bangui est tendue et évolutive, des violences et des pertes en vies humaines ayant été signalées dans les 2e et 3e districts de la capitale.
Cela fait suite à un échange de tirs plus tôt dans la journée, aujourd’hui, entre les forces centrafricaines de sécurité intérieure et la bande criminelle armée « Force » qui opère dans la zone PK5 de Bangui.
La MINUSCA a immédiatement déployé des patrouilles pour protéger les civils et sécuriser des points clefs à Bangui, en étroite coopération avec les autorités.
La Mission condamne la violence et appelle au calme.
Syrie
L’Envoyé spécial pour la Syrie, M. Staffan de Mistura, s’est rendu hier à Washington pour rencontrer de hauts responsables américains, avec lesquels il a eu des discussions approfondies sur la Syrie. Il s’est ainsi entretenu avec le Secrétaire à la défense, M. James Mattis, le Conseiller national pour la sécurité, M. John Bolton, et l’Ambassadrice auprès des Nations Unies, Mme Nikki Haley.
L’Envoyé spécial s’est ensuite rendu à New York pour rencontrer de hauts responsables de l’ONU. M. de Mistura se rendra ensuite à Bruxelles pour participer au Dialogue de Laeken 2018 intitulée « Une conversation essentielle entre l’Asie, l’Europe et les États-Unis: combler les failles et identifier les prochaines lignes de fracture dans l’ordre mondial. » L'Envoyé spécial assistera à la cérémonie d’ouverture et s’entretiendra en marge du Dialogue avec des hauts fonctionnaires.
Déplacements de la Vice-Secrétaire générale
Ce soir, le Vice-Secrétaire générale part de New York pour se rendre à Londres pour assister demain aux réunions du Groupe des Nations Unies pour le développement durable, le Comité directeur mixte chargé de promouvoir la collaboration entre les secteurs de l’humanitaire et du développement et la réunion du Conseil des chefs de secrétariat qui aura lieu les 3 et 4 mai. La Vice-Secrétaire générale rencontrera également de hauts fonctionnaires britanniques.
Tableau d’honneur
L’Italie a payé intégralement sa cotisation au budget ordinaire de cette année. Le tableau d'honneur compte désormais 88 membres.
Journée internationale des travailleurs
À 13 h 45, le Secrétaire général prendra la parole, au Siège, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des travailleurs. La Vice-Secrétaire générale, Mme Amina Mohammed, sera également présente.
Invitée
Demain, l’invitée du Point de presse sera la Sous-Secrétaire générale aux opérations de maintien de la paix, Mme Bintou Keita, qui fera le point sur sa récente visite au Soudan du Sud et en Éthiopie.