Mali: Le Secrétaire général avertit que la fenêtre d’opportunité pour distribuer les dividendes de la paix est en train de se rétrécir
On trouvera ci-après l’allocution prononcée, aujourd’hui, par le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’occasion de la réunion ministérielle sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali:
Avant de commencer, est-ce que je peux vous demander une minute de silence en honneur des soldats maliens et de nombre de forces de sécurité maliennes et de forces de [maintien] de la paix qui sont tombés dans la protection du peuple malien – y compris ce matin?
C’est un honneur pour moi de participer pour la première fois à cette réunion de haut niveau sur le Mali qui réunit annuellement, depuis 2014, tous les acteurs pertinents du processus de paix. Je me réjouis naturellement de la présence du Président de la République du Mali, mon cher ami monsieur Ibrahim Boubacar Keïta, et des Ministres des affaires étrangères de l’Algérie et de la France, Messieurs Messahel et Le Drian.
Nous nous réunissons moins d’un an avant la prochaine élection présidentielle. Les mois à venir seront l’occasion pour les Maliens et leurs institutions de montrer leur dévouement à la paix et à l’état de droit.
Les Maliens et leurs partenaires devraient œuvrer à l’instauration des conditions nécessaires à la tenue d’un scrutin pacifique et ouvert à tous. Les élections municipales organisées en novembre de l’année dernière ont posé un jalon important, mais elles n’ont pas pu se tenir dans toutes les régions et ont été encore ternies par un faible taux de participation. J’encourage les autorités maliennes à s’assurer que les élections présidentielles touchent tous les Maliens, et c’est notre devoir de coopérer avec elles.
Numerous delays and slow implementation of critical provisions of the peace agreement are always a cause of concern.
The postponement of the review of the constitution, while useful to defuse tensions, does further delay the implementation of some provisions of the peace agreement that require constitutional amendments.
Delays in the security sector reform related to the redeployment of the reformed and reconstituted Malian defence and security forces in the centre and north are also to be noted.
A number of achievements were recorded in recent months encompassing security, development, reductions in community violence, efforts to prevent the recruitment of youth and the holding of an inclusive conférence d’entente nationale.
I welcome the adoption of Security Council resolution 2374 on sanctions against individuals and entities actively derailing progress in implementing the peace agreement.
Yet the country’s achievements –that are remarkable- remain fragile, especially in light of the recent confrontations between armed groups and recurring attacks. Trust is being tested but we welcome the signature, earlier today, of a ceasefire agreement between the two signatory movements which also re-emphasizes their commitment to the implementation of the peace agreement.
New institutions, processes and laws have yet to translate into significant improvements in the daily lives of Malians. Inclusivity, especially of women, youth and other under-represented social groups, remains insufficient. Constraints to humanitarian access persist.
The window of opportunity for the Government to provide long-awaited peace dividends is slowly narrowing.
The human rights situation remains of concern as a result of clashes between signatory armed groups, the steady infiltration of extremist armed elements, and counter-terrorism operations led by Malian armed forces and those of neighboring countries.
Security conditions have worsened in many parts of the country, with national and international civilian and uniformed personnel facing almost daily attacks. Again today, our camp in the northern city of Kidal was attacked by at least 13 mortars and rockets, followed by small arms fire, injuring one peacekeeper and causing material damage. I condemn in the strongest terms this attack which continues a worrying trend of violence against the United Nations in Mali. In fact, insecurity has even spilled into neighbouring countries, especially Burkina Faso and Niger, where attacks and casualties have also been noted.
MINUSMA has strengthened its posture. The French Operation Barkhane continues to work to neutralize extremists. The G5 Sahel established a Joint Force to combat terrorism and transnational organized crime.
This initiative requires and deserves our committed support as it can not only contribute to an enabling environment for MINUSMA to fully implement its mandate but also, if successful, to progress in the Malian peace process. I appeal to the international community to ensure unity of purpose in supporting this regional undertaking, including financially and logistically. And we had a very important meeting on the G5 Sahel just two days ago in which it was possible to express our very strong commitment as Secretariat of the UN to a force with an adequate mandate and predictable funding.
But the most sustainable solution remains the strengthening of Mali’s own security architecture. The absence of a comprehensive strategy for security the sector reform needs to be urgently addressed.
Moreover, the fight against impunity must continue. The recent sentencing of the former Islamic commissioner in Gao to 10 years of imprisonment sends a strong signal. I hope that the establishment of the International Commission of Inquiry will further advance justice.
La MINUSMA et le reste de la famille des Nations Unies resteront aux côtés des Maliennes et des Maliens sur le chemin de la paix et du développement.
La Mission fait un travail extrêmement louable mais doit pouvoir continuer de compter sur le soutien de tous ses partenaires, y compris les membres du Conseil de sécurité et les pays contributeurs de troupes et de police.
La MINUSMA fait aussi des efforts considérables pour prioriser ses tâches et rationnaliser ses ressources.
Dans ce contexte, je compte sur le leadership du Président Keïta pour mieux définir le chemin à suivre et orienter le pays vers une paix et une stabilité durables à l’horizon 2018.
Au-delà des membres de l’Équipe de la médiation internationale, j’en appelle aussi aux États voisins, aux organisations régionales dont le G5 Sahel, la CEDEAO et l’Union africaine, et aux partenaires clefs tel que l’Union européenne à contribuer ensemble à la sécurité et au développement du Mali.
Le Mali peut compter sur notre soutien résolu. Et l’Accord de paix constitue le cadre privilégié, voire unique, pour notre quête commune vers la paix pour tous les Maliens.