Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 30 mai 2017
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Iraq
Le Secrétaire général condamne dans les termes les plus vifs les récentes attaques terroristes perpétrées à Bagdad, qui ont fait de nombreuses victimes parmi les civils qui célébraient le mois sacré du ramadan.
Le Secrétaire général présente ses plus sincères condoléances aux familles des victimes et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Il réitère que les Nations Unies continueront de soutenir le Gouvernement et le peuple de l’Iraq dans leurs efforts pour lutter contre le terrorisme et espère que les auteurs de cette atrocité seront rapidement appréhendés et traduits en justice.
Changements climatiques
Dans l’après-midi, le Secrétaire général devait prononcer un discours sur le thème, « L’action climatique: mobiliser le monde », à la NYU Stern School of Business.
Dans son allocution, M. Guterres doit donner un aperçu de l’augmentation des risques liés aux changements climatiques, ainsi que des opportunités offertes par l’action climatique, notamment pour créer des emplois, alimenter la croissance économique et jeter les bases d’un monde plus sûr et plus stable. Il proposera également un plan d’action en cinq points pour mobiliser le monde dans le cadre de l’action climatique.
Ce discours, qui sera diffusé sur YouTube (youtube.com/unitednations), sera suivi d’une discussion avec des étudiants, des chefs d’entreprise et des universitaires.
République centrafricaine
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) ont publié, mardi, un rapport documentant les massacres et autres violations graves des droits de l’homme perpétrés durant les multiples conflits qu’a connu le pays entre 2003 et 2015.
Ce rapport, qui définit une stratégie pour lutter contre l’impunité omniprésente dans le pays, indique que bon nombre des violations rapportées sont susceptibles de constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Mandaté par le Conseil de sécurité, le rapport documente en détail 620 incidents, notamment des cas horribles de villages entièrement brûlés dans des attaques de représailles; de nombreux cas de viols collectifs de femmes et de filles, certaines âgées de seulement cinq ans; des cas de violence grave contre des personnes en raison de leur croyance religieuse, leur origine ethnique ou leur appui perçu envers des groupes armés; et d’autres violations graves.
Tout en reconnaissant le contexte sécuritaire difficile en République centrafricaine, le rapport recommande que certaines mesures soient prises immédiatement pour lancer des processus de justice transitionnelle.
Le Chef de la MINUSCA, M. Parfait Onanga-Anyanga, a indiqué que les conflits successifs dans ce pays avaient donné naissance à de multiples processus de paix, avertissant que tant que l’impunité règnera, cette trajectoire terrible risque de se poursuivre. En documentant les violations et abus du passé, nous espérons galvaniser les efforts nationaux et internationaux pour protéger et rendre justice aux victimes de ces crimes, a-t-il ajouté.
Yémen
En début de journée, le Conseil de sécurité a tenu une réunion publique pour faire le point sur la situation au Yémen au cours de laquelle l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, M. Ismail Ould Cheikh Ahmed, a fait un exposé.
M. Ould Cheikh Ahmed a notamment indiqué que, de manière tragique, la violence se poursuivait sur de nombreux fronts, aggravant les souffrances du peuple yéménite.
L’Envoyé spécial a déclaré qu’un accord global pour mettre fin au conflit n’était pas d’actualité. Il a ajouté que la réticence des principales parties à réaliser les concessions nécessaires pour la paix, voire même pour pouvoir en discuter, était extrêmement troublante. Les Yéménites, a-t-il souligné, paient le prix de ces retards inutiles.
Il a indiqué que la conduite d’opérations militaires à Al-Hodeidah avait pu être évitée jusqu’à présent. L’Envoyé spécial a déclaré avoir souligné aux parties, lors de ses récentes réunions au Yémen, qu’elles devaient parvenir à un compromis sur la situation à Al-Hodeidah, afin d’éviter un scénario catastrophe.
Également présent à cette réunion du Conseil, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. Stephen O’Brien, a rappelé que la population yéménite était en proie à des privations, des maladies et la mort, alors que le monde regarde en spectateur.
M. O’Brien a souligné que cette situation ne découlait pas de phénomènes imprévus ou fortuits échappant à tout contrôle, mais qu’elle était plutôt la conséquence directe des actions des parties au conflit et de leurs sympathisants. C’est aussi, a-t-il ajouté, le triste résultat de l’inaction de la communauté internationale – que ce soit en raison de son incapacité ou de son indifférence.
Sri Lanka/Bangladesh
Le Secrétaire général est profondément préoccupé par l’impact dévastateur causé par le cyclone Mora au Sri Lanka et au Bangladesh. Les Nations Unies sont prêtes à accroître leur soutien aux efforts d’intervention menés par les Gouvernements dans les deux pays. Le Secrétaire général communiquera avec les Représentants permanents de ces deux pays.
Les personnels humanitaires indiquent que le cyclone a provoqué des inondations et des glissements de terrain dans diverses provinces et affecté des dizaines de milliers de personnes dans les deux pays.
À Sri Lanka, le Gouvernement estime que 194 personnes ont été tuées, 99 portées disparues et plus de 80 000 autres ont été déplacées.
Le Gouvernement, avec l’appui de l’ONU, des organisations non gouvernementales (ONG) et d’organisations partenaires locales, ainsi que d’États Membres, a réagi aux inondations et fournit des équipements d’urgence, notamment des tentes et de l’eau potable.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déployé, aujourd’hui, au Sri Lanka, trois équipes d’évaluation dans quatre des districts les plus durement touchés par les inondations et les glissements de terrain dévastateurs.
Le cyclone a frappé le Bangladesh hier où quelque 2,8 millions de personnes ont été touchées et plus de 500 abris ont été ouverts.
Nigéria
Le Coordonnateur humanitaire de l’ONU au Nigéria, M. Edward Kallon, a indiqué, aujourd’hui, que le Nigéria est confronté à une crise de protection et de sécurité alimentaire d’envergure dans le nord-est du pays. Plus de 1,8 million de personnes ont été forcées de fuir leurs maisons dans les six États du nord-est du pays en raison de la violente opération d’insurrection menée par Boko Haram et des opérations militaires de contre-insurrection. Plus de 4,5 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire dans les États de Borno, d’Adamawa et de Yobe. Ce nombre pourrait atteindre 5,2 millions pendant la prochaine saison de soudure.
Les partenaires humanitaires ont accru leur aide et la livraison de vivres a augmenté de 700% par rapport à octobre 2016. Cependant, M. Kallon a souligné que même si la réponse humanitaire a considérablement augmenté, « on n’est pas tiré d’affaire », et si la viabilité du financement n’est pas assurée, on risque de facilement retourner à une situation de famine. Le plan d’intervention humanitaire pour le Nigéria n’est financé qu’à 28% du montant total requis.
Réfugiés
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a déclaré avoir reçu des rapports inquiétants, au cours du week-end, indiquant que des criminels armés s’étaient approchés de bateaux transportant des migrants et des réfugiés en Méditerranée centrale, blessant et dérobant des passagers.
Plusieurs réfugiés et migrants qui ont atterri sur l’île italienne de Lampedusa, le week-end dernier, avaient des blessures par balle, et beaucoup ont signalé que leurs biens avaient été volés par des membres de milices libyennes. Beaucoup de survivants ont également signalé avoir été témoins de scènes où leurs amis ont essuyé des tirs ou été tués en Libye.
Le HCR a souligné que sauver des vies reste sa priorité absolue et a réitéré son appel à trouver des alternatives crédibles à ces traversées dangereuses pour les personnes ayant besoin d’une protection internationale.
Plus de 1 720 personnes sont mortes ou ont été portées disparues en tentant de traverser la Méditerranée rien qu’au cours de cette année. Le nombre de personnes secourues à ce jour a dépassé 60 000.
Le HCR indique également qu’il lance un appel urgent pour assurer un passage et une admission sûrs à un groupe de réfugiés syriens actuellement bloqués dans des circonstances précaires à la frontière entre l’Algérie et le Maroc.
Quarante-et-un réfugiés syriens sont bloqués dans une partie reculée de cette frontière depuis le 17 avril 2017. L’Algérie et le Maroc considèrent tous deux que le groupe ne se trouve pas sur leur territoire respectif.
Le groupe comprend des enfants, des femmes et des bébés, y compris du moins une femme enceinte qui aurait besoin d’une césarienne.
Le HCR appelle les deux Gouvernements à prendre des mesures immédiates et constructives pour défendre les impératifs humanitaires internationaux et évacuer les réfugiés.
Opérations de maintien de la paix
La troisième phase de formation en ingénierie pour les opérations de maintien de la paix, qui est destinée à plusieurs futurs Casques bleus africains, a débuté le 29 mai, au Kenya, dans le cadre d’un projet de partenariat triangulaire. Le projet, qui a été lancé par le Département d’appui aux missions (DAM) avec le soutien du Japon, de la Suisse et du Kenya, a été conçu pour former et équiper les ingénieurs militaires africains qui doivent être déployés dans des missions de maintien de la paix.
Durant cette troisième phase, 36 instructeurs japonais formeront jusqu’à 60 Tanzaniens et d’autres stagiaires originaires de pays africains fournisseurs de contingents. Une équipe de formation des formateurs, conduite par la Suisse, formera 10 autres stagiaires tandis qu’une équipe de formation d’ingénieurs, conduite par le Brésil, formera 20 stagiaires originaires de différents pays africains fournisseurs de contingents. L’ensemble des pays africains actuels et futurs fournisseurs de contingents seront éventuellement éligibles pour bénéficier de ce projet.
Après avoir participé à cette formation, les ingénieurs militaires doivent être déployés dans les opérations de maintien de la paix, où ils devront combler des insuffisances critiques en matière de capacités en ingénierie des Nations Unies.
Tabac
La Journée mondiale sans tabac sera célébrée demain. À cette occasion, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) montre comment le tabac menace le développement des pays dans le monde.
Les mesures de lutte contre le tabagisme peuvent aider les pays à éviter que des millions de personnes tombent malades ou meurent des suites de maladies liées au tabac, et à combattre la pauvreté.
Cette année, l’OMS présente aussi, pour la première fois, un rapport sur les dégâts environnementaux à large échelle liés à l’utilisation du tabac.
ECOSOC
Demain, le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) tiendra une réunion spéciale sur le thème « Innovations pour le développement d’infrastructures et promotion de l’industrialisation durable », afin d’identifier les moyens d’accélérer la mise en œuvre de l’objectif de développement durable 9 en Afrique.
Assemblée générale
Demain à 10 heures, l’Assemblée générale élira le président de sa soixante douzième session. Le Secrétaire général sera présent et interviendra à cette occasion.
M. Miroslav Lajčák, Ministre des affaires étrangères et des affaires européennes de la Slovaquie, a été nommé pour occuper la fonction de Président. À l’issue de cette élection, le futur président tiendra une conférence de presse vers 11 h 15, au point de presse situé devant la salle de l’Assemblée générale.
Conférence de presse demain
Demain, à 10 h 30, conférence de presse coparrainée par le Service de liaison des Nations Unies avec les organisations non gouvernementales et Save the Children sur les principaux facteurs qui mettent un terme à l’enfance dans le monde, et les moyens de préserver les enfants et l’enfance. Parmi les intervenants figurent Mme Carolyn Miles, Présidente de Save the Children; Mme Jill Biden, Présidente du Conseil d’administration de Save the Children; et Mme Marta Santos Pais, Représentante spéciale chargée de la question de la violence à l’encontre des enfants.
Tableau d’honneur
Sainte-Lucie s’est acquittée de l’intégralité de sa contribution au budget de l’ONU, portant à 102 le nombre d’États Membres qui figurent au tableau d’honneur.