La Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé évoque la souffrance des enfants au Soudan du Sud
Le 14 mars 2016, le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 2206 (2015) concernant le Soudan du Sud et le Groupe de travail du Conseil de sécurité sur le sort des enfants en temps de conflit armé ont tenu à titre officieux des consultations conjointes dans le cadre desquelles ils ont entendu un exposé de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé, Leila Zerrougui, au sujet des répercussions du conflit armé sur les enfants au Soudan du Sud.
Ces consultations officieuses s’inscrivent dans le prolongement d’activités lancées en 2015 pour renforcer la collaboration et la coordination entre le Groupe de travail et les comités des sanctions afin de promouvoir la protection des enfants en période de conflit armé.
Dans son exposé, la Représentante spéciale a déclaré que malgré les nombreux engagements écrits pris par le Gouvernement et l’opposition, la situation des enfants au Soudan du Sud avait empiré, le nombre d’atteintes graves ayant augmenté de façon alarmante en 2015. Elle a constaté avec inquiétude que toutes les parties au conflit continuaient d’enrôler et d’utiliser des enfants et que des enfants qui avaient été libérés par des groupes armés étaient réenrôlés. Elle a en outre précisé que les civils étaient délibérément pris pour cibles, si bien que des enfants étaient tués ou victimes d’atteintes à leur intégrité physique, et que la violence sexuelle était largement utilisée contre les femmes et les enfants comme tactique de guerre.
Citant les noms d’auteurs d’exactions issus des deux camps, la Représentante spéciale a engagé le Comité du Conseil de sécurité et son Groupe d’experts sur le Soudan du Sud à poursuivre leurs enquêtes sur la responsabilité individuelle et celle des supérieurs hiérarchiques pour les atteintes graves commises contre des enfants, et ce pour toutes les parties au conflit. En outre, elle a appuyé sans réserve les recommandations faites par la Commission d’enquête de l’Union africaine pour le Soudan du Sud concernant l’établissement de dispositifs de responsabilisation, notamment du tribunal mixte pour le Soudan du Sud, dont la création est prévue par l’Accord sur le règlement du conflit en République du Soudan du Sud, signé le 17 août 2015 (S/2015/654).
Les membres du Comité et du Groupe de travail ont fermement condamné les atteintes et les sévices que toutes les parties au conflit au Soudan du Sud continuent de commettre sur la personne d’enfants. Ils se sont déclarés profondément préoccupés par les effets que la détérioration des conditions de sécurité et de la situation humanitaire avait sur les enfants, en particulier par l’augmentation du nombre de cas d’enrôlement et d’utilisation d’enfants, de violences sexuelles, ainsi que de meurtres et d’atteintes à l’intégrité physique d’enfants. Par ailleurs, ils ont pris note des besoins de réintégration et de réadaptation à long terme des enfants touchés par le conflit armé. Ils ont demandé qu’il soit mis fin à toutes les formes d’atteintes et de sévices contre les enfants et décidé qu’il fallait continuer d’accorder toute l’attention voulue à la question de la protection des enfants.
Les membres du Comité et du Groupe de travail ont souligné que ces questions devraient être examinées dans le contexte du règlement du conflit armé au Soudan du Sud.
Les membres du Comité et du Groupe de travail se sont dits favorables à un renforcement de la communication entre le Comité, le Groupe de travail et la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé.