En cours au Siège de l'ONU

Session de 2017,
42e séance – matin
ECOSOC/6854

L’ECOSOC adopte des recommandations de ses organes subsidiaires dont certaines seront soumises au Forum politique de haut niveau

Le Conseil économique et social (ECOSOC) a achevé, ce matin, ses deux jours de réunion de coordination et d’organisation entamée hier en entendant des présentations sur les activités de six de ses organes subsidiaires et en adoptant des résolutions et décisions que ces derniers lui ont recommandées.  Le Comité d’experts de l’administration publique, le Forum des Nations Unies sur les forêts, la Commission de la population et du développement, le Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) figurent parmi ceux qui ont présenté leurs rapports d’activités aujourd’hui.

Après l’examen du rapport du Comité d’experts de l’administration publique, l’ECOSOC a prié celui-ci de continuer de placer le Programme de développement durable à l’horizon 2030 au cœur de ses travaux.  Dans la résolution adoptée, le Conseil a mis l’accent sur le rôle des gouvernements, des organisations internationales, régionales et autres, ainsi que des chercheurs, pour mettre au point des outils pratiques destinés à aider les décideurs à élaborer des politiques et plans intégrés en vue de réaliser les objectifs de développement durable.

De fait, « de nombreux pays sont en train de mettre à jour leurs stratégies, politiques, institutions et modalités nationales pour pouvoir mettre en œuvre les objectifs de développement durable », a noté le Président de la seizième session du Comité d’experts de l’administration publique, M. José Castelazo. 

Toutefois, a-t-il relevé, des questions se posent sur la manière de transformer les institutions pour que les gouvernements puissent jouer un rôle efficace et central dans la réalisation du développement durable.  En lien avec cette observation, la résolution adoptée par l’ECOSOC invite les gouvernements à lancer des initiatives visant à renforcer la sensibilisation et l’adhésion des fonctionnaires de tous niveaux aux principes énoncés dans le Programme 2030, et à les encourager à jouer un rôle de chef de file, à innover et à faire changer les choses.

L’ECOSOC encourage aussi les États à mettre en place un système de gouvernement ouvert en tant que modèle de gouvernance privilégiant les citoyens et instaurant une relation nouvelle entre l’administration publique et la société.

Les recommandations du Comité d’experts sont soumises au Forum politique de haut niveau sur le développement durable qui se tiendra la semaine prochaine au Siège de l’ONU.

Le suivi du financement du développement est une autre question qui intéressera le Forum politique de haut niveau.  L’ECOSOC, qui examinait aujourd’hui le rapport du Forum du Conseil économique et social sur ce sujet, a souligné à cet égard l’importance des questions transversales, notamment la concrétisation de l’égalité des sexes et la mobilisation des ressources publiques intérieures.  Dans le texte adopté, l’ECOSOC souligne aussi l’utilité des moteurs que constituent les entreprises et les financements privés aux niveaux national et international.

En examinant le rapport du Conseil de coordination du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida, l’ECOSOC a entendu les inquiétudes du Ghana et du Royaume-Uni, vice-présidents du Conseil de coordination, qui se sont particulièrement inquiétés d’un déficit de financement de 7 millions de dollars, soit 28% du budget de base de 2016, pour ce programme.

Dans la résolution adoptée à ce sujet, l’ECOSOC demande instamment au Programme commun de continuer à soutenir la mise en œuvre intégrale, efficace et rapide de la « Stratégie d’ONUSIDA pour 2016-2021: accélérer la riposte pour mettre fin au sida » et la « Déclaration politique de 2016 sur le VIH et le sida: accélérer la riposte pour lutter contre le VIH et mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030 ».

Par ce texte, il engage les gouvernements, le système des Nations Unies, la société civile, les communautés locales, le secteur privé et d’autres parties prenantes à redoubler d’efforts sans plus attendre en vue d’atteindre les objectifs fixés dans la Stratégie et dans la Déclaration, « sans lesquels les objectifs de développement durable ne pourront être atteints ».

L’ECOSOC a par ailleurs pris note du rapport du Forum des Nations Unies sur les forêts concernant les travaux de sa douzième session et approuvé l’ordre du jour provisoire de sa treizième session. 

Dans sa résolution sur les « Établissements humains », l’ECOSOC a pris note du rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre coordonnée du Programme pour l’habitat et les préparatifs de la Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III). 

Enfin, sur recommandation de la Commission de la population et du développement, l’ECOSOC a décidé qu’à partir de sa cinquante-troisième session, en 2020, la Commission devrait adopter un cycle quadriennal pour l’examen et l’évaluation de l’application du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement, dans le cadre d’un programme de travail pluriannuel aligné sur le thème principal de l’ECOSOC et celui du Forum politique de haut niveau.

Le Comité a également approuvé la demande de neuf organisations qui ont exprimé le vœu d’être entendues au débat de haut niveau de l’ECOSOC de la session de 2017, qui se tiendra la semaine prochaine au même moment que le Forum politique de haut niveau, soit du 10 au 14 juillet.

QUESTIONS RELATIVES À L’ÉCONOMIE ET À L’ENVIRONNEMENT

Administration publique et développement

M. JOSÉ CASTELAZO, Président de la seizième session du Comité d’experts de l’administration publique, est intervenu en direct depuis Mexico pour présenter le rapport sur les travaux de la seizième session du Comité, tenue du 24 au 28 avril 2017 à New York.  Il a expliqué que de nombreux pays sont en train d’identifier et de mettre à jour leurs stratégies, politiques, institutions et modalités nationales pour pouvoir mettre en œuvre les objectifs de développement durable.  Toutefois, a-t-il relevé, des questions se posent sur la manière de transformer les institutions pour que les gouvernements puissent jouer un rôle efficace et central dans la réalisation du développement durable.  Il a indiqué qu’il n’y a pas un plan unique pour consolider les institutions.  « En tant qu’experts, nous ne tentons pas d’un dresser un. »

M. Castelazo a mentionné les normes d’administration publique largement acceptées qui pourraient jouer un rôle important dans la réussite des réformes administratives.  Ces normes, a-t-il précisé, devraient être insérées dans les processus de transformation institutionnelle pour appuyer les objectifs de développement durable.  L’une de ces normes est l’institutionnalisation de la participation et de l’engagement.  Elle vise à garantir que les différentes parties de la société civile puissent faire entendre leur voix.  « Nous encourageons les gouvernements à informer et faire participer les parlements dans les domaines du développement durable dans lesquels ces derniers n’ont pas encore joué un rôle proactif. » 

Les experts du Comité ont aussi observé que la réalisation des objectifs de développement durable était étroitement liée à l’offre de services publics.  À leur avis, les questions du renforcement des capacités et de la gestion des ressources budgétaires pour la mise en œuvre du Programme 2030 devraient être abordées de manière prioritaire.  Des efforts concertés sont également nécessaires pour que les institutions et les fonctionnaires à tous les niveaux s’approprient les objectifs et participent à la sensibilisation à leur égard, notamment grâce à des partenariats avec la société civile et le secteur privé.  L’état de droit et la bonne gestion des ressources humaines sont également importants, a ajouté le Président du Comité.

Il a poursuivi sa présentation en indiquant que le Comité avait discuté de manière approfondie de l’élimination de la pauvreté par la promotion du développement durable et l’augmentation des opportunités.  « Nous avons soumis nos contributions au Forum politique de haut niveau à ce sujet », a-t-il annoncé avant de souligner que les autorités locales et les communautés ont un rôle critique à jouer pour parvenir à ces objectifs.  Le défi est de savoir comment les soutenir et les équiper pour qu’elles contribuent à la réalisation des objectifs de développement durable.  Les experts du Comité ont estimé que, pour mieux répondre aux attentes des populations, il pouvait être utile de transférer le rôle de mise en œuvre du gouvernement central aux autorités locales et aux autres agences ou institutions.  Il est aussi important que toutes ces autorités travaillent ensemble dans un esprit de collaboration et de partenariat.

Le Président du Comité d’experts de l’administration publique a conclu sa présentation en indiquant que le Comité avait entrepris de définir des principes volontaires pour une gouvernance efficace en vue d’atteindre le développement durable, en reflétant au mieux le Programme 2030 et d’autres accords pertinents des Nations Unies.

Adoption d’une résolution et d’une décision sur les recommandations contenues dans le rapport

En adoptant la résolution recommandée par le Comité d’experts de l’administration publique, l’ECOSOC a pris note du rapport du Comité sur les travaux de sa seizième session (E/2017/44-E/C.16/2017/8) et invité celui-ci à continuer de placer le Programme de développement durable à l’horizon 2030  au cœur de ses travaux.  Il s’est aussi félicité de la contribution du Comité au Forum politique de haut niveau pour le développement durable.

L’ECOSOC, dans ce texte, invite les États Membres à faire en sorte que les politiques visant la réalisation des objectifs de développement durable soient élaborées de manière participative, inclusive et concertée.  Il invite les gouvernements, les organisations internationales, régionales et autres, ainsi que les chercheurs à mettre au point des outils pratiques pour aider les décideurs à élaborer des politiques et plans intégrés en vue de réaliser les objectifs de développement durable compte tenu des liens d’interdépendance entre les cibles.

Un autre but poursuivi par l’ECOSOC dans cette résolution est de « promouvoir le rôle de chef de file du secteur public ».  À ce titre, il invite les gouvernements à lancer des initiatives visant à renforcer la sensibilisation et l’adhésion des fonctionnaires de tous niveaux aux principes énoncés dans le Programme 2030, et à les encourager à jouer un rôle de chef de file, à innover et à faire changer les choses.

Le texte couvre aussi les actions à mener pour la « fourniture d’un appui et de moyens aux administrations locales », pour « l’examen des progrès accomplis » et pour « l’élaboration de principes de bonne gouvernance ».  Ainsi, l’ECOSOC réaffirme que les États sont responsables de la réalisation des objectifs de développement durable vis-à-vis de leur population.  Il encourage les États à mettre en place un système de gouvernement ouvert en tant que modèle de gouvernance privilégiant les citoyens et instaurant une relation nouvelle entre l’administration publique et la société.

Il invite également le Comité à continuer de fournir des conseils sur les méthodes et pratiques relatives aux institutions, aux politiques et aux dispositifs mis en place pour favoriser la réalisation des objectifs de développement durable, en gardant à l’esprit que les circonstances et situations varient grandement d’un pays à l’autre, ainsi que des conseils sur les moyens de rendre les institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous.

L’ECOSOC s’adresse aussi au Secrétaire général en le priant de continuer de promouvoir et d’encourager, dans les services publics, l’innovation et l’excellence en faveur du développement durable en décernant le Prix des Nations Unies pour la fonction publique.

L’ECOSOC a ensuite adopté une décision par laquelle il a approuvé l’ordre du jour provisoire de la dix-septième session du Comité d’experts de l’administration publique.

Forum des Nations Unies sur les forêts

Le rapport sur les travaux de la douzième session (25 avril 2016 et du 1er au 5 mai 2017) du Forum des Nations Unies sur les forêts a été présenté par M. PETER BESSEAU (Canada) qui a expliqué que le Forum avait examiné les contributions des forêts à la mise en œuvre des objectifs de développement dans le domaine notamment de la sécurité alimentaire et de la gestion durable des forêts.  Le Forum a aussi discuté des moyens d’accentuer la contribution des forêts à l’éradication de la pauvreté, des moyens de renforcement de la coopération internationale sur les  forêts,  et des initiatives nationales et régionales sur les forêts.  M. Besseau a précisé que toutes ces contributions avaient été transmises au Forum politique de haut niveau. 

Adoption d’une décision sur les recommandations contenues dans le rapport

L’ECOSOC a adopté une décision pour prendre note du rapport (E/2017/42-E/CN.18/2017/8) du Forum des Nations Unies sur les forêts concernant les travaux de sa douzième session et pour approuver l’ordre du jour provisoire de la treizième session du Forum. 

Application et suivi des textes issus des grandes conférences et réunions au sommet organisées par les Nations Unies: Suivi de la Conférence internationale sur le financement du développement

Décision sur les recommandations contenues dans le rapport

Après avoir examiné le rapport du Forum du Conseil économique et social sur le suivi du financement du développement (E/FFDF/2017/3), qui a réuni des ministres et hauts représentants à New York, au Siège de l’ONU, du 22 au 25 mai 2017, le Conseil a décidé de transmettre au Forum politique de haut niveau les conclusions et recommandations arrêtées sur le plan intergouvernemental et contenues dans le rapport.

Ces recommandations ont trait au suivi et à l’examen des résultats du financement du développement et des moyens de réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Elles mettent l’accent sur l’importance des questions transversales, notamment la concrétisation de l’égalité des sexes, et de la mobilisation des ressources publiques intérieures.  Ces recommandations soulignent l’utilité des moteurs que constituent les entreprises et financements privés aux niveaux national et international.  Elles s’appuient aussi sur la coopération internationale pour le développement, ainsi que sur le commerce international comme moteur du développement.

Ces conclusions abordent en outre les questions relatives à la dette et sa viabilité; au règlement des problèmes systémiques; à la science, la technologie, l’innovation et le renforcement des capacités; et aux données, au contrôle et au suivi.

La représentante des États-Unis a pris la parole pour confirmer la position qu’elle avait exprimée lors de la conférence, à savoir qu’elle se dissocie de certaines recommandations du rapport.

Questions relatives à l’économie et à l’environnement: établissements humains

Présentant les éléments saillants du rapport (A/72/8) de la vingt-sixième session (8-12 mai 2017) du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), M. FILIEP DECORTE, Directeur du bureau new-yorkais d’ONU-Habitat, a précisé que le Conseil d’administration avait adopté neuf résolutions au cours de cette session.  Il a mis l’accent sur la résolution 26.3 concernant le Plan stratégique révisé pour la période 2014-2019 et le programme de travail et budget d’ONU-Habitat pour l’exercice biennal 2018-2019.  Il a aussi parlé de la résolution 26.8 qui exhorte le Directeur exécutif à assurer une gestion efficace et responsable des ressources pour qu’ONU-Habitat puisse remplir son rôle de coordonnateur dans la mise en œuvre du Nouveau Programme pour les villes en fournissant aux États Membres l’appui technique dont ils ont besoin pour mener à bien ce programme.

Il a aussi noté que la résolution 26.6 se félicite que le Gouvernement malaisien et la ville de Kuala Lumpur aient proposé d’accueillir la neuvième session du Forum urbain mondial qui se tiendra du 7 au 13 février 2018, proposition qui a été retenue, et que le Gouvernement des Émirats arabes unis ait été choisi pour accueillir la dixième session du Forum à Abou Dhabi en 2020. 

Par ailleurs, il a précisé que le rapport du Secrétaire général sur la « Mise en œuvre coordonnée du Programme pour l’habitat » (E/2017/61) s’achève par quatre recommandations aux États Membres, dont la première les invite à œuvrer à l’exécution du Nouveau Programme pour les villes, adopté à la Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III), tenue à Quito en 2016, en s’appuyant sur le Programme pour l’habitat, adopté à la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains, tenue à Istanbul (Turquie) en 1996.

Il est aussi recommandé aux États Membres d’apporter leur appui, en particulier financier, à l’action que mène ONU-Habitat en tant que coordinateur des questions relatives à l’urbanisation durable et au développement durable des établissements humains, notamment en ce qui concerne la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation du Nouveau Programme pour les villes, en collaboration avec d’autres entités des Nations Unies.

Les deux autres recommandations sont d’inciter les autorités nationales à jouer un rôle moteur dans la définition et l’élaboration des politiques urbaines nationales, et de renforcer les autorités infranationales et locales aux fins de la mise en œuvre du Nouveau Programme pour les villes.

Pour conclure sa présentation, M. Decorte a rappelé que l’urbanisation durable est vue comme un élément clef dans la réalisation des objectifs de développement durable.

Résolution et décision

Au titre de la résolution intitulée « Établissements humains » (E/2017/L.26), adoptée sans vote après sa présentation par le représentant de l’Équateur, le Conseil économique et social a pris note du rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre coordonnée du Programme pour l’habitat et les préparatifs de la Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III).  Il a décidé de transmettre le rapport du Secrétaire général à l’Assemblée générale pour qu’elle l’examine.

En outre, l’ECOSOC rappelle que le Secrétaire général fera rapport sur les progrès de la mise en œuvre du Nouveau Programme pour les villes, tous les quatre ans, et attend avec intérêt le premier rapport qui doit être présenté à l’Assemblée générale en 2018, par l’intermédiaire du Conseil économique et social.

Après l’adoption, le représentant du Kenya a souligné l’importance de ce texte qui permettra de saisir l’Assemblée générale pour examiner le premier rapport sur les progrès de la mise en œuvre du Nouveau Programme pour les villes après l’adoption de ce programme à Quito.

L’ECOSOC a ensuite adopté une décision pour prendre note du rapport du Conseil d’administration d’ONU-Habitat sur les travaux de sa vingt-sixième session (A/72/8).

Questions de coordination, questions relatives au programme et autres questions: Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA)

Présentant le rapport du Directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (E/2017/62), M. MORTEN USSING, Chef de la gouvernance et des affaires multilatérales d’ONUSIDA, a rappelé qu’en octobre 2015, le Conseil de coordination d’ONUSIDA avait adopté une Stratégie pour 2016-2021 destinée à offrir des orientations à la lutte mondiale contre le sida.  Ce fût la première stratégie du système des Nations Unies à s’aligner sur les objectifs de développement durable. 

Il s’est félicité de la forte augmentation du nombre de personnes de tous âges ayant eu accès au traitement antirétroviral après 2005, pour atteindre 18,2 millions de personnes à la mi-2016, dépassant ainsi l’objectif des 15 millions fixé dans la Déclaration politique sur le VIH et le sida intitulée « Intensifier nos efforts pour éliminer le VIH et le sida », adoptée en 2011 et critiquée à l’époque pour son « ambition démesurée ». 

Dans le même temps, le nombre de décès liés au sida a baissé de 45%, passant d’un pic de 2 millions en 2005 à 1,1 million en 2015.  La réduction des cas d’infection à VIH chez les enfants enregistre également des progrès constants, exploit attribuable au « Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants à l’horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie ».  Malgré les progrès, M. Ussing a noté que trop souvent les services de prévention n’étaient pas assez renforcés et qu’il y avait un lien évident entre les progrès constatés et le niveau d’investissement au niveau domestique.  Il a signalé que 18 millions de personnes attendent encore un traitement et que des populations entières sont laissées pour compte à cet égard.  

Après cette présentation, le représentant de l’Allemagne a fait remarquer que la santé mondiale et l’éradication du VIH/sida étaient au cœur des objectifs de développement durable.  Il a appelé à garantir la meilleure riposte cordonnée possible pour éradiquer le VIH/sida d’ici à 2030, jugeant indispensable que le Programme commun s’impose comme un modèle de coopération internationale. 

La représentante de l’Estonie a rappelé que le VIH/sida était un enjeu existentiel pour de nombreux États il y a quelques années.  Malgré des progrès considérables observés grâce à l’action d’ONUSIDA, de nombreux défis persistent encore aujourd’hui, a-t-elle observé avant de conseiller de se concentrer sur des éléments spécifiques pour faire face à ces défis.  Elle s’est inquiétée des nouveaux cas d’infection parmi les populations vulnérables en notant que les cas de tuberculose et d’autres épidémies sont à la hausse.  « Nous devons nous pencher sur la question du dépistage précoce pour permettre aux personnes touchées de mener leur vie de famille et leur carrière professionnelle dans les meilleures conditions possibles.

Le représentant du Zimbabwe a noté que, malgré les progrès, l’épidémie restait un fléau menaçant dans les pays touchés.  Il a appelé à faire preuve d’une volonté politique et d’un engagement financier sans précédent pour atteindre l’objectif visé.  Il s’est particulièrement inquiété de l’impact disproportionné du VIH/sida sur les jeunes femmes au Zimbabwe, en estimant que cela posait la question de l’inégalité entre les sexes.  Il a jugé pertinentes les cibles « 90-90-90 » d’ONUSIDA, qui font partie intégrante de sa Stratégie pour 2016-2021, qu’il a vue comme un cadre de référence partagé.  Le but est d’arriver à ce que 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur sérologie, que 90% des personnes séropositives reçoivent un traitement antirétroviral et que 90% des personnes sous traitement antirétroviral aient une charge virale indétectable, a-t-il rappelé.  Il a mis l’accent sur la nécessité d’améliorer l’accès des populations vulnérables aux traitements.

Décision sur le projet de résolution

Avant l’adoption, les représentants du Ghana et du Royaume-Uni, en leur qualité de vice-présidents du Conseil de coordination du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida, se sont particulièrement inquiétés d’un déficit de financement de 7 millions de dollars, soit 28% du budget de base de 2016.  À l’instar du représentant des États-Unis, ils ont appelé les États Membres à consentir des efforts supplémentaires pour que les ressources engagées pour la mise en œuvre du Programme soient à la hauteur des ambitions de la Déclaration politique sur le VIH et le sida, une condition nécessaire si l’on veut pouvoir atteindre l’objectif d’éradication du VIH/Sida d’ici à 2030.

En adoptant sans vote la résolution intitulée « Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida » (E/2017/L.27), l’ECOSOC demande instamment au Programme commun de continuer à soutenir la mise en œuvre intégrale, efficace et rapide de la « Stratégie d’ONUSIDA pour 2016-2021: accélérer la riposte pour mettre fin au sida » et la « Déclaration politique de 2016 sur le VIH et le sida: accélérer la riposte pour lutter contre le VIH et mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030 ».

Par ce texte, il engage les gouvernements, le système des Nations Unies, la société civile, les communautés locales, le secteur privé et d’autres parties prenantes à redoubler d’efforts sans plus attendre en vue d’atteindre les objectifs fixés dans la Stratégie pour 2016-2021 et dans la Déclaration politique de 2016, sans lesquels les objectifs de développement durable ne pourront être atteints.

Il constate qu’il faut continuer à combler le déficit de moyens nécessaires à la lutte contre le VIH et le sida, conformément au principe de responsabilité partagée et de solidarité mondiale.  Il encourage les pays à consacrer davantage de ressources, aux niveaux national et international, aux mesures prises pour combattre le HIV/sida.  Il insiste sur la nécessité d’agir pour garantir à tous les niveaux le respect du principe de responsabilité et de la viabilité à l’échelle des politiques, des programmes et du financement.

Adoption de l’ordre du jour et autres questions d’organisation (E/2017/73)

Le Comité a approuvé la liste des neuf organisations ci-après qui ont demandé à être entendues au débat de haut niveau de l’ECOSOC de la session de 2017:

- Centre européen de recherche et de prospective politique

- International Committee for Peace and Reconciliation

- International Federation of Medical Students Associations

- IOGT International

- IUS PRIMI VIRI International Association

- La manif pour tous

- Legião da Boa Vontade

- Rural Development Institute

- Yakutia – Our Opinion

Questions relatives à l’économie et à l’environnement: population et développement

La Présidente de la Commission de la population et du développement, Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI, a présenté le rapport (E/2017/25) de la cinquantième session de la Commission qui s’est focalisée sur la croissance et la structure par âge de la population.  Les différents intervenants ont souligné les changements à long terme dans la structure par âge de la population et leur impact sur les différents aspects du développement durable.  La Présidente a signalé un large consensus au sein des membres de la Commission sur l’importance de prendre en compte ces changements démographiques au moment où les États Membres entreprennent la mise en œuvre du Programme 2030. 

Pour la première fois, au sein de la Commission, les États Membres ont partagé leurs propres expériences de mise en œuvre, au cours du segment relatif aux « présentations nationales volontaires ». 

En dépit de longues séances informelles de consultations, les États Membres n’ont pas pu parvenir à un consensus sur toutes les questions du projet de résolution sur le thème spécifique de la cinquantième session, a indiqué la Présidente en expliquant pourquoi elle avait retiré le texte qu’elle avait proposé.  Elle a cependant reçu l’autorisation de la Commission de préparer un résumé des délibérations sur le projet de résolution, résumé qui figure dans le rapport de la session.

La cinquantième session de la Commission a aussi été l’occasion de faire le suivi de la résolution de 2016 de la Commission sur ses méthodes de travail et de présenter à l’ECOSOC deux projets de décision sur le programme de travail pluriannuel de la Commission et le rapport du Secrétaire général sur le flux de ressources financières pour garantir l’aide à la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement.

Décisions sur les recommandations contenues dans le rapport

L’ECOSOC a pris note du rapport de la Commission de la population et du développement sur les travaux de sa cinquantième session (E/2017/25) et a approuvé l’ordre du jour provisoire de la cinquante et unième session de la Commission.  

Il a pris une autre décision pour demander au Fonds des Nations Unies pour la population, en consultation avec le Secrétariat, de fournir, dans le contexte du rapport sur les flux de ressources financières qui sera présenté à la cinquante et unième session en 2018, 45 jours au minimum avant le début de la session, des informations sur une révision éventuelle des méthodes, des catégories et des sources de données utilisées comme base pour l’établissement du rapport, avec des recommandations techniques concernant, notamment, la portée, la structure et la périodicité futures de ce rapport.

Toujours sur recommandation de la Commission de la population et du développement, l’ECOSOC a décidé qu’à partir de sa cinquante-troisième session, en 2020, la Commission devrait adopter un cycle quadriennal pour l’examen et l’évaluation de l’application du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement et de sa contribution au suivi et à l’examen de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, dans le cadre d’un programme de travail pluriannuel aligné sur le thème principal de l’ECOSOC et celui du Forum politique de haut niveau organisé sous les auspices du Conseil.

Recommandations

L’ECOSOC a ensuite pris note de la décision de la Commission de la population et du développement sur le thème spécial de sa cinquante et unième session, en 2018, qui portera sur « Villes durables, mobilité humaine et migrations internationales », et sur le thème spécial de sa cinquante-deuxième session, en 2019, qui sera le suivant: « Examen et évaluation du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement et de sa contribution au suivi et à l’examen de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 ».

L’ECOSOC a également pris note du rapport du Secrétaire général intitulé « Exécution du programme et bilan des activités menées dans le domaine de la population en 2016: Division de la population (Département des affaires économiques et sociales) », et de la Note du Secrétariat sur le projet de programme de travail de la Division de la population (Département des affaires économiques et sociales), pour la période 2018-2019.

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