Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la Guinée-Bissau
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de septembre, M. Gerard van Bohemen (Nouvelle-Zélande):
Les membres du Conseil de sécurité ont entendu un exposé du Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau intégré des Nations unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau, M. Modibo Ibrahim Touré, qui a présenté des informations actualisées sur la situation en Guinée-Bissau au 30 août 2016.
Les membres du Conseil se sont dits gravement préoccupés par l’impasse politique en Guinée-Bissau et ont prié instamment les acteurs nationaux de respecter la Constitution et l’état de droit et de s’employer activement à trouver une solution politique à la crise en dialoguant de bonne foi. Ils ont prié instamment les forces de sécurité bissau-guinéennes de continuer à s’abstenir de toute ingérence dans la situation politique, à faire preuve de retenue à cet égard et à respecter le contrôle des autorités civiles.
Les membres du Conseil ont souligné qu’il fallait d’urgence un gouvernement en état de fonctionner et salué le dialogue en cours entre les principales parties prenantes nationales, notamment le PAIGC et le PRS. Ils les ont priés instamment d’œuvrer en ce sens, soulignant qu’il importe de garantir la stabilité tout au long de la législature actuelle.
Les membres du Conseil ont souligné que le Gouvernement bissau-guinéen devait s’employer à rétablir la confiance des partenaires de développement en résolvant l’impasse politique. Ils ont invité les donateurs à honorer les engagements qu’ils ont pris à la table ronde de Bruxelles, en mars 2015, en tenant compte de l’incidence de l’impasse politique sur la tenue de ces engagements. Ils leur ont demandé d’envisager, en consultation avec le Gouvernement bissau-guinéen, de concevoir de nouvelles stratégies permettant de fournir des services sociaux au peuple bissau-guinéen, dont les conditions de vie pâtissent considérablement de l’impasse politique.
Les membres du Conseil ont rappelé la décision prise à la quarante-neuvième session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), tenue à Dakar le 4 juin 2016, d’envoyer à Bissau une mission présidentielle composée des chefs d’État de la Guinée, du Sénégal et de la Sierra Leone. Ils ont réitéré leur appui, soulignant qu’il était urgent de déployer cette mission, dont ils attendent avec intérêt le résultat.
Les membres du Conseil ont salué les efforts considérables que déploie la CEDEAO et l’ont encouragée à appuyer le processus politique de la Guinée-Bissau en usant de bons offices et de médiation.
Ils se sont félicités en outre du renouvellement du mandat de l’ECOMIB, qui joue un rôle considérable dans le maintien de la stabilité en Guinée-Bissau. À cet égard, ils ont salué la décision de l’Union européenne de fournir un appui financier à cette mission.
Les membres du Conseil ont salué l’action conjointe que mènent les partenaires internationaux, en particulier les Nations Unies, l’Union africaine, la CEDEAO, l’Union européenne et la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), pour renforcer la coopération à l’appui du Gouvernement bissau-guinéen et les ont encouragés à continuer d’œuvrer ensemble à stabiliser le pays et à édifier des institutions robustes et crédibles dans le cadre des grandes réformes structurelles qu’il mène dans les secteurs de la défense, de la sécurité et de la justice. À cet égard, ils ont salué le rôle de la Commission de consolidation de la paix, qui s’associe à cette action pour appuyer la consolidation de la paix à long terme et notamment le renforcement des institutions, priorité de la Guinée-Bissau.
Les membres du Conseil ont également noté les difficultés rencontrées dans la lutte contre le trafic de drogues illicites et la criminalité organisée, exhortant les autorités bissau-guinéennes à s’engager résolument et les donateurs internationaux à appuyer cette action.
Les membres du Conseil ont en outre encouragé la CEDEAO et la CPLP à faire le nécessaire pour organiser une réunion du Groupe de contact international sur la Guinée-Bissau, en consultation avec l’ensemble parties prenantes.
Les membres du conseil ont réaffirmé leur volonté de continuer à suivre la crise politique actuelle et se sont dits prêts à prendre les mesures nécessaires pour répondre à toute nouvelle aggravation de la situation en Guinée-Bissau.