SC/12596-AFR/3492

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la violence ethnique et la situation au Soudan du Sud

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de novembre, M. Fodé Seck (Sénégal):

Les membres du Conseil de sécurité ont entendu un exposé de la Représentante spéciale du Secrétaire général, Mme Ellen Løj, du Conseiller spécial pour la prévention du génocide, M. Adama Dieng, et du Président du Comité des sanctions concernant le Soudan du Sud sur la situation dans ce pays.

Les membres du Conseil ont exprimé leur vive inquiétude face à l’escalade des actes de violence ethnique au Soudan du Sud, qui auraient été commis par l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS), l’APLS dans l’opposition, ainsi que des milices et des groupes armés non identifiés.

Les membres du Conseil ont fermement condamné toutes les attaques contre des civils, tous les assassinats à caractère ethnique et tous les discours haineux et incitations à la violence.  Ils ont estimé, comme le Conseiller spécial, M. Dieng, que ce qui avait commencé comme un conflit politique s’était transformé en ce qui pourrait devenir une véritable guerre ethnique et ils ont appelé le Gouvernement sud-soudanais à remédier immédiatement à l’escalade du discours haineux et de la violence ethnique et à promouvoir la réconciliation au sein de sa population, y compris par un processus de justice et de responsabilisation.

Les membres du Conseil ont souligné que la seule façon d’aller de l’avant au Soudan du Sud résidait dans un processus politique authentique et sans exclusive, s’inscrivant dans le cadre de l’Accord sur le règlement du conflit en République du Soudan du Sud et permettant à toutes les voix de s’exprimer et de participer à la construction de l’avenir du pays.  Ils ont également souligné que toutes les parties devaient s’engager en faveur de la paix et prendre des mesures concrètes pour mettre fin à la violence et aux violations du cessez-le-feu.  Ils ont appelé les parties à s’entendre immédiatement sur la mise en œuvre d’une cessation effective des hostilités afin d’éviter l’escalade du conflit pendant la prochaine saison sèche et ils ont réaffirmé qu’il n’y avait pas de solution militaire au conflit.

Tout en rappelant la résolution 2304 (2016), les membres du Conseil se sont déclarés préoccupés par le fait que, si le Gouvernement sud-soudanais avait pris de nouveaux engagements depuis le communiqué conjoint avec le Conseil de sécurité en date du 4 septembre 2016, les progrès accomplis étaient insuffisants et ne s’étaient pas encore traduits par des améliorations concrètes sur le terrain. Ils ont appelé le Gouvernement sud-soudanais à honorer ses engagements immédiatement.

Les membres du Conseil ont signalé qu’ils étaient prêts à envisager de prendre des mesures supplémentaires afin de prévenir une nouvelle escalade de la violence et du conflit, y compris sur les sanctions qui pouvaient être appropriées pour faire face à la situation.

Les membres du Conseil se sont engagés à travailler en étroite collaboration avec le Haut-Représentant de l’Union africaine pour le Soudan du Sud, l’ancien Président Alpha Oumar Konaré, le Président de la Commission mixte de suivi et d’évaluation, l’ancien Président Festus Mogae, ainsi que d’autres parties prenantes, à la relance du processus politique et à l’élaboration d’une stratégie politique claire pour le règlement pacifique du conflit au Soudan du Sud.

 

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