Commission de la condition de la femme, Soixantième session,
11e & 12e séances, matin & après-midi
FEM/2075

La contribution des femmes à l’économie et à la paix est essentielle au développement durable, soulignent de nombreuses délégations

Plus d’une soixantaine de délégations, dont la moitié au niveau ministériel, ont pris part aujourd’hui au débat général de la Commission de la condition de la femme qui est centré sur l’autonomisation des femmes en lien avec le développement durable.

Il ne peut y avoir de développement durable sans autonomisation des femmes, a résumé l’Ambassadrice mondiale pour les femmes et les filles de l’Australie.  Elle a rappelé que sous la présidence australienne du G20, en 2014, les dirigeants de ce groupe s’étaient mis d’accord pour réduire l’écart entre les sexes dans la participation au monde du travail de 25% avant 2025.

Dans le même esprit, la Directrice générale au Ministère de la famille et des politiques sociales de la Turquie a indiqué que la présidence turque du G20, l’an dernier, avait permis au pays d’engager des réformes en faveur de l’employabilité des femmes.

Pour sa part, la Sous-Secrétaire au Ministère de la femme, de la famille et du développement communautaire de la Malaisie a affirmé que l’autonomisation de la femme demeurait au cœur du plan de développement de son pays qui entend faire passer la participation des femmes au monde du travail de 54% à 59% d’ici à 2020.  Elle a présenté des initiatives originales comme d’avoir des femmes chauffeurs de taxi ne conduisant que des passagers du même sexe.

Constatant avec préoccupation que les femmes subissaient de façon disproportionnée les effets des conflits armés, plusieurs délégations ont par ailleurs souligné l’importance de la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité.  

« Malgré les attaques de l’État islamique, nous avons réussi à mettre en place un plan national en vertu de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité », a dit le représentant de l’Iraq.  Il a dénoncé les actes terroristes « les plus abominables » perpétrés par l’État islamique qui a notamment enlevé et soumis 3 000 femmes yazidis à des tortures et des violences sexuelles.

L’Observateur permanent du Saint-Siège a condamné « la réémergence toujours plus cruelle de certains actes de violence contre les femmes », dont l’utilisation du viol comme arme de guerre, la traite des femmes et des filles à des fins d’exploitation sexuelle, et les avortements, les conversions et les mariages forcés.

À son tour, le représentant de la République islamique d’Iran a évoqué les défis comme l’extrémisme violent ou les migrations forcées qui ont ralenti ou même « stoppé net » les progrès des femmes.  Sur une note positive, il a indiqué que, lors des dernières élections dans son pays, l’on avait enregistré trois fois plus de candidates qu’en 2012.

De même, la phase de transition démocratique pacifique que connaît le Myanmar crée un environnement plus favorable à la promotion de l’égalité des sexes, s’est félicité le représentant de ce pays.

Pour leur part, la Grèce et le Liban ont souhaité renforcer les partenariats internationaux afin de donner aux migrantes, et aux réfugiées syriennes en particulier, des conditions de vie appropriées. 

« Toutes les femmes et les filles devront pouvoir exercer en 2030 leurs droits de façon égale, y compris leurs droits sexuels et génésiques », a fait valoir la Conseillère principale du Président sur la parité de la Colombie, en abordant un autre aspect clef des libertés fondamentales des femmes. 

La Géorgie veut garantir aux femmes leurs droits sexuels et génésiques, a renchéri la Vice-Ministre et Chef de l’Agence nationale pour l’égalité de chances entre les hommes et les femmes de ce pays.

Le représentant de l’Arabie saoudite, quant à lui, a averti qu’il refusait d’inclure des « notions controversées » comme celle du genre dans tout document adopté par l’ONU.  D’après lui, « toute union familiale se limite au mariage entre un homme et une femme », conformément aux principes de l’Islam. 

La Commission de la condition de la femme poursuivra son débat général dans la matinée du mercredi 23 mars, à une heure qui sera annoncée ultérieurement.

SUITE DONNÉE À LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET À LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXISIÈCLE » (E/CN.6/2016/2 et E/CN.6/2016/5)

Suite du débat général

Mme IOANA LIANA CAZACU, Vice-Ministre et Chef de l’Agence nationale pour l’égalité de chances entre les hommes et les femmes de la Roumanie, a indiqué que, depuis 2015, son agence était responsable de l’élaboration, de la coordination et de la mise en œuvre de la stratégie gouvernementale de lutte contre les discriminations.  La Roumanie enregistre des moyennes supérieures à celles de l’Union européenne en matière d’écart salarial, a-t-elle ajouté.  Selon elle, le partage des responsabilités dans les foyers devrait « devenir la règle ».  C’est pour cette raison qu’il existe des mesures de soutien pour réconcilier vie familiale et vie professionnelle et pour encourager l’entreprenariat féminin.  Pour sa part, le Président roumain est l’un des dix chefs d’État « porte-étendard » de l’initiative « Lui pour elle ».

Mme ISATA KABIA, Ministre par intérim du bien-être social, du genre et de l’enfance de la Sierra Leone, a indiqué que son gouvernement œuvrait à l’égalité des genres, notamment par la mise en œuvre de l’Agenda pour la prospérité, une stratégie spéciale de réduction de la pauvreté s’étalant de 2013 à 2018 et comprenant sept piliers.  Elle a ajouté qu’un huitième pilier concernait la prise en compte transversale de l’aspect genre et de l’autonomisation de la femme.  Elle a ensuite cité un certain nombre de réalisations de son gouvernement en faveur des femmes, notamment des mesures législatives adoptées pour promouvoir les droits de la femme, et des avancées notables en matière de participation des femmes, y compris au sein du Gouvernement.

Mme Kabia a par ailleurs déclaré qu’après la fin de l’épidémie de virus Ebola en Sierra Leone, le pays avait pu se relever de la maladie, mais pas de ses impacts, faisant par exemple observer qu’elle aurait pu causer 6 000 orphelins.  De ce fait, a-t-elle souligné, les autorités ont mis en place des plans de relèvement qui placent les femmes au centre de toutes les initiatives.

Mme MANANA KOBAKHIDZE, Présidente adjointe du Parlement et Présidente du Conseil pour l’égalité des sexes de Géorgie, a indiqué que l’élection de son pays au Conseil des droits de l’homme en 2015 démontrait son engagement en la matière.  Il s’agit en particulier de mettre fin à toutes les formes de violences domestique et sexiste contre les femmes et les filles.  La Géorgie a fait des progrès importants pour accroître la participation des femmes à tous les niveaux décisionnels de la vie politique, économique et sociale, notamment en créant des conseils d’égalité des sexes municipaux et en imposant des quotas obligatoires. 

De plus, a-t-elle souligné, une meilleure éducation et des qualifications professionnelles de qualité sont essentielles.  Au-delà du programme de couverture de santé universelle, la Géorgie veut garantir aux femmes leurs droits sexuels et génésiques, tout en combattant les avortements sélectifs, et elle a lancé un programme de lutte contre les cancers du sein. 

Mme NATASHA STOTT DESPOJA, Ambassadrice mondiale pour les femmes et les filles de l’Australie, s’est réjouie de l’élection de son pays à la Commission de la condition de la femme pour un mandat allant de 2019 à 2023, qui lui permettra de soutenir le rôle de la Commission dans le suivi de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et des programmes sur l’autonomisation des femmes.  La pandémie mondiale de la violence contre les femmes reste un obstacle majeur à l’égalité des sexes et au développement. 

Mettre fin à cette situation est la priorité de l’Australie, a ajouté l’Ambassadrice.  L’année dernière, le Gouvernement a alloué 100 millions de dollars pour la sécurité des femmes.  Cette initiative aidera à renforcer la sécurité des femmes dans les rues, à la maison et en ligne.  Cette somme s’ajoute aux 200 millions de dollars d’investissement dans le cadre du plan national de réduction de la violence contre les femmes et leurs enfants.

Au plan international, le Gouvernement travaille avec des partenaires de la société civile et des organisations internationales pour façonner un monde dans lequel les femmes et les filles peuvent prospérer et leur sécurité assurée.  Il ne peut y avoir de développement durable sans autonomisation des femmes, a encore déclaré Mme Despoja qui a rappelé que sous la présidence australienne du G20, les dirigeants de ce groupe se sont mis d’accord pour réduire l’écart entre les sexes dans la participation au monde du travail de 25% avant 2025.

En outre, l’Australie est aussi candidate au Conseil des droits de l’homme pour un mandat allant de 2018 à 2020.  Notre candidature est une mesure de notre engagement aux droits de l’homme.  L’Australie exhorte la Commission à prendre des mesures afin de permettre la participation renforcée des institutions nationales des droits de l’homme dans ses actions comme cela a été recommandé par l’Assemblée générale.

Mme FOTEINI KOUVELA, Secrétaire générale pour l’égalité des sexes de la Grèce, a déclaré qu’en dépit des progrès réalisés dans l’autonomisation des femmes, d’autres actions devraient être effectuées parce que les femmes et les filles continuent de souffrir de discrimination et de violence à travers le monde.  En Grèce, les jeunes femmes constituent 60% des chômeurs.  De nombreux facteurs contribuent à renforcer la vulnérabilité des femmes notamment l’accès inégal au travail rémunéré, la faiblesse des revenus, le manque de protection sociale et la persistance des préjugés sexistes. 

Les priorités de la Grèce sont présentées dans le nouveau plan national d’action pour l’égalité des sexes qui est en préparation et qui s’aligne sur les priorités de l’Union européenne ainsi qu’avec la Stratégie pour l’égalité des sexes du Conseil de l’Europe.  Ces priorités se focalisent sur la cohésion sociale, l’élimination de la pauvreté, la gestion de la crise des migrants dans une perspective de l’égalité des sexes.  À cet égard, la Grèce essaie de monter des partenariats avec les parties prenantes pertinentes afin de donner à ces migrants des conditions de vie appropriées. 

Mme AISSATOU ABODA (Niger) a déploré que des groupes terroristes sévissant dans le Sahel infligent des atrocités inimaginables aux populations civiles, particulièrement les femmes et les jeunes filles qui sont parfois violées, mutilées ou mises en esclavage.  Elle a dit que 78,3% de Nigériennes résidaient dans des zones rurales, leur taux d’analphabétisme étant de 90% et quatre sur cinq parmi elles vivaient dans la pauvreté.  Elle s’est néanmoins félicitée de l’amélioration de la situation globale dans le pays, avec un taux de pauvreté national qui est passé de 59% en 2008 à 45,3% en 2015, saluant ainsi les mesures prises par le Gouvernement en matière de protection sociale. 

Elle a ensuite fait observer que les autorités nationales militaient pour l’allègement des tâches domestiques des femmes afin qu’elles soient libérées des travaux pénibles et permettre à leurs filles d’aller à l’école.  Des initiatives publiques permettent également de leur allouer des terres agricoles et des microcrédits. 

Elle a également souligné que le Niger faisait face aux changements climatiques avec des pluies particulièrement irrégulières.  Cette situation aggrave l’insécurité alimentaire dans le pays, et femmes et enfants en sont les principales victimes du fait d’un accès limité à l’eau potable et à l’assainissement.

Mme MMAREFUOE MMUSO, Vice-Ministre de la parité, de la jeunesse, des sports et des loisirs du Lesotho, a indiqué que son pays entreprenait des arrangements institutionnels pour renforcer la responsabilisation et l’appropriation nationales en vue de promouvoir l’égalité des sexes.  Le Gouvernement du Lesotho, a-t-elle précisé, mobilise les organisations de la société civile pour plaider en faveur de l’autonomisation des femmes et des filles.  Il passe également en revue l’état de la parité sur la base du Protocole de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et du Programme d’action de Beijing.  Mme Mmuso a déploré les effets de la fuite des capitaux sur la réalisation des droits de l’homme en Afrique et les recettes perdues pour promouvoir la cause à l’ordre du jour.  

Mme WAITCHALLA R.R.V. SUPPIAH, Sous-Secrétaire au Ministère de la femme, de la famille et du développement communautaire de la Malaisie, a affirmé que l’autonomisation de la femme demeurait au cœur du onzième plan de développement de son pays, portant sur la période de 2016 à 2020.  Elle a indiqué que le Gouvernement entendait faire passer la participation des femmes au monde du travail de 54% à 59% d’ici à 2020.  Pour ce faire, elle a expliqué que des mesures avaient été prises, tels que la création d’un environnement de travail propice à l’épanouissement des femmes, des mesures pour faciliter l’adéquation vie privée-vie publique, ou encore des arrangements sur les heures de travail, avec notamment la possibilité pour les femmes de choisir des tranches horaires qui leur sied, ou même de travailler depuis la maison. 

Elle s’est aussi félicitée du renforcement de la participation des femmes à la gestion des affaires, avec un taux de présence de ces dernières à des postes de décision dans l’administration publique qui est passé de 18,8% en 2004 à 35% en 2015.

Mme Waitchalla Suppiah a également parlé d’un plan gouvernemental visant à améliorer l’employabilité des femmes célibataires ayant des enfants.  Elle a présenté des programmes mis en place par le Gouvernement et la société civile en faveur des femmes, comme la disponibilité d’espaces de garage dédiés exclusivement aux femmes dans les centres commerciaux ou l’initiative de wagon pour femmes dans les trains, ainsi que celle de femmes chauffeurs de taxi qui ne conduisent que des passagers de même sexe.

« Les femmes colombiennes peuvent dire que nous sommes en train de mettre sur pied une société plus juste, plus inclusive et qui reconnait le rôle des femmes dans la consolidation de la paix », s’est félicitée Mme MARTHA ORDÓÑEZ VERA, Conseillère principale du Président sur la parité de la Colombie.  Elle a reconnu que des actions concrètes seront nécessaires pour garantir le bien-être de toutes les femmes et des filles, car celles-ci devront pouvoir exercer en 2030 leurs droits de façon égale, « y compris leurs droits sexuels et génésiques ».

D’après Mme Ordóñez Vera, il faut développer des moyens novateurs pour mieux utiliser les instruments existants.  En Colombie, une commission interinstitutionnelle articulera les politiques nationales pour la réalisation des objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Il existe déjà un plan pour permettre aux femmes de vivre à l’abri de la violence.  De plus, le Gouvernement reconnaît leurs besoins spécifiques en matière de santé ou d’agriculture, notamment pour réduire la pauvreté rurale.  Enfin, une loi qui définit le « féminicide » a été adoptée.   

Mme GODELIEVE NININA HAZWE, Secrétaire permanente au Ministère des droits de l’homme et des affaires sociales du Burundi, a parlé de la mise en place du plan national de l’égalité des sexes et d’autres mesures d’inclusion des femmes notamment dans le milieu des entreprises et social.  Le Gouvernement a en outre mis en place un budget sensible à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes.  Dans le cadre de la mise en œuvre de l’objectif de développement durable numéro 5 sur l’autonomisation des femmes, 30% des sièges au Parlement ont été réservés aux femmes. 

Mme MARA ELENA MAZZOTTI, Directrice de l’Institut national des femmes de l’Uruguay, a reconnu que les femmes uruguayennes continuaient d’être confrontées aux problèmes de la sous-représentation politique, de la discrimination et de la dureté du travail dans le milieu rural.  Pour faire face à cette situation, le Conseil national de l’égalité des sexes a été créé dans lequel participent notamment la société civile et les organisations des femmes. 

En outre, un plan national contre la violence a été lancé en 2015 afin de protéger les femmes contre la traite des femmes et le commerce du sexe.  Le Gouvernement a également mis en place l’éducation sexuelle dans le programme d’enseignement.  Le Ministère de la santé focalisera ses efforts sur la santé sexuelle et génésique, la prévention des maladies chroniques et transmissibles.  Toujours dans le cadre de ses efforts pour l’autonomisation des femmes, le Gouvernement prévoit la création de davantage de possibilités économiques pour les femmes par l’intermédiaire des Ministères de l’agriculture et de l’industrie.  Il militera aussi pour la réduction des écarts salariaux entre les hommes et les femmes.

M. BENEDETTO DELLA VEDOVA, Sous-Secrétaire d’État des affaires étrangères de l’Italie, s’est engagé à assurer une véritable réalisation du Programme à l’horizon 2030.  « Tous les pays doivent tenir compte des causes de la violence contre les femmes », pour garantir des sociétés pacifiques et sans exclusion, a-t-il dit.  Les femmes sont affectées de façon disproportionnée par les conflits et mettent en danger la vie de leur famille en cherchant une meilleure vie ailleurs; elles sont plus vulnérables à la traite des personnes. 

Pour M. Della Vedova, il faut garantir l’application du cadre juridique et politique international.  L’Italie est au premier plan de la lutte contre les mariages forcés et précoces et contre les mutilations génitales féminines.  Elle est aussi en faveur de la plus vaste ratification possible de la Convention d’Istanbul qui traite de toutes les formes de violence contre les femmes.

« La force vient des autres et pas seulement de nous », a déclaré Mme JO CRIBB, Responsable principale au Ministère des femmes de la Nouvelle-Zélande, en citant un proverbe maori.  La Nouvelle-Zélande a été le premier pays du monde à accorder le droit de vote aux femmes et celles-ci jouent un rôle politique, économique et social important.  Elles sont davantage diplômées que les hommes et occupent une place clef sur le marché du travail.  De plus, le pays dispose d’un plan d’action national pour la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité et d’un programme de lutte contre la violence domestique qui permet aux victimes d’être entendues.

Mme FUIMAPOAO BETH ONESEMO-TULAEPA, Directrice générale au Ministère des femmes, et du développement communautaire et social de Samoa, a fait part des efforts de son gouvernement pour renforcer la participation des femmes en politique qui ont été couronnés hier par la nomination de la première femme Vice-Premier Ministre dans le pays.  Mais il faut redoubler les efforts en la matière dans les domaines notamment de l’éducation et de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication afin d’aider les femmes à réaliser l’autonomisation. 

D’autres mesures comme l’aide juridique et la réhabilitation des femmes qui consomment de la drogue, ont aussi été prises.  De plus, le Gouvernement a développé un programme sur la santé sexuelle et un plan de l’égalité des sexes.  À cette fin, une approche intégrée des groupes vulnérables a été adoptée.  Beaucoup de défis persistent mais la priorité est la fin de la violence sexiste et le renforcement du cadre mis en place pour y parvenir grâce notamment au partenariat international.

Mme BOUACHANH SYHANATH, Vice-Présidente de l’Union des femmes de la République démocratique populaire lao, a déclaré que dans son pays, l’égalité des genres s’était améliorée dans le secteur de l’éducation, même si des efforts étaient encore nécessaires pour combler le fossé entre les sexes au niveau du supérieur.  Elle s’est également félicitée de la présence de plus en plus remarquée de femmes à des postes de responsabilité dans l’administration publique.

Pour assurer l’égalité des genres aux Laos, trois institutions ont été mises en place, l’Union des femmes des Laos, la Commission nationale pour le progrès des femmes et le Comité parlementaire des femmes.  Elle a expliqué que chacune de ces institutions avait établi un plan de développement quinquennal pour la promotion de l’égalité des genres.  Mme Syhanath a en outre relevé que la croissance des Laos au cours des dernières années s’établit autour de 7,9%, une performance qui dépend grandement du dynamisme des femmes, a-t-elle justifié.

Mme TEKEA TESFAMICHAEL, Présidente de l’Union nationale des femmes d’Érythrée, a indiqué que la politique de son pays se fondait sur la justice sociale, avec des priorités en matière de santé, d’éducation, d’agriculture, d’infrastructures et de sciences et technologies.  L’Érythrée est l’un des rares pays à avoir atteint les Objectifs du Millénaire pour le développement 4, 5 et 6 concernant la santé.  En outre, a-t-elle ajouté, le pays a fait des progrès en matière de bonne gouvernance et contribué à la mise en œuvre des engagements internationaux en faveur des femmes sur le terrain en luttant contre tous les formes de violence à leur encontre et en faveur de leur autonomisation économique.

Mme DAISY ALIK-MOMOTARO, Sénatrice et Membre du Parlement des Îles Marshall, a déclaré que la violence domestique restait un défi permanent dans son pays.  Pour y faire face, il faut une mise en œuvre directe des lois et des politiques, a-t-il dit, faisant état d’améliorations récentes dans les partenariats avec les organisations non gouvernementales.  En outre, la parité des sexes a été renforcée en matière d’éducation, mais des ressources limitées, en particulier dans les zones isolées, demeurent un problème. 

En raison de facteurs sociaux et culturels, la réalisation des droits sexuels et de la santé reproductive reste problématique, a-t-elle dit.  Cette situation doit être corrigée tout comme les taux élevés des maladies non transmissibles.  En outre, les femmes et les filles doivent faire face aux impacts des changements climatiques qui affectent le développement et la sécurité. 

Mme OLGA PIETRUCHOVA, Directrice du Ministère des femmes de la Slovaquie, a indiqué qu’un plan national d’action 2015-2019 pour la parité avait déjà permis de réduire l’écart en matière de salaires et de mettre en œuvre le projet « familles et travail ».  Le Gouvernement slovaque lutte contre la violence domestique avec 63 tâches concrètes; il a mis en place une « ligne rouge » qui reçoit en moyenne 600 appels par mois et des centres d’accueil, avec la participation des organisations non gouvernementales.  Enfin, la Slovaquie a été l’un des premiers pays à avoir signé la Convention d’Istanbul en 2011.  Elle suit également de près la situation des groupes de femmes les plus défavorisées au sein de l’Union européenne.

Mme GULSER USTAOGLU, Directrice générale au Ministère de la famille et des politiques sociales de la Turquie, a dit que la présidence turque du G20, l’an dernier, avait permis au pays d’engager des réformes en faveur de l’employabilité des femmes, souhaitant atteindre un taux de 25 % de participation des femmes d’ici à 2025. 

Elle a aussi présenté des initiatives nationales en faveur de la promotion des droits des femmes en Turquie.  Elle a par exemple expliqué que des fonctionnaires de police et de la justice, ainsi que des dirigeants religieux étaient formés à la prise en compte de l’aspect genre.  Elle a également parlé d’initiatives ciblant les réfugiés présents sur le sol turc, avec par exemple des formations sur la prévention de la violence sexiste ou sur la prévention des mariages précoces.

L’égalité des sexes est une question transversale pour les politiques nationales, a indiqué Mme LIRIOLA LEOTEAU, Directrice de l’Institut national pour les femmes du Panama.  Un décret exécutif pour entériner les objectifs de développement durable a été adopté en septembre dernier.  « L’autonomisation de la femme panaméenne est un effort en marche », a-t-elle assuré.  L’institut national pour les femmes a été créé et le Comité national contre la violence à l’égard des femmes a mis en place une politique publique de prévention.  Enfin, Mme Leoteau a mentionné la législation de 2013 qui a défini et pénalisé le « féminicide ».  Elle a défendu le principe de parité dans la vie politique.

Mme MONICA HERNANDEZ, Conseillère auprès du Président de l’Équateur, a vanté un État interculturel « fort et engagé », qui célèbre les principes de non-discrimination et d’égalité des sexes.  Le Gouvernement de son pays a ainsi mis au point des stratégies nationale pour l’élimination de la pauvreté, pour « le changement des habitudes de production » et pour les personnes d’ascendance africaine avec toujours une composante égalité des sexes. 

« L’Équateur a remis à l’ordre du jour l’action collective », en permettant aux femmes l’accès à la justice et à la vie publique, a poursuivi la Conseillère.  Le Code pénal pénalise le « féminicide » et ses circonstances aggravantes.  La législation reconnaît le travail non rémunéré des femmes qui œuvrent chez elles et leur accorde maintenant le droit à une retraite.  De plus, avec la réforme du code civil, tout mariage forcé est déclaré nul et l’âge minimum pour se marier est de 18 ans. « Les filles doivent cesser de voir en leur père l’autorité et en leur mère une personne assujettie », a-t-elle conclu en soulignant l’importance de l’éducation.

Mme MARIE-JOSÉE BONNE, Conseillère spéciale au Ministère des affaires sociales, du développement communautaire et des sports de Seychelles, a estimé que l’autonomisation de la femme avait des répercussions dans toute la société.  Elle s’est félicitée de la place qu’occupent les femmes aux Seychelles, présentent qu’elles sont dans tous les secteurs professionnels, avec notamment une femme pilote de ligne.  Elle a indiqué que l’égalité des genres ne pouvait prospérer dans un environnement où des pratiques traditionnelles néfastes sont la norme.  Elle a expliqué que le Gouvernement ne pouvait malheureusement être présent dans la vie privée des populations, invitant de ce fait les citoyens à s’informer de leurs droits et de les défendre.

Mme RWABUHIHI ROSE, Chef de l’Unité de surveillance de l’égalité des sexes du Rwanda, a longuement énuméré les progrès de son pays dans les domaines économiques et sociaux.  Puis elle a indiqué que le Rwanda luttait pour éliminer, en tant que priorité, la violence sexiste en établissant une approche fondée sur une prévention holistique et une réponse communautaire.  Des centres ouverts 24 heures sur 24 ont été créés pour les victimes et survivantes de la violence sexuelle afin notamment d’empêcher les vols de preuves, le report des procès et le fait que ces victimes soient de nouveau l’objet de violence sexuelle. 

Sur la base des progrès réalisés et des enseignements tirés de la responsabilité en matière d’égalité des sexes, « le Rwanda envisage de garder l’élan au moment où nous acheminons vers la mise en œuvre des objectifs de développement durable qui prennent en compte la réalisation des 12 domaines clefs sur les femmes et les filles inscrits dans la Déclaration et le Programme d’action de Beijing », a dit Mme Rose.

M. CHRISTOPHER GRIMA (Malte) a dit que l’année dernière, son pays avait adopté la loi sur l’identité, l’expression et les caractéristiques sexuelles qui vise à donner à chaque individu le droit de déterminer son propre sexe et qui a introduit le droit à l’intégrité physique et à l’autonomie.  Ceci signifie que les personnes transsexuelles peuvent faire changer leur identité sexuelle par l’administration.  Pas moins de 40 personnes ont obtenu ce changement depuis.  On a pu aussi empêcher des opérations chirurgicales inutiles imposées à ces personnes. 

Engagé dans la promotion de la santé sexuelle et reproductive, Malte s’oppose néanmoins aux recommandations qui pourraient créer une obligation de considérer l’avortement comme une forme légitime de santé reproductive ou de droit sexuel, a dit le représentant. 

M. NAWAZ SALAM (Liban) a reconnu le besoin de changements « transformateurs » dans les politiques et les partenariats.  Il faut, a-t-il estimé, davantage d’accès à l’éducation, aux services de santé mentale et physique, y compris les droits de santé sexuelle et génésique, aux marchés et aux processus décisionnels.  De plus, les femmes jouent un rôle important dans le maintien et la consolidation de la paix et sont « aux avant-postes de la lutte contre les terrorisme ».  

M. Salam a souhaité la création d’un environnement propice aux défenseurs des droits de l’homme.  En dépit des défis auxquels il doit faire face, avec notamment 1,2 million de réfugiés syriens qui constituent une menace pour la stabilité du pays, le Liban œuvre à concrétiser les droits des femmes et des jeunes filles.

M. IBRAHIM DABBASHI (Libye) a reconnu que la femme est la cible principale des objectifs de développement durable et qu’elle est « un pilier pour la paix et la prospérité ».  Il s’est dit préoccupé de voir qu’elle est toujours victime d’actes de discrimination basés sur les stéréotypes négatifs et de toutes formes de violence, y compris sexuelle, dans les conflits armés et les périodes postconflit.  

La Libye figure parmi les pays qui connaissent une conjoncture difficile, a rappelé M. Dabbashi.  Malgré le chaos institutionnel et financier et l’insécurité, la Libye s’est engagée à défendre les droits de la femme et à respecter les instruments internationaux.  Ainsi, l’égalité des sexes est-elle consacrée par les lois.  « La participation des femmes dans la sphère politique n’est pas encore du niveau requis », mais le représentant s’est dit optimiste car il a constaté « une grande activité » de leur part pour ne pas être marginalisées dans la société.

M. OMER DAHAB FADL MOHAMED (Soudan) a dit que son gouvernement avait déployé les efforts nécessaires pour créer le cadre institutionnel permettant d’augmenter la participation des femmes à la vie publique.  Il a aussi développé des programmes et des plans en faveur de la santé et de l’éducation des femmes et des filles, a ajouté le représentant.  Il a lancé des projets économiques et juridiques pour l’autonomisation des femmes en milieux rural et urbain. 

Des efforts particuliers ont été faits dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes conformément notamment à la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité.  Des obstacles existent comme les sanctions unilatérales imposées qui anéantissent les efforts du Gouvernement.  « Nous demandons la levée de ces sanctions afin que le pays puisse mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030 », a dit le représentant.

M. AHMED SAREER (Maldives) a déclaré que malgré les progrès dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, les Maldives faisaient face actuellement au phénomène de radicalisation qui n’épargne pas les femmes et les filles. 

Puis, le représentant a énuméré les reformes juridiques et structures menées par le Gouvernement pour l’autonomisation des femmes.  La dernière en date n’est autre que le lancement, le 8 mars dernier, de la politique nationale de parité qui vise notamment à aider les femmes à dépasser les préjugés du passé, contre le harcèlement sexuel et la protection des femmes et des filles. 

M. TOMMO MONTHE (Cameroun) a détaillé les objectifs stratégiques de l’action que mène son pays pour traduire dans les faits le principe de l’égalité de genre.  Par exemple, sur le plan institutionnel, le Ministère de la promotion de la femme et de la famille a été créé et des points focaux genre ont été désignés au sein des administrations.  Dans le domaine de l’éducation, la parité filles-garçons s’améliore avec un taux d’alphabétisation des femmes de 64,7%.  De même, dans le domaine politique, 13 partis sont aujourd’hui dirigés par des femmes, le Sénat compte 21% de femmes, l’Assemblée nationale 31,1%, et 31 femmes sont maires de communes.

Le plaidoyer contre les mariages précoces et forcés, les mutilations génitales féminines et les discriminations sexistes s’est intensifié, a expliqué M. Monthe.  Le Gouvernement met en place des programmes de promotion de l’éducation des filles dans des zones prioritaires et forme les femmes dans des domaines tels que les techniques de production, de transformation et de conservation des produits agropastoraux ou de gestion de microprojets économiques.  Par ailleurs, le Cameroun dispose d’une stratégie nationale sur la santé maternelle et néonatale et de lutte contre les fistules obstétricales.   

M. NICHOLAS EMILIOU (Chypre) a indiqué que son pays continuera à prêter son appui à l’égalité des sexes sur les plans national et international, dans tous les domaines de la vie.  Chypre, qui a signé la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence contre les femmes, est en train de mettre au point un projet de loi qui pénalise le harcèlement sexuel. 

Du fait de la division de l’île, qui dure depuis 1974, « les femmes ont connu d’une façon disproportionnée des effets de la guerre et compris très tôt l’importance de se faire entendre » ; de ce fait elles sont très actives au sein des organisations non gouvernementales, a souligné le représentant.  Un comité sur l’égalité entre les sexes traite des questions spécifiques à résoudre dans le cadre du règlement de la question de Chypre.  

Mme AISA KACYIRA, Sous-Secrétaire générale et Directrice exécutive adjointe d’ONU-Habitat, a déclaré que les femmes et les filles devaient être reconnues comme réalisatrices et bénéficiaires du développement durable urbain.  Pour être sensibles au genre, les villes devraient devenir des lieux où l’identité de genre n’engendre plus la violence fondée sur le genre, le harcèlement ou les restrictions sur les déplacements.  Pour l’ONU-Habitat, l’urbanisation a été une occasion, et non un problème à contrôler.  La Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III), qui se tiendra en octobre à Quito, en Équateur, doit œuvrer à un programme de promotion des villes pour les rendre sûres, inclusives et à même d’assurer l’égalité entre les sexes.

M. ZOHRAB MNATSAKANYAN (Arménie) a indiqué que les femmes dans son pays jouaient aujourd’hui un rôle plus important que jamais dans la société.  En décembre dernier, les citoyens ont approuvé par référendum un ensemble de réformes constitutionnelles en vue d’améliorer le système de gouvernance, avec une transparence et une responsabilité accrues.  Le Gouvernement a récemment réorganisé le Conseil des femmes pour faire en sorte que les politiques de parité se traduisent dans la réalité.

Le représentant a salué la diversité de la société civile et le rôle des médias.  Il a mis l’accent sur l’élimination de la pauvreté, notamment dans les zones rurales, la promotion d’un emploi décent pour tous et la participation des femmes au processus de paix.  L’Arménie, a-t-il rappelé, connaît un nombre important de femmes et de filles déplacées qui souffrent des conséquences de l’agression et de l’épuration ethnique contre l’Arménie et le Nagorno-Karabakh.  De ce fait, l’Arménie suit avec préoccupation la crise actuelle des réfugiés.

Le Président de la Bulgarie s’est engagé à améliorer l’égalité des sexes en tant que politique fondamentale nationale, a affirmé M. STEPHAN TAFROV (Bulgarie).  Il a réitéré l’appel en faveur de la réalisation de tous les droits des femmes et des filles, à travers une participation accrue aux travaux des organes décisionnels.  « Ce sont elles qui rendront le Programme 2030 véritablement transformationnel et inclusif », a-t-il ajouté.  Le Gouvernement bulgare a répondu à l’appel à l’action d’ONU-Femmes dans le cadre de la campagne « Franchissons le pas pour l’égalité des sexes », s’engageant à promouvoir des changements dans la culture et les pratiques qui favorisent une plus grande égalité et de meilleures opportunités.

Le monde est confronté à une grande instabilité et des crises dans de nombreuses régions, de forts déplacements de population ainsi qu’une violence extrême à l’égard des femmes et des filles, a constaté M. Tafrov.  Les femmes sont les plus exposées à de nouvelles menaces ou à l’impact des changements climatiques.

M. KYAW TIN (Myanmar) a dit que son pays se trouvait dans une phase de transition démocratique pacifique.  Les nouvelles mesures embrassant les valeurs démocratiques ont créé un environnement plus favorable pour les partenaires étrangers à travailler avec une plus grande liberté pour la protection des femmes et des filles.  Le Gouvernement travaille plus étroitement avec les organisations internationales et les organisations non gouvernementales pour promouvoir l’égalité des sexes, les droits à la santé reproductive et la protection des femmes contre la violence.  « Nous sommes en train de mettre en œuvre le plan national stratégique de la promotion de la femme allant de 2013 à 2022 qui couvre les 12 domaines critiques pour le développement des femmes à travers quatre stratégies », a dit le représentant. 

Une campagne de sensibilisation intensive a aussi été lancée par le Gouvernement à travers tout le pays pour promouvoir la compréhension de l’égalité des sexes, des droits des femmes, de la menace de la traite de personnes et la violence contre les femmes en coopération avec les organisations non gouvernementales.  Le développement réussi des directives nationales sur le retour, le rapatriement et la réintégration des victimes de la traite de personnes a marqué un progrès majeur sur cette question.  « Avec le changement rapide du climat politique et l’intérêt accru des donateurs pour aider le Myanmar, nous espérons que nous serons en mesure de faire face aux défis de la nécessité pour des ressources adéquates dans nos efforts nationaux pour promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes », a dit le représentant.

M. FERNANDO WAHNON FERREIRA (Capo Verde) a déclaré que les priorités du Gouvernement étaient de réaliser l’accès universel à l’éducation, de fournir de l’eau potable, d’améliorer la planification familiale et la fourniture de services de santé reproductive faisant partie d’un système de santé renforcé.  Une attention spéciale devrait être accordée à la protection et à la promotion des droits des adolescents en termes d’information sur la santé sexuelle et reproductive, et des services renforcés. 

Le délégué a ajouté que les engagements du pays pour les prochaines années étaient la pleine mise en œuvre du plan national de l’égalité des sexes, le renforcement des efforts pour des stratégies économiques sensibles à l’égalité des sexes et la création de politiques de sécurité sociale qui peuvent améliorer la situation des femmes et la responsabilité nationale.

Mgr BERNARDITO AUZA, Observateur permanent du Saint-Siège, a plaidé en faveur des femmes qui sont les plus susceptibles d’être laissées de côté, celles dont le potentiel est le moins apprécié et réalisé.  Il a condamné la réémergence toujours plus cruelle de certains actes de violence contre les femmes, tels l’utilisation du viol comme arme de guerre, la traite des femmes et des filles à des fins d’exploitation sexuelle, et les avortements, les conversions et les mariages forcés.  Puis il a souligné le rôle vital des femmes dans la diplomatie préventive, la médiation, les missions de maintien de la paix et les processus de consolidation de la paix.  Il a également évoqué les défis que doivent relever les femmes âgées, les mères et les filles.

Par ailleurs, l’Observateur a déploré le recours à l’avortement et à la fertilisation in vitro dans certaines régions du monde.  Il a dit qu’il fallait améliorer l’accès à l’éducation et à des soins de qualité pour les femmes.

M. GHOLAMALI KHOSHROO (République islamique d’Iran) a évoqué les défis comme l’extrémisme violent ou les migrations forcées qui ont ralenti ou même « stoppé net » les progrès des femmes.  Dans son pays, les femmes sont « de plus en plus présentes » dans les secteurs de l’éducation, des sciences et de l’entreprenariat.  Des politiques favorables à la famille et aux enfants ont été ratifiées et un projet de loi sur la sécurité des femmes et des enfants en cas de violence est en cours d’adoption.

De plus, a poursuivi le représentant, le Gouvernement iranien s’efforce d’améliorer la participation des femmes au processus de prise de décisions et au marché du travail, conformément à sa « politique de modération ».  Enfin, lors des dernières élections, l’on a enregistré trois fois plus de candidates qu’en 2012.

Mme SHORNA-KAY MARIE RICHARDS (Jamaïque) a dit que son gouvernement continuait de concevoir des stratégies et mettait en œuvre des politiques et des programmes pour améliorer l’autonomisation des femmes et des filles.  En reconnaissance du statut des femmes, la Jamaïque a amendé la loi pour assurer que la citoyenneté puisse être acquise par la mère de la même manière qu’elle est obtenue à travers le père.  Mais des problèmes existent, par exemple l’écart des salaires.  De même, la représentation politique des femmes a connu un progrès lent. 

C’est seulement la semaine dernière que la Jamaïque a vu une femme nommée Ministre des affaires étrangères.  Lors des élections de février dernier, 25 femmes figurèrent parmi les candidats pour occuper les 33 sièges au Parlement, ce qui représente une augmentation de 32% par rapport aux élections précédentes.  Le Gouvernement continuera le partenariat avec la société civile, le secteur privé et toutes les parties prenantes pertinentes pour renforcer l’autonomisation des femmes dans le cadre de la politique nationale de l’égalité des sexes.  « Nous allons aussi accroitre nos efforts pour combattre la violence contre les femmes », a indiqué la représentante.    

Mme KAREN TAN (Singapour) s’est félicitée de voir que l’espérance de vie des femmes de Singapour fût passée de 82 ans en 2004 à 84,9 ans en 2014, alors que le taux de mortalité maternel était de 2 pour 100 000.  Le taux d’alphabétisation des femmes âgées d’au moins 15 ans est de 94,9% à Singapour, et elles représentent désormais 71,4% des étudiants de domaines traditionnellement réservés aux hommes tels que les sciences médicales et 58,4% des apprenants en sciences naturelles, en physique et en mathématiques. 

Elle a aussi parlé de mesures de facilitation de l’employabilité des femmes, se félicitant en outre de la place des femmes de Singapour dans les secteurs innovants.  Elle a ainsi cité le cas de Mme Olivia Lum, Présidente du conseil d’administration de la compagnie Hyflux Ltd, un leader mondial en matière de technologies Hyflux de traitement des eaux.  

M. SAD AL SAAD (Arabie saoudite) a refusé d’inclure des « notions controversées » comme celle du genre dans tout document adopté par l’ONU.  Pour l’Arabie saoudite, « toute union familiale se limite au mariage entre un homme et une femme », conformément aux principes de l’Islam.  Son pays, a assuré le représentant, a beaucoup fait pour autonomiser les femmes sur le plan politique.  Pour la première fois, les femmes ont été candidates à des élections et elles ont pu voter. 

De plus, le Gouvernement offre une éducation gratuite et obligatoire pour tous.  Il a amélioré la santé maternelle et infantile, et créé des services de détection précoce du sida et du cancer du sein.  Sur le plan économique, les femmes ont fait de grands pas en avant, « tout en préservant leur identité ».  Les textes de la charia interdisent la discrimination sur la base de l’appartenance ethnique, de la couleur de la peau ou du sexe, a-t-il ajouté, en demandant que soit respectée la politique nationale des pays. 

M. MAHMADAMIN MAHMADAMINOV (Tadjikistan) a déclaré qu’un financement efficace et suffisant et des engagements pratiques par les États et la communauté internationale étaient essentiels pour réaliser les objectifs de développement durable.  Assurer le lien entre l’objectif de développement durable numéro 5 sur l’autonomisation des femmes et la disponibilité et la gestion durable de l’eau et de l’assainissement pour tous est important pour que tous les êtres humains soient au centre du développement durable.  

Dans ce contexte, le représentant a souligné la nécessité de plateformes nouvelles et supplémentaires pour le renforcement et le développement de la coopération à tous les niveaux avec la participation de toutes les parties prenantes intéressées.  À cet égard, et étant donné les résultats positifs des initiatives communes précédentes, le Gouvernement propose d’examiner la possibilité de proclamer une nouvelle décennie de l’eau visant à promouvoir la mise en œuvre du nouveau Programme de développement durable ainsi que l’égalité des sexes et l’accès à l’eau.

M. VLADIMIR DROBNJAK (Croatie) a rappelé que partout dans le monde, la violence contre les femmes et les filles représentait encore l’un des abus systématiques et répandus contre les droits de l’homme et constituait un obstacle majeur à l’égalité des sexes.  Le représentant a noté que les lois elles-mêmes n’étaient pas suffisantes si les attitudes ne changeaient pas.  Même là où des lois sur l’égalité des sexes ont été mises en place, les inégalités, la discrimination sociale, des pratiques néfastes ainsi que les modèles dominant de développement social peuvent saboter leur mise en œuvre et avoir des impacts positifs. 

Afin de réaliser davantage de progrès, il faut bâtir une nouvelle culture politique favorable à la participation des femmes, visant à changer les préjugés sur l’égalité des sexes.  Le nouveau Programme de développement durable est une occasion unique de mettre l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes au cœur de l’action pour le développement durable, la paix et la sécurité et les droits de l’homme.  La Croatie élabore en ce moment une politique nationale de l’égalité des sexes pour la période 2016-2020.

« Malgré les attaques de l’État islamique, nous avons réussi à mettre en place un plan national en vertu de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité », a dit M. MOHAMMED SAHIB MARZOOQ (Iraq).  Les femmes iraquiennes occupent aujourd’hui des postes de haut niveau, voire de direction dans plusieurs secteurs.  Le Gouvernement enregistre les violations des droits des femmes et inclut l’égalité dans tous les programmes scolaires et de formation de l’académie de police.  Le Kurdistan a également approuvé une loi sur la violence contre les femmes en 2011.

Le représentant a dénoncé les actes terroristes « les plus abominables » perpétrés par l’État islamique qui a notamment enlevé et soumis 3 000 femmes yazidis à des tortures et des violences sexuelles.  Il a demandé à la communauté internationale d’intensifier ses efforts et rappelé que les femmes déplacées avaient également besoin de soutien après la mobilisation des milices populaires et des peshmergas contre l’État islamique.  Beaucoup de ressources sont consacrées à la guerre au détriment du développement durable, a-t-il regretté.  

Mme GEMMA RADUAN (Andorre) a déclaré qu’après l’adoption des objectifs de développement durable en 2015, l’une des premières mesures fut de les diffuser.  Pour que le programme soit efficace, il faut impliquer les femmes qui doivent recevoir une formation solide, et avoir plus de représentation dans les parlements.  De plus, Andorre prévoit prochainement d’adopter une loi sur l’égalité afin d’avoir de nouveaux mécanismes pour prévenir et éliminer les inégalités et la discrimination dans une perspective transversale et conformément aux objectifs fixés par les objectifs de développement durable. 

La Principauté croit fermement que l’éducation joue un rôle clef dans l’évolution des modèles de comportement et dans l’élimination des préjugés discriminatoires.  Des ateliers de formation pour tous les élèves du pays en vue de prévenir les comportements abusifs sont organisés et les écoles sont particulièrement attentives à leurs activités concernant la lutte contre les stéréotypes et se centrent sur le développement global de l’enfant.  L’engagement d’Andorre en faveur de l’égalité des sexes se reflète dans sa politique extérieure.  En effet, les deux principaux bénéficiaires de la coopération internationale andorrane sont les enfants, avec un accent particulier mis sur les filles et les femmes, qui représentent 50% de l’aide publique au développement accordée par Andorre.

M. TIM MAWE (Irlande) a dit que la Déclaration de Beijing et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 sont interdépendants.  Nous devons rompre avec le cloisonnement au moment où les plans de mise en œuvre sont façonnés, a-t-il déclaré.  L’égalité des sexes n’est pas un domaine exclusif des ministères de l’égalité ou d’un seul ministère.  Les structures actuellement désignées au niveau national doivent le refléter et permettre la contribution de la société civile. 

Après avoir élaboré les progrès de son pays dans la réalisation de l’égalité des sexes qui a été un domaine prioritaire de la politique étrangère de l’Irlande, le représentant a noté que la violence contre les femmes et les filles reste pandémique.  Avec le Programme de développement durable, nous avons l’occasion de réaliser un monde sans mariage précoce, ni mutilation génitale féminise ni violence domestique et sexuelle.  Il est important à cet égard de faire participer les hommes et les garçons et de relever le défi des normes sociales relatives à la domination masculine.  L’Irlande s’apprête à ratifier la Convention d’Istanbul, a encore déclaré le représentant. 

M. WAKE YAGNINIM (Togo) a indiqué que la Stratégie de croissance accélérée et de promotion de l’emploi 2014-2017 de son pays accordait une importance aux mesures d’équité et d’égalité quant à l’accès aux opportunités économiques et à la répartition des bénéfices de la croissance.  Plusieurs actions visant à renforcer les capacités des femmes dans la production, la transformation et la commercialisation des produits agricoles ont été entreprises.  Le Fonds national de la finance inclusive, mis en place en 2014, a déjà bénéficié à 300 000 personnes, essentiellement des femmes.

Par ailleurs, a expliqué le représentant, le pourcentage de femmes dans la fonction publique est passé de 15,4% à 35,81% entre 2011 et 2014.  Il a évoqué le succès de la campagne pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle lancée en 2010 et les transferts monétaires aux femmes ayant des enfants de zéro à 2 ans dans les régions où le taux de malnutrition est le plus élevé.  Dans le domaine de l’éducation, le Gouvernement togolais a financé des projets novateurs, tels que la stratégie « une femme alphabétisée, trois filles scolarisées ».  D’importants défis restent toutefois à relever, comme « la persistance des pesanteurs socioculturelles qui perpétuent les inégalités », a-t-il conclu.  

Mme SUNEMA PIE SIMATI (Tuvalu) a déclaré que l’intégration de l’égalité des sexes dans le nouveau plan de développement de Tuvalu 2016-2020, KAKEEGA II, était la priorité du Gouvernement.  Il vise à renforcer les institutions, les capacités, l’autonomisation des femmes, la promotion de la participation des femmes en politique et l’amélioration de la protection juridique des femmes. 

Le Gouvernement est aussi en train d’amender la loi Falekaupule pour souligner le rôle des femmes dans la gouvernance locale.  L’amendement prévoit d’allouer deux sièges supplémentaires pour les femmes au Parlement.  Des efforts seront aussi faits pour amender la loi sur la famille afin de réduire les écarts juridiques en particulier l’héritage, le mariage et les biens.  Tuvalu continuera d’améliorer la qualité de l’éducation et de la formation professionnelle pour les femmes. 

Mme SARAH MENDELSON (États-Unis) a rappelé que la première loi signée par le Président Barack Obama lors de son entrée en fonctions était une loi en faveur de l’égalité salariale.  Pour elle, il ne fait pas de doute que l’égalité hommes-femmes devrait être intégrée dans toutes les cibles du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il faut reconnaître que de nombreux défis en matière de développement ont des retombées uniques pour les filles, a noté la représentante citant à titre d’exemple les questions de la scolarisation des filles et du VIH/sida.  En effet, les adolescentes représentent toujours 71% des nouvelles infections.

En vue de lutter contre ces problèmes, il faut, selon elle, concevoir des interventions ciblées.  En matière d’éducation, il faut des initiatives favorisant l’accès à l’école des filles.  En matière de VIH/sida, les États-Unis ont adopté une telle approche multisectorielle dans le cadre du partenariat DREAMS qui lutte contre la pandémie en Afrique.

Toutefois, pour agir, il faut pouvoir disposer d’informations précises et données ventilées par sexe.  De plus, la société civile doit rester saisie du processus de promotion de l’égalité hommes-femmes. 

« En tant que représentante d’une nation dont le Congrès ne compte toujours que 20% de femmes, je reconnais en toute humilité qu’il y a des progrès à faire », a conclu la représentante.

Pour M. ROBERT ALEXANDER POVEDA BRITO (Venezuela), le Programme de développement durable à l’horizon 2030 donne l’occasion de faire des femmes des partenaires à part égale du développement et de réaliser leur autonomisation.  « Il n’y aura ni développement, ni équité sociale si nous n’incluons pas tous les membres de la société, et en particulier les 51% de femmes et de filles. » 

Le Venezuela a lancé une série de politiques d’avant-garde à cette fin, et pour mettre un terme à toute forme de discrimination sexiste ainsi que pour permettre l’égalité homme-femmes.  À titre d’exemple, le plan national inclut de façon transversale l’égalité hommes-femmes.  Par ailleurs, les conseils d’égalité et d’équité ont pour objectif de renforcer la participation des femmes à la vie publique.

La féminisation de la pauvreté va à l’encontre de l’égalité entre les sexes, a encore relevé le représentant, dont le Gouvernement lutte contre ce phénomène en leur accordant une attention particulière notamment dans les programmes de logement. 

La représentante de l’Organisation des femmes arabes a rappelé que la dernière conférence de l’organisation de l’année dernière avait débouché sur des recommandations qui ont été présentées aux États membres de la Ligue des États arabes pour les aider à intégrer les droits des femmes dans leurs législations nationales.  Face aux conflits frappant de nombreux pays arabes, la représentante a demandé pourquoi la communauté internationale n’était pas parvenue à une solution pacifique pour résoudre la crise des réfugiés depuis cinq ans. 

« Est-ce que les signataires de la Convention de 1950 sur les réfugiés respectent les dispositions de cette Convention », a également demandé la représentante, qui a annoncé que, pour trouver des réponses à ces questions et à d’autres, l’organisation tiendrait cette année une conférence sur la question des réfugiés et la paix.  Elle a en outre demandé à ce que la violence contre les femmes ne soit pas limitée uniquement à la violence sexuelle.  « Il faut tenir compte la souffrance des femmes palestiniennes vivant sous occupation depuis plus de 50 ans », a-t-elle suggéré.

La déléguée de l’Union africaine a dit que les chefs d’État africains avaient décidé de faire de 2016 l’année des droits de l’homme en Afrique, avec un accent particulier mis sur les droits des femmes.  La représentante a ajouté que la mise en œuvre de l’« Agenda 2063: l’Afrique que nous voulons » se fonde sur la participation de toutes les femmes africaines. 

En outre, l’Union africaine respecte tous les plans et programmes nationaux visant à réaliser les objectifs de développement durable.  Mais l’Union africaine reste en première ligne dans la promotion de l’égalité des sexes, a assuré la déléguée qui a réclamé l’accroissement du nombre de pays adhérant à la Charte africaine des droits des femmes qui est actuellement de 37.  Elle a annoncé que l’Union africaine avait recensé actuellement plus 130 projets en Afrique dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

La représentante du Comité olympique international (COI) a réitéré le soutien de son organisme au Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Sans efforts déterminés et concertés des acteurs clefs, ses objectifs resteront toutefois irréalisables, a-t-elle averti.  Le Comité encourage la place des femmes dans le monde du sport et œuvre à l’égalité hommes-femmes dans ce domaine.  Le Programme olympique 2020 comprend précisément un engagement à parvenir à 50% de participation des femmes aux jeux olympiques, a-t-elle rappelé. 

Toutefois, dans le monde du sport, comme dans beaucoup d’autres secteurs il va falloir redoubler d’efforts pour parvenir à une véritable égalité entre les sexes et mettre un terme à toute forme de discrimination contre les femmes, a-t-elle reconnu.  Le Comité a été au premier plan des efforts pour supprimer le harcèlement sexuel dans le contexte du sport.  Son président est d’ailleurs un ambassadeur de la campagne onusienne « HeforShe ».  La pratique du sport est un droit universel, a-t-elle conclu.

La représentante de l’Organisation internationale du développement du droit, organisation unique à faire avancer la primauté du droit, a estimé que la primauté du droit était essentielle pour réaliser l’égalité entre les sexes.  Il faut qu’il y ait des systèmes juridiques qui favorisent l’émancipation des femmes, or, 98% de pays ont toujours des systèmes juridiques qui empêchent l’autonomisation des femmes et nuisent à leurs intérêts. 

De plus, l’accès des femmes à la justice reste encore difficile dans beaucoup de pays.  Fort de ce constat, elle a insisté sur le fait que l’objectif de développement durable numéro 16 complétait et renforçait l’objectif de développement durable numéro 5, et qu’il ne fallait ménager aucun effort pour leur réalisation. 

La  représentante de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a dit que son organisation avait présenté différents plans d’action en vue de promouvoir la santé publique internationale.  Elle a mis l’accent sur le plan d’action accéléré sur la santé des adolescentes visant à traiter les facteurs de la mortalité infantile et maternelle. 

S’agissant du virus Zika, la représentante a indiqué que les femmes qui n’avaient pas accès aux méthodes de contraception sont les plus exposées au virus.  Concernant le plan d’action mondial pour surveiller la violence sexuelle, la représentante a souligné qu’il comportait un volet important sur le suivi de la situation des victimes.  Elle a lancé un appel afin d’intégrer dans les programmes scolaires des connaissances sur les maladies non transmissibles. 

La représentante de la Commission économique de l’Afrique, parlant au nom des autres commissions économiques régionales, a souligné l’importance de leurs travaux sur le lien entre le développement et la parité dans les continents respectifs.  Elle a ajouté que les commissions apportaient notamment leur aide à la promotion de l’entreprenariat des femmes par la formation technique professionnelle des femmes et par des projets de renforcement des capacités. 

À cet égard, elle a souligné l’importance d’avoir des données fiables et à jour.  Elle a exhorté l’intégration de l’égalité des sexes dans les politiques de développement. 

La représentante de l’Association internationale de la recherche sur les medias a expliqué que les recherches sur les médias et la parité montraient qu’à l’heure actuelle les medias faisaient partie du problème, dans la mesure où ils contribuaient à véhiculer des stéréotypes négatifs ainsi que le harcèlement et la misogynie.  L’augmentation de la violence à l’égard des femmes journalistes est un autre volet du problème, en particulier dans les pays émergents de conflits.

La communauté internationale devrait, selon son association, prendre des mesures pour lutter contre les violences à l’encontre des femmes dans les médias.  Elle préconise une responsabilisation des médias dans le domaine de la promotion de l’égalité entre les sexes.  À cet effet, son organisme a publié un rapport avec un certain nombre de recommandations concrètes pour mettre les médias et les nouvelles technologies de l’information au service des femmes.

La représentante de « Mujer », l’organisation du mouvement des femmes autochtones des Caraïbes et de l’Amérique latine, a demandé que les gouvernements et les organisations non gouvernementales mettent en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030 dans les meilleurs délais, et pas seulement l’objectif 5.  Il faut, selon elle, éradiquer à la fois la pauvreté et les inégalités qui touchent plus durement les femmes et les filles, a-t-elle souligné. 

Par conséquent, il faut parallèlement améliorer les modèles de développement et la distribution des richesses.  Son organisation estime que tout investissement dans la santé et l’éducation ne doit plus être perçu comme une dépense mais comme un droit pour tous.  En outre, elle demande un accord pour que tous les pays de sa région incluent l’éducation dans les programmes scolaires, comme cela a été décidé en 2008 mais toujours pas mis en application.

La représentante de la Confédération des syndicats des femmes (ITUC) a dénoncé les politiques d’austérité qui frappent plus durement les femmes.  Elle a réclamé l’égalité des salaires, des conditions de travail améliorées et des formations pour les femmes pour faire face à cette situation.  Il faut aussi éliminer les mariages précoces, les grossesses non désirées qui entravent l’amélioration des conditions des femmes.  Il faut respecter les normes internationales du travail si l’on veut une véritable mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a clamé la représentante.

Le représentant de « Presbyterian Church » a mis en exergue l’objectif de développement durable numéro 4 sur l’éducation de qualité en faisant part d’un projet de son église en vue de fournir une éducation de qualité à plus d’un million d’enfants en quatre ans dans le monde.  Il a précisé que ce projet visait à rénover des écoles, à former les enseignants, à demander aux gouvernements et autres partenaires de donner plus de financement pour les écoles.

La représentante de la Fédération internationale pour l’économie intérieure a reconnu l’importance de l’objectif de développement durable numéro 5 ainsi que celle de l’intégration de la question de l’égalité hommes-femmes de manière transversale.  Son organisation plaide plus précisément en faveur de l’égalité dans les foyers.  Elle travaille sur les relations hommes-femmes à la maison, et le partenariat dans la vie quotidienne.  Par ailleurs, la Fédération milite en faveur de l’éducation des filles et lance un appel pour qu’il soit mis fin aux violences faites aux femmes.  « Les femmes sont un facteur clef du développement durable et il faut leur donner les moyens de pleinement réaliser ce potentiel », a-t-elle insisté.

La représentante de « Women for Women Human Rights-New Ways » s’est dite fière d’affirmer que les organisations féministes avaient été un facteur clef de l’inscription de l’objectif numéro 5 au Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Elle a fait quelques suggestions pour une participation sur un pied d’égalité des femmes au développement notamment par l’inclusion des femmes à tous les niveaux des processus de mise en œuvre, et de suivi de ce programme ainsi que des objectifs du Programme d’action de Beijing. 

La représentante de l’Association pour les droits des femmes et le développement, fille de Berta Caceres, militante écologiste assassinée la semaine dernière au Honduras, a dénoncé le meurtre de sa mère « qui prive le monde d’une militante non seulement de la défense de l’environnement mais aussi des droits de l’homme et particulier des droits des femmes et des peuples autochtones du Honduras ».  Elle a exigé du Gouvernement de Honduras de rétablir les mesures de protection de sa famille et de l’association de sa défunte mère, de même qu’une enquête indépendante sur l’assassinat de Berta Caceres.  Elle a réclamé que le Gouvernement mette fin à l’impunité dont bénéficient les auteurs des assassinats des militants des droits de l’homme au Honduras. 

La représentante de « Veuves pour la paix » a regretté le nombre croissant de veuves dans le monde à cause des conflits et autres traditions néfastes.  Elle a dénoncé le fait que dans de nombreux pays, les veuves n’aient pas accès ni au crédit ni à l’éducation pour améliorer leurs conditions de vie.  « Elles sont les plus vulnérables parmi les plus vulnérables », a constaté la représentante, qui a noté que « les veuves sont absentes dans la Déclaration de Beijing ».  Il est important que les gouvernements prennent à bras le corps la question du veuvage et comblent les lacunes en matière de données sur cette question, a encore exhorté la représentante qui, avant de terminer, a plaidé pour que « la voix des veuves soit entendue pour une mise en œuvre équitable du Programme de développement durable à l’horizon 2030 ».

La représentante du Forum du Pacifique sur le handicap a souligné la nécessité de garantir l’égalité des femmes handicapées qui sont « absentes des objectifs du Millénaire pour le développement » alors même qu’elles font l’objet de nombreuses discriminations.  Il faut garantir le plein développement de ces femmes et veiller à ce qu’elles puissent jouir de leurs droits fondamentaux.  À cet effet, le Programme de développement durable à l'horizon 2030 doit tenir compte de cette exigence de manière transversale, a-t-elle exigé. 

Par ailleurs il faut mettre en place des politiques tenant compte de la situation des femmes handicapées qui sont plus exposées à la violence et créer un environnement propice pour améliorer leur condition, a encore demandé la représentante, qui préconise pour cela que les femmes handicapées puissent être associées aux processus de prise de décision dans ces domaines.

 

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