Session de 2017, Débat de haut niveau,
45e séance – après-midi
ECOSOC/6862

Réunion ministérielle du Forum pour le développement durable: sans les ressources nécessaires, le Programme 2030 restera « une utopie »

La réunion ministérielle du Forum politique de haut niveau pour le développement durable a entendu, au cours de cette deuxième journée, de nombreux appels à la communauté internationale pour qu’elle joue son rôle; la représentante de Cuba avertissant que sans les ressources nécessaires, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 restera « une utopie ».

Cette mise en garde fait écho à l’appel lancé hier, à la cérémonie d’ouverture, par le Directeur de l’« Earth Institute » de l’Université Columbia qui disait: « La planète est riche, elle a les ressources nécessaires ».  M. Jeffrey Sachs a fustigé le manque de volonté politique et les lobbies du charbon et du pétrole.  Aujourd’hui, la représentante de Cuba a encouragé l’abandon « de la culture des privilèges au profit de la culture de l’égalité ».  Elle a appelé à une véritable « association mondiale pour le développement ».

Justement, Présidente du G20, l’Allemagne a promis de mettre l’accent sur la coopération internationale et l’importance des partenariats, a expliqué son Secrétaire d’État parlementaire au Ministère de la coopération et du développement.  Il a en effet souligné qu’il faudra 600 milliards de dollars par an rien que pour mettre en œuvre le Programme 2030 en Afrique.  

« C’est à travers un multilatéralisme effectif » que la communauté internationale pourra traduire en actes les engagements de ce Programme, a renchéri l’Éthiopie qui a aussi cité le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement et l’Accord de Paris sur les changements climatiques.  Le Ministre éthiopien s’est enorgueilli de ce que son pays ait une des économies les plus florissantes au monde, prouvant par-là la façon dont les coopérations Nord-Sud et Sud-Sud peuvent se compléter

« Nos partenaires au développement doivent nous fournir un soutien adéquat, durable, en temps voulu et adapté à nos besoins et priorités », a poursuivi le Bangladesh, prévenant que si de nouvelles approches ne sont pas mises en place, la proportion des pauvres dans les pays les moins avancés (PMA) sera toujours de 35% d’ici à 2030, soit une baisse de 10 points à peine par rapport au niveau actuel. 

Pour de nombreux orateurs, le soutien international doit prendre la forme de l’aide publique au développement (APD), des investissements directs étrangers, du transfert des technologies et de l’appui au renforcement des capacités, en particulier les capacités statistiques.  La solution réside dans les partenariats public-privé, a argué le Cambodge, avant que l’Allemagne n’indique qu’elle vient d’atteindre l’engagement de consacrer 0,7% du PNB à l’APD.

Le Bangladesh a, quant à lui, rappelé l’engagement des partenaires au développement de consacrer entre 0,15% et 0,20% de leur PNB aux PMA et argué que l’ONU doit soutenir « prioritairement » ces pays.  Ce soutien doit être « la pierre angulaire et le principe directeur » de la réforme du système de développement de l’ONU, a insisté le pays.  Le Honduras a d’ailleurs appuyé les propositions du Secrétaire général pour réformer le système de développement des Nations Unies car « l’architecture actuelle ne favorise en rien l’efficacité du soutien aux États ».

L’ECOSOC poursuivra son débat général demain, mercredi 19 juillet, à partir de 15 h 30, parallèlement à l’examen volontaire des pays qui commencera dès le matin.

RÉUNION MINISTÉRIELLE DU FORUM POLITIQUE DE HAUT NIVEAU POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE ORGANISÉ SOUS LES AUSPICES DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL (ECOSOC)

Déclarations

M. MUSTAFA KAMAL, Ministre de la planification du Bangladesh, s’exprimant au nom des pays les moins avancés (PMA), a fait observer que 45% de la population des PMA vit dans l’extrême pauvreté.  Si de nouvelles approches ne sont pas mises en place, a-t-il prévenu, la proportion de pauvres dans les PMA sera toujours de 35% d’ici à 2030.  Les Gouvernements de ces pays ont engagé des mesures telles que des réformes législatives, administratives et structurelles pour la mise en œuvre du Programme 2030.  Néanmoins, leurs énormes déficits financiers continuent de saper les efforts.  Le Ministre a appelé à la mobilisation des ressources, soulignant que la coopération internationale renforcée est essentielle pour les PMA mais aussi pour ceux qui sont sortis de cette catégorie.  « Nos partenaires au développement doivent nous fournir un soutien adéquat, durable, en temps voulu et adapté à nos besoins et priorités », a-t-il déclaré, en précisant que ce soutien peut se faire par le biais des financements, du transfert des technologies ou le renforcement des capacités. 

Le Ministre a également voulu que l’on aide les PMA à s’attaquer aux changements climatiques.  Le soutien doit être renforcé, que ce soit à travers l’aide publique au développement (APD), les investissements directs étrangers ou les aides à l’exportation qui sont tous des moyens importants d’assurer la réalisation du Programme 2030 et qui ont considérablement diminué en 2016.  Nous voulons le plein respect du Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement, a martelé M. Kamal. 

Il a insisté, en particulier, pour que les partenaires au développement respectent leur promesse de consacrer entre 0,15% et 0,20% de leur produit intérieur brut (PIB), notamment les membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), à l’APD aux PMA.  Il a aussi exhorté les institutions financières internationales à accorder à tous les PMA un traitement spécial et différencié.  Le Ministre a aussi appelé à des efforts concrets pour rendre opérationnels la Banque des technologies et le régime d’investissements en faveur des PMA.  En tant que pays les plus vulnérables, les PMA doivent continuer de recevoir le soutien « prioritaire » des Nations Unies, a ajouté le Ministre, arguant que cela doit être « la pierre angulaire et le principe directeur » de la réforme du système de développement de l’ONU. 

M. IMAD FAKHOURY, Ministre de la planification et de la coopération internationale de la Jordanie, n’a pas caché l’« immensité » des défis de son pays, notamment les crises régionales qui continuent de coûter cher à la Jordanie et à des acquis difficilement engrangés.  Ces crises et les afflux de réfugiés syriens ont accru les besoins, les pressions militaire et sécuritaire, les dépenses budgétaires; limité la croissance économique; aggravé le chômage, la pauvreté, la dette publique; fait baisser les exportations; et causé des pertes commerciales énormes.  Le Ministre a dit craindre que l’évolution de la situation géopolitique et sécuritaire, dans la région et dans le monde, n’empiète sur la confiance des investisseurs, le tourisme et donc les finances publiques.  En dépit de ces défis « sans précédent », la Jordanie continue de travailler à réaliser des objectifs de développement durable grâce à de grandes réformes pour renforcer la résilience, assurer la prospérité et transformer les défis actuels en opportunités, en particulier pour les jeunes et les femmes.

« Un nouveau paradigme et une nouvelle gouvernance du développement » sont nécessaires, a déclaré M. MARCOS BARRAZA, Ministre du développement social du Chili), affirmant que, selon les données du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la croissance permet de réduire la pauvreté moins efficacement et moins rapidement dans les pays caractérisés par de fortes inégalités que dans ceux où les inégalités sont moins marquées.  Il convient également de mentionner, selon lui, les conclusions de l’étude comparative réalisée par Richard Wilkinson et Kate Pickett, selon lesquelles les sociétés les plus inégalitaires souffrent de problèmes sociaux et sanitaires supplémentaires, y compris un taux supérieur de criminalité et de pathologies mentales, ainsi qu’une moindre mobilité sociale et un manque de confiance entre les individus.

Selon le Ministre, le « caractère holistique » des objectifs de développement durable rend nécessaire une approche plus sophistiquée des politiques publiques, y compris: parvenir à des politiques réellement intersectorielles, « en rupture avec les inerties institutionnelles dans le fonctionnement de l’État »; revaloriser le rôle de la planification; et approfondir l’appropriation nationale du Programme 2030.

Mon pays appuie les propositions du Secrétaire général pour réformer le système de développement des Nations Unies, a déclaré M. JORGE RAMÓN HERNÁNDEZ ALCERRO, Ministre et Coordonnateur général du Honduras.  Il a salué la vision de M. António Guterres « basée sur les personnes plutôt que sur les procédures » et « davantage sur la mise en œuvre que sur la bureaucratie ».  En effet, l’architecture actuelle du système de développement « ne favorise en rien l’efficacité dans le soutien aux États Membres ».  Cette réforme est à la fois « nécessaire et urgente » pour améliorer le lien entre la coopération internationale et les États, a insisté le Ministre qui a appelé à faire en sorte que cette « coopération soit coordonnée, cohérente et conforme aux stratégies nationales ».

M. GIAN LUCA GALETTI, Ministre de l’environnement, du territoire et de la protection maritime de l’Italie, a dit que son pays a adopté plusieurs initiatives pour favoriser une « intégration sociale active » pour lutter contre la pauvreté.  Le caractère universel de la couverture médicale est « un principe constitutionnel et moral », a insisté M. Galletti avant d’appeler à des efforts pour respecter ce principe à la lumière des nouveaux faits migratoires.  Nous pensons qu’il faut créer les bases d’un nouveau modèle économique « circulaire », a-t-il insisté.  Il a souligné la détermination de l’Italie à lutter contre l’accumulation de déchets plastiques dans la Méditerranée, conformément à la Convention de Barcelone.  L’Italie, a-t-il annoncé, accueillera en octobre prochain, à Rome, un sommet international « eau et climat ».  Le pays a déjà adopté sa nouvelle Stratégie de développement durable 2017-2030.   

M. ABDULLAHI MAJEED, Ministre d’État de l’environnement et de l’énergie des Maldives, a expliqué que la présentation nationale volontaire que le pays entend faire au cours de cette session va lui permettre, en même temps, d’identifier ses lacunes et d’envisager les moyens de les combler.  Le Ministre a relevé que les défis de son pays dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable sont d’abord liés au fait qu’il est constitué d’îles isolées.  Les Maldives sont en outre affectées par les conséquences des changements climatiques et manquent cruellement de ressources et de capacités.  Malgré la volonté politique, traduire le Programme en actions concrètes requiert un soutien important des partenaires au développement, de la communauté internationale et du secteur privé.  En plus du soutien financier, le pays a besoin de renforcer ses capacités statistiques afin de les adapter aux indicateurs internationaux des objectifs de développement durable.  Ce processus, qui est déjà entamé, nécessite le soutien des Nations Unies et d’autres partenaires, a-t-il souligné.

M. GAMINI JAYAWICKRAMA PERERA, Ministre du développement durable et de la vie sauvage de Sri Lanka, a déclaré que son pays était entré dans une nouvelle « ère durable » en 2017.  Le Sri Lanka, qui veut devenir un pays à revenu élevé, développe son économie pour assurer la résilience grâce à « la stratégie bleue et verte ».  Un conseil du développement durable a été créé pour élaborer un plan de développement, avec l’appui du Ministère du développement durable mis en place en 2015 et sur la base des objectifs de développement durable.  Des plans régionaux de durabilité ont été lancés, le Gouvernement ayant établi des liens entre les 169 cibles du Programme 2030 et les institutions nationales.  D’ici à la fin de l’année, le Sri Lanka sera en mesure de présenter une vision d’ensemble de son plan stratégique de développement et se soumettra très prochainement à l’examen volontaire du Forum de haut niveau.

M. NEMATULLO HIKMATULLOZODA, Ministre du développement économique et du commerce du Tadjikistan, a dit que l’élimination de la pauvreté sous toutes ses formes devait être la principale préoccupation guidant les démarches et les efforts de développement durable.  Il s’est particulièrement inquiété de la persistance des inégalités dans l’accès à l’éducation et à la santé.  Depuis 15 ans, a-t-il affirmé, le Tadjikistan réalise de grands progrès dans la consolidation d’un État démocratique et social.  Illustrant ses propos, il a indiqué que le lancement de cinq stratégies successives a permis de faire passer le taux de pauvreté de 80 à 30%.  Le Tadjikistan, qui se soumettra demain à l’examen volontaire du Forum politique de haut niveau, privilégie l’entreprenariat et les investissements privés pour créer des emplois.  L’emploi est en effet le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté, a souligné le Ministre.   

M. LUCKY MULUSA, Ministre de la planification nationale et du développement de la Zambie, a évoqué la nécessité de renforcer les partenariats bilatéraux et multilatéraux entre pays développés et pays en développement.  La Zambie vient de lancer son septième plan national de développement (2017-2021) qui tient compte des objectifs de développement durable, lesquels sont d’ailleurs dans le cadre national de performance.  Ce plan va permettre au Gouvernement d’accélérer la mise en place de politiques de protection sociale, en particulier en faveur des plus vulnérables.  Des mesures seront également prises pour améliorer l’accès à la santé et continuer de faire baisser la prévalence de certaines maladies.  L’objectif de développement durable 5 étant le catalyseur de l’autonomisation des femmes et filles, la Zambie a mis en place une législation contre les discriminations et les diverses formes de violence faite aux femmes et aux enfants.  Le renforcement des cadres statistiques et des capacités de suivi et d’évaluation, associé à une mobilisation des ressources et aux partenariats, devrait permettre à la Zambie de mettre en œuvre son plan national de développement.

M. YINAGER DESSIE BELAY, Ministre de la planification nationale de l’Éthiopie, a rappelé que son pays fait partie des 44 États qui vont se soumettre à l’examen volontaire du Forum politique de haut niveau.  Cet exercice va permettre au pays de renforcer son appropriation des objectifs de développement durable.  L’Éthiopie a en effet pour ambition de passer au statut de pays à revenu intermédiaire d’ici à 2025, et à cette fin, elle a mis en place des politiques de développement en faveur des pauvres et de la croissance.  Le Ministre s’est félicité de ce que les réformes aient contribué à classer l’Éthiopie parmi les économies les plus florissantes au monde et elle restera même la plus florissante en 2017, selon des prévisions de la Banque mondiale, s’est-il réjoui. 

L’Éthiopie, a révélé le Ministre, a bénéficié à la fois de la coopération Nord-Sud et de la coopération Sud-Sud, prouvant par-là la façon dont ces deux formes de coopération peuvent se complémenter.  Le Ministre a plaidé pour le renforcement du partenariat mondial car « c’est à travers un multilatéralisme effectif » que la communauté internationale pourra traduire en acte les engagements du Programme 2030, du Programme d’action d’Addis-Abeba et de l’Accord de Paris.  Ces engagements, a souligné le Ministre, impliquent un soutien financier et technologique aux pays en développement, en particulier aux PMA, et, a-t-il insisté, sur la base de leurs priorités et besoins.

M. SLUMBER TOSGWANE, Ministre de l’administration territoriale et du développement rural du Botswana, a appelé à une action urgente pour débloquer les moyens de mise en œuvre énumérés dans le Programme d’action d’Addis-Abeba.  Le Botswana, qui se soumet cette année à l’examen volontaire du Forum politique de haut niveau pour le développement durable, a compris l’importance qu’il y a à s’attaquer aux questions du développement durable en mettant l’être humain au centre des politiques.  Ces politiques doivent être mises en œuvre de manière démocratique, transparente, participative et inclusive, pour assurer l’appropriation et la redevabilité, au niveau national, a insisté le Ministre. 

Le Botswana a aussi réalisé qu’une mise en œuvre réussie du Programme 2030 exigera des partenariats forts et effectifs entre les secteurs public et privé, la société civile et les partenaires au développement, y compris les Nations Unies.  Dans ce cadre, on ne saurait trop souligner l’importance de statistiques fiables et actualisées, ce qui implique l’appui au renforcement des capacités institutionnelles et techniques.  Le Ministre s’est d’ailleurs enorgueilli de ce que l’Agence de la statistique du Botswana ait été choisie par la Commission de statistique de l’ONU pour participer à l’élaboration du cadre d’indicateurs pour le Programme 2030.  Cela dit beaucoup sur les capacités et l’expertise de notre Agence, s’est réjoui le Ministre. 

M. ABDUL RAHMAN DAHLAN, Ministre au Cabinet du Premier Ministre de la Malaisie, après avoir rappelé « les performances » de son gouvernement dans la réduction de la pauvreté, a déclaré que la Malaisie s’engage désormais à augmenter les salaires et à améliorer la qualité de vie de 40% des ménages.  L’objectif est de doubler le revenu mensuel, en améliorant l’accès à l’enseignement supérieur et la formation professionnelle, en augmentant la productivité par le recours à la technologie moderne et les technologies d’information et des communications, en promouvant l’entreprise citoyenne et en attirant les investissements dans les zones rurales où vivent 40% des ménages.  S’agissant en particulier de l’autonomisation des femmes, le pays a amendé sa Constitution en 2001 pour consacrer l’interdiction de la discrimination.  La Malaisie n’épargne aucun effort pour engranger des résultats significatifs dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable, en partenariat avec les ONG, la société civile et le secteur privé. 

M. CERMELO ABELA, Ministre des affaires étrangères et de la promotion du commerce de Malte, a fait observer qu’on pouvait facilement être submergé par le pessimisme à la vue des images de guerre, de pauvreté ou de maladies, parce qu’il est facile d’oublier tous les progrès faits quotidiennement loin de tout sensationnalisme.  Or, il y a des raisons d’être optimiste car le monde travaille à éliminer la pauvreté par des moyens sans précédent.  M. Abela a cité en exemple les progrès réalisés dans le domaine du développement sous la présidence maltaise de l’Union européenne, qui vient de s’achever.  Il s’est ainsi dit « immensément fier » d’avoir pu contribuer à l’adoption, le 7 juin dernier, du Consensus européen pour le développement, qui reflète les engagements pris en 2015 et 2016 dans le cadre de la Déclaration de Sendai, du Plan d’action d’Addis-Abeba, du Programme 2030, de l’Accord de Paris et de la Stratégie mondiale de l’Union européenne, entre autres.

Grace à ce nouveau consensus, l’Union européenne et ses États membres ont désormais une politique de développement commune au cœur de laquelle figure une série de questions transversales susceptibles de créer des synergies entre les objectifs de développement durable et d’accélérer la transformation des économies et des sociétés dans le monde entier, s’est félicité M. Abela.  Le Ministre a précisé que les jeunes se trouvaient au centre de la politique de développement, du fait de leur potentiel d’innovation et d’entrepreneuriat.  Il en est de même des femmes et des filles, agents potentiels de changement dont la contribution ne saurait être sous-estimée.  Nous devons utiliser notre aide intelligemment afin de la rendre plus efficace, a poursuivi M. Abela.

Ce Forum politique de haut niveau nous rappelle que nous devons continuer de nous concentrer sur les questions de développement, a encore déclaré le Ministre.  Il faut, a-t-il préconisé, à la fois investir davantage dans l’aide publique au développement (APD) et rechercher de nouvelles formes de partenariat avec les institutions financières internationales et le secteur privé. Il faut utiliser au mieux ce Forum de haut niveau, qui joue un rôle central dans le cadre institutionnel mondial du développement durable et dans l’examen de la mise en œuvre du Programme 2030.  Enfin, M. Abela a expliqué qu’au plan national, le Gouvernement de Malte travaille ardemment, main dans la main avec la société civile, pour appliquer pleinement le Programme 2030 et pour le faire connaître « dans chaque foyer » par des campagnes d’information.

M. HLANGUSEMPHI DLAMINI, Ministre de la planification et du développement économique du Swaziland, a décrit les efforts de son pays pour adapter ses politiques de développement aux objectifs de développement durable.  En tant que pays en développement sans littoral particulièrement vulnérable, le Swaziland a déployé des efforts considérables et réalisé certains progrès.  M. Dlamani a cité les programmes de sécurité sociale en faveur des enfants et des personnes âgées.  Parce que la santé de la population est essentielle pour réaliser les 17 objectifs de développement durable, nous voulons promouvoir le bien-être pour tous, a insisté le Ministre dont le pays a amendé les lois pour que les groupes vulnérables, en particulier les femmes, jouissent de l’égalité des droits.  Le Ministre s’est aussi attardé sur les investissements publics dans les barrages hydrauliques et l’accès à l’eau.   

M. ABDUL SATTAR MURAD, Ministre de l’économie de l’Afghanistan, a souligné à qu’il est important que les pouvoirs publics soient comptables de leurs actes en matière de respect des droits de l’homme.  Il a mis en exergue les progrès réalisés par l’Afghanistan depuis 20 ans dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’intégration des femmes.  L’appropriation nationale des objectifs de développement durable a commencé par la mise sur pied d’un ministère chargé du suivi de la mise en œuvre.  Les cibles et les indicateurs ont été intégrés dans les neuf secteurs clefs, l’objectif ultime étant la jouissance des droits de l’homme et l’accent sur les populations vulnérables.  Les objectifs de développement durable font désormais partie du « discours national » en Afghanistan, a affirmé le Ministre.

Mme SLAVICA DJUKIC-DEJANOVIC, Ministre chargée des politiques démographiques et gouvernementales de la Serbie, a indiqué que son pays a signé l’Accord de Paris le 29 mai dernier, après avoir dès décembre 2015, créé un groupe de travail intersectoriel chargé de mettre en œuvre le Programme 2030.  Elle s’est félicitée de la décision de présenter tous les quatre ans un rapport mondial sur la mise en œuvre du développement durable.  Elle a précisé que pour la période 2016-2020, les priorités du Gouvernement serbe sont l’adhésion à l’Union européenne et le suivi du Programme 2030. Les cinq piliers et neuf résultats du Cadre de développement de la Serbie constituent une feuille de route pour la croissance, l’emploi, la protection de l’environnement et la résilience des communautés.  « Nous sommes sur la voie de la stabilité fiscale et de la croissance dynamique », s’est félicitée la Ministre, avant de mettre l’accent sur la réalisation de l’objectif 16 relatif aux sociétés pacifiques et inclusives. Elle a rappelé à cet égard que la paix est « le préalable incontournable » à la mise en œuvre du Programme 2030.

M. SALEH BIN MOHAMMAD AL-NABIT, Ministre de la planification du développement et de la statistique du Qatar, a réitéré l’importance d’améliorer la politique internationale de développement, de promouvoir la coopération internationale et la participation de tous les individus y compris les plus pauvres et les exclus du développement.  Il a annoncé que le Qatar accueillera, en novembre 2017, la Réunion de haut niveau de l’ECOSOC sur le suivi du financement du développement.  Concernant l’embargo maritime, terrestre et aérien auquel est soumis le Qatar, le Ministre a indiqué qu’il apprécie l’aide des amis de son pays.  « Ces mesures ne vont pas nous distraire de l’importance du Programme 2030 et de l’intérêt de notre population.  Nous continuerons de soutenir les plus vulnérables et de financer le développement durable », a prévenu le Ministre.

M. MOHAMMAD JAVAD ZARIF, Ministre des affaires étrangères de la République islamique d’Iran, a exhorté les pays développés à respecter leur engagement de fournir « sans conditions » aux pays en développement les moyens financiers et techniques pour  mettre en œuvre le Programme2030.  Le Ministre s’est particulièrement inquiété par les conflits qui frappent sa région et jettent des millions de gens dans l’extrême pauvreté.  Il a dénoncé l’occupation étrangère et les politiques interventionnistes de certaines grandes puissances qui privent des millions de personnes de leur dignité.  Il n’a pas manqué de dénoncer les activités terroristes « qui ont investi notre région en provoquant de véritables catastrophes humanitaires ».  L’Iran, a-t-il affirmé, est prêt à coopérer avec tous ceux qui veulent relever ces défis communs.

Mme GHADA FATHY ISMAIL, Ministre de la solidarité sociale de l’Égypte, a indiqué que son pays figurait parmi les 44 pays à se soumettre cette année à l’examen volontaire du Forum politique de haut niveau.  La Ministre a mis l’accent sur la solidarité pour créer de nouveaux moyens de travailler à la réalisation des objectifs de développement durable.  Elle a énuméré les progrès réalisés dans l’application du Plan égyptien de développement, jugeant que ce qu’il faut retenir, c’est la mise à disposition des ressources nécessaires, à savoir la mobilisation des fonds domestiques et le renforcement des capacités statistiques.  Mais, a prévenu la Ministre, il n’y a pas de solution unique au développement durable.  Différentes approches existent et il faut reconnaître l’expérience et la contribution de tous les pays et de toutes les parties prenantes.  Sans stabilité, sans paix et sans sécurité, le Programme 2030 restera vain, en particulier son objectif visant à éliminer l’extrême pauvreté, a insisté la Ministre.

M. JOSÉ MOLINAS, Secrétaire exécutif du Secrétariat de la planification technique de l’économie et du développement social du Paraguay, a expliqué que, pendant 13 mois, les responsables des secteurs sociaux, productifs, culturels, universitaires ou des ONG ainsi que tous les niveaux du Gouvernement avaient présenté leurs aspirations, lesquelles se sont retrouvées dans le Plan national de développement « Paraguay 2030 ». Les objectifs de ce plan recoupent à 92% ceux du Programme de développement durable à l’horizon 2030, ce qui démontre que les aspirations des citoyens paraguayens coïncident avec celles de la communauté mondiale.

Le Secrétaire exécutif a expliqué que le Paraguay met en place une architecture institutionnelle innovante, participative et engagée en faveur de la réalisation du Programme 2030. « Paraguay 2030 » comprend ainsi trois piliers - réduction de la pauvreté et développement social, croissance économique inclusive et « insertion adéquate du Paraguay dans le monde ».  Il comprend aussi quatre « lignes transversales »: égalité des chances, gestion publique efficace et transparente, développement et organisation territoriale et durabilité environnementale.

Dans ce contexte, a souligné l’orateur, la communauté internationale doit jouer son rôle pour permettre le développement de chaque État.  Le Paraguay se rallie donc aux déclarations faites en ce sens par le Groupe des 77 et la Chine, la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) et les pays en développement sans littoral.  Le pays, a conclu le Secrétaire exécutif, réaffirme son engagement en faveur de l’Accord de Paris sur les changements climatiques et lance un appel à l’ensemble des pays pour qu’ils continuent de travailler à la réussite de cet « Accord historique pour l’humanité ».

Mme OLGA MARTA SANCHEZ OVIEDO, Ministre de la planification et de la politique économique du Costa Rica), a rappelé que son pays avait été le premier à adopter, dès le 9 septembre 2016, un pacte national pour la réalisation des objectifs de développement durable, lequel implique les pouvoirs publics nationaux et locaux, les organisations communautaires, le secteur privé, les organisations de la société civile et le milieu universitaire.  Ce pacte, a ajouté la Ministre, a été une avancée sans précédent dans la sphère politique nationale et a permis de faire des objectifs de développement durable la base sur laquelle se construit la « vision future du type de développement que nous voulons et dont nous avons besoin ».

L’examen volontaire auquel le Costa Rica vient de se soumettre permettra d’évaluer les progrès mais aussi les menaces liées aux faiblesses structurelles, notamment dans les domaines de l’emploi, de l’innovation, de l’égalité hommes-femmes, des infrastructures et de la fiscalité, a poursuivi Mme Sanchez.  Le Costa Rica entend définir et mettre en œuvre des stratégies nationales pour corriger ces faiblesses avec ses ressources propres, mais il veut aussi attirer l’attention sur l’importance de la coopération internationale, particulièrement pour les pays à revenu intermédiaire.  Ce n’est que par le multilatéralisme et la pleine et entière mise en œuvre des objectifs de développement durable que la communauté internationale pourra trouver des solutions aux problèmes mondiaux et que nous pourrons dire en 2030 « Nous y sommes arrivés! » a conclu la Ministre.

M. JEAN MAX RAKOTOMAMONJY, Président de l’Assemblée nationale de Madagascar, a dit que la diminution progressive et constante de l’aide publique au développement (APD) menace la capacité des pays en développement de réaliser le développement durable.  « Qualifié parmi les 51 pays orphelins de l’aide de l’OCDE, Madagascar ne vit qu’avec un volume de décaissement  par habitant de 25% », a-t-il précisé, en estimant qu’il s’agit d’un chiffre « alarmant » car de loin inférieur à ceux des pays qui, comme Madagascar, comptent énormément sur les partenariats extérieurs pour les accompagner face aux défis du développement durable.  Le Président a indiqué que Madagascar a instauré des politiques sectorielles et des réformes institutionnelles favorisant l’épargne, stimulant la part de la diaspora dans le développement national et dynamisant les investissements et le partenariat public-privé.

M. MOUSSA TIMBINE, Premier Vice-Président de l’Assemblée nationale du Mali, a énuméré les programmes gouvernementaux visant l’atteinte des objectifs de développement durable.  Le Gouvernement s’emploie à mettre en œuvre des projets et programmes à impact rapide dans les localités les plus vulnérables du pays.  Il est très actif dans le domaine de la fourniture des services sociaux de base et de la création d’activités génératrices de revenu, en particulier pour les réfugiés et les déplacés de retour dans leur localité d’origine.  Le Gouvernement a élaboré le Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable pour la période 2016-2018 qui constitue à moyen terme l’unique référence pour la conception, la mise en œuvre et le suivi des différentes politiques et stratégiques de développement tant au niveau national que sectoriel. 

M. Timbine a aussi parlé du Programme de filets sociaux qui a pour objectif de mettre en place des transferts monétaires ciblés aux ménages pauvres et souffrant d’insécurité alimentaire.  L’ambition est de couvrir 91 458 ménages avant le 31 décembre 2019.   Il a également parlé d’autres mesures comme l’adoption du Plan national d’action pour l’application de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, la lutte contre la violence faite aux femmes, y compris la pratique de la mutilation génitale féminine et le mariage précoce des filles et l’autonomisation des femmes rurales. 

Mme MARIANNA SHCHETKINA, Vice-Présidente du Conseil de l’Assemblée nationale de Bélarus, a annoncé la création par le Président de la République d’un poste de coordonnateur du Conseil national de réalisation des objectifs de développement durable dont la mission est d’assurer la coordination entre les différents départements ministériels dans la réalisation du Programme2030.  Le Conseil travaille avec le Parlement et la société civile.  Dans ce contexte, le Bélarus aimerait en savoir un peu plus sur l’expérience des autres, en particulier les pays à revenu intermédiaire.  La Vice-Présidente a d’ailleurs demandé à l’ONU d’adopter un plan d’action pour ces pays et à élaborer pour eux des critères spécifiques.  S’agissant de l’intégration régionale, le Vice-Présidente a voulu que l’on évite d’opposer les différents modèles.  Il faut au contraire rechercher la complémentarité et apprendre à se faire confiance mutuellement.  Le Programme 2030 ne saurait devenir « une monnaie d’échange » dans les relations internationales.

L’Institution nationale pour la transformation de l’Inde (NITI), que je préside, a fait le lien entre, d’un côté, les différents objectifs de développement durable et les cibles qui leurs sont assorties, et de l’autre, les différents ministères et initiatives gouvernementales, a expliqué M. ARVIND PANAGARIYA, Vice-Président de NITI Aagyo de l’Inde.  La NITI a publié un projet de programme d’action sur trois ans pour accélérer la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  L’Inde, qui enregistre le taux de croissance économique le plus rapide au monde, a depuis 1993 réduit de moitié le nombre de ses citoyens pauvres.  Les programmes de lutte contre l’insécurité alimentaire bénéficient à l’heure actuelle à près de 800 millions de personnes dans tout le pays.  Mais nous comptons également sur les pays développés pour tenir leur promesse et allouer des ressources supplémentaires à la mise en œuvre du Programme 2030, a dit le représentant, tout en réitérant la disposition de son pays à coopérer avec d’autres, en particulier les pays africains.

M. MIN BAHADUR SHRESTHA, Vice-Président de la Commission de la planification nationale du Népal, a exhorté les pays développés à contribuer au renforcement des capacités des pays en développement  pour leur permettre de réaliser les objectifs de développement durable.  « Face aux défis structurels liés à notre statut de pays sans littoral et notre vulnérabilité particulière aux changements climatiques, nous ne pourrons pas combler nos lacunes sans des partenariats internationaux conséquents », a dit le Vice-Président, en jugeant indispensable qu’il y ait davantage de collaboration en matière d’aide publique au développement (APD)  et de transfert de technologies. 

M. YANARA CHHIENG, Ministre auprès du Premier Ministre et Secrétaire général du Conseil de développement et de réhabilitation du Cambodge, a dit que son pays a connu une transformation « remarquable » depuis plus de 20 ans.  Le Gouvernement, qui est prêt à poursuivre sur cette base, entame le Programme 2030 « avec confiance et optimisme. »   La priorité sera accordée à l’élimination de la pauvreté, la croissance, l’économie rurale, la compétitivité économique, la migration, les changements climatiques et la durabilité.  Le Gouvernement n’a pas oublié l’égalité et l’intégration sociale.  Nous sommes en effet préoccupés, a confié le Ministre, par les problèmes de vulnérabilités et d’exclusion sociales mais aussi par les faiblesses des mécanismes de suivi et des capacités.  Nous devons pouvoir identifier avec précision les plus pauvres d’entre nous et la dynamique de l’exclusion et pour cela, nous devons investir dans les technologies de l’information et des communications.  Concernant le financement, après une évaluation des capacités nationales, il est clair que la solution réside dans les partenariats public-privé mais la communauté internationale doit aussi jouer son rôle.

Mme CECILIA CHAZAMA, Ministre de l’éducation civique et du développement communautaire du Malawi, a décrit les efforts de son pays pour garantir une meilleure efficacité des services publics.  Elle a vu dans le Programme 2030 « une source d’espoir », avant d’affirmer que le plan de développement se fonde dûment sur des indicateurs et des cibles.  Elle s’est particulièrement félicitée des progrès réalisés dans la lutte contre la mortalité infantile. Elle s’est aussi enorgueillie des stratégies de croissance et d’autonomisation des femmes. « Nous constatons une réduction de la pauvreté et une amélioration de la situation économique des communautés rurales », a insisté la Ministre.

M. JERZY KWIECINSKI, Secrétaire d’État auprès du Ministre du développement économique de la Pologne, a souligné la nécessité de créer une économie moderne pour réaliser le Programme 2030.  Il faut pour cela créer une synergie entre les différents domaines et secteurs de l’économie et dans ce cadre, le Gouvernement a élaboré la stratégie de développement à moyen terme qui place l’homme au centre des politiques, lequel devrait être le bénéficiaire des retombées positives de la croissance économique.  Cette stratégie cible les groupes et les zones exclus, en particulier les zones rurales.  Elle nécessite des investissements  dans l’économie numérique et le capital humain et la gestion adéquate des ressources naturelles.  Réussie, elle devrait garantir la sécurité nationale et améliorer la qualité de la vie des Polonais, a dit le Secrétaire d’État.

M. NGUYEN THE PHUONG, Vice-Ministre au Ministère de la planification et de l’investissement du Viet Nam, a indiqué que son pays a publié en mai 2017 son plan national de mise en œuvre du Programme2030 après consultation avec différents partenaires pertinents dont les fonds, programmes et agences de l’ONU.  Ce plan démontre la détermination du Viet Nam à atteindre les objectifs de développement durable.  Le pays a d’ailleurs examiné les moyens de mettre en œuvre tous ces objectifs, en s’appuyant sur sa Commission de statistique qui a conclu que 139 indicateurs internationaux de développement durable sont réalisables par le pays.  Dans ce contexte, M. Nguyen The Phuong s’est particulièrement inquiété de la baisse de l’aide publique au développement (APD), en répétant qu’il est indispensable que le Viet Nam puisse bénéficier d’un soutien international.  

Mme ROSEMARIE EDILLON,  Sous-Secrétaire d’État de l’Office national de l’économie et du développement des Philippines, a déclaré que son pays avait été l’un des premiers à participer au processus d’examen national volontaire, ce qui contraste avec la période des objectifs du Millénaire pour le développement lors de laquelle il figurait parmi les derniers.  Les Philippines, a-t-elle ajouté, ont tiré les leçons de l’expérience passée.  Mais le Programme 2030 est très différent du programme précédent et ses objectifs sont « indivisibles ».  Il se fonde en outre sur deux principes fondamentaux: le développement durable et l’obligation de ne laisser personne de côté.

Il faut donc se doter d’une vision à long terme, avant de penser au développement durable, a poursuivi Mme Edillon.  En effet, le développement durable peut conduire à la baisse de la croissance économique actuelle pour en éviter les effets négatifs sur le plan social ou environnemental, ce qui pourrait menacer toute croissance future. 

Le Gouvernement des Philippines a consulté ses citoyens et résumé leurs aspirations dans un programme de développement qui sera poursuivi jusqu’en 2040 et qui s’articule autour de quatre  grands taxes: la construction d’une société  prospère dans laquelle personne n’est pauvre, des citoyens bénéficiant d’une vie longue et saine, un peuple éduqué et innovant et une société de confiance.  Les résultats obtenus seront suivis par l’Agence nationale de statistique.

Mme Edillon a voulu que les réunions du Forum de haut niveau soient l’occasion de rapports non seulement des États, mais aussi des partenaires au développement, notamment  le système des Nations Unies.  En effet, a–t-elle rappelé, de nombreux objectifs de développement durable requièrent une coopération internationale.  Aussi les partenaires au développement pourraient-ils mettre en place leur propre programme de mise en œuvre ou encore une « feuille de route » qui serait actualisée périodiquement, a-t-elle suggéré.

Le Gouvernement a adopté un dix-huitième objectif de développement durable, à titre national, a déclaré M. THONGPHANE SAVANPHET, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République démocratique populaire lao,:« Vivre à l’abri des engins non explosés ».  L’objectif 18, a-t-il dit, devrait permettre de diminuer l’impact de ces engins, en particulier pour améliorer la vie des populations dans les zones rurales.  S’agissant de la mise en œuvre globale du Programme 2030, le Vice-Ministre a déclaré que son pays avait créé un Secrétariat national pour les objectifs de développement durable et créé un point focal dans les divers ministères pertinents, afin de s’assurer de la mise en œuvre coordonnée du Programme et de faire sortir le Laos du groupe des PMA.  Le Vice-Ministre a également indiqué que son pays finalisait un certain nombre d’indicateurs ainsi qu’une feuille de route nationale.

M. BRUN (Norvège) a dit que  le succès du Programme 2030 dépendra du suivi.  Le Groupe de plaidoyer des objectifs de développement durable, dirigé notamment par la Norvège, a trois messages à ce Forum: un leadership fort et un partenariat à tous les niveaux, la prise en compte des réalités du terrain, et la bonne gouvernance, l’intégration sociale et l’équité.  Dès aujourd’hui, il faut s’occuper de la « génération 2030 », a encouragé le représentant dont le pays a fait du Programme 2030 « la base de la politique de développement ».  Ce programme nous montre les mesures à prendre et j’espère que nous avons entendu cet appel, a conclu le représentant. 

La nécessité de changer le modèle de développement dominant ne fait aucun doute, a affirmé Mme RODRIGUEZ CAMEJO (Cuba), appelant à « délaisser la culture des privilèges au profit de la culture de l’égalité ».  Le temps est venu de former une véritable « association mondiale pour le développement », a dit la représentante, et tout en saluant les objectifs ambitieux du Programme 2030, elle a estimé que, sans les ressources nécessaires, « le Programme restera une utopie ».  Les ressources sont là, a-t-elle insisté, soulignant que la moitié seulement des dépenses militaires annuelles permettrait d’atteindre la plupart des objectifs de développement durable. 

Malgré les obstacles induits par le blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis, Cuba réaffirme son attachement au Programme 2030, a dit la représentante, en illustrant ses propos par le fait que le Parlement vient d’adopter un « Plan national de développement économique et social d’ici à 2030 », « le document le plus discuté de l’histoire de mon pays ».  En effet, plus de 1,6 million de Cubains ont participé à l’élaboration du Plan pour concrétiser un modèle de développement « socialiste, prospère et durable ».

M. THOMAS SILBERHORN, Secrétaire d’État parlementaire au Ministère de la coopération et du développement de l’Allemagne, a voulu que l’on prenne conscience que ni personne ni aucun pays ne pourra mettre en œuvre le développement durable seul.  L’Allemagne souhaite utiliser sa présidence du G20 pour mettre l’accent sur la coopération internationale et l’importance des partenariats.   En janvier 2017, le pays a adopté sa Stratégie de durabilité qui consiste notamment à tripler la part des énergies renouvelables d’ici à 2050 pour atteindre les 60%.  Sur le plan international, nous essayons d’améliorer la résilience des plus pauvres du monde, a-t-il ajouté, en citant notamment la distribution de graines plus résistantes.  Il s’est aussi félicité de ce que l’Allemagne vienne pour la première fois d’atteindre 0,7% de son PIB à l’aide publique au développement (APD).  M. Silberhorn a néanmoins prévenu que l’APD ne va pas suffire.  Illustrant son propos, il a expliqué qu’il faudra 600 milliards de dollars par an rien que pour mettre en œuvre le Programme 2030 en Afrique.  

M. ANTONIO GUMENDE (Mozambique) a estimé que les objectifs de développement durable pouvaient être atteints s’ils était intégrés au plan et au budget nationaux, si la mise en œuvre permettait la participation de toutes les parties prenantes au niveau local, y compris les communautés et les groupes marginalisés, si des mécanismes de responsabilité étaient en place pour assurer l’évaluation des progrès, si les ressources financières étaient disponibles et si des partenariats bilatéraux et multilatéraux, y compris le soutien du système des Nations Unies au niveau du pays, étaient renforcés. 

Le Mozambique met en œuvre le Programme 2030 avec un accent particulier sur l’intégration sociale et la complémentarité.  Le Gouvernement s’engage à développer le capital humain, renforcer la résilience économique, développer les infrastructures et promouvoir l’industrialisation, l’innovation, la gestion durable des ressources naturelles et la création d’emplois, en particulier pour les jeunes.

M. FERNANDO GARCIA CASAS, Vice-Ministre à la coopération internationale et ibéro-américaine de l’Espagne, a dit qu’aucun acteur ne sera en mesure de réaliser les objectifs de développement durable  seul.  « L’un des aspects importants est la localisation des objectifs », a dit le Vice-Ministre qui a expliqué que son pays avait déjà organisé 16 séminaires à travers le pays pour une bonne mise en oeuvre du Programme 2030.  L’Espagne a créé dès 2013 le premier fonds spécialement consacré à cette mise en œuvre.  

M. RISTO ARTJOKI, Secrétaire d’État auprès du Ministre des finances de la Finlande, a axé son propos sur les changements climatiques, en réclamant l’application immédiate de l’Accord de Paris.  Il s’est aussi focalisé sur la santé et les droits sexuels des filles et des femmes, sur la croissance économique inclusive avec un accent particulier sur l’emploi des jeunes et enfin sur la protection de la planète.  La Finlande est sur la bonne voie après s’être soumise à l’examen volontaire l’année dernière, a indiqué M. Artjoki.  La Finlande, qui s’y soumettra à nouveau en 2020, a mis l’accent sur la participation des jeunes à tous les niveaux.  Le Secrétaire d’État a estimé que le Forum politique de haut niveau va dans la bonne direction et qu’il devrait diriger le système de développement des Nations Unies et les États Membres pour une bonne mise en œuvre du Programme 2030.

M. BANDE (Nigéria) a décrit les efforts de sensibilisation menés par son pays en direction des acteurs du pays.  L’idée est de faire en sorte que les 36 gouvernements locaux travaillent à l’unisson pour mettre en œuvre le Programme 2030.  Le représentant a parlé de la création du Groupe consultatif du secteur privé sur les objectifs de développement durable et du lancement d’un championnat des jeunes pour sensibiliser les gens au développement durable.  

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