Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 2 octobre 2017
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Myanmar
Trois représentants des Nations Unies ont participé à une visite organisée par le Gouvernement du Myanmar dans le nord de l’État de Rakhine aujourd’hui.
Il s’agit d’une étape positive devant permettre aux Nations Unies d’explorer les moyens de coopérer avec les autorités du Myanmar en vue d’atténuer la situation désastreuse dans le nord de l’État de Rakhine.
Les trois représentants de l’ONU qui ont participé à cette visite sont le Coordonnateur résident, Mme Renata Lok-Dessallien; le représentant du Programme alimentaire mondial (PAM) et Coordonnateur humanitaire adjoint, M. Domenico Scalpelli; et Mme Cécile Fradot, du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Comme l’a déclaré le Secrétaire général au Conseil de sécurité la semaine dernière, l’ONU demande aux autorités du Myanmar de mettre fin aux opérations militaires, de garantir un accès sans restriction à un soutien humanitaire et d’assurer le retour sûr, volontaire, digne et durable des réfugiés dans leurs zones d’origine.
S’appuyant sur cette visite, l’ONU espère renforcer la confiance et la coopération avec toutes les communautés et le Gouvernement du Myanmar. Cette démarche sera essentielle pour traiter les causes profondes de cette crise et établir une voie durable vers la paix et la prospérité de tous les habitants de l’État de Rakhine, quels que soient leur appartenance ethnique, leur religion ou leur statut civil.
L’ONU est prête à apporter son plein appui aux autorités afin qu’elles puissent faire face à la crise humanitaire et à la situation des droits de l’homme dans le nord de l’État de Rakhine, ainsi qu’à la mise en œuvre des recommandations de la Commission consultative sur l’État Rakhine.
Bangladesh
Le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, et le Directeur exécutif de l’UNICEF, M. Anthony Lake, ont entamé une visite de trois jours au Bangladesh, où ils se sont rendus à Cox’s Bazar et ont pu se rendre compte par eux-mêmes de la situation humanitaire déplorable des réfugiés rohingya.
Depuis le 25 août, le nombre de réfugiés rohingya qui ont fui le Myanmar pour le Bangladesh s’élève à 507 000.
Les agences d’aide humanitaire continuent de collaborer avec le Gouvernement du Bangladesh pour intensifier les opérations de secours, tandis que le personnel et les fournitures continuent d’arriver à Cox’s Bazaar.
L’UNICEF lance un appel d’urgence de 76 millions de dollars pour aider 720 000 enfants, à savoir les enfants réfugiés rohingya qui sont parvenus au Bangladesh récemment, ceux qui étaient là avant la crise récente, ainsi que les enfants des communautés d’accueil vulnérables.
On estime jusqu’à 60% le nombre d’enfants rohingya qui ont fui le Myanmar depuis le 25 août. L’UNICEF est préoccupé par le sort des enfants désespérés et traumatisés, ainsi que leurs familles qui fuient tous les jours la violence au Myanmar.
Le Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), M. David Beasley, a terminé sa visite au Bangladesh, où il a fait état de récits « déchirants » de réfugiés rohingya qui ont fui le Myanmar.
« Ces horreurs doivent s’arrêter », a-t-il déclaré, notant que beaucoup de ces réfugiés qui recevaient l’aide du PAM au Myanmar en bénéficiaient désormais au Bangladesh jusqu’à ce qu’ils puissent rentrer chez eux en toute sécurité.
Le PAM a distribué du riz à quelque 460 000 réfugiés et a fourni des biscuits à haute teneur énergétique à plus de 200 000 personnes en tant que mesure d’urgence lorsqu’ils arrivent dans les installations et aux points de passage des frontières.
Syrie
Les agents humanitaires de l’ONU continuent d’être profondément alarmés par les informations faisant état de combats et de frappes aériennes dans plusieurs régions de la Syrie, faisant des victimes parmi les civils et causant des dégâts dans des infrastructures civiles essentielles telles que les écoles, les hôpitaux et les centres pour les personnes déplacées.
Des combats et des attaques dans la ville de Raqqa, dans la Ghouta oriental du Rif-Damas et dans la province d’Edleb continuent d’être signalés.
Trois explosions à Damas auraient aujourd’hui causé une dizaine de morts et une quinzaine de blessés.
L’ONU rappelle à toutes les parties leur obligation de protéger les civils et les infrastructures civiles, y compris de faciliter l’accès aux personnes dans le besoin de manière régulière, soutenue et impartiale, conformément au droit international humanitaire et au droit international des droits de l’homme.
Yémen
Le Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), M. William Lacy Swing, se trouve au Yémen, où il a appelé aujourd’hui les autorités du pays à accélérer l’accès des travailleurs humanitaires.
Il a affirmé que près de 80% de la population, soit 21 millions de personnes, ignorent d’où proviendront leurs prochains repas.
M. Swing a souligné la responsabilité des autorités d’accorder aux travailleurs humanitaires plus d’accès, y compris à rouvrir l’aéroport pour les livraisons, le monde ayant l’obligation d’aider les Yéménites.
Il a également fait état des dangers auxquels sont confrontés plusieurs des 6 000 migrants qui entrent au Yémen chaque mois, dont l’exploitation et les abus.
Golfe/Koweït
Le Secrétaire général réitère son ferme soutien à la poursuite des efforts de médiation du Koweït visant à mettre fin à la crise dans le Golfe. Il exprime sa gratitude pour les efforts personnels et les initiatives de l’Émir de l’État du Koweït, M. Sabah Al Ahmad Al Jaber Al Sabah.
Le Secrétaire général appelle toutes les parties à résoudre leurs différends par des négociations, dans un esprit de bonnes relations de voisinage et de respect. Les Nations Unies sont prêtes à soutenir de tels efforts.
Dominique
En consultation avec le Gouvernement de la Dominique, la communauté humanitaire a lancé, vendredi dernier, un appel éclair en faveur des victimes en Dominique de l’ouragan Maria. L’appel vise à rassembler 31,1 millions de dollars pour atteindre 65 000 personnes, soit plus de 90% de la population, qui ont besoin d’une assistance immédiate de septembre à décembre de cette année.
À la suite de l’appel, le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, a annoncé une dotation de 3 millions de dollars du Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) pour répondre aux besoins les plus urgents des personnes touchées.
Les agences des Nations Unies et leurs partenaires humanitaires accorderont la priorité aux fonds pour lancer les opérations d’aide en fonction de l’évaluation rapide des dommages et des besoins établis par les services de secours sur le terrain.
Ces fonds ne suffiront pas à répondre aux besoins de toutes les communautés affectées de la Dominique. Un soutien supplémentaire est donc urgent dans les semaines et les mois à venir pour aider les victimes à reconstruire leur quotidien et leurs moyens de subsistance.
Kenya
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé aujourd’hui qu’il réduirait les rations alimentaires de 30% pour les 420 000 réfugiés vivant dans les camps de Dadaab et de Kakuma dans le nord du Kenya en raison d’un financement insuffisant.
Le PAM a besoin d’urgence de 28,5 millions de dollars pour couvrir de manière idoine les besoins d’assistance alimentaire des réfugiés pour les six prochains mois.
Le PAM fournit une aide alimentaire aux réfugiés au Kenya, sous forme de denrées alimentaires et de transferts en espèces envoyés par des téléphones mobiles utilisés pour acheter des produits alimentaires frais auprès de commerçants locaux.
Les réfugiés vivant dans les camps de Dadaab et de Kakuma recevront une ration alimentaire équivalant à 70% de leurs besoins tout en maintenant les transferts en espèces inchangés.
En outre, le PAM ne fournira pas de farine enrichie à la population en général, car les stocks faibles restants seront réservés en priorité pour les femmes enceintes et les mères qui allaitent dans des établissements de santé.
Madagascar
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) accélère sa réponse à une épidémie de peste à Madagascar qui s’est répandue dans la capitale et dans les ports, infectant plus de 100 personnes en quelques semaines seulement.
Le Gouvernement de Madagascar a confirmé que la mort d’un ressortissant seychellois était due à une peste pneumonique. Un entraîneur de basket-ball est mort à Antananarivo, mercredi dernier, en visitant le pays pour un événement sportif.
Les autorités sanitaires effectuent un traçage des personnes avec lesquelles il est entré en contact ces derniers jours et qui peuvent être exposés à la maladie. Une fois identifiées, elles recevront des antibiotiques pour prévenir l’infection par mesure de précaution.
L’incident porte le nombre de morts à 21, l’épidémie ayant été identifiée fin août. Au moins 114 personnes ont été infectées jusqu’à présent.
Conférences de presse
À 15 heures, le Président du Conseil de sécurité pour le mois d’octobre, le Représentant permanent de la France auprès des Nations Unies, M. François Delattre, présente le programme de travail mensuel de cet organe.
Auparavant, après le Point de presse, le porte-parole du Président de l’Assemblée générale, M. Brenden Varma, s’exprimera devant les journalistes.