La Conférence d’examen de l’Accord sur les stocks de poissons s’inquiète de l’état général des stocks des poissons grands migrateurs et chevauchants
NEW YORK, 2 juin 2016 (Division des affaires maritimes et du droit de la mer) -- La Conférence d’examen de l’Accord sur les stocks de poissons de 1995 a adopté vendredi un ensemble de recommandations visant à améliorer la conservation et la gestion de certains stocks de poissons les plus importants pour le commerce mondial, grâce à l’amélioration de la mise en œuvre de l’Accord.
Le Document final adopté par la Conférence a consolidé et renforcé les recommandations adoptées en 2006 et 2010 et a abordé, dans certains cas, de nouvelles questions pertinentes pour renforcer le contenu et les méthodes de mise en œuvre de l’Accord, telles que les conditions de travail et l’annulation du transfert du fardeau de l’action de conservation vers les États en développement.
La Conférence s’est inquiétée du fait que l’état général des stocks de poissons grands migrateurs et les stocks de poissons chevauchants ne s’était pas amélioré depuis 2006 et 2010. Le rapport du Secrétaire général à la Conférence souligne que 84% des stocks de poissons chevauchants et 86% du thon et des stocks d’autres espèces de thon sont surexploités ou pleinement exploités.
La Conférence d’examen s’est engagée pour la conservation et l’utilisation durables des océans, des mers et des ressources marines pour le développement durable, comme en témoigne l’objectif 14 du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Elle a noté en particulier la relation entre l’atteinte de certaines cibles du Programme et la mise en œuvre effective de l’Accord et les recommandations de la Conférence. La mise en œuvre pleine et effective de l’Accord pourrait contribuer substantiellement à la réalisation des engagements pris dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.
La Conférence a adopté un certain nombre de recommandations aux États et aux organisations et arrangements régionaux de gestion de la pêche ou arrangements, qui portent sur les cinq questions suivantes: la conservation et la gestion des stocks; les mécanismes pour la coopération internationale et les non-membres; la surveillance, le contrôle et le suivi, le respect et l’application; les pays en développement; et les États non parties.
Les thèmes abordés par les recommandations sont l’application des approches de précaution et de l’écosystémique; la conservation et la gestion des stocks des requins et des poissons d’eau profonde; les facteurs environnementaux affectant les écosystèmes marins, y compris les impacts négatifs des changements climatiques et l’acidification des océans; les matériels de pêches perdus, abandonnés ou rejetés, y compris les débris marins; le renforcement de l’interface science-politique; les stratégies de recouvrement et de reconstruction, la gestion des captures et des rejets; le renforcement des mandats et des mesures dans les organisations ou des arrangements régionaux de la pêche; les évaluations de performance et des meilleures pratiques pour ces organisations ou arrangements; le renforcement des responsabilités des États pavillons; l’évaluation de la performance des États pavillons; les navires de pêches sans nationalité; les mesures portuaires des États; le renforcement du respect, de la coopération et de l’application des programmes; la réglementation des transbordements; le ravitaillement des navires; les mesures et le développement de la pêche tournés vers le marché par les pays en développement; le renforcement des mécanismes et des programmes de renforcement de capacités, y compris l’aide financière créée par l’Accord, en évitant le transfert d’une charge disproportionnée de l’effort de conservation vers les États en développement; et la promotion d’une large participation à l’Accord.
La Conférence a décidé de poursuivre les consultations informelles des États parties à l’Accord et de garder l’Accord en cours d’examen par la reprise de la Conférence d’examen après 2020, à convenir lors d’une prochaine série de consultations officieuses.
Elle a recommandé que les consultations informelles des États parties se consacrent à l’examen des questions spécifiques découlant de la mise en œuvre de l’Accord sur une base annuelle, en vue d’améliorer la compréhension, le partage d’expériences et d’identifier les meilleures pratiques pour l’examen des États parties, ainsi que l’Assemblée générale et la Conférence d’examen.
Lors de la finalisation du projet de document final de la Conférence, le Président de la Conférence, M. Fábio Hazin, du Brésil, a noté que la Conférence avait élaboré « un beau document final, actualisé, renforcé que nous sommes fiers de présenter au monde ».
Considéré comme le plus important instrument juridiquement contraignant pour la conservation et la gestion des ressources de la pêche depuis l’adoption de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer en 1982, l’Accord établit un régime juridique complet pour la conservation et l’utilisation durables des stocks chevauchants et des stocks de poissons grands migrateurs.
Il comprend des dispositions relatives aux méthodes modernes de gestion de la pêche, telles que les approches de précaution et de l’écosystème, le renforcement des responsabilités des États du pavillon, le respect et l’application, ainsi que le rôle des organisations et arrangements régionaux de gestion de la pêche.