En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/18803

Au cinquième Sommet Union africaine-Union européenne, le Secrétaire général appelle à changer la relation à l’Afrique et à créer une nouvelle plateforme de coopération

On trouvera ci-après l’allocution du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, au cinquième Sommet Union africaine-Union européenne, à Abidjan, Aujourd’hui: 

C’est pour moi un grand plaisir de me retrouver parmi vous pour saluer le partenariat stratégique entre vos deux organisations, un partenariat qui m’est très cher.

En effet, en tant que Premier Ministre du Portugal et Président du Conseil européen, j’ai eu l’honneur de coprésider avec le Président Bouteflika le premier sommet Afrique-Union européenne en 2000.  La Déclaration du Caire a jeté les bases du travail conjoint qui se poursuit aujourd’hui.

Je salue l’attention portée à la jeunesse, notamment la recherche d’un développement durable, inclusif et créateur d’emplois pour les jeunes.

Les jeunes sont le moteur de nos sociétés et nous devons les écouter.  Il nous faut les mettre au cœur de nos plans de développement, nationaux et internationaux.  Répondre à leurs aspirations est essentiel dans une perspective de développement; mais c’est aussi un élément essentiel pour préserver la paix et notre sécurité collective.

Nous devons changer la relation à l’Afrique et établir une nouvelle plateforme de coopération qui reconnaisse le potentiel énorme de ce continent.

C’est dans cet esprit que j’ai signé, avec Son Excellence Moussa Faki Mahamat, un Accord-cadre pour renforcer notre partenariat de paix et de sécurité et un autre accord sur le développement durable qui va suivre l’année prochaine.

Pour atteindre ces objectifs, nous devons accroître nos efforts conjoints en matière de prévention et de médiation.  Mais nous avons aussi besoin d’une coopération accrue pour le déploiement de forces africaines capables d’imposer la paix et de combattre le terrorisme, avec un mandat fort du Conseil de sécurité des Nations Uniesd.

Il est temps de fournir les moyens appropriés aux organisations régionales, y compris par des mandats clairs et solides, accompagnés d’un mécanisme d’évaluation et d’un système de financement adéquat et prévisible.

L’Union européenne d’ailleurs apporte un soutien politique et financier substantiel, ainsi qu’une expertise et un savoir-faire qui sont des atouts considérables à notre effort collectif.

Dans cet esprit, l’Union africaine et les Nations Unies, avec l’appui de l’Union européenne, peuvent aider le G5-Sahel à faire face aux menaces transnationales et au terrorisme.

Nous avons besoin d’une force dotée d’un mandat à la hauteur de ces menaces et d’un financement pérenne.

C’est pour cela que j’ai invité le Conseil de sécurité à faire preuve d’ambition dans le choix qu’il doit faire sur ce dossier.

L’exemple de l’AMISOM ou les actions conjointes en République centrafricaine sont, avec le G5 Sahel, trois exemples évidents de l’importance de la coopération trilatérale entre l’Union africaine, l’Union européenne et les Nations Unies.

Sustainable and inclusive development is an end in itself. But lack of development and inclusive government, including poverty, inequality and exclusion, are factors in creating conflict and driving terrorism and violent extremism.  Climate change is also an existential threat for some, and a multiplier of threats for all. Climate action is the absolute priority of our times. Implementation of the Paris Agreement is a must.

National governments must lead our response, but multilateral cooperation and capacity building are crucial.

The 2030 Agenda for Sustainable Development and the African Union’s Agenda 2063 are ambitious and mutually reinforcing blueprints for a world of peace, prosperity and dignity for all.

A strong and effective EU and a strong and effective AU are essential pillars of global cooperation for peace and security, development and human rights. 

In this context, gender equality and women’s empowerment are fundamental.  The EU and the UN recently launched the ‘Spotlight Initiative’, an effort to eliminate the global scourge of violence against women. I look forward to working with African governments to strengthen action on laws and policies, institutions, prevention, and services for survivors.

Les récentes images atroces de migrants vendus en Libye nous rappellent l’urgence d’agir.

Les migrations présentent des défis, mais aussi des opportunités en matière de développement, de promotion d’un travail décent et d’une collaboration renforcée.

Tous les pays ont le droit et l’obligation de gérer leurs frontières de manière responsable et souveraine.  Mais ils doivent le faire dans le plein respect du droit international relatif aux réfugiés, et des droits humains des réfugiés et des migrants.

Quand les migrations se font de manière ordonnée et régulière, les migrants contribuent de manière positive aux pays hôtes et aux pays d’origine.  Nous ne mettrons pas fin aux tragédies en Méditerranée si nous ne créons pas d’opportunités significatives de migration légale.

Il faut aussi que les politiques de coopération pour le développement contribuent à offrir aux gens le choix de trouver un avenir digne chez eux.

Ces deux conditions sont essentielles pour combattre effectivement les trafiquants et les passeurs, les criminels les plus horribles de notre temps.

Regional organizations are essential to face the very difficult challenges that threaten us.

Those who drafted the United Nations Charter showed great wisdom and prescience when they devoted Chapter 8 to the role of regional cooperation. The importance of regional organizations grows with every decade that passes.

Regional and global solidarity must be our guide, as we draw on our collective efforts to build a life of peace, dignity and prosperity for all. 

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