Le Secrétaire général reconnaît le droit des États de gérer leurs frontières pour se protéger du terrorisme mais pas sur une base discriminatoire
La déclaration suivante a été faite, aujourd’hui, par M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
De retour d’Éthiopie, le pays africain qui abrite le plus grand nombre de réfugiés et qui depuis des décennies garde ses frontières ouvertes à des centaines de milliers de gens en provenance des pays voisins, très souvent dans des conditions de sécurité tragiques, je tiens à déclarer ce qui suit:
Les pays ont le droit, et même l’obligation, de gérer leurs frontières de façon responsable afin d’éviter l’infiltration de membres d’organisations terroristes. Cela ne peut se fonder sur aucune forme de discrimination liée à la religion, à l’appartenance ethnique ou à la nationalité, pour les raisons suivantes:
- c’est contraire aux principes et aux valeurs fondamentaux sur lesquels reposent nos sociétés;
- cela provoque une angoisse et une colère généralisées qui peuvent faciliter la propagande des organisations terroristes mêmes que nous voulons combattre;
- les mesures aveugles, qui ne s’appuient pas sur des preuves solides, tendent à s’avérer inefficaces parce qu’elles risquent d’être contournées par ce que sont aujourd’hui dans le monde les mouvances terroristes sophistiquées.
Je suis également particulièrement préoccupé par les décisions qui, à travers le monde, portent atteinte à l’intégrité du régime international de protection des réfugiés. Les réfugiés, qui fuient les conflits et les persécutions, trouvent de plus en plus de frontières fermées et un accès de plus en plus restreint à la protection dont ils ont besoin et qu’ils ont le droit de recevoir, conformément au droit international des réfugiés.