Soudan du Sud: le Secrétaire général se dit « profondément affligé » par les révélations du rapport de l’enquête spéciale indépendante sur les violences à Djouba
La déclaration suivante a été communiquée, aujourd’hui, par le Porte-parole de M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU:
Le Secrétaire général a reçu du général de division (cadre de réserve) Patrick Cammaert un rapport sur l’enquête spéciale indépendante sur les violences commises à Djouba, au Soudan du Sud, en juillet 2016 et sur l’action de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), y compris sa réponse aux actes de violence sexuelle commis à l’intérieur et autour des sites de protection des civils de la Maison des Nations Unies et à l’attaque contre le camp Terrain.
L’enquête spéciale a révélé que la MINUSS n’a pas réagi efficacement aux violences en raison d’un manque général de leadership, de préparation et d’intégration parmi les différentes composantes de la Mission. L’enquête spéciale a également révélé que les arrangements en matière de commandement et de contrôle étaient inadéquats, tandis que les soldats de la paix maintenaient une attitude hostile à la prise de risques. Ces facteurs ont contribué à l’échec de la MINUSS à répondre à l’attaque des soldats du Gouvernement sur le camp Terrain le 11 juillet et à protéger les civils menacés. L’enquête spéciale n’a pas été en mesure de vérifier les allégations selon lesquelles les forces de maintien de la paix n’auraient pas réagi aux actes de violence sexuelle commis directement sous leurs yeux les 17 et 18 juillet.
L’enquête spéciale a révélé que la Mission de maintien de la paix des Nations Unies faisait face à un ensemble de circonstances extrêmement difficiles et qu’elle était prise sous le feu croisé d’un conflit actif et particulièrement violent. Au cours des trois jours de combat, selon certaines estimations prudentes, au moins 73 personnes ont été tuées, dont plus de 20 personnes déplacées internes sur les sites de protection des civils. Deux soldats de la paix ont été tués et plusieurs autres ont été blessés. Cent quatre-vingt-deux bâtiments de la Maison des Nations Unies ont été frappés par des balles, des tirs de mortiers et des grenades propulsées par des fusées.
Le Secrétaire général est profondément affligé par ces révélations. Il réitère son indignation devant les actes de violence commis à Djouba en juillet et devant la trahison continue du peuple du Soudan du Sud par un trop grand nombre de ses dirigeants. Le Secrétaire général reconnaît que la MINUSS a sauvé des centaines de milliers de vies au cours des trois dernières années, y compris sur ses sites de protection des civils, et félicite le personnel de la Mission pour son dévouement. Il est néanmoins alarmé par les graves lacunes identifiées par l’enquête spéciale et qui se sont manifestées de manière évidente dans l’incapacité de la Mission à mettre pleinement en œuvre son mandat de protection des civils et du personnel des Nations Unies pendant le conflit.
Le Secrétaire général a étudié les recommandations formulées par l’enquête spéciale et entend les mettre en œuvre. Le Secrétaire général veillera à ce que les mesures nécessaires soient prises pour permettre à la MINUSS de protéger plus efficacement les civils, y compris par une plus grande responsabilisation de ses dirigeants civils et en uniforme.
Le Secrétaire général a transmis le résumé exécutif du rapport du général Cammaert aux membres du Conseil de sécurité, qui l’a également rendu public aujourd’hui.