Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 10 août 2017
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Vice-Secrétaire générale
La Vice-Secrétaire générale, Mme Amina Mohammed, est intervenue, ce matin, devant le Conseil de sécurité pour rendre compte de sa récente visite au Nigéria et en République démocratique Congo (RDC), la première mission de haut niveau portant exclusivement sur les femmes, la paix, la sécurité et le développement.
Mme Mohammed a indiqué que les deux pays ont des niveaux de participation des femmes à la vie politique d’une faiblesse consternante et qu’ils font face à des conflits caractérisés par des niveaux extrêmement élevés de violences sexuelles et sexistes. En RDC, la violence sexuelle est répandue. Dans le nord du Nigéria, les enlèvements, les mariages forcés et l’utilisation de femmes pour commettre des attentats-suicides font des ravages. La Vice-Secrétaire générale a appelé la communauté internationale à mieux comprendre le rôle des femmes dans le développement et la consolidation de la paix, en plus des dimensions de genre des conflits, pour que sa réponse puisse être efficace.
Elle a conclu en indiquant qu’un message en particulier retentit le plus: investir dans les femmes et les filles doit être l’aspect central de tous les efforts de l’ONU au Nigéria, en RDC et ailleurs, pour pouvoir obtenir une paix et un développement durables. Accorder une considération spéciale au contexte sera essentiel pour formuler des réponses pouvant déboucher sur de bons résultats. (Voir communiqué de presse CS/12949)
Yémen
Le Bureau de la coordination de l’aide humanitaire (OCHA) a indiqué que l’irruption de choléra au Yémen s’est propagée à 21 des 22 provinces du pays, avec plus de 480 000 cas suspectés et près de 2 000 décès liés au choléra et à d’autres maladies diarrhéiques.
Le nombre de nouveaux cas diminue depuis plusieurs semaines, et a atteint un plateau dans les quatre provinces les plus touchées, à savoir la ville de Sanaa, Hodeidah, Hajjah et Amran.
Cependant, d’aucuns craignent que ces chiffres pourraient augmenter alors que la saison des pluies s’apprête à commencer au Yémen, d’autant plus que les travailleurs de la santé n’ont pas été payés depuis près d’un an et que quelque 8,8 millions de personnes vivent dans des zones ne disposant pas de suffisamment de centres de soins.
L’ONU et ses partenaires ont établi plus de 200 centres de traitement du choléra et plus de 900 points de réhydratation orale.
Des vols réguliers, opérés par l’ONU entre Djibouti et Sanaa pour livrer des fournitures pour faire face au choléra, ont commencé la semaine dernière.
L’ONU a reçu moins de la moitié des 254 millions de dollars nécessaires pour faire face à l’irruption de choléra.
Iraq
Après des décennies de conflits et de manque d’investissements qui exercent une grande pression sur le système de soins de santé, l’ONU appuie une nouvelle campagne lancée aujourd’hui par le Ministère de la santé de l’Iraq pour améliorer la santé maternelle et des nouveau-nés.
Par ailleurs, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) est en train d’augmenter son aide aux familles de Mossoul, y compris aux milliers de personnes qui regagnent la ville depuis la fin des combats.
Le HCR a déjà distribué des assemblages d’abris à plus de 3 200 familles pour les aider à réparer leurs habitations endommagées.
Selon les chiffres du Gouvernement, plus de 90% des familles qui avaient fui l’est de Mossoul en raison du conflit sont retournées dans la ville, mais la situation qui prévaut dans l’ouest est plus complexe, cette partie de la ville ayant été extrêmement endommagée et parsemée d’engins explosifs.
Éthiopie
Les agences humanitaires indiquent que 8,5 millions de personnes auront besoin d’une aide pendant la deuxième moitié de 2017, une augmentation de 5,6 millions par rapport au début de l’année.
Les précipitations ont été plus faibles que prévues, aggravant les conditions de sécheresse qui étaient déjà sévères, notamment dans la région somalie. Les acteurs humanitaires renforcent actuellement leurs opérations en appui à la réponse menée par le Gouvernement.
PAM
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a salué, aujourd’hui, un don de 5 000 tonnes de riz venant du Gouvernement du Nigéria. Ceci permettra d’aider à nourrir un demi-million de personnes déplacées par le conflit qui sévit dans le nord-est du pays et où la menace de la famine perdure.
Au Kenya, le PAM avertit que l’impact de la sécheresse s’aggrave. Le nombre de personnes qui se trouvent dans l’incapacité de se nourrir est passé de 2,6 à 3,4 millions, soit une augmentation de 30% cette année.
Des financements supplémentaires sont nécessaires de toute urgence pour fournir des aliments nutritifs essentiels.
Au Mali, quelque 3,8 millions de personnes, soit un tiers de la population, ne savent pas d’où proviendra leur prochain repas, soit 30% de plus comparé à la saison de soudure de 2016. Le PAM indique avoir besoin de 32 millions de dollars d’ici à la fin de l’année et que ses opérations n’ont reçu que la moitié du financement nécessaire.
UNESCO
La Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Mme Irina Bokova, a condamné, aujourd’hui, le meurtre de Bassel Khartabil Safadi, professionnel des médias syrien et militant d’un Internet ouvert. Sa mort dans une prison syrienne a été confirmée la semaine dernière.
Elle a aussi dénoncé le meurtre du journaliste mexicain Luciano Rivera Salgado qui était présentateur de télévision pour une chaîne locale et directeur du portail d’information en ligne El Dictamen. Il a été abattu le 21 juillet dans un bar de Playas de Rosarito, dans l’État de Baja California.
Elle a appelé les autorités mexicaines et syriennes à enquêter et à partager toute information concernant la mort de ces deux journalistes.
OIM
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a fait part d’une série d’évènements extrêmement troublants qui se sont produits, ces deux derniers jours, aux larges des côtes du Yémen et au cours desquels des trafiquants ont jeté des migrants par-dessus bord des embarcations dans lesquelles ils se trouvaient, provoquant la mort par noyade de nombreux d’entre eux.
Selon l’OIM, quelque 280 migrants ont été contraints par la force de quitter leur embarcation au cours de deux incidents séparés qui se sont produits hier et aujourd’hui. Plus de 50 migrants sont morts noyés et 30 autres sont portés disparus.
Ces migrants espéraient rejoindre les pays du Golfe en transitant par le Yémen qui est ravagé par la guerre. Ce voyage est particulièrement dangereux, des trafiquants faisant souvent de fausses promesses à des migrants vulnérables, les forçant à quitter les embarcations lorsqu’ils craignent être appréhendés par les autorités. L’OIM fournit des soins d’urgence aux survivants, ainsi que des vivres, de l’eau et d’autres fournitures de secours.
La situation en Méditerranée et au Sahara est tout aussi bouleversante. Deux mille quatre cent cinq personnes ont perdu la vie ou ont disparu en tentant de traverser la Méditerranée, et plus de 256 personnes sont mortes ou ont été portées disparues en traversant le Sahara pour atteindre la mer.
Le Secrétaire général est bouleversé par cette tragédie sans fin. C’est pourquoi il continue de souligner que la communauté internationale doit accorder la priorité à la prévention et à l’obtention d’une solution pour la multiplicité de situations qui génère ces mouvements de masse et expose les personnes qui sont déjà en train de se déplacer à des dangers de taille. Il importe également d’augmenter les voies juridiques pour une migration régulière et offrir des alternatives crédibles à ces traversées dangereuses aux personnes qui ont besoin d’une protection internationale.