En cours au Siège de l'ONU

Session de 2018,
Session d’organisation - 1re séance – matin
ECOSOC/6868

L’ECOSOC entame sa session de 2018 avec une nouvelle Présidente qui promet d’œuvrer en vue de « ne laisser personne de côté »

En prenant ses fonctions, ce matin, la nouvelle Présidente du Conseil économique et social (ECOSOC) pour la session de 2018, Mme Marie Chatardová, de la République tchèque, a promis d’œuvrer afin de « ne laisser personne de côté », suivant le leitmotiv du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

La séance de ce matin, qui marquait également la fin de la session de 2017, a permis au Président sortant, M. Frederick Musiiwa Makamure Shava, du Zimbabwe, de présenter son bilan, avant que le Conseil n’élise son nouveau bureau et n’adopte une résolution* sur l’organisation des travaux de la session de 2018, tout en prenant note de son ordre du jour provisoire** pour lequel certaines délégations ont appelé à des modifications dans le but de le rationaliser.

Conformément à sa décision*** du 18 novembre 2017, le thème de la session de 2018, qui se tiendra du 27 juillet 2017 au 25 juillet 2018, sera le suivant: « Du niveau mondial au niveau local: appuyer l’édification de sociétés viables et résilientes en milieux urbain et rural ».

Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Wu Hongbo, a fait remarquer que ce thème invite la communauté internationale à ne laisser personne de côté.  Il a donc invité l’ECOSOC à renforcer sa collaboration avec toutes les parties prenantes en vue d’atteindre cet objectif. 

C’est dans cette optique que la nouvelle Présidente a expliqué vouloir travailler avec toutes les parties prenantes, afin de s’assurer que personne ne soit laissé de côté.  « Et quand je dis personne, je veux vraiment dire personne », a-t-elle insisté en annonçant la couleur avec l’organisation d’une réunion spéciale, en mai 2018 au Siège des Nations Unies, pour explorer les actions collectives possibles en vue de réaliser le but d’inclusion universelle.

Dans sa dernière déclaration en tant que Président de l’ECOSOC, M. Shava a pour sa part insisté pour que cet organe continue d’être ce nécessaire « espace d’échanges entre les États Membres dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs de développement durable ».  Les résultats de l’ECOSOC ne seront pas jugés à l’aune du nombre de résolutions adoptées, mais sur l’impact qu’ils auront sur la vie réelle des gens, a-t-il averti.

La nouvelle Présidente a promis que, dans les 12 prochains mois, l’ECOSOC se focaliserait sur le soutien qu’il peut apporter aux efforts de mise en œuvre du Programme 2030.  Elle s’attèlera personnellement à établir une connexion entre les divers processus intergouvernementaux au sein de l’ONU, en veillant à garder un lien avec les réalités du terrain. 

Pour cela, elle a prôné une coordination et une coopération efficaces entre l’ECOSOC et les organes statutaires de l’ONU, en précisant que « c’est à notre génération qu’il incombe de concrétiser l’avenir dessiné par le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ».

Son prédécesseur a présenté un bref résumé des principales réunions que le Conseil économique et social a tenues au cours de la session qui s’achève.  Il s’est en particulier félicité du succès du Forum politique de haut niveau pour le développement durable, tenu ce mois-ci, qui a vu la participation remarquée de la société civile.  À ce propos, M. Shava a rappelé qu’en 2017 le Conseil avait accordé le statut consultatif à quelque 460 organisations non gouvernementales, dont beaucoup œuvrent dans le monde en développement.

En plus de la participation des jeunes qui sont une force indéniable pour réaliser les objectifs de développement durable, la nouvelle Présidente a affirmé que « nous ne pourrons atteindre les objectifs de développement durable sans obtenir des engagements clairs du milieu des affaires ».  Elle a aussi argué que la société civile, dans toute sa diversité, doit être prise en compte dans les travaux de l’ECOSOC.

« Oui, mais pas au détriment des États Membres », a tempéré la déléguée de la Fédération de Russie, qui a souligné qu’il ne faudrait pas que, sous le prétexte de la mise en œuvre du Programme 2030, des décisions soient prises pour modifier la configuration des principaux organes statutaires de l’ONU.  Le renforcement de la participation de la société civile ne doit pas se faire au détriment de celle des États Membres, a-t-elle mis en garde en rappelant l’expérience du dernier Forum politique de haut niveau, au cours duquel les représentants de la société civile étaient en concurrence avec les États Membres pour la prise de parole.

Certaines délégations ont en outre appelé à des modifications de l’ordre du jour provisoire de la session de 2018.

« Il faudrait garder à l’esprit que ce programme de travail peut faire l’objet de modifications en fonction des délibérations des autres organes principaux de l’ONU », a averti le représentant des États-Unis, en se fondant sur des résolutions en ce sens de l’ECOSOC et de l’Assemblée générale.  Ce programme de travail est selon lui « presque identique à celui de l’an dernier » et il « manque de pertinence et d’originalité », ce qui fait que « les principaux organes de l’ONU en arrivent à faire les mêmes choses ».

« Les États-Unis ne toléreront pas que l’on répète les discussions sur certains points qui ne sont pas pertinents dans cet organe », a-t-il insisté tout en se désolant des retards perpétuels dans la distribution des documents.  À preuve, « la page Internet de cette réunion promet toujours que les documents seront disponibles ultérieurement », a-t-il fait remarquer en promettant que sa délégation allait examiner les procédures de travail avec attention.

La représentante de l’Estonie, parlant au nom de l’Union européenne, a souhaité que le Forum de l’ECOSOC pour la coopération en matière de développement se tienne bien avant le Forum politique de haut niveau pour le développement durable, car le premier fournit de la matière au second.  Son homologue de la Chine, qui partageait cet avis, a aussi insisté sur l’importance d’éviter des doublons entre les activités de divers organes de l’ONU.

Le représentant du Chili a tenu à rappeler que les dates de ces réunions restent encore à fixer, selon les termes de la résolution* portant sur l’organisation des travaux de la session de 2018 de l’ECOSOC.

Pour ce qui est de la partie « réunions de coordination et de gestion » de l’ECOSOC, le délégué de la Norvège s’est interrogé: « est-ce vraiment nécessaire d’y consacrer 10 jours de notre temps? ». 

Le nouveau bureau constitué pour la session de 2018 comprendra, outre Mme Chatardová, quatre Vice-Présidents, dont M. Mahmadamin Mahmadaminov (Tadjikistan), Mme Inga Rhonda King (Saint-Vincent-et-les Grenadines, et M. Marc Pecsteen De Buytswerve (Belgique), tous trois élus ce matin.  Le Vice-Président issu du Groupe des États d’Afrique sera élu ultérieurement. 

En fin de séance, l’Andorre a bénéficié du tirage au sort et gagné le droit d’occuper le premier siège dans la salle de l’ECOSOC pendant la session de 2018.  Les 53 autres États représentés à l’ECOSOC seront installés à la suite de l’Andorre, selon l’ordre alphabétique en anglais.

*E/2018/L.1

**E/2018/1

***E/2017/L.9

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