Lors de son 11e voyage en Israël et en Palestine, M. Ban a demandé aux parties de faire renaître l’espoir et de préserver la solution des deux États
On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, prononcé par M. Michael Møller, Directeur général de l’office des Nations Unies à Genève, à la Conférence internationale des Nations Unies en appui à la paix israélo-palestinienne, à Genève aujourd’hui:
C’est avec plaisir que je salue les participants à cette Conférence internationale à l’appui de la paix israélo-palestinienne.
Votre titre, « La paix est possible: définir des orientations pour aller de l’avant », est fort approprié. Nous ne devons jamais abandonner l’espoir de négocier un accord entre Israël et la Palestine. Ce qui fait défaut, c’est la volonté politique d’y parvenir.
Parmi les dernières activités menées au niveau international pour relancer le processus de paix et parvenir à un consensus en faveur de la reprise des négociations, on peut citer le rapport du Quatuor pour le Moyen-Orient, à paraître prochainement, et la récente réunion ministérielle dirigée par la France.
L’Initiative de paix arabe, qui envisage une paix globale et la possibilité d’établir un cadre régional de sécurité, pourrait également offrir un espace de dialogue important.
Je reviens tout juste de mon onzième voyage en Israël et en Palestine. Au cours de ce voyage, j’ai rappelé aux dirigeants des deux parties qu’il était impératif d’agir rapidement pour faire renaître l’espoir d’un avenir pacifique et préserver la solution des deux États, seul moyen de satisfaire les aspirations nationales des deux peuples.
L’entreprise de colonisation d’Israël, illégale au regard du droit international, se poursuit en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, minant la confiance de la population et mettant sérieusement en péril la création d’un État palestinien viable. L’affectation continue de terres de la zone C à l’usage exclusif d’Israël, l’extension régulière des colonies, la légalisation des avant-postes et le pic alarmant des démolitions en 2016 compromettent systématiquement la viabilité de tout futur État palestinien et font naître de sérieux doutes quant à l’engagement d’Israël en faveur de la solution des deux États.
La violence et les incitations à la violence constituent également un obstacle majeur au rétablissement de la confiance et de la foi en une solution négociée. Rien ne peut justifier le terrorisme ou la glorification de ceux qui commettent ces actes odieux. Les dirigeants palestiniens doivent assumer leurs responsabilités en se prononçant clairement contre la violence et les incitations à la violence et en prenant des mesures fermes à cet égard.
Les Israéliens comme les Palestiniens ont le droit de vivre en sécurité, libérés du joug constant de la peur ou des menaces. Je trouve encourageante la diminution des attaques menées contre les Israéliens ces derniers mois. Israël doit ajuster ses interventions pour éviter de porter inutilement atteinte aux civils, conformément à ses obligations découlant du droit international.
S’agissant de la bande de Gaza, la situation y est intenable. Neuf ans de bouclage et trois cycles de violences entre Israël et des groupes de militants basés dans la bande de Gaza ont exacerbé les différents problèmes humanitaires. La plupart des Palestiniens de Gaza ont besoin d’une aide humanitaire pour faire face aux crises qui touchent le logement ainsi que l’approvisionnement en eau et en électricité, et à l’absence de développement durable.
Il est essentiel que les donateurs honorent leurs engagements financiers en faveur de la reconstruction de la bande de Gaza. Le Hamas doit cesser de renforcer ses forces militaires et de construire des tunnels; ce comportement nuit aux activités humanitaires et accroît le risque de reprise des violences. Je demande encore une fois au Gouvernement israélien de mettre fin au bouclage de la bande de Gaza, en application de la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité. Je presse en outre l’Égypte d’assurer l’ouverture régulière du point de passage de Rafah, en particulier pour les urgences humanitaires, dans la mesure où ses préoccupations légitimes en matière de sécurité le permettent.
Il est crucial que la Cisjordanie et la bande de Gaza soient réunies sous un seul Gouvernement palestinien légitime et démocratiquement élu, conformément aux principes de l’Organisation de libération de la Palestine, non seulement pour atténuer les souffrances des Palestiniens vivant dans la bande de Gaza, mais également pour permettre aux dirigeants palestiniens de négocier une résolution du conflit.
L’Organisation des Nations Unies reste déterminée à soutenir un règlement négocié, juste, global et durable du conflit israélo-palestinien, qui mène à la création de deux États, dans l’intérêt des peuples d’Israël et de Palestine.
Je m’engage personnellement à collaborer avec leurs dirigeants et la communauté internationale pour promouvoir leurs objectifs essentiels, jusqu’au dernier jour de mon mandat de Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies.
Dans cet esprit, je vous souhaite une réunion fructueuse, qui vous permettra d’examiner les initiatives de paix antérieures et les enseignements qui en ont été tirés, les initiatives de paix actuelles et la voie à suivre.