Le Secrétaire général célèbre la Journée mondiale des Nations Unies en République centrafricaine en rendant hommage aux Casques bleus qui ont perdu la vie
On trouvera ci-après le discours prononcé aujourd’hui à Bangui, en République centrafricaine, par le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, lors de la réception à l’occasion de la Journée des Nations Unies:
C’était pour moi un devoir de venir célébrer la Journée mondiale des Nations Unies en Centrafrique.
Un devoir de solidarité vis-à-vis du peuple centrafricain et des autorités démocratiques légitimes du pays.
Le succès de la paix, de la démocratie, des droits de l’homme en Centrafrique est le succès de la communauté internationale, le succès des Nations unies. Nous y sommes complètement engagés à vos côtés et je tiens à vous exprimer, Monsieur le Président, toute ma solidarité et toute la solidarité de l’Organisation des Nations unies.
Dans un monde où, malheureusement, il y a des troubles un peu partout, qui vit maintenant des menaces nucléaires, pour la première fois après des décennies, qui est complètement absorbé par le développement de nouvelles crises, il y a une tendance à oublier des situations comme celle de la Centrafrique. La Centrafrique est quelquefois trop loin, ou n’est pas une menace. Les terroristes ne sortent pas de Centrafrique. Et cela fait que la communauté internationale quelques fois ne s’applique suffisamment, ne s’engage suffisamment, ne mobilise suffisamment les ressources et capacités pour aider la Centrafrique à surmonter les difficultés réelles que votre pays subit en ce moment.
Et cette visite est une visite pour avertir la communauté internationale, et pour dire qu’il y a une opportunité pour la paix en Centrafrique. Il y a une opportunité pour la réconciliation en Centrafrique. Mais il faut que la communauté internationale s’engage. Et il faut qu’elle mobilise les ressources nécessaires pour vous appuyer dans la reconstruction du pays et dans la promotion de la paix et la réconciliation.
Nous suivons avec un énorme intérêt la politique d’ouverture que vous avez déclenchée, le dialogue que vous avez développé. Nous suivons aussi avec beaucoup d’intérêt l’engagement de l’Union africaine - notre partenaire essentiel pour les questions africaines. Nous sommes entièrement à vos côtés. Et nous demandons à la communauté internationale plus de solidarité vis-à-vis de la Centrafrique. D’ailleurs il y aura des questions concrètes. Nous sommes en ce moment, en nous adressant au Conseil de sécurité, […] demandant une augmentation de la force onusienne pour qu’elle puisse, avec des capacités accrues, appuyer d’une façon plus efficace vos démarches pour la sécurité dans le pays. Et j’espère que la communauté internationale nous appuiera.
Et cette visite est aussi une contribution pour donner à la communauté internationale une vision claire qu’il y a un problème, mais qu’il y a une opportunité et qu’il faut qu’elle s’engage.
Mais il y a aussi une deuxième opportunité pour cette visite. Et c’est d’être aussi avec mes collègues les Casques bleus. Nous avons aujourd’hui une situation dans le monde ou les opérations de [maintien] de la paix font face à des défis nouveaux. Il faut maintenir la paix dans des endroits où la paix n’existe [pas] entièrement. Il faut protéger les civils. Mais face à une prolifération de groupes armés, de milices qui ne respectent pas du tout les droits de l’homme.
Il faut en même temps coopérer pour que les processus politiques puissent avoir du succès. Mais pour cela il faut garantir une sécurité, qui dans les circonstances comme celles que nous vivons au Mali, en Centrafrique et dans d’autres pays, sont vraiment un défi qu’il faut surmonter. Et je voulais aussi être aux côtés de nos Casques bleus en Centrafrique pendant cette Journée mondiale des Nations unies pour leur exprimer [la fierté] que j’ai d’être leur collègue et tout mon appui [face] à leur courage, à leur contribution pour que notre monde soit un monde plus humain, soit un monde ou les droits soient plus respectés.
Nous sommes ici… je suis venu aussi avec […] la Secrétaire générale [adjointe] chargée d’être la voix des victimes, parce que parfois il y a des abus aussi dans l’action des forces de [maintien] de la paix, comme toutes les autres forces dans le monde, mais avec cette volonté de transmettre que les forces de [maintien] de la paix des Nations unies sont aux côtés du peuple centrafricain et qu’elles veulent contribuer pour que la réconciliation et la paix soient un succès dans votre pays.
Je profite de cette occasion, Monsieur le Président, pour vous remercier de votre accueil et de l’accueil chaleureux du peuple centrafricain. Un accueil tellement chaleureux qu’à un moment donné j’ai commis une petite violation des règles de protocole et je me suis adressé directement au peuple. Et j’ai senti cette chaleur, cet esprit de solidarité, cet esprit de paix et de réconciliation. C’est le peuple qui nous guide et je crois que, acceptant cette volonté très nette du peuple centrafricain de construire le futur du pays en paix, en sécurité, en démocratie, nous allons travailler ensemble avec encore plus d’enthousiasme, et j’en suis sûr nous allons réussir à transformer ce pays en une réalité d’un pays qui soit un pays exemplaire pour le continent africain et pour le monde.