Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 28 février 2017
(La version française du point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Le Porte-parole a salué la présence dans la salle du point de presse des lauréats sud-africains du concours « L’ONU mise en scène ».
Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité n’est pas parvenu à adopter un projet de résolution relatif à l’utilisation des armes chimiques en Syrie. Le texte a obtenu 9 voix en sa faveur, 3 contre et 3 abstentions, et n’a pu être adopté en raison du vote négatif de membres permanents.
Plus tôt dans la journée, les membres du Conseil de sécurité ont tenu un bilan mensuel de leurs travaux sous la présidence de l’Ukraine. À partir du 1er mars, la présidence tournante revient alphabétiquement au Royaume-Uni.
Vice-Secrétaire générale
Ce matin, le Secrétaire général a reçu la nouvelle Vice-Secrétaire générale, Mme Amina J. Mohammed. En saluant Mme Mohammed, le Secrétaire général a dit qu’il était particulièrement heureux et fier qu’elle ait accepté cette fonction.
Elle s’est adressée à la presse pour dire qu’elle se concentrerait notamment à aider le Secrétaire général à mettre le développement durable au cœur des Nations Unies. Comme il l’a souligné, le développement durable est une fin en soi; mais c’est aussi le meilleur moyen de parvenir à la paix universelle.
Auparavant, elle a pris la parole à une session du Conseil économique et social (ECOSOC) pour souligner que la réalisation des objectifs de développement durable n’était pas une option. Elle est une question impérative pour parvenir à un avenir sain et sûr, à la prospérité, aux opportunités et aux droits de l’homme pour tous.
Ses remarques sont disponibles au Bureau du Porte-parole du Secrétaire général.
Yémen
Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. Stephen O’Brien, continue sa visite au Yémen. Bien qu’il ait eu l’assurance d’un passage sûr par toutes les parties pour toutes les étapes de sa mission dans la ville de Taizz, son convoi n’a pas été autorisé à traverser le dernier point de passage avant la ligne de front en venant d’Ibb vers Taizz.
Après s’être vu refuser cet accès, le convoi est retourné vers une zone plus sûre pour continuer de négocier cet accès avec les autorités contrôlant le dernier point de passage, mais, malheureusement, sans pouvoir faire évoluer la situation.
M. O’Brien s’est dit particulièrement déçu que les efforts humanitaires visant à atteindre les gens dans le besoin aient à nouveau été entravés par les parties au conflit, notamment à un moment où des millions de Yéménites font face à une insécurité alimentaire grave et à un risque réel de famine.
Il reste concentré sur sa mission consistant à faire entendre la voix des personnes affectées par le conflit au Yémen, afin de rassembler les ressources nécessaires pour leur survie, ainsi qu’une protection, et rappeler aux parties au conflit leurs responsabilités à respecter le droit humanitaire et le droit international humanitaire, y compris la fourniture à temps et sans restriction d’un accès humanitaire.
Le Bureau des droits de l’homme a indiqué aujourd’hui qu’il avait reçu de nombreuses informations faisant référence à un recrutement d’enfants au Yémen pour leur utilisation dans le conflit armé, notamment par les comités populaires affiliés aux houthistes.
Iraq
En Iraq, le nombre de civils déplacés depuis l’ouest de Mossoul a augmenté de manière significative, alors que l’opération militaire vise une zone densément peuplée de la partie ouest de la ville. Quelque 16 500 personnes ont été déplacées de la partie ouest de Mossoul depuis que les opérations ont débuté dans cette partie le 19 février, soit une augmentation de 12 700 personnes au cours des deux derniers jours.
Ce nombre devrait augmenter de manière significative, alors que des informations faisant état de déplacements importants hier doivent être vérifiées aujourd’hui.
Les familles déplacées depuis l’ouest de Mossoul se dirigent principalement vers le sud, à Hammam al Alil, où les mesures de sécurité sont en vigueur, puis vers des camps de déplacés et des sites d’urgence. L’aide d’urgence est dispensée aux familles lorsqu’elles les atteignent, recevant des kits d’urgence et des couvertures.
Alors que les camps de déplacés se remplissent, les partenaires humanitaires et les autorités nationales s’activent pour préparer les nouveaux espaces d’accueil. Actuellement, il y a 85 000 places et le travail se poursuit pour étendre ces capacités d’accueil. En tout, près de 177 000 personnes ont été déplacées de Mossoul depuis le début des combats en octobre.
Soudan du Sud
Une semaine après qu’une situation de famine eut été déclarée dans plusieurs parties du Soudan du Sud, le Coordonnateur humanitaire, M. Eugene Owusu, a appelé toutes les parties à assurer un accès immédiat, sûr et sans entrave à travers le pays. Il a dit que la famine déclarée la semaine dernière ne représentait que la partie visible de l’iceberg en ce qui concerne les besoins.
L’appel de M. Owusu fait suite à une série de récents événements qui ont entravé les opérations destinées aux civils et placé ceux-ci en situation de risque.
Le week-end dernier, 28 travailleurs humanitaires ont dû quitter le comté de Mayendit, un des deux comtés frappés par la famine, pour des raisons de sécurité. En Équatoria central, les travailleurs humanitaires n’ont pas été autorisés la semaine dernière à accéder à des endroits clefs à l’extérieur de la ville de Lainya, où des dizaines de milliers de gens dans le besoin n’ont pas pu bénéficier d’aide depuis des mois.
Au Jonglei, des affrontements ont touché de nouveaux lieux au cours des derniers jours, entraînant des déplacements de civils. Durant le chaos, des campements humanitaires ont été pillés par des combattants armés et des membres de la communauté.
Thaïlande
Le Bureau des Nations Unies des droits de l’homme s’est dit aujourd’hui déçu par la décision du Parlement thaïlandais nommé par l’armée de ne pas avaliser le projet de loi criminalisant la torture et les disparitions, avant d’appeler le Gouvernement à réintroduire la législation relative à la criminalisation d’actes aussi déplorables.
UNICEF
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) indique que les enfants et les femmes migrants et réfugiés sont régulièrement victimes de violences sexuelles, d’exploitation, de mauvais traitements et de détentions tout au long de la route migratoire de la Méditerranée centrale, selon un nouveau rapport.
Le rapport intitulé « Un périple meurtrier pour les enfants: sur la route de la Méditerranée centrale » offre une analyse détaillée des risques extrêmes auxquels font face les enfants réfugiés et migrants lors de leur périlleux voyage de l’Afrique subsaharienne à travers la Libye, pour rejoindre l’Italie par la mer.
Les trois quarts des enfants réfugiés et migrants interrogés dans le cadre d’une enquête ont déclaré avoir subi des violences, harcèlements ou agressions de la part d’adultes à un moment de leur périple et près de la moitié des femmes et des enfants interrogés ont affirmé avoir été victimes d’abus sexuels au cours de leur migration.
Conférence de presse demain
Demain, un groupe d’organisations non gouvernementales tiendra une conférence de presse pour présenter le « Rapport annuel 2017: les droits des enfants avant tout », et une nouvelle politique présentée par le réseau d’ONG Watchlist on Children and Armed Conflict.
L’invité du point de presse devrait être le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. Stephen O’Brien, qui s’adressera par vidéoconférence, et il sera accompagné du Coordonnateur résident au Yémen, M. Jamie McGoldrick.
À 14 heures, le Représentant permanent du Royaume-Uni, M. Matthew Rycroft, présentera le programme du Conseil de sécurité pour le mois de mars.