Programme de développement durable à l’horizon 2030: Ban Ki-moon appelle à tenir compte des besoins et des problèmes particuliers des femmes rurales
On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à l’occasion de la Journée internationale des femmes rurales, le 15 octobre:
Les femmes rurales constituent près de la moitié de la main-d’œuvre agricole dans le monde. Elles cultivent, transforment et préparent une grande partie de ce que nous mangeons. Les communautés rurales ne pourraient survivre sans elles, et dans de nombreux ménages la sécurité alimentaire, les possibilités d’éducation et les soins de santé reposent en grande partie sur elles.
Mais les effets des changements climatiques et la dégradation de l’environnement contraignent de nombreuses femmes rurales à migrer, d’où pour leurs familles et leurs communautés une instabilité croissante qui fait aussi obstacle au développement et à la croissance.
Les catastrophes naturelles, sur fond de crises rampantes telles que les sécheresses, pénalisent de manière disproportionnée les femmes rurales, qui rencontrent déjà des difficultés pour accéder à la nourriture, aux soins de santé, à l’éducation et à l’information.
De nombreuses femmes rurales migrent à la recherche de terres plus productives et d’une existence meilleure pour elles-mêmes et pour leur famille. Mais la migration peut accentuer leur isolement et leur marginalisation. D’autres se retrouvent seules quand les hommes de la famille partent ailleurs pour trouver du travail. Les unes et les autres ont besoin de l’appui de la communauté internationale, un élément à part entière des débats autour des migrations et du développement.
Quelques simples changements dans les politiques peuvent être utiles aux femmes rurales et les aider à faire face aux effets des changements climatiques. Ainsi, la réglementation des envois de fonds et la diminution des coûts de transaction peuvent être pour les femmes rurales des outils d’autonomisation économique qui leur permettront de renforcer la résilience de leurs familles et de leurs communautés. Des mesures telles que la formation et l’accès à l’information sur l’agriculture et les techniques à l’épreuve du climat peuvent faire toute la différence. Mais on considère trop souvent qu’elles ne concernent que les hommes, et les femmes n’en bénéficient pas.
Alors que nous réfléchissons à ce que nous pouvons faire pour mieux répondre aux mouvements de réfugiés et de migrants, j’appelle chacun a tenir compte des besoins et des problèmes particuliers des femmes rurales.
Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 promet de ne laisser personne au bord de la route. Pour que le pari soit gagné, nous devons aider les femmes rurales à prospérer et à avoir accès à l’aide et à l’information dont elles ont besoin pour réaliser leur potentiel sans quitter leurs communautés.