Après la signature « historique » de l’Accord sur le climat par 175 États, la « course contre la montre » de l’entrée en vigueur est lancée, déclare Ban Ki-moon
« C’est un moment historique. Jamais auparavant un aussi grand nombre de pays n’avait signé un accord international en une seule journée », s’est félicité, ce matin, le Secrétaire général de l’ONU à l’ouverture de la cérémonie de signature de l’Accord de Paris sur le climat, au Siège de l’Organisation, à New York, dont la tenue coïncidait avec la Journée internationale de la Terre nourricière.
Réunis dans la salle de l’Assemblée générale, 31 Chefs d’État, deux Vice-Présidents, 24 Chefs de gouvernement, 9 Vice-Premiers Ministres, un ancien Président, 29 Ministres des affaires étrangères et 57 autres Ministres, ainsi que 20 Représentants permanents, soit au total 175 États Membres, ont paraphé l’Accord conclu à Paris, le 12 décembre dernier, lors de la dernière Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Quinze États ont d’ores et déjà déposé leurs instruments de ratification, a relevé M. Ban.
« Nous battons des records dans cette salle, ce qui est une bonne nouvelle. Mais des records sont également battus à l’extérieur. Températures mondiales record. Fonte des glaces record. Niveaux record de carbone dans l’atmosphère. Nous sommes engagés dans une course contre la montre », a mis en garde le Secrétaire général, en exhortant tous les pays à agir pour que l’Accord de Paris puisse entrer en vigueur dès que possible.
Invoquant l’esprit d’Abraham Lincoln, l’acteur américain et Messager de la paix des Nations Unies Leonardo DiCaprio s’est tourné vers les États Membres pour leur dire que l’heure est venue de prendre des engagements sans précédent. « Ce n’est plus le moment de discuter, de lancer des études et de permettre aux industriels de dicter notre avenir. Le monde se tourne vers vous et vous serez soit applaudis par les générations à venir, soit pointés du doigt ».
« La fenêtre de tir qui permettait de maintenir la hausse de la température globale en dessous de 2 degrés Celsius, et encore moins de 1,5 degré, est en train de se fermer rapidement », a insisté M. Ban. Pour le Secrétaire général, « si tous les pays signataires adhèrent à l’Accord, la communauté internationale aura satisfait à l’exigence juridique pour le faire entrer en vigueur, à savoir la ratification par au moins 55 pays représentant 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre ».
Pays d’accueil de la COP21, la France a, par la voix de son Président, M. François Hollande, annoncé à la tribune de l’Assemblée avoir demandé au Parlement français de ratifier l’Accord de Paris d’ici à l’été prochain, tout en souhaitant que l’Union européenne suive cet exemple avant la fin de l’année. Pour le Chef d’État français, la conclusion de cet instrument juridiquement contraignant, au lendemain des attentats terroristes de Paris, a représenté « un moment d’émotion comme il y en a peu dans la vie d’un dirigeant politique ».
Si « cette plénière au Bourget fut inoubliable », le Secrétaire d’État des États-Unis, M. John Kerry, a quant à lui encouragé les États Membres à exploiter le « pouvoir » d’un instrument qu’il a lui-même signé aujourd’hui au nom de son pays, sa petite-fille assise sur ses genoux. Insistant davantage sur les « possibilités » offertes par l’« accord le plus solide et le plus ambitieux jamais conclu en faveur de l’environnement » plutôt que sur les obligations qu’il crée pour les États Parties, le Chef de la diplomatie américaine s’est réjoui que le secteur privé soit désormais considéré comme un partenaire à part entière des gouvernements.
L’an dernier, a-t-il expliqué, les investissements dans l’énergie renouvelable dans le monde ont atteint un niveau sans précédent, avec un montant total de 330 milliards de dollars. Pour la première fois, c’est dans le développement des énergies renouvelables que nous avons investi bien plus que dans l’exploitation des combustibles fossiles, s’est félicité M. Kerry.
Faisant sien ce constat, le Premier Ministre du Canada, M. Justin Trudeau, a indiqué qu’avec 19 autres pays, le sien avait noué un partenariat mondial qui s’est fixé pour objectif de doubler les investissements dans les énergies propres.
Mais le Chef de Gouvernement a répondu également présent à l’appel de nombreux pays en développement à avoir pris la parole tout au long de cette Journée de la Terre nourricière pas comme les autres, en annonçant que le Canada investira, « au cours des cinq prochaines années », 2,5 milliards de dollars pour accroître la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique de ces pays.
« Ce n’est qu’en travaillant ensemble que nous parviendrons à mettre en œuvre l’Accord de Paris », a-t-il lancé sous une salve d’applaudissements, en résumant le sentiment général qui a prévalu parmi les pays les moins avancés (PMA) et les petits États insulaires en développement. Le Vice-Premier Ministre de la Chine, M. Zhang Gaoli, a annoncé que les autorités à Beijing –qui accèderont à l’Accord de Paris « avant même le Sommet du G-20 prévu en septembre prochain »– maintiendraient leur appui à la coopération Sud-Sud.
Pays développés et pays en développement se sont livrés à une surenchère d’annonces de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La Princesse Lalla Hasna, du Maroc –pays hôte de la vingt-deuxième session de la COP, les 7 et 8 novembre prochains– a ainsi indiqué que son gouvernement a pour ambition de diminuer ses propres émissions de 32% d’ici à 2030, date butoir pour réaliser les objectifs de développement durable.
« Nous avons bon espoir que la COP22 de Marrakech soit une occasion de renforcer la prise de conscience mondiale quant à la nécessité de poursuivre l’engagement collectif face aux changements climatiques », a poursuivi Lalla Hasna. Elle a souhaité que « des procédures et mécanismes d’opérationnalisation » de l’Accord de Paris soient approuvés avec, notamment, l’adoption d’un plan d’action pour la période pré-2020 en matière de réduction des émissions, d’adaptation, de financement, de réduction des capacités, de transfert de technologie et de transparence.
Au terme d’une journée de débats qui aura compté plus de 170 orateurs, dont des représentants de la société civile, du secteur privé et des jeunes, Mme Fatma Güldemet Sarı, Ministre de l’environnement et de la planification urbaine de la Turquie, a annoncé que son pays était candidat à l’organisation de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques prévue en 2020.
Déclarations d’ouverture
GERTRUDE CLEMENT, 16 ans, représentante de la jeunesse de la République-Unie de Tanzanie, a souligné que les effets des changements climatiques présentaient des problèmes énormes pour les enfants de la planète. En particulier, ils perturbent leur éducation. « En tant que jeunes, l’avenir nous appartient », a-t-elle déclaré. « Nous attendons que les promesses se traduisent par des actes à grande échelle. »
M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a indiqué qu’en décembre dernier à Paris, la communauté internationale avait adopté le premier accord universel sur le climat. Chaque pays s’est engagé à réduire ses émissions et à renforcer sa résilience face aux effets potentiellement dévastateurs des changements climatiques. Aujourd’hui, plus de 165 pays se retrouvent ici à New York pour signer l’Accord de Paris. « Arrêtons-nous et songeons-y un instant. C’est un moment d’histoire. Jamais auparavant un aussi grand nombre de pays n’avait signé un accord international en une seule journée », a-t-il relevé. Le Chef de l’Organisation a félicité tous les pays qui signent ce matin et tout particulièrement les 14 États qui déposent également leurs instruments de ratification: les Bahamas, la Barbade, le Belize, les Fidji, la Grenade, la Jamaïque, les Maldives, les Îles Marshall, Nauru, les Palaos, l’État de Palestine, Sainte-Lucie, le Samoa et la Somalie et deviennent ainsi parties à l’Accord.
« Nous battons des records dans cette salle – ce qui est une bonne nouvelle. Mais des records sont également battus à l’extérieur. Températures mondiales record. Fonte des glaces record. Niveaux record de carbone dans l’atmosphère. Nous sommes engagés dans une course contre la montre », a prévenu M. Ban. Il a exhorté tous les pays à agir rapidement pour adhérer à l’Accord au niveau national afin que l’Accord de Paris puisse entrer en vigueur dès que possible. Pour lui, la fenêtre de tir qui permettait de maintenir la hausse de la température globale en dessous de 2ºC, et encore moins de 1,5 degré, est en train de se fermer rapidement. Soulignant que l’ère de la consommation sans conséquences est terminée, le Secrétaire général a indiqué qu’il faudrait redoubler d’efforts pour éliminer le carbone dans l’économie mondiale. Dans ce contexte, a-t-il dit, il faudrait aider les pays en développement à faire cette transition. « Les plus pauvres et les plus vulnérables ne doivent pas faire les frais d’un problème qu’ils n’ont pas créé. « N’oublions jamais que l’action climatique n’est pas un fardeau – en fait, elle offre de nombreux avantages. Elle peut aider à éliminer la pauvreté, créer des emplois verts, prévenir l’instabilité et améliorer la vie des filles et des femmes. Elle est indispensable pour atteindre les objectifs de développement durable.
Cette journée, a estimé M. Ban, marque l’aboutissement du combat qu’il mène depuis son premier jour au poste de Secrétaire général, « quand j’ai déclaré que le changement climatique était ma priorité suprême ». Aujourd’hui, a-t-il dit, vous signez un nouveau pacte avec l’avenir, qui ne doit pas être un simple catalogue de promesses. Il doit se traduire dans les actes que nous accomplissons aujourd’hui pour le compte de la jeune génération actuelle et de toutes celles qui la suivront, des actes qui réduisent le risque climatique et protègent les communautés, des actes qui nous engagent dans une voie plus sûre et plus intelligente, a poursuivi le haut fonctionnaire. « Ensemble, nous allons traduire les aspirations de Paris dans des actes. Comme vous le montrez par votre geste de signature aujourd’hui, le pouvoir de construire un monde meilleur est entre vos mains. Merci de nous ouvrir la voie. »
Il y a eu à Paris un accord historique le 12 décembre dernier, a rappelé M. FRANÇOIS HOLLANDE, Président de la France. « Rien n’était joué, et, jusqu’à la dernière minute, il a fallu vaincre les scepticismes, les interrogations et les doutes pour être capables tous ensemble de porter une ambition pour l’humanité et les générations à venir », a-t-il déclaré.
Il s’agit de s’engager sur un accord universel et contraignant pour réduire la hausse des températures. « Nous avons tous vécu un moment d’émotion comme il y en a peu dans la vie d’un dirigeant politique », a reconnu M. Hollande. Après les attentats terroristes de Paris, le monde a su, dans un élan de solidarité et de responsabilité, faire en sorte qu’un accord sorte de la réunion de Paris.
Dans les mois qui ont précédé l’Accord de Paris, des engagements importants ont été pris par les gouvernements, les entreprises, les collectivités locales, les citoyens et la société civile. Toutefois, a ajouté le Président, « nous devons aller plus loin que les promesses qui ont été faites et faire que nos déclarations deviennent des actes ». Les mois qui viennent de s’écouler ont été les plus chauds de ces 100 dernières années, avec, notamment, des cyclones, la famine, le Lac Tchad qui est menacé de disparition et des îles qui sont recouvertes.
M. Hollande a lancé un cri d’alarme sur les destructions des écosystèmes et déploré les hectares de forêts qui partent en fumée chaque année en Asie ou en Afrique. Le texte signé aujourd’hui sera inscrit dans le droit international de manière irréversible, s’est-il félicité.
Au nom de la France, le Président s’est engagé à « donner un prix au carbone », car cela doit être aujourd’hui « notre engagement principal ». La prochaine étape est la ratification avec l’objectif d’obtenir 55 États représentant 55% des émissions. Il a demandé au Parlement français de ratifier l’Accord de Paris d’ici à l’été prochain et souhaité que l’Union européenne donne l’exemple d’ici à la fin de l’année.
« Il faut aller plus vite, encore plus vite, car le temps presse », a insisté M. Hollande. La France, a-t-il précisé, augmentera sa participation pour la lutte contre la désertification. « Le monde entier doit prendre conscience de ce qu’il s’est passé à Paris, qui se prolonge à New York et va se passer dans les parlements », a-t-il conclu.
M. MOGENS LYKKETOFT, Président de l’Assemblée générale, a déclaré que le Secrétaire général n’avait jamais manqué de faire avancer les négociations autour d’un Accord sur le climat et que le meilleur hommage à lui rendre, c’est pour les États Membres de l’ONU de se mobiliser en donnant effet à cet instrument juridiquement contraignant.
M. OLLANTA HUMALA TASSO, Président du Pérou, a insisté sur le fait que l’adoption de l’Accord sur le climat venait complémenter les efforts de la communauté internationale, en particulier le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Tout au long de l’année 2015, le Pérou s’est mobilisé aux côtés de la France pour finaliser l’Accord au terme de négociations difficiles, afin de nous « réconcilier avec la planète », « convaincu qu’aucun pays ne doit rester à la traîne ». La concrétisation des obligations incombant aux signataires exigera d’accorder une priorité à la coopération afin de promouvoir des économies faibles en carbones dans toutes les régions du monde. Il a insisté sur l’importance du Programme d’action de Lima, qui devra rester en vigueur jusqu’à la tenue de la vingt-deuxième session de la COP à Marrakech. Pour sa part, a dit le Chef d’État, le Pérou s’est engagé à réduire de 30% ses émissions d’ici à 2030, tout en multipliant les mesures d’adaptation sur la base de cinq domaines d’action: gestion des risques des catastrophes, développement des infrastructures, lutte contre la pauvreté, interculturalité et promotion de l’investissement privé.
S’exprimant au du Groupe des pays les moins avancés (PMA), M. JOSEPH KABILA KABANGE, Président de la République démocratique du Congo (RDC), a rappelé le rôle joué par 47 PMA dans les négociations autour de l’Accord de Paris. C’est pourquoi, a-t-il dit, la manifestation d’aujourd’hui n’est pas pour eux simplement symbolique. « C’est une opportunité importante de réaffirmer l’esprit positif qui a prévalu à Paris: notre engagement en faveur d’une action collective pour aller dans une direction sans retour possible afin de garantir un climat plus sûr », a résumé le Chef de l’État.
C’est la raison pour laquelle, a-t-il dit, des ministres des PMA se sont réunis ce mois-ci à Kinshasa pour réaffirmer leur engagement en faveur de l’Accord en assurant qu’ils prendraient les mesures nécessaires pour ratifier l’instrument dans les meilleurs délais. Pour sa part, la RDC est consciente de la nécessité d’un effort mondial pour inverser les tendances du réchauffement de la planète, comme en témoignent les engagements ambitieux contenus dans sa contribution prévue déterminée au niveau national de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 17% entre 2020 et 2030 par rapport au maintien du statu quo, « un effort considérable pour un pays qui œuvre résolument à sa reconstruction et à son émergence ».
Dans cette perspective, a prévenu M. Kabila, le transfert de technologies, le renforcement de capacités, le financement, la résilience face aux changements climatiques, ainsi que le développement de sources d’énergies renouvelables, sont ses principales priorités. Rappelant que la RDC dispose d’un potentiel hydroélectrique de plus 100 000 mégawatts, le Président Kabila s’est également enorgueilli des immenses étendues forestières, de plus de 150 millions d’hectares, qui sont une excellente opportunité pour séquestrer le carbone. Aussi, s’est-il engagé en faveur d’une gestion durable des forêts, sous-tendue par un cadre d’aménagement visant en priorité les forêts de production.
« Nous célébrons aujourd’hui la journée internationale de la Terre nourricière », a déclaré M. EVO MORALES AYMA, Président de la Bolivie. Les civilisations ancestrales et autochtones nous ont appris que la Terre n’est pas objet un qui peut être commercialisé sur le marché du carbone, a-t-il insisté. Le Président bolivien a dénoncé l’individualisme et le mercantilisme et appelé à l’élimination du système capitaliste. Nous sommes témoins des catastrophes naturelles qui frappent la planète. « Si nous ne respectons pas les engagements contractés à Paris, les températures augmenteront de 5 ou 6 centigrades et nous verrons la destruction de la vie », a-t-il prédit.
Pour M. Morales Ayma, l’Accord de Paris est un pas en avant, certes, mais il n’est pas suffisant pour sauver la Terre. Il a proposé d’adopter une « déclaration universelle des droits de la Terre nourricière » et de créer un tribunal chargé de juger les États responsables de la crise climatique dans le respect du principe de la responsabilité commune et différenciée. « La Terre nourricière ou la mort! », s’est-il exclamé avant de conclure.
Se félicitant de l’Accord de Paris sur le climat, Mme DILMA ROUSSEFF, Présidente du Brésil, a déclaré que la route qui s’ouvre devant la communauté internationale reste semée d’embûches, puisqu’il sera nécessaire de transformer les aspirations en résultats concrets. Pour y parvenir, il faudra continuer de mobiliser les ressources nécessaires pour que les pays en développement puissent contribuer également aux efforts d’atténuation et d’adaptation. Il est donc fondamental d’accroître le financement de la lutte contre les changements climatiques au-delà des 100 milliards de dollars annuels déjà agréés. Pour sa part, le Brésil est déterminé à intensifier ses actions en ce sens, a assuré Mme Rousseff, en rappelant l’engagement de son pays à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 37% d’ici à 2025, ainsi que son intention de parvenir à l’objectif de 43% d’ici à 2030, par rapport aux niveaux constatés en 2015. « Nous parviendrons à l’objectif zéro déforestation dans l’Amazone », a ajouté la Présidente du Brésil. Elle a expliqué que le Brésil entendait réaliser une reforestation de 12 millions d’hectares de terres dégradées, défi qu’il s’est engagé à relever.
M. ZHANG GAOLI, Vice-Premier Ministre de la Chine, a reconnu que l’Accord de Paris représentait un jalon dans la riposte mondiale face aux effets des changements climatiques. La Chine a joué un rôle clef dans le cadre des négociations, a-t-il rappelé. « La Chine est un grand pays en développement responsable » et le peuple chinois respecte ses engagements, a-t-il assuré. « Nous travaillerons d’arrache-pied pour assurer la mise en œuvre de l’Accord. »
M. Gaoli a annoncé que la Chine accèderait rapidement à l’Accord de Paris, avant même le Sommet du G-20 prévu en septembre prochain. Il a demandé à d’autres membres du G-20 de faire de même. « Nous prendrons des mesures concrètes pour réduire les émissions de gaz afin qu’elles plafonnent d’ici à 2030, diminuant de 18% dans les cinq années à venir », a-t-il précisé.
De même, la Chine contrôlera l’intensité de carbone en créant des barrages, en lançant un marché national des émissions et en augmentant les piles carbone dans les forêts. Enfin, a-t-il ajouté, nous allons renforcer la coopération internationale en prenant une part active aux futures négociations. Dans le cadre de la coopération Sud-Sud, la Chine s’efforcera d’améliorer les capacités de financement climatiques des pays en développement.
M. JUSTIN TRUDEAU, Premier Ministre du Canada, a indiqué que depuis l’adoption de l’Accord de Paris, les consultations s’étaient multipliées dans son pays afin de mette en œuvre les obligations qui incomberont à ses signataires. Avec 19 autres pays, le Canada a noué un partenariat mondial avec pour objectif de doubler les investissements dans les énergies propres, a-t-il précisé. L’an dernier, près d’un tiers d’un trillion de dollars ont été investis dans ce secteur à travers le monde, a fait observer M. Trudeau, pour qui cette tendance ne fera que s’amplifier. Cependant, a souligné le Chef du Gouvernement canadien, notre ambition ne se limite pas au niveau national, mais s’inscrit dans le cadre d’une coopération au développement plus large qui verra, a-t-il dit, le Canada investir 2,5 milliards de dollars dans le monde au cours des cinq prochaines années pour accroître la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique des pays en développement. « Ce n’est qu’en travaillant ensemble que nous parviendrons à mettre en œuvre l’Accord de Paris », a-t-il insisté en conclusion.
Pour M. MATTEO RENZI, Premier Ministre de l’Italie, le véritable enjeu aujourd’hui, « c’est de fermer les yeux pour une seconde et de nous imaginer le présent ». « Nous pouvons voir nos enfants et nos petits-enfants auxquels, pour la première fois, nous envoyons un message d’espoir », a-t-il résumé. Le Premier Ministre italien a salué cette « Assemblée d’unité de vision, et non de division ». M. Renzi a assuré que l’Italie allait poursuivre sa coopération afin de garantir la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Elle en fait une priorité au niveau national, et lors de sa présidence du G-7 l’année prochaine.
M. ENELE SOSENE SOPOAGA, Premier Ministre de Tuvalu, a rappelé que les petits États insulaires en développement ont besoin de toute urgence de pouvoir financer leurs mesures d’atténuation et d’adaptation pour se prémunir des conséquences des changements climatiques. Le Fonds vert pour le climat prévu par l’Accord de Paris, a-t-il indiqué, devra se baser sur les critères d’accessibilité et de vulnérabilité, et non sur la manière dont un État partie peut présenter ses propositions d’adaptation et d’atténuation. Les États que nous représentons doivent en outre veiller à ce que des moyens suffisants soient accordés au relèvement au lendemain des catastrophes naturelles, a souhaité le Chef du Gouvernement de Tuvalu, en suggérant la création d’un « dispositif d’assurance catastrophes naturelles pour les pays insulaires en développement ».
M. ALEXANDER KLOPONIN, Vice-Premier Ministre de la Fédération de Russie, a reconnu que les mesures climatiques ont une influence directe sur la qualité de vie de toute la planète. Il a salué le rôle accordé aux marchés dans l’Accord de Paris et compté sur le lancement sans délai d’un processus de négociation sur des mesures concrètes de mise en œuvre pour créer les conditions de son entrée en vigueur. La Russie, a-t-il assuré, est prête à coopérer avec tous les États dans un processus de partenariat.
M. Kloponin a indiqué que la Russie avait l’intention de limiter ses émissions de gaz à effet de serre à 70% d’ici à 2030. Le pays a déjà maintenu des niveaux d’émission inférieurs d’un tiers aux niveaux de 1990, compensant par là-même les émissions d’autres pays. Il s’est enorgueilli du « rôle de figure de proue » de la Russie dans le processus climatique international.
La Russie, a-t-il précisé, prépare un plan national de mise en œuvre de l’Accord avec une stratégie de développement à long terme et de faible émission jusqu’en 2050. Elle s’attache à réduire la consommation des matières premières, à développer les technologies de pointe et à gérer les forêts de façon durable. Enfin, le Vice-Premier Ministre a proposé d’organiser, sous l’égide de l’ONU un forum scientifique sur la dégradation des écosystèmes. La Russie finance des projets du PNUE en matière d’assistance climatique et participe au renforcement des capacités des États insulaires du Pacifique.
M. JOHN KERRY, Secrétaire d’État des États-Unis, a déclaré que l’émotion aujourd’hui est justifiée, comme elle l’était à Paris au moment de la conclusion de l’Accord sur le climat. « Ce moment de la plénière au Bourget fut inoubliable », a-t-il déclaré. Mais aujourd’hui doit aussi être l’occasion pour la communauté internationale de réaffirmer son engagement en faveur de la mise en œuvre de l’Accord de Paris. S’il s’agit de l’Accord le plus solide et le plus ambitieux jamais conclu en faveur de l’environnement, son pouvoir ne tient pas simplement au fait que nous allons pouvoir ramener les températures en dessous des seuils agréés. Il tient aux « possibilités » qu’il nous offre, a estimé le Chef de la diplomatie américaine. Le pouvoir de l’Accord de Paris tient à la capacité qu’il offre de mobiliser le secteur privé, a-t-il poursuivi. L’an dernier, les investissements dans l’énergie renouvelable ont atteint un niveau sans précédent, avec un montant total de 330 milliards de dollars. Pour la première fois, c’est dans le développement des énergies renouvelables que nous avons investi bien plus que dans l’exploitation des combustibles fossiles, s’est félicité M. Kerry. « Il y a urgence: c’est la raison pour laquelle cette journée est historique », a-t-il déclaré, en citant Nelson Mandela: « Si l’on songe à tout le travail qu’il nous reste à abattre, il nous semble toujours impossible jusqu’à ce qu’on le fasse ».
La Princesse LALLA HASNA du Maroc a réaffirmé l’engagement de son pays de prendre, dès que possible, les mesures nécessaires pour la ratification de l’Accord de Paris. Le Maroc, a-t-elle précisé, a l’honneur d’accueillir à Marrakech, du 7 au 8 novembre 2016, la vingt-deuxième session de la COP. Il a mis en place une politique nationale intégrée pour préserver l’environnement, faire face aux effets des changements climatiques et atténuer les émissions des gaz à effet de serre à hauteur de 32% d’ici à 2030. Il a également adopté une stratégie visant à porter à 52% la capacité électrique nationale à l’horizon 2030.
« Nous avons bon espoir que la COP22 de Marrakech soit une occasion pour renforcer la prise de conscience mondiale quant à la nécessité de poursuivre l’engagement collectif face aux changements climatiques », a poursuivi Lalla Hasna. Elle a aspiré à l’adoption des procédures et des mécanismes d’opérationnalisation de l’Accord de Paris, dont l’adoption d’un plan d’action pour la période pré-2020 en matière de réduction des émissions, d’adaptation, de financement, de réduction des capacités, de transfert de technologie et de transparence, notamment en faveur des pays en développement, des pays les moins avancés d’Afrique et d’Amérique latine et des petits États insulaires. Ceci exige de convenir d’« une feuille de route concrète, claire et prévisible » en vue de mobiliser les financements des projets.
M. ANAND MAHINDRA, Président-Directeur général de Mahindra Group et représentant du secteur des affaires, a indiqué que la transition vers un monde plus vert est en cours, grâce à la signature de l’Accord de Paris. Il s’agit de la première étape qui nous permettra d’harmoniser la communauté internationale avec les priorités de la planète, qui devra être suivie des investissements nécessaires dans les énergies renouvelables, qui représentent la voie à la suivre.
Mme HINDOU OUMAROU IBRAHIM, Coordonnatrice de l’Association des femmes et des peuples autochtones du Tchad et représentante de la société civile, a indiqué que les droits fondamentaux des groupes qu’elle représente sont menacés par les changements climatiques. « Lorsque j’ai quitté mon pays, a-t-elle dit, la température était de plus de 48ºC. » Dans le cadre d’un autre projet, ce savoir traditionnel ne peut mettre un terme à l’utilisation de combustibles fossiles. « Dans ma communauté, des milliers de femmes et d’enfants n’ont jamais utilisé l’électricité. Pour nous, la véritable justice climatique, ce sont les énergies renouvelables pour tous », a déclaré Mme Ibrahim, en demandant aux États Membres de renforcer leur coopération en faveur du développement de ces énergies.
M. LEONARDO DICAPRIO, Acteur et Messager de la paix des Nations Unies, a cité Abraham Lincoln pour inciter les dirigeants présents « à penser et agir de façon innovante pour relever le défi des changements climatiques ». En tant que Messager des Nations Unies, il a voyagé et vu de près comment ce drame affecte notre planète. Il a notamment été frappé par la désertification ou le fait que des glaciers vieux de millions d’années fondent plus rapidement que jamais. « C’est le résultat de nos activités industrielles », a-t-il constaté.
« Vous savez ce qu’il se passera si nous n’agissons pas; nous serons confrontés à des catastrophes au quotidien », a averti M. DiCaprio. « Oui, nous avons abouti à l’Accord de Paris, et c’est là un véritable message d’espoir », a-t-il dit. Toutefois, a-t-il estimé, « notre planète ne pourra pas être sauvée à moins de renoncer aux émissions de carbone ». Il a appelé à un changement inspiré par un sentiment d’urgence qui relèvera notre conscience. « Nous avons les outils à notre disposition et nous devons les exploiter avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il rappelé.
M. DiCaprio a ensuite exhorté les dirigeants, qu’il a remerciés d’avoir jeté les bases d’une solution à cette crise, d’être à la hauteur de leurs promesses. « L’heure est venue de prendre des engagements sans précédent ». Ce n’est plus le temps de discuter, de procéder à des études et de permettre aux entreprises de dicter notre avenir. « Le monde se tourne vers vous, et vous serez soit applaudis par les générations à venir, soit montrés du doigt. »
Déclarations
M. JUAN MANUEL SANTOS CALDERÓN, Président de la Colombie, a déclaré qu’il faudrait désormais progresser vers la ratification de l’Accord de Paris, en affirmant que son pays était pleinement engagé en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, de la reforestation de son territoire et de la prévention des catastrophes naturelles, dont la Colombie a beaucoup souffert. Pour cela, il a appelé de ses vœux une « révolution industrielle écologique ».
M. ALI BONGO ONDIMBA, Président de la République du Gabon, a déclaré que l’Accord de Paris engageait tous les États à adopter un modèle de développement économique sobre en carbone. La Gabon s’est engagé, pour sa part, à réduire de 50% ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2025. Sa contribution repose sur un Code forestier, des parcs nationaux, son Plan national de réduction du torchage, son Plan climat et son Plan d’affectation des terres. Le Gabon a établi un modèle d’industrialisation durable plus respectueux de l’environnement. Dans le souci de matérialiser les émissions de gaz à effet de serre, le Gabon, avec une couverture forestière de 88% et une agriculture peu développée, a mis en place le Plan national d’affectation des terres qui permettra d’apporter une réponse à la problématique de la reforestation et de la dégradation des terres. La mise en œuvre de l’Accord de Paris doit aussi créer un cadre propice aux investissements du secteur privé, singulièrement dans les pays résolument engagés dans un développement avec de faibles émissions de gaz de carbone.
M. ROSEN PLEVNELIEV, Président de la Bulgarie, a souhaité des transformations positives dans tous les secteurs. La Bulgarie a contribué depuis des années à cette mission globale en intégrant des solutions vertes dans ses politiques, notamment en matière énergétique. En tant que membre de l’Union européenne, la Bulgarie s’est engagée à protéger les communautés et à réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre. Elle a utilisé plus d’énergie renouvelable par habitant que tout autre pays du monde, a-t-il assuré.
Mme KOLINDA GRABAR-KITAROVIĆ, Présidente de la Croatie, a reconnu l’importance de l’Accord de Paris, à la négociation duquel son pays a activement participé. Elle s’est dite préoccupée par l’augmentation des températures de la mer Adriatique car la Croatie dépend du climat du fait de son long littoral. Le Parlement croate, a-t-elle annoncé, ratifiera au plus tard l’Accord en 2017. Elle a recommandé de constituer de partenariats pour appuyer les efforts et mobiliser les ressources. La Croatie, a-t-elle dit, s’est engagée à financer des projets liés à la protection de l’environnement.
M. ALASSANE DRAMANE OUATTARA, Président de la Côte d’Ivoire, a déclaré que la communauté internationale devrait agir de concert pour parvenir à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Rappelant que la pluviométrie avait décliné de 13% dans son pays au cours des 10 dernières années, le Chef de l’État ivoirien a évoqué une baisse du rendement agricole et une érosion du littoral. Pour contrecarrer cette tendance, son pays s’est engagé en faveur de projets d’adaptation et d’un renforcement de la gouvernance environnementale à tous les niveaux. Il aura cependant besoin de l’appui et de la coopération de ses partenaires internationaux, a prévenu M. Ouattara.
M. JÁNOS ÁDER, Président de la Hongrie, s’est réjoui de constater que la Chine et les États-Unis étaient parvenus à conclure un accord bilatéral et que les autorités à Beijing s’engeaient à ratifier l’Accord de Paris avant la fin de l’année. Pour maintenir et amplifier l’élan actuel, il a suggéré que les 10 pays les plus responsables d’émissions de gaz à effet de serre devraient se consulter en vue de les réduire davantage. « Achevons les négociations entamées autour de la navigation aérienne, a insisté le Président Ader », avant d’estimer que les pays du G-20 devraient accélérer la recherche de solutions durables à la question du stockage énergétique.
Mme DALIA GRYBAUSKAITĖ, Présidente de Lituanie, a déclaré que l’Accord de Paris nous donne une feuille de route pour un monde plus juste, prospère et durable pour tous. L’action climatique est synonyme de bonne santé, d’une meilleure croissance économique, de nouveaux marchés et d’emploi. La Lituanie est un exemple de ce qu’une rapide croissance économique est possible sans nuire à l’environnement. Nous avons démontré que l’augmentation du produit intérieur brut peut se faire sans une augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Nous avons aussi accru rapidement la part des énergies renouvelables et cette année, nous avons atteint notre cible de produire plus 23% d’énergies venant de sources renouvelables. Enfin, il est important de noter que même si l’énergie nucléaire peut faire partie de l’énergie propre, la sûreté de toutes les infrastructures nucléaires doit être assurée. C’est pourquoi, tous les projets d’énergie nucléaire doivent être mis en œuvre dans le cadre du droit international, la transparence et la coopération avec les pays voisins.
M. FAUSTIN ARCHANGE TOUADÉRA, Président de la République centrafricaine, a rappelé que son pays s’était engagé, lors de la COP 21, à œuvrer pour réduire ses émissions de gaz de 25% d’ici à 2050. Il a souhaité le financement des projets d’énergie verte du pays pour protéger les forêts du Bassin du Congo.
M. DAVID ARTHUR GRANGER, Président du Guyana, s’est dit conscient de la nécessité de prendre des mesures énergiques. Le Guyana, a-t-il indiqué, déposera son instrument de ratification de l’Accord sur le climat dans les mois à venir. Les forêts du Guyana séquestrent plus de carbone que ses activités humaines ne génèrent, a-t-il souligné. Le Président de Guyana s’est dit fermement attaché à limiter la hausse des températures mondiales à moins de 2 degrés. Le pays va avancer vers 100% d’énergie renouvelable en 2025 s’il reçoit l’appui nécessaire. En particulier, la légalité des produits du bois dans le secteur sylvestre va être surveillée.
M. JOCELERME PRIVERT, Président d’Haïti, a déclaré que la communauté internationale s’était réunie pour mettre en vigueur les dispositions de l’Accord de Paris. Au cours de la dernière décennie, les Caraïbes avaient été touchées par une série de catastrophes naturelles. Dès lors, Haïti s’est engagé à réduire de 31% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 et à ne pas emprunter la voie d’un développement s’appuyant sur la consommation de combustibles fossiles. Le Chef de l’État haïtien a lancé, avant de conclure, un appel en faveur de la coopération pour les pays en développement, qui doivent atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris.
Mme ANA HELENA CHACÓN ECHEVERRÍA, Vice-Présidente du Costa Rica, a déclaré que son pays avait pris des mesures de reforestation de son territoire et pour développer les énergies renouvelables. L’objectif est de parvenir à une baisse significative des émissions de 25% d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2012, a-t-elle précisé. Toutes ces actions sont en harmonie avec le plan de développement intersectoriel en cours au Cosa Rica, un pays qui souhaite devenir un laboratoire de gestion, d’innovation et de transformation, un véritable « green hub ».
M. JOSAIA VOREQE BAINIMARAMA, Premier Ministre des Fidji, a dit que son pays était la première nation au monde à avoir déposé son instrument de ratification. Les Fidji, a-t-il rappelé, ont été récemment frappées de plein fouet par le plus grand cyclone à avoir jamais touché la région. Les dégâts se chiffrent à près d’un milliard de dollars. « Vous devez nous épauler pour mettre un terme à la dynamique du réchauffement climatique », a-t-il lancé aux partenaires pour le développement. Il a enjoint les États à réduire davantage leurs émissions et à se focaliser sur l’aide à apporter aux petits pays fragiles.
M. GASTON ALPHONSO BROWNE, Premier Ministre d’Antigua-et-Barbuda, a déploré que 1,5 degré ne soit « qu’une ambition ». Il a également constaté que l’Accord de Paris ne comprenait aucun engagement juridiquement contraignant de financer à hauteur de 100 millions de dollars les efforts d’atténuation des effets des changements climatiques. Les pays des Caraïbes ont accumulé un endettement élevé pour y faire face, par exemple pour pouvoir utiliser l’eau saline à des fins domestiques, a-t-il fait remarquer. Les pays de la région sont confrontés à des menaces existentielles, a-t-il insisté. Antigua-et-Barbuda, a assuré son Premier Ministre, va ratifier l’Accord de Paris dans quelques semaines.
M. ALPHA CONDÉ, Président de la Guinée, a rappelé que la volonté des 54 pays africains exprimée à Paris d’augmenter la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique doit se faire dans le cadre d’un partenariat avec les pays développés, en particulier les États-Unis et l’Europe.
M. JIMMY MORALES, Président du Guatemala, a déclaré que son pays avait été l’un des plus touchés par les catastrophes naturelles au cours de ces dernières années. Son gouvernement a donc défini des actions stratégiques pour le réaménagement de son territoire, que ce soit dans les zones urbaines ou rurales. Il a ainsi lancé un programme de reforestation et élaboré une stratégie de développement économique faible en carbone, « Guatecarbone ». Le Président du Guatemala a annoncé aujourd’hui que la loi de gestion des ressources hydriques guatémaltèques serait présentée prochainement au Congrès.
M. DEAN BARROW, Premier Ministre du Belize, au nom de la communauté des Caraïbes (CARICOM), a rappelé que les petits États insulaires en développement avaient été parmi les premiers « à tirer la sonnette d’alarme », car ils font face depuis longtemps aux effets des changements climatiques. Avec la conclusion de l’Accord de Paris, il a reconnu qu’un pas de géant avait été accompli. Mais énormément de choses restent encore à faire, a-t-il prévenu. « Si nous échouons, les effets pourraient être pires que prévu; la science nous le rappelle régulièrement ». Atteindre 1,5 degré, c’est une question de survie, a-t-il insisté, en demandant « une architecture financière équitable » qui réponde aux besoins spécifiques de pays comme le sien.
M. FREUNDEL STUART, Premier Ministre de la Barbade, s’est dit satisfait que l’Accord de Paris ait pris en compte les vulnérabilités des petits pays insulaires et des pays les moins avancés. La Barbade, qui célèbre le cinquantième anniversaire de son indépendance, a signé et ratifié aujourd’hui l’Accord de Paris. Compte tenu des rapports récents, 2015 a été l’année la plus chaude de l’histoire, a-t-il rappelé. Pour le Premier Ministre de la Barbade, le temps n’est plus à la complaisance, car le niveau des mers va augmenter. « Nous pourrions disparaître », s’est-il alarmé, en appelant à des actions réelles.
M. PERRY GLADSTONE CHRISTIE, Premier Ministre des Bahamas, a déclaré que l’an dernier, avec le passage de l’ouragan Joaquim, son peuple avait pris la pleine mesure des conséquences des changements climatiques. Ces dernières années, son gouvernement a adopté plusieurs programmes dans le cadre d’une stratégie de développement durable, qui fonctionnera elle-même plus largement dans le cadre de plans nationaux. Son objectif est de diminuer de 30% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Les autorités ont également engagé un dialogue avec l’ensemble des parties prenantes nationales, y compris avec la société civile et le secteur privé.
M. KEITH C. MITCHELL, Premier Ministre de Grenade, a déclaré qu’avec leadership et courage pour des actions décisives, nous trouverons des solutions et un terrain d’entente pour qu’aucune personne, ni aucun pays ni aucun peuple de cette planète ne souffre des ravages des changements climatiques. Nous poursuivrons vigoureusement les efforts et assurerons que le taux mondial d’augmentation de la température soit limité au-dessous de 1,5°C comme avant les niveaux préindustriels. En outre, les caractéristiques, les vulnérabilités particulières et les circonstances spécifiques des petits États insulaires en développement doivent continuer d’être au centre de nos discussions.
M. ANTONI MARTI PETI, Chef du Gouvernement de la Principauté d’Andorre, a indiqué que son pays est « une société ouverte au monde qui partage les défis mondiaux et souhaite participer aux solutions ». Au cours des prochaines années, Andorre va mettre en œuvre une nouvelle politique énergétique et « une mobilité durable ». Le pays a fait le pari des énergies renouvelables, dont l’énergie solaire. C’est un pari qui sera géré par le secteur public avec un plan national financé à hauteur de 10% de son PIB. Andorre a également mis en marche un plan de promotion des voitures électriques qui devraient constituer la moitié du parc automobile d’ici à 2050. Enfin, le Gouvernement d’Andorre fait participer le secteur privé à la rédaction de son « livre blanc sur l’énergie », a assuré M. Marti Peti.
M. PAUL KABA THIEBA, Premier Ministre du Burkina Faso, a dit que si l’étape que nous franchissons aujourd’hui est importante, « plus importante encore reste celle de l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris et de sa mise en œuvre ». Le 16 septembre dernier, le Burkina Faso a adopté son document-cadre de contribution prévue déterminée au niveau national à l’horizon 2030, qui définit sa stratégie de lutte contre les effets des changements climatiques. Dans les semaines à venir, il adoptera un plan national de développement économique et social. Son pays étant membre du groupe des pays les moins avancé (PMA), le Premier Ministre a réitéré son appel aux pays développés à honorer leurs engagements pris en matière d’aide publique au développement et de financement en faveur de l’adaptation aux effets des changements climatiques.
M. TAMMAM SALAM, Président du Conseil des Ministres du Liban, a déclaré que son pays considérait l’action sur le climat comme une occasion non seulement de contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre et accroître la résilience, mais aussi pour résoudre les problèmes environnementaux et les défis économiques et sociaux. Le Liban achèvera la ratification de l’Accord de Paris dès que possible. Le pays n’attendra pas jusqu’en 2020 avant de travailler. Les trois mesures d’atténuation au niveau national sont actuellement achevées ou en préparation dans les secteurs de l’assainissement, des transports et de la sylviculture et attendent de recevoir les ressources financières nécessaires. Les acteurs non étatiques sont mobilisés et multiplient les investissements dans l’énergie renouvelable et la reforestation, a assuré M. Salam. Les projets pilotes et les lignes directrices pour accroître la résilience des communautés les plus vulnérables se multiplient et l’appui des donateurs internationaux est nécessaire. Le Président du Conseil des ministres du Liban a, avant de conclure, déclaré que l’instabilité de la région était probablement la plus grande contrainte empêchant la réalisation des objectifs en matière de climat.
M. PAKALITHA BETHUEL MOSISILI, Premier Ministre du Lesotho, a déclaré que le Lesotho avait pris des mesures d’envergure dans la lutte contre les changements climatiques, en particulier la promotion de ressources renouvelables. Le Premier Ministre a insisté sur les contributions au niveau national et sur l’importance des mesures d’atténuation. Il a appelé les pays développés à fournir une assistance financière et technique pour le renforcement de capacités, et le transfert de technologies. Il faudrait en outre aider les autorités nationales pour avoir les financements qui sont nécessaires pour satisfaire les besoins pressants.
M. NIKO PELESHI, Vice-Premier Ministre de l’Albanie, a rappelé que nous sommes tous à la fois victimes et responsables des changements climatiques. L’Albanie émet peu de gaz à effet de serre car, a-t-il dit, son secteur de production d’électricité est exempt de carbone et près du tiers de la production d’énergie est basé sur l’énergie renouvelable. Malheureusement, la capacité hydraulique est vulnérable aux effets des changements climatiques. Les engagements de l’Albanie sont notamment de réduire de 11,5% l’émission de CO2 à l’horizon 2030 et de ratifier l’Accord de Paris à l’automne 2016.
M. ALEXANDER DE CROO, Vice-Premier Ministre, Ministre de la coopération au développement, à l’agenda digital, aux télécommunications et aux postes de la Belgique, a estimé que la communauté internationale a écrit l’histoire l’année dernière à Addis-Abeba, à Paris et à New York. Des programmes ambitieux ont été arrêtés contre la pauvreté et la famine, et pour le développement durable et la protection de l’environnement. Nous avons, s’est félicité le Vice-Premier Ministre, un Plan d’action international adapté aux réalités de notre monde. C’est une « chance unique » de préserver les populations et les peuples. Les trois accords, a insisté le Vice-Premier Ministre, représentent l’engagement en faveur d’un monde plus stable et plus prospère.
La Belgique, a-t-il affirmé, souhaite concrétiser les choses en créant des législations contre les émissions de gaz à effet de serre pour les réduire de 40% d’ici à 2030, en obtenant des collectivités locales la transition vers l’économie verte, en réduisant la consommation énergétique et en aidant les pays en développement à faire face à leurs défis, avec un enveloppe de 250 millions d’euros, sur les cinq prochaines années. La Belgique aide les pays fragiles et consacre 50% de son APD aux PMA qui ont le moins accès aux fonds contre les changements climatiques, a relevé le Vice-Premier Ministre. Il faut faire beaucoup plus pour réussir l’Accord de Paris et garder le cap sur le même objectif sans faux prétexte. Les banques multilatérales de développement doivent faire leur part et le secteur privé doit saisir cette occasion pour travailler à des technologies propres et innovantes. « Nous le devons à nos enfants et à nos petits-enfants, a conclu le Vice-Premier Ministre.
Les hommes parlent mais la nature agit, a commenté MIGUEL ARIAS CAÑETE, Commissaire de l’Union européenne pour le changement climatique et l’énergie. Cette prophétie s’est révélée vraie, a-t-il dit, car nous sommes la dernière génération qui peut encore changer les choses. Il faut faire plus que des mots et nous l’avons fait avec l’adoption de l’Accord de Paris, a-t-il estimé, en prévenant que les choses ne seront pas simples. Il faudra des décisions douloureuses, des cibles ambitieuses et des lois prospectives. L’Union européenne continuera de donner l’exemple avec sa politique climatique qui a fait ses preuves et ses marchés du carbone. D’ici à 2030, elle compte obtenir de ses membres une réduction de 40% des émissions. L’Union européenne, qui est le premier fournisseur de fonds contre les changements climatiques, ne fera pas cavalier seul. C’est pourquoi, a insisté M. Cañete, elle appelle tous les grands émetteurs à assumer leurs responsabilités et à faire fond sur l’élan de Paris pour se montrer plus ambitieux encore. Il faut travailler différemment, a conclu le Commissaire, en promettant la signature de tous les membres de l’Union européenne de l’Accord de Paris et l’adaptation nécessaire des législations nationales.
Mme ELBA ROSA PÉREZ MONTOYA, Ministre de la science, de la technologie et de l’environnement de Cuba, a espéré que l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris se fera le plus rapidement possible. La Ministre a souligné l’importance du financement et du transfert de technologies en faveur des pays en développement mais a dénoncé le manque de volonté politique des pays développés qui empêchent le transfert de technologie et de financement en faveur des pays en développement. Elle a souhaité que les contributions au Fonds vert permettraient de concrétiser les engagements pris en vertu de l’Accord de Paris.
Mme SUSANA MABEL MALCORRA, Ministre des affaires étrangères de l’Argentine, a déclaré que son pays était engagé à renforcer les capacités des autres pays en développement pour réduire leurs émissions et faire face aux effets du changement climatique. La Ministre a indiqué que son gouvernement s’était engagé à ratifier l’Accord de Paris dans les prochains mois. Il faudrait tenir compte aussi de l’encyclique « Laudato Si » du pape François qui ouvre une période de changement au niveau mondial, a plaidé Mme Malcorra qui a appelé la communauté internationale à s’engager à trouver des solutions aux problèmes posés par les changements climatiques pour les générations futures.
M. VLADIMIR MAKEI, Ministre des affaires étrangères du Bélarus, a voulu que l’on garde à l’esprit la nécessité d’examiner sérieusement les problèmes qui pourraient se poser dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris. La mise en œuvre du Protocole de Kyoto, a-t-il rappelé, a montré les limites des mécanismes mis en place. Malgré cela, le Bélarus a réussi à réduire ses émissions de gaz à effet de serre tout en augmentant son PIB et en investissements massivement dans l’énergie propre. On peut prendre de nouvelles initiatives pour améliorer les mesures d’adaptation, a estimé le Ministre, en conseiller des incitations et des aides financières et technologiques. Les pays développés pourraient par exemple augmenter les investissements directs dans les pays les plus respectueux de l’Accord de Paris. Le Ministre a en réalité préconisé une démarche globale tenant compte de la lutte contre le changement climatique et des objectifs de développement durable. Le Bélarus, a-t-il promis, restera un bailleur de fonds de la sécurité climatique.
M. ARTURO CORRALES, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Honduras, a indiqué que pour son pays, l’essentiel est de donner « un visage humain » à la lutte contre le changement climatique, sachant que, comme le disait un philosophe grec, « les grands résultats exigent de grandes ambitions ». Le Honduras, a rappelé le Ministre, a été, selon le GIEC –le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat- le pays le plus vulnérable au monde au cours des 20 dernières années. Il a été frappé par le phénomène El Niño, la sécheresse, les maladies forestières, la baisse de la production et l’insécurité alimentaire. Mais le pays, a affirmé le Ministre, refuse de voir « le verre à moitié vide ». Il espère l’appui et la coopération des pays développés pour le travail sur lequel il s’est engagé en matière d’adaptation et d’atténuation face au changement climatique. Même s’il est un pays peu pollueur, le Honduras s’est engagé, dans les délais fixés par l’Accord de Paris, à réduire de 15% ses émissions de gaz à effet de serre, à reboiser un million d’hectares dégradés, à réduire de 35% la consommation de bois de chauffe, grâce au « Une vie meilleure » et de faire passer la consommation d’énergie renouvelable de 55 à 80%.
M. NICOS KOUYIALIS, Ministre de l’agriculture, du développement rural et de l’environnement de Chypre, a assuré que Chypre, partie au Protocole de Kyoto, respectera ses engagements envers la communauté internationale et l’Union européenne et participera aux efforts visant à protéger l’environnement et assurer l’avenir des générations futures. Chypre envisage de mettre en œuvre un certain nombre de politiques et d’adopter des mesures d’atténuation et d’adaptation dans les années à venir. Chypre entend aussi mobiliser davantage de ressources pour financer les mesures prises en matière d’atténuation et de transparence de la mise en œuvre de l’Accord de Paris. À ce jour, a assuré le Ministre, Chypre a versé 350 000 euros au Fonds vert pour le climat.
M. JABER AL-MUBARAK AL-HAMAD AL SABAH, Directeur général de l’environnement du Koweït, a déclaré que la mise en œuvre de l’Accord de Paris était de la responsabilité de tous. Il a toutefois souligné l’importance de la responsabilité commune et partagée dans la réalisation des engagements de l’Accord de Paris, en particulier de la part des pays les plus pollueurs. Ceux-ci doivent en outre contribuer davantage au renforcement des capacités nationales des pays en développement et faciliter le transfert de technologies vers ces pays qui sont, a-t-il rappelé, moins pollueurs. Le Directeur général a souligné la nécessité de la transparence et de la responsabilité en ce qui concerne l’utilisation de l’énergie nucléaire.
M. AURÉLIEN A. AGBENONCI, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Bénin, a indiqué que dans son pays, la réalisation des ambitions en matière d’atténuation et d’adaptation nécessitera une enveloppe financière globale de 30 milliards de dollars dont 2 milliards de contribution du Gouvernement béninois sur la période allant 2012 à 2020. Le Bénin en appelle donc à l’engagement des pays développés à faire leurs responsabilités historiques, soit à mobiliser d’ici à 2020, 100 milliards de dollars pour le Fonds vert. Le Ministre a insisté pour que les gouvernements, la société civile, le secteur privé, les collectivités locales, les scientifiques et autres accordent à l’adaptation toute la priorité requise, à renforcer le transfert de technologies et mettent en place un mécanisme efficace de suivi de l’application de l’Accord de Paris.
M. AVI GABBAI, Ministre de la protection de l’environnement d’Israël, a estimé que le monde vit un moment d’unité pour l’avenir de notre planète et de nos populations et regretté que, hélas, la Palestine ne cesse d’inciter à la haine contre Israël au lieu de mettre un terme au terrorisme. Nous sommes ici pour signer un accord ambitieux sur des sociétés résilientes, a dit le Ministre, en insistant sur l’ouverture et la coopération comme les éléments clefs du succès. Il faut veiller à ce que tous les acteurs participent, dont le secteur privé et les institutions financières qui d’ailleurs déjà ont avancé dans l’appui aux politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais un élément se distingue, c’est le pouvoir des technologies, a souligné le Ministre. Il ne faut pas oublier, a-t-il mis en garde, le rôle que le développement industriel a pu jouer pour surmonter les difficultés environnementales.
Israël est un pionnier de la création de nouvelles technologies qui ont permis d’accomplir des miracles, s’est réjoui le Ministre, en citant l’irrigation au goutte à goutte qui a permis de surmonter sa crise de l’eau et d’autres technologies qui ont hissé Israël à la première place des spécialistes du recyclable de l’eau. Le Ministre a conclu en rappelant qu’aujourd’hui, des Juifs vont fêter la transition de l’esclavage à la liberté et se raconter comment leurs aïeux ont marché dans le désert pendant 40 ans avant de parvenir à la terre promise. La différence, a dit le Ministre, c’est qu’aujourd’hui, nous avons les moyens technologiques de produire du lait et du miel dans le désert et Israël entend les partager.
M. SIGRÚN MAGNÚSDÓTTIR, Ministre de l’environnement et des ressources naturelles de l’Islande, a rappelé que l’électricité et le chauffage dans son pays étaient fournis à près de 100% par l’énergie renouvelable. Mais ce n’est pas suffisant. Il faut encore réduire les émissions des autres sources. Le Gouvernement de l’Islande a augmenté les ressources consacrées à la lutte contre les changements climatiques. Il appuie notamment les infrastructures pour les voitures électriques. Par ailleurs, il faut encourager les actions qui absorbent le carbone de l’atmosphère. Les règles établies en vertu de l’Accord de Paris devraient soutenir ces efforts. L’Islande appuie les mesures visant à renforcer les capacités en matière d’énergie propre et de lutte contre les changements climatiques dans les pays en développement. Le « Global Geothermal Alliance » a été lancé à Paris. Cette initiative devra encourager l’utilisation de l’énergie géothermique partout dans le monde.
M. MARKO POMERANTS, Ministre de l’environnement de l’Estonie, a indiqué que son pays avait déjà réduit ses émissions de gaz à effet de serre de près de 50% par rapport à 1990, dans le respect des cibles fixées par le Protocole de Kyoto. Il va mettre en œuvre le cadre énergétique de l’Union européenne à l’horizon 2030 et élabore une stratégie de développement basée sur de faibles émissions de carbone jusqu’en 2050. La croissance économique, a-t-il ajouté, ne doit pas se faire au détriment du développement. L’Estonie consacrera 1 million d’euros par an à l’aide aux pays en développement.
Mme CAROLE DIESCHBOURG, Ministre de l’environnement du Luxembourg, a soulevé comme sujet de préoccupation l’évolution des émissions observées dans les secteurs de l’aviation et du transport maritime. Celle-ci n’est, à son avis, pas en ligne avec les objectifs de Paris. Elle a pensé qu’il y avait lieu de porter l’élan de Paris dans les enceintes de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et de l’Organisation maritime internationale (OMI). Deux tiers des investissements publics du Luxembourg visent désormais les transports en commun et la mobilité douce. Une réforme fiscale favorisant le recours aux véhicules à zéro ou à faibles émissions sera opérationnelle en 2017, a assuré la Ministre.
M. KASPARS GERHARDS, Ministre de l’environnement et du développement régional de la Lettonie, a indiqué que son pays était engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, avec notamment des mesures visant à compléter celles concernant les prix adoptés au sein de l’Union européenne. Il a appelé à poursuivre avec l’élan de Paris afin de respecter les engagements qui y avaient été arrêtés.
M. RICHARD BRABEC, Ministre de l’environnement de la République Tchèque, a indiqué que son pays avait élaboré une nouvelle politique en matière de climat qui guidera la transition nationale vers l’adoption des sources d’énergie renouvelables. Il faut aussi intégrer la question de la résilience aux effets des changements climatiques, a-t-il plaidé, en assurant que son gouvernement avait établi un plan national sur les mesures d’adaptation en 2015. Le pays a également contribué à hauteur de 3 millions de dollars en faveur du Fonds vert pour le climat.
Mme BARBARA HENDRICKS, Ministre de l’environnement, de la conservation de la nature et de la sécurité nucléaire de l’Allemagne, a estimé que le monde a ouvert un nouveau chapitre dans l’action politique contre les changements climatiques. L’Accord de Paris traduit la progression d’un processus global. C’est une page importante que nous avons tournée aujourd’hui, a dit la Ministre. La communauté internationale, a-t-elle poursuivi, a pris des engagements forts contre les émissions de carbone et créé un cadre pour que les pays s’adaptent aux changements climatiques. La voie est claire: il faut s’éloigner des combustibles fossiles. « Nous devons faire en sorte que les plus vulnérables n’aient pas à payer le prix de nos activités nuisibles. Nous devons respecter les limites de notre planète », a insisté la Ministre, en estimant que l’Accord de Paris est bien plus qu’un instrument juridique contraignant. C’est une voie vers une transformation mondiale et vers une nouvelle économie qui offre d’immenses possibilités. Le véritable travail commence maintenant, a-t-elle prévenu, car il nous incombe de relever le défi de la mise en œuvre par la détermination de nos contributions.
Il faut préserver l’élan qui a été donné à Paris et se montrer à la hauteur des attentes et, dans ce domaine, il faut donner la priorité à la « décarbonisation » par des objectifs plus stricts et des mesures plus ambitieuses. L’Allemagne, a dit la Ministre, a déjà adopté un accord qui aura pour but de parvenir à la « décarbonisation » d’ici à 2050. Le Plan s’applique à l’industrie, aux villes et à la population. Au niveau international, l’Allemagne estime que l’Initiative du G-7 sur les énergies renouvelables en Afrique et les garanties, relatives aux risques climatiques, doivent impérativement être respectées. Elle compte d’ailleurs consacrer 4 milliards d’euros d’ici à 2030 à l’action climatique, soit le double du montant alloué aujourd’hui. En la matière, l’Allemagne va solliciter aussi le secteur privé car l’Accord de Paris jette également les bases d’une transition vers la mobilisation des ressources financières.
M. GIGLA AGULASHVILI, Ministre de l’environnement et de la protection des ressources naturelles de la Géorgie, a souligné qu’en annonçant des contributions ambitieuses, son pays avait montré son engagement. Malgré des émissions de 0,03%, le pays a assumé ses responsabilités en passant à une économie à faible émission de carbone et en renforçant sa résilience aux changements climatiques. Le pays prend déjà des mesures d’atténuation avec l’aide du Gouvernement américain et 11 de ses villes ont rejoint l’Initiative de l’Union européenne « Pacte des Maires ». La Géorgie est un petit pays mais il est convaincu que les petits pays peuvent être les moteurs de la créativité, qu’ils sont davantage prompts à essayer de nouvelles idées et à fixer des objectifs plus ambitieux. Ces pays montrent que l’abandon des combustibles fossiles ne compromet en rien le développement économique mais offre au contraire plus d’opportunités de croissance économique, a fait remarquer le Ministre avant de conclure.
M. PRAKASH JAVADEKAR, Ministre de l’environnement, des forêts et des changements climatiques de l’Inde, a dit que si nous continuons avec des modes de vie extravagants qui ont cours de nos jours, alors nous aurions besoin des ressources de trois planètes terre. Il a rappelé que le préambule de l’Accord de Paris sur le climat fait référence à la justice climatique, en estimant que cette justice concerne surtout les pays les plus pauvres.
Le Ministre a ensuite promis que l’Inde va réduire ses émissions de gaz à effet de serre considérablement d’ici à 2030, tout en augmentant de 40% la part de sa consommation énergétique venant des sources renouvelables. Il a ensuite indiqué que l’Inde a pris une mesure révolutionnaire en taxant le charbon à 6 dollars la tonne. Cet argent va servir à la protection de l’environnement, a-t-il affirmé, en ajoutant que si le monde suivait l’exemple de l’Inde, cela permettrait de dégager pas moins de 100 milliards de dollars par an. L’Inde a en outre distribué des ampoules à faible consommation énergétique de type LED pour près de 100 millions de dollars à ses populations, a-t-il indiqué. Le Ministre a par ailleurs appelé le monde à redoubler d’efforts entre 2016 et 2020 pour réduire les émissions de gaz à effet de serre avant que n’entre en vigueur l’Accord de Paris.
M. LARS CHRISTIAN LILLEHOLT, Ministre de l’énergie, des services publics et du climat du Danemark, a déclaré que l’Accord de Paris devrait constituer le point de départ d’une nouvelle ambition internationale en faveur de l’économie verte. Certains pays auront besoin d’aide pour mettre en œuvre cet Accord, et c’est pour cela que le Danemark propose son soutien à des pays en matière d’adaptation et d’atténuation aux changements climatiques.
Le Danemark assiste notamment des pays en développement dans leur transition énergétique. Il a également appelé à des actions en faveur du climat avant 2020, date d’entrée en vigueur de l’Accord de Paris sur le climat. Il est également important d’impliquer le secteur privé, a-t-il martelé, en expliquant que le marché est un acteur clef pour la réduction des émissions de gaz. Il a conclu en émettant le vœu qu’il y aura une synergie d’actions entre les secteurs privé et public afin de lutter efficacement contre les changements climatiques au niveau mondial.
Mme KAMINA JOHNSON SMITH, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de la Jamaïque, a déclaré que son pays était fier d’avoir fait partie de la coalition dite « High Ambition Coalition » qui s’est unie à Paris autour de l’objectif de 1,5ºC défendu, depuis des années, par l’Alliance des petits États insulaires. La part de la Jamaïque dans les émissions globales de gaz à effet de serre est négligeable. Cela ne l’empêche pas d’avoir pour cible 20% d’énergie renouvelable d’ici à 2030, a poursuivi la Ministre. Elle a souhaité que des efforts soient faits pour lever les barrières qui entravent l’accès des petits États insulaires en développement au Fonds vert pour le climat et à d’autres sources multilatérales de financement pour la lutte contre les changements climatiques.
M. PEHIN DATO MOHAMMAD YASMIN UMAR, Ministre de l’énergie et de l’industrie de Brunéi Darussalam, a espéré une mise en œuvre de l’Accord de Paris fondée sur le principe des « responsabilités communes mais différenciées ». La signature de l’Accord de Paris, a-t-il dit, n’est pas la panacée mais plutôt un appel à l’action. Brunei Darussalam ne représente que 0,016% des émissions annuelles dans le monde. Malgré la modestie de ces émissions, le pays a mis en œuvre un plan d’action contre les changements climatiques -« la Vision 2035 »- qui met l’accent sur la qualité de vie grâce à un environnement propre et débarrassé des conséquences néfaste du changement climatique.
C’est une priorité pour l’économie nationale qui dépend lourdement des hydrocarbures. Nous devons être responsables de nos actions et nous voulons utiliser nos ressources de la façon la plus viable qui soit, a affirmé le Ministre. Brunei Darussalam veut donc réduire sa consommation énergétique de 63% d’ici à 2035. Des efforts sont menés dont la réforme du prix de l’électricité et ou le Code de la construction. Le pays veut très rapidement augmenter de 10%, la part des énergies renouvelables, dont l’installation de panneaux solaires dans les zones naturelles. Le pays entend également faire passer la couverture forestière de 44 à 50%.
Nous sommes ici pour signer un accord respectueux du principe des « responsabilités communes mais différenciées », a déclaré M. KHALED FAHMY, Ministre de l’environnement de l’Égypte. C’est un accord en vertu duquel les pays développés doivent être les premiers à porter le fardeau de l’atténuation, compte tenu de leurs responsabilités « historiques », a-t-il précisé. C’est aussi un accord, a-t-il ajouté, en vertu duquel les pays développés se sont engagés à mobiliser la somme de 100 milliards de dollars par an jusqu’en 2020. Cet Accord appelle, en outre, à la transparence dans la mise en œuvre et doit conduire à la définition tant attendue d’un objectif mondial d’adaptation et faire admettre que cette adaptation relève d’une responsabilité mondiale, a-t-il ajouté.
M. RI SU YONG, Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), a tout d’abord dénoncé les essais nucléaires menés par les États-Unis, avec le concours de leurs alliés, et qui, a-t-il fait remarquer, sont une atteinte à l’environnement. Son pays a lancé une vaste campagne nationale en faveur de la reforestation, afin de reboiser 1,67 million d’hectares de zones montagneuses d’ici à 2024. Il a expliqué que cela allait permettre à son pays d’augmenter sa capacité à absorber les émissions de gaz à effet de serre.
Le Ministre a estimé que la région devrait retrouver sa stabilité sociopolitique afin que les problèmes environnementaux soient résolus. Il a estimé que les essais nucléaires qui ont cours dans la péninsule coréenne entravent toute possibilité de discuter des questions environnementales. Compte tenu du fait que les plus grandes émissions de gaz à effet serre proviennent des pays industrialisés, il incombe à ces pays d’assumer leurs responsabilités en assistant les pays en développement à protéger l’environnement.
Mme CATHERINE MCKENNA, Ministre de l’environnement et des changements climatiques du Canada, a déclaré que l’Accord de Paris sur le climat était une aubaine pour les pays vulnérables et les personnes vulnérables telles que les femmes et les enfants. Elle a demandé que les pays en développement ne soient pas sanctionnés pour des problèmes qui ne sont pas de leur fait. Le Canada apporte son soutien à ces pays, a-t-elle assuré. Elle a souligné que l’arctique canadien se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète, ce qui a un impact sur la santé et les coutumes des populations autochtones du pays.
Ces populations autochtones sont impliquées dans la prise de décisions, a souligné la Ministre, en faisant observer que toute la population nationale canadienne peut, dès aujourd’hui, faire ses propositions en ligne sur un site consacré à la définition de l’approche du pays en matière de croissance propre et de lutte contre les changements climatiques. La Ministre a ensuite fait remarquer que les changements climatiques ne représentaient pas seulement un obstacle au développement, mais également une opportunité pour bâtir une économie solide et tournée vers la durabilité par l’adoption des sources d’énergie propres.
M. LEJEUNE MBELLA MBELLA, Ministre des relations extérieures du Cameroun, a réaffirmé la volonté politique de son gouvernement qui a déjà adopté un plan national d’adaptation aux changements climatiques. Les activités de ce plan, qui couvre les cinq zones agroécologiques du Cameroun, ont été conçues en partenariat avec les différentes parties prenantes des secteurs public et privé. À l’heure actuelle, cinq projets transversaux et 15 projets sectoriels sont à l’œuvre. Le Ministre s’est réjoui de l’engagement des pays développés à augmenter de 100 milliards par an leur contribution au Fonds vert pour le climat. Le Président camerounais, a-t-il annoncé, a décidé de soumettre l’Accord de Paris au Parlement pour ratification en juin prochain.
M. TAHER SHAKHASHIR, Ministre de l’environnement de la Jordanie, a indiqué qu’une des choses dont son pays est particulièrement fier est d’avoir intégré les objectifs de lutte contre le changement climatique dans les stratégies sectorielles. La Ministère de l’eau et de l’irrigation a par exemple intégré le concept des changements climatiques à la nouvelle stratégie sur l’eau de 2016. Le Ministère de l’énergie et des ressources minérales déploie, pour sa part, des efforts considérables pour parvenir à la cible de 1 800 mégawatts d’énergie renouvelable d’ici à 2020. Aujourd’hui, la Jordanie consolide le lien entre les principes de l’Accord de Paris et son Plan de croissance verte dans le but de parvenir à une économie verte qui implique des changements structurels. Mais, a rappelé le Ministre, des changements graves sont intervenus en Jordanie, en raison de l’instabilité régionale. Des changements, s’est-il expliqué, qui ont rendu difficile la planification à long terme dans les secteurs directement liés aux changements climatiques, obligeant ainsi à la souplesse et à la créativité et montrant qu’il faut un bon environnement législatif, politique et économique pour parvenir au succès.
Si nous tardons à respecter nos engagements, a averti M. AHMED ALI SILAY, Ministre délégué chargé de la coopération internationale de Djibouti, « dans moins d’un demi-siècle, il sera impossible pour l’être humain de survivre du fait des températures extrêmes causées par les gaz à effet de serre dans la région de l’Afrique de l’Est et au Moyen-Orient ». La désertification, l’appauvrissement des sols, l’assèchement des puits, les inondations, l’augmentation du niveau de la mer sont des aléas récurrents contre lesquels les populations se battent avec leurs maigres moyens, a-t-il précisé. « Aussi, doit-on ancrer l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques au centre des actions visant à combattre la pauvreté dans tous nos pays. » Pour les agences humanitaires, la sécheresse dont est victime la Corne de l’Afrique serait la pire depuis 60 ans et elle toucherait plus de 12 millions de personnes. Djibouti ambitionne de devenir le premier pays africain utilisant une énergie verte à 100% à l’horizon 2020.
M. GREG HUNT, Ministre de l’environnement de l’Australie, a indiqué que l’action de son pays se concentrait sur le Fonds de réduction des émissions, le mécanisme de sauvegarde qui limite les émissions et l’objectif d’avoir 23,5% d’énergie renouvelable d’ici à 2020. De plus, l’Australie s’attache à la fois à réduire les émissions de ses véhicules et à réduire de 85% les hydrofluorocarbures. D’ici à 2020, elle va aussi doubler ses investissements dans les énergies propres, notamment l’énergie solaire, et les technologies innovantes. Par ailleurs, l’Australie a joué un rôle clef pour établir le Partenariat des forêts tropicales humides de la région Asie-Pacifique. Enfin, le Plan 2050 des coraux vise à renforcer la résilience de la Grande barrière de corail, qui souffre du blanchiment. Au cours des 10 prochaines années, 2 milliards de dollars seront déboursés pour cette cause.
M. HUGO ROGER MARTINEZ BONILLA, Ministre des affaires étrangères d’El Salvador, a estimé que le monde vit aujourd’hui un moment « historique » qui rend impérative la nécessité de se montrer à la hauteur des engagements négociés durement à Paris. Nous devons continuer à avancer vers un avenir meilleur marqué par moins d’émissions de gaz à effet de serre, une augmentation contrôlée de la température terrestre et une résilience plus forte aux changements climatiques. Comme ce sont les pays en développement qui souffrent le plus des changements climatiques, la mise en œuvre de l’Accord de Paris est une priorité pour eux, a souligné le Ministre, en parlant en particulier des pays d’Amérique centrale.
Entre 1995 et 2014, a-t-il regretté, El Salvador est parvenu à la quatorzième place des pays les plus vulnérables aux conséquences de changements climatiques extrêmes. Le Ministre a donc mis l’accent sur la coopération technologique et financière. Au niveau national, il a indiqué que son gouvernement travaille à une loi-cadre sur les changements climatiques et à une nouvelle politique énergétique pour accélérer la transition du pays vers une économie verte. Les collectivités locales sont encouragées à s’impliquer dans ces efforts, s’agissant en particulier d’une bonne gestion des ressources en eau. La signature historique de l’Accord de Paris est un engagement mais, surtout, un appel à se montrer à la hauteur des attentes de l’humanité tout entière, a insisté le Ministre.
Mme SITI NURBAYA BAKAR, Ministre de l’environnement et des forêts de l’Indonésie, a indiqué que l’Indonésie entend contribuer à la lutte contre les changements climatiques par des actions au plan national. Elle a ainsi révélé que le pays compte procéder à l’électrification de milliers de villages d’ici à 2030, et qu’une agence de reforestation nationale a été établie en février dernier. Elle a aussi indiqué que son pays avait suspendu les permis d’exploitation de palmiers à huile. Certaines provinces ont également suspendu la production du charbon de bois. La Ministre a invité les pays développés à soutenir les efforts des pays en développement en matière d’adaptation et d’atténuation aux effets des changements climatiques, notamment en procédant à des transferts de technologies propres.
M. MAHAMA AYARIGA, Ministre de l’environnement, de la science, de la technologie et de l’innovation du Ghana, a annoncé que le Parlement ghanéen va ratifier l’Accord de Paris en mai prochain. Il a aussi indiqué qu’un plan national de communication était en cours d’élaboration pour assurer l’appropriation de cet Accord au niveau du pays. Il a assuré que l’Accord de Paris et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 seront intégrés dans les politiques de développement nationales.
Mme MARJON VASHTI KAMARA, Ministre des affaires étrangères du Libéria, a parlé du secrétariat sur les changements climatiques que son gouvernement a mis en place dès 2014 et de la stratégie de réduction des émissions des gaz à effet de serre qui a été intégrée au Plan national de développement pour la transformation. Le Libéria a aussi mis en place un programme d’adaptation aux changements climatiques et une stratégie sur la biodiversité. Avec ses partenaires, le pays s’attache à protéger la dernière forêt tropicale d’Afrique. Le Gouvernement du Libéria, a poursuivi la Ministre, travaille avec le secteur privé et la société civile pour les éduquer, les former, les sensibiliser et les faire participer à toutes activités liées à la lutte contre les changements climatiques. L’Accord de Paris, a conclu la Ministre, ouvre une nouvelle voie pour des partenariats propres à offrir à toutes les nations la chance de produire et de consommer de l’énergie renouvelable. Mais, a-t-elle prévenu, il faudra des ressources financières supplémentaires, y compris des investissements.
L’Accord de Paris a été un élan politique et culturel déterminant et aujourd’hui, nous marquons un jalon de plus, s’est félicité M. ALAN KELLY, Ministre de l’environnement de Irlande. La signature de l’Accord, a-t-il dit, envoie aux entreprises et au citoyen en général, un message clair sur la détermination des gouvernements. Dans ce cadre, le Ministre a voulu que l’on reconnaisse les vulnérabilités particulières des pays en développement et s’est félicité que l’Accord de Paris vienne compléter le Programme de développement durable à l’horizon 2030. L’Accord de Paris, a-t-il indiqué, est tout à fait conforme aux objectifs à long terme de l’Irlande qui veut effectuer rapidement sa transition vers une économie verte. L’Irlande appuie donc fermement l’Accord de Paris en ce qu’il aidera les dirigeants du monde à mettre en place les mesures nécessaires pour atteindre les objectifs communs. L’Accord de Paris illustre la volonté inébranlable des gouvernements mais, a prévenu le Ministre, il faut passer des discours aux actes et mettre en place une riposte mondiale véritablement efficace.
M. HUSEYNGULU BAGHIROV, Ministre de l’écologie et des ressources naturelles de l’Azerbaïdjan, a indiqué que son pays avait pris des engagements pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, bien qu’il ne fasse pas partie des pays développés concernés par cet instrument. Il a aussi réaffirmé l’engagement de l’Azerbaïdjan en faveur de la préservation des forêts nationales. Il a cependant déploré que les déplacements de populations à l’intérieur du pays, à cause du conflit avec l’Arménie, contribuent à fragiliser davantage les écosystèmes nationaux.
M. SOMMAT PHOLSENA, Ministre des ressources naturelles et de l’environnement de la République démocratique populaire lao, a assuré que son pays avait intégré les questions relatives aux changements climatiques et à la prévention des risques de catastrophe dans les programmes nationaux de développement. Il a ensuite appelé la communauté internationale à s’assurer que l’Accord de Paris sur le climat soit mis en œuvre avec succès.
Mme MARIA DE FATIMA JARDIM, Ministre de l’environnement de l’Angola, a d’emblée souligné que les effets des changements climatiques sont déjà visibles en Angola, dont la sécheresse et les inondations qui détruisent l’agriculture et les infrastructures socioéconomiques, augmentant les maladies endémiques comme le paludisme. L’Angola montre donc aujourd’hui son engagement « sans équivoque » à réaliser l’Accord de Paris qu’il entend ratifier le plus tôt possible. Les effets des changements climatiques, a fait remarquer la Ministre, imposent de nouveaux défis. Il est donc crucial que l’environnement international soit propice à la matérialisation des programmes nationaux de développement.
Mme SITTI KASSIM (Comores) s’est déclarée convaincue que l’Accord de Paris a intégré presque toutes les préoccupations exprimées par les petits États insulaires en développement. L’Accord consacre le principe de la « responsabilité partagée mais différenciée » et prend en compte le niveau de développement et les besoins spécifiques des pays. L’Accord de Paris est durable et dynamique, s’agissant en particulier de ses dispositions sur le contrôle de la température terrestre. Mais, a prévenu la Ministre, il faudra un engagement ferme pour sa mise en œuvre. Elle a demandé que des règles juridiquement contraignantes soient appliquées pour assurer le respect des dispositions relatives à la mobilisation des ressources. Elle a aussi demandé des « garde-fous » sur les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les Comores, a-t-elle prévenu, auront besoin d’un accompagnement financier de la part de la communauté internationale pour ses programmes d’atténuation et d’adaptation. Le pays espère pouvoir déposer ses instruments de ratification avant la fin de cette année.
M. IOANNIS TSIRONIS, Ministre de l’environnement et de l’énergie de la Grèce, a déclaré que l’esprit et l’élan de Paris doivent guider les processus de mise en œuvre à l’échelle nationale. Il a dit que la lutte contre les changements climatiques n’était pas seulement une question environnementale. Il a ainsi fait observer que des tensions avaient eu lieu dans de nombreux pays européens du fait de l’afflux de quelques centaines de réfugiés venant de Syrie. Il a estimé que cela donne une idée des répercussions économiques et sociales qui résulteraient des déplacements de millions de réfugiés résultant d’une catastrophe naturelle.
M. TEBURORO TITO, Ancien Président et Envoyé spécial du Président de Kiribati, a déclaré que Kiribati va ratifier l’Accord de Paris dès que son nouveau gouvernement sera installé. Il a rappelé que son pays se situe à peine à trois mètres au-dessus du niveau de la mer, et que Kiribati est en première ligne du combat contre les changements climatiques. De ce fait, Kiribati ne peut attendre que l’Accord de Paris entre en vigueur avant que des actions ne soient prises pour lutter contre les changements climatiques, car il s’agit d’une question de survie pour de nombreux pays, a-t-il dit.
M. Tito a appelé les pays responsables en premier des changements climatiques à contribuer au Fonds vert pour le climat, afin que ces financements soient immédiatement disponibles pour les pays qui sont en première ligne de la lutte, comme Kiribati. Il a appelé tous les acteurs, secteur privé, société civile, y compris le secteur philanthropique, à s’investir pour cette cause, notamment en aidant ceux qui sont dans le besoin d’une assistance urgente.
Se disant heureux d’avoir signé ce matin un Accord « historique », M. MOTOHIDE YOSHIKAWA (Japon) a rappelé que son pays a toujours défendu un cadre applicable à toutes les parties et qu’il se réjouit aujourd’hui de voir que ce souhait est devenu une réalité. Mais la signature n’est qu’un premier pas. Il faut se mettre au travail pour que l’Accord de Paris entre rapidement en vigueur et que les principaux pollueurs participent réellement à ce processus. Le Japon, a indiqué le représentant, se prépare au mieux à la ratification de l’Accord de Paris et estime que l’élaboration de règles sur la réduction significative des gaz à effet de serre est indispensable. Le Japon, a insisté le représentant, est du côté des peuples et des pays les plus affectés par les changements climatiques. Il continuera à engager des ressources considérables dont les 1 300 milliards de yen promis d’ici à 2020. Le Japon regarde désormais vers l’année 2050 et compte renforcer l’innovation et le transfert des technologies ainsi que ses plans de réduction des émissions.
M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a prévenu que le succès de l’Accord de Paris dépend de la volonté de chaque pays de lutter contre les changements climatiques. Il est important, a-t-il souligné, d’impliquer toutes les parties prenantes à tous les niveaux. Il ne sera pas possible de réaliser les objectifs de l’Accord de Paris sans la contribution du secteur privé et celle de la société civile. Le Liechtenstein est déterminé à améliorer son efficacité énergétique, à promouvoir la production des énergies renouvelables et à élaborer des incitations pour la création d’une économie à faible émission de carbone. Depuis 2011, il a consacré une somme de 1,3 million de francs suisses à des projets d’atténuation et d’adaptation en Afrique, en Asie et dans le Pacifique. Le Liechtenstein réitère qu’il a l’intention de devenir un donateur du Fonds vert pour le climat et de réduire de 40% d’ici à 2030 ses émissions de gaz à effet de serre, pour revenir aux niveaux de 1990.
M. FERNANDO WAHNON FERREIRA, (Cabo Verde) a estimé que la signature de l’Accord de Paris signifie que la communauté internationale entend investir dans l’atténuation et l’adaptation aux effets des changements climatiques, offrant ainsi au monde de meilleures chances de réaliser le programme de développement durable à l’horizon 2030. Les pays qui connaissent une situation de vulnérabilité particulière, notamment les petits États insulaires en développement (PEID) méritent une attention particulière de la part de la communauté internationale.
Il a de ce fait appelé à des actions en leur faveur telles que des fonds d’adaptation et d’atténuation, le renforcement de leurs capacités et les transferts de technologies. Il a assuré que le Cabo Verde va ratifier l’Accord de Paris sur le climat d’ici un an, tout en annonçant que son pays entend être libérer de sources d’énergie polluantes d’ici à 2025, sachant que 30% de sa consommation énergétique nationale actuelle proviennent des sources d’énergie renouvelables.
M. MAHMOUD SAIKAL (Afghanistan) a souligné que l’Afghanistan faisait partie des pays les plus vulnérables confrontés aux effets négatifs des changements climatiques, même si son peuple est le moins à l’origine du problème. L’Afghanistan a d’énormes besoins en matière de développement et d’adaptation climatique et, aujourd’hui, de très faibles émissions de gaz à effet de serre, a-t-il insisté. Le pays risque d’être de plus en plus frappé par des canicules, des inondations et des périodes de sécheresse. Or, la majorité de la population afghane dépend directement des ressources naturelles disponibles pour vivre. Le Ministre a souhaité un appui financier et une assistance juridique, de même qu’une aide pour renforcer ses capacités.
Mme KUNZANG C. NAMGYEL (Bhoutan) a indiqué qu’en tant que petit État en développement sans littoral et constitué d’écosystèmes de montagnes, le Bhoutan fait partie des pays les plus vulnérables aux changements climatiques. Elle a souligné que la constitution du pays prescrit qu’au moins 60% du territoire national soit recouvert de forêts. Elle a affirmé que le Bhoutan entendait rester neutre en matière de production de carbone, ce qui signifie que les émissions de gaz à effet de serre sont inférieures aux capacités des forêts nationales d’absorption du gaz carbonique.
Mme AMINA MOHAMMED (Kenya) a rappelé que son pays s’était engagé à réduire de 30% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 pour autant qu’il reçoive l’appui nécessaire. Elle a souligné que son pays était déjà un leader mondial en matière d’énergies renouvelables lesquelles représentent plus de 70% du bouquet énergétique national, le but étant de passer à 90% d’ici à 2030. La représentante a prévenu que la transition vers un développement à faibles émissions de carbone nécessitera le respect de tous les engagements en matière d’appui financier, de transfert de technologie et de renforcement des capacités. Les objectifs de la lutte contre les changements climatiques doivent être réalisés en même temps que les objectifs de développement durable, a conclu la représentante en estimant que c’est là la recette du succès.
M. KAIRAT ABDRAKHMANOV (Kazakhstan) a souligné que l’attachement de son pays à l’Accord de Paris et au Programme de développement durable à l’horizon 2030 est exprimé dans tous ses programmes stratégiques de développement. Le représentant a regretté de ne pas être en mesure de signer l’Accord de Paris aujourd’hui parce que les procédures internes nécessaires ne sont pas encore finalisées. Le retard vis-à-vis de cet Accord « historique » est purement technique, a assuré le représentant.
M. CRISTIÁN BARROS MELET (Chili) a appelé la communauté internationale à urgemment mettre en place un prix international du carbone afin d’aider à sa commercialisation. Il a aussi appelé à la reconnaissance du rôle primordial des océans comme régulateurs du climat. Le Ministre a déclaré qu’au cours des prochains mois, le Chili va lancer une initiative nationale de coordination entre les secteurs public et privé dans l’optique d’établir un plan national consensuel de lutte contre les changements climatiques.
M. IBRAHIM O. A. DABBASHI (Libye) a relevé que 95% du territoire libyen est constitué de désert, alors que le reste du pays est également menacé par l’avancée du désert. Il a, dans ce contexte, appelé à l’entrée en vigueur au plus vite de l’Accord de Paris. Il a aussi plaidé pour que les pays en développement aient accès à des technologies propres, ce qui leur permettrait de lutter contre les changements climatiques tout en avançant vers la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
M. CHARLES THEMBANI NTWAAGAE (Botswana) a indiqué que l’enthousiasme de son pays lors des négociations de Paris s’expliquait par le fait que les changements climatiques ont de réelles conséquences nationales. Les phénomènes climatiques extrêmes comme les sécheresses, les vagues de chaleur et les inondations sont devenus la norme. Les acquis du développement socioéconomique sont menacés. La productivité agricole est en baisse avec son lot d’insécurité alimentaire et d’importations coûteuses. Les puits se sont tous asséchés dans le sud du pays qui recourt désormais aux pipelines dont on connaît les coûts. Le représentant a donc fermement appuyé l’Accord de Paris, en insistant sur les dispositions relatives à la mobilisation des ressources financières et au transfert des technologies.
M. KAI SAUER (Finlande) a indiqué que son pays était sur la bonne voie pour atteindre les cibles fixées par l’Union européenne et ses États membres afin de réduire les gaz à effet de serre. L’Union européenne a déjà atteint ses cibles concernant l’énergie renouvelable. Une loi sur les changements climatiques est entrée en vigueur l’année dernière qui vise à réduire les émissions de 80%, par rapport aux niveaux de 1990, d’ici à 2050. En Finlande, la majorité des grandes municipalités travaillent déjà avec le secteur privé pour créer des solutions locales, aux niveaux de la gestion des déchets, des transports et de l’agriculture, de l’isolation des immeubles. En conclusion, il a souligné les liens étroits qui unissent la lutte contre les changements climatiques et les objectifs de développement durable.
M. MARTIN SAJDIK (Autriche) a déclaré qu’il était temps maintenant de « faire vivre » l’Accord de Paris. En tant que membre de l’Union européenne, l’Autriche s’est engagée à réduire ses émissions d’au moins 40% d’ici à 2030. Une stratégie intégrée pour le climat et l’énergie au-delà de 2030 est en cours d’élaboration, dont l’objectif est de passer progressivement des combustibles fossiles à des énergies renouvelables.
M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a, à son tour, souligné que la signature de l’Accord de Paris n’était que la première étape. Le chemin sera semé d’embûches, a prévenu le représentant mais il faut aller de l’avant et consentir à des investissements massifs dans les technologies propres et les énergies renouvelables. Les pays en développement doivent être soutenus, a-t-elle insisté. Le Bangladesh, a-t-il affirmé, a déjà pris des mesures d’atténuation et d’adaptation. Il a décidé unilatéralement de réduire de 5% ses émissions de gaz à effet de serre et de 15% avec l’aide internationale. Tout le monde doit participer à la lutte contre les changements climatiques et rester uni car, a-t-il prévenu, c’est une menace qui plane sur le monde entier.
M. JAN ELIASSON, Vice-Secrétaire général de l’ONU, a expliqué que cette réunion était l’occasion pour les États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) de fournir une actualisation sur les moyens pour leurs gouvernements à mettre en œuvre leurs plans nationaux de climat et les intégrer dans leurs plans de développement durable. C’est aussi l’occasion de dresser une feuille de route pour augmenter le niveau d’ambition afin de limiter l’élévation de la température à un niveau bien en dessous de 2 degrés Celsius. C’est aussi le moment, a-t-il dit aux délégations, de présenter le calendrier prévu pour la ratification de l’Accord de Paris et pour indiquer comment votre gouvernement entend accélérer les mesures relatives au climat avant 2020, en faisant preuve d’ingénuité et en mobilisant les ressources et tous les secteurs de la société civile.
M. BARON DIVAVESI WAQA, Président de Nauru, qui s’exprimait au nom des 12 petits États insulaires en développement du pacifique, a souligné que l’Accord de Paris sur le climat représente une réalisation historique et démocratique pour unifier le monde dans la lutte contre les effets des changements climatiques. Il faut maintenant veiller à sa pleine et rapide application, a-t-il demandé, en indiquant que la moitié des 12 membres de son groupe présenterait sous peu les instruments de ratification de l’Accord. Il est revenu sur la vulnérabilité des petits États insulaires en développement et a appelé à une transformation du système énergétique et des modes de production dans le monde, y compris le Pacifique. Pour lui, il s’agit de faire de la transition vers l’énergie renouvelable une priorité et de renforcer la résistance des îles aux changements climatiques. Mais, pour cela, la région pacifique attend un soutien financier et technique de la communauté internationale. Pour maintenir l’élan de l’Accord de Paris, il a également proposé la nomination d’un représentant spécial pour les changements climatiques au Sommet humanitaire qui aura lieu en Turquie.
M. TOMMY REMENGESAU, Président de Palau, a indiqué qu’il avait présenté l’instrument de ratification de son pays aujourd’hui, mais avait également fait passer un message d’urgence. En effet, que signifie la signature de cet accord pour un pays comme le sien qui est frappé par une grave sécheresse en ce moment même. Il est urgent de collectivement œuvrer à la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris sur le climat, a lancé le Président, qui compte sur une action collective robuste.
M. HASSEN SHEIKH MOHAMED, Président de la Somalie, a affirmé que malgré la crise qu’a traversée son pays, la Somalie s’engageait sur la voie d’une économie durable. Il faut reconstruire les institutions et donner les moyens à une politique environnementale en Somalie, a-t-il poursuivi, en assurant que son pays s’engageait à respecter ses obligations sous la convention cadre. Notant que les pays qui se développent rapidement ont causé de grands dommage à l’environnement, il a assuré que la Somalie éviterait de répéter cette erreur en optant notamment pour les énergies alternatives dès maintenant.
M. FILIP VUJANOVIĆ, Président du Monténégro, a dit être prêt à fournir une gestion responsable de son potentiel de développement avec un effet minimum sur les changements climatiques. Il a dit qu’il confirmerait dès que possible ses contributions visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, dans l’esprit d’un processus consultatif, pour contribuer à l’entrée en vigueur rapide de l’Accord de Paris. Son engagement au plan national est de réduire ces émissions de 30% par rapport au niveau de 1990. Il a également affirmé vouloir mettre en œuvre des mesures d’adaptation et d’atténuation des effets des changements climatiques.
M. ANDREJ KISKA, Président de la Slovaquie, a encouragé une ratification rapide de l’Accord de Paris en insistant sur les fait que les émissions de CO2 n’étaient pas une question de choix et qu’il était impératif que la consommation et la production deviennent plus durables et le monde plus efficace d’un point de vue énergétique. « Les changements climatiques nous affectent tous et nous devons tous nous adapter pour devenir plus résilients », a déclaré le Président, qui a rappelé l’engagement pris par la Slovaquie de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici à 2030.
M. HORACIO CARTES JARA, Président du Paraguay, a assuré que son pays continuerait à produire de l’énergie électrique renouvelable grâce à deux des plus grands barrages hydroélectriques du monde qui appartiennent aussi au Brésil et à l’Argentine. Il a aussi mentionné le renforcement de la Commission nationale sur les changements climatiques qui travaille avec le Secrétariat de l’environnement à mettre au point des politiques et à appliquer des mesures importantes, en coordonnant leurs travaux avec la société civile. Il a espéré que le Congrès paraguayen ratifierait l’Accord de Paris, avant de citer le pape François qui a averti des risques de ne pas voir les signes d’autodestruction.
M. MAHAMADOU ISSOUFOU, Président du Niger, a indiqué avoir signé l’Accord de Paris et réaffirmé sa volonté de donner son plein effet à cet instrument en accélérant la procédure de ratification. Ainsi, un projet de loi sera prochainement soumis au Parlement nigérien. Il a rappelé que cet accord tient compte de la responsabilité commune mais différenciée. À son avis, la contribution nationalement déterminée des pays est un repère important dans les actions en matière de climat. Tous les efforts mondiaux doivent se concentrer sur la limitation de la hausse de la température mondiale, a-t-il dit avant d’indiquer les domaines sur lesquels le Niger entend mettre l’accent, comme la mobilisation de ses ressources internes, la promotion des investissements privés ou encore la diversification de la production. Il a aussi attiré l’attention sur l’importance de la sauvegarde du lac Tchad et du fleuve Niger. Il n’a pas oublié pour autant les petits États insulaires en développement qui souffrent d’une vulnérabilité particulière face aux changements climatiques.
M. TOMISLAV NIKOLIC, Président de la Serbie, s’est dit conscient de la responsabilité qui pèse sur « notre génération » qui doit faire face aux changements climatiques de manière concertée. Pour lui, l’Accord de Paris est un pas essentiel pour le développement de la civilisation moderne et la preuve du rôle du multilatéralisme. « Aucun État n’est à l’abri des caprices de la nature », a-t-il noté après avoir rappelé que son pays a été frappé par des inondations graves. La Serbie a commencé le processus d’intégration des objectifs de Paris dans ses cadres nationaux et a été l’un des 10 premiers pays à payer sa contribution nationalement déterminée en juin 2015 et va réévaluer cette contribution à l’horizon 2019. En outre, le Conseil national pour les changements climatiques a été mis en place pour assurer le suivi des politiques de climat au plan national.
M. HAGE GEINGOB, Président de la Namibie, a assuré que son pays prenait des mesures contre le rejet de déchets toxiques. L’environnement fait partie de notre démocratie et de notre stabilité, a-t-il dit en citant la Constitution namibienne. Il a rappelé que les forêts étaient les poumons de la terre, la Namibie assurant la protection des sols dans tout le pays. Nous ne réussirons à lutter contre les changements climatiques sur le plan mondial, a-t-il prévenu, que si nous avons la sagesse et la volonté politique suffisante pour y arriver.
Mme HILDA HEINE, Présidente des Îles Marshall, a annoncé avoir soumis l’Accord de Paris au Parlement pour ratification aujourd’hui même. Même si cet Accord n’est pas parfait, il représente un engagement que le monde entier doit être disposé à prendre. Elle a salué l’impact que l’Accord de Paris sur les changements climatiques a d’ores et déjà sur d’autres institutions internationales. Elle a également souligné que les États avaient pris des engagements juridiquement contraignant pour limiter la hausse des températures à 1,5 degrés Celsius et de parvenir à zéro émissions de gaz à effet de serre dans la deuxième moitié de ce siècle.
M. ROBERT MUGABE, Président du Zimbabwe, a indiqué que son pays avait soumis à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ses contributions nationalement déterminées sur les émissions de gaz à effet de serre qui doivent ainsi être réduites de 33% par personne d’ici à 2020. Rappelant la sécheresse dont souffre l’Afrique, la pire depuis plus de 35 ans, à cause du phénomène El Nino, il a signalé que cela avait entrainé des pertes en bétail et en faune, ainsi que des réductions des réserves hydriques et de l’énergie électrique. Le Zimbabwe, avec l’aide du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a mis au point un programme visant la mise au point d’un cadre de suivi des contributions nationalement déterminées. Nous mettons aussi au point une stratégie nationale de réponse aux changements climatiques, qui doit s’appliquer dans tous les secteurs de l’économie. L’adaptation est essentielle en Afrique, continent qui supporte déjà des fardeaux économiques lourds, a-t-il fait remarquer. Nous ferons notre possible pour accélérer la ratification de l’Accord de Paris, a-t-il déclaré en espérant aller de l’avant au bénéfice de ceux qui ne sont pas encore nés.
M. MAHMOUD ABBAS, Président de l’État de Palestine, a indiqué que l’État de Palestine était devenu partie à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et avait signé et ratifié l’Accord de Paris, après le travail sérieux accompli lors de ce Sommet. Après avoir dénoncé l’occupation israélienne qui détruit le climat en Palestine, et les colonies israéliennes qui détruisent les terres palestiniennes, il a demandé de l’aide pour que soit mis fin à l’occupation et aux colonies. Il a enfin émis le vœu de la préservation de la terre dans le monde.
Mme BIBI AMEENAH FIRDAUS GURIB FAKEM, Présidente de Maurice, a demandé que les objectifs ambitieux de l’Accord de Paris sur les changements climatiques soient suivis d’actions rapidement. Il s’agit d’une question de vie ou de mort pour des îles comme Maurice qui doivent pouvoir compter sur le soutien de la communauté internationale pour développer des économies plus résilientes au climat. La Présidente a également présenté ses contributions nationales déterminées exigeant 1,5 milliard de dollars pour leur mise en œuvre. Elle est prête à mobiliser les ressources nationales, mais son pays doit pouvoir compter sur le soutien international pour réussir sa transition vers une économie à bas carbone, a-t-elle affirmé.
M. PETER CHRISTIAN, Président des États fédérés de Micronésie, a encouragé chaque pays à mettre constamment à jour les objectifs et les engagements pris dans l’Accord de Paris. La preuve du succès résidera dans des actions équitables, a-t-il dit, en espérant que les réalisations dépassent les accords et les concessions internationales. Son pays continuera à montrer le chemin dans la promotion de la réduction des gaz à effet de serre, a-t-il assuré en demandant à chaque pays de travailler tous ensemble en ce sens.
Pour M. MACKY SALL, Président du Sénégal, la COP 21 a été plus qu’une étape en faveur d’un engagement universel pour sauver la planète. « Nous savons ce qu’il faut faire pour ne pas franchir la ligne rouge de l’augmentation des températures mondiales de 2 degrés Celsius, et les catastrophes naturelles ne cessent de nous rappeler cette urgence ». La responsabilité commune commande, pour M. Sall, que chaque pays contribue aux efforts de réduction des gaz à effet de serre et implique un effort de transition énergétique vers des sources moins polluantes. Le Sénégal s’engage à faire baisser de 20% ses propres émissions d’ici à 2030. M. Sall a également mis l’accent sur l’équité et a appelé à des mesures compensatrices conséquentes pour les pays qui sont victimes du réchauffement climatique sans en être largement responsables. Pour lui, c’est bien là la mission du Fonds vert pour le climat dont le financement ne devrait pas être une contribution volontaire, selon lui, mais plutôt une obligation. L’Afrique offre aujourd’hui au monde une alternative viable pour assurer sa transition énergétique qu’il faut savoir saisir pour le bien de la planète, a souligné le Président sénégalais.
Mme DORIS LEUTHARD, Vice-Présidente et Responsable du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et des communications de la Suisse, a salué l’engagement pris collectivement par le monde de limiter l’augmentation des températures à moins de 2 degrés Celsius et de lutter contre les effets des changements climatiques. Le rapport du Forum économique mondial de 2016 a placé au premier plan les risques liés à un potentiel échec dans la réalisation concrète de ces engagements, ce qui veut bien dire, selon la Vice-Présidente, que la signature de l’Accord de Paris sur les changements climatiques va au-delà du geste symbolique et qu’il doit s’agir d’un véritable engagement à laisser les énergies fossiles dans le passé. Elle a annoncé que la Suisse allait ratifier cet Accord d’ici la fin 2017.
Mme DELCY RODRIGUEZ, Vice-Présidente à la souveraineté politique et Ministre des affaires étrangères du Venezuela, a jugé l’Accord de Paris « important mais pas suffisant ». Il faut maintenant un engagement certain de tous les gouvernements et de tous les citoyens du monde. Elle a rappelé aux pays développés leur dette écologique très importante ainsi que le principe de responsabilité commune mais différenciée, ce qui passe par la reconnaissance de la responsabilité historique de ces pays dans le changement climatique. La Ministre a cité le pape François qui a parlé de la responsabilité des pays du nord par rapport aux pays du sud. De l’avis de Mme Rodriguez, il faut changer de modèle de vie, de production et de consommation.
Mme MARÍA SORAYA SÁENZ DE SANTAMARIA ANTÓN, Vice-Présidente de l’Espagne, a salué l’appui de la société civile ainsi que celui du secteur des entreprises novatrices dans nos pays qui ont aidé à conclure l’Accord de Paris. Cet accord est un exemple du meilleur de ce que donne une politique internationale qui respecte les intérêts partagés du monde, a-t-elle estimé. Elle a noté qu’il établit un système de solidarité mondiale basé sur un système de compensation. La réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre par apport à 1990 et d’ici 2030, c’est l’objectif que l’Espagne s’est fixé, outre des programmes d’efficacité énergétique.
M. RUHAKANA RUGUNDA, Premier Ministre de l’Ouganda, s’est félicité du nouveau chapitre qui s’ouvre dans les efforts mondiaux pour mettre en œuvre ce qui a été entrepris à Paris. Nous nous sommes tous engagés à le ratifier et à le traduire dans les législations nationales, a-t-il rappelé. Il a cependant mis en garde contre les défis que rencontrent les pays africains pour financer les mesures à prendre dans ce domaine, notamment pour avoir accès aux technologies vitales. Cela l’a conduit à lancer un appel pour que ces pays reçoivent une assistance accrue, avant de plaider en faveur du partage de données et d’expériences. Il a énoncé les mesures prises pour intégrer la lutte contre le changement climatique dans les plans nationaux, et indiqué avoir commencé la procédure visant la ratification de l’Accord.
Pour Mme BEATA SZDLO, Premier Ministre de la Pologne, les bases jetées à Paris sont solides et cohérentes, mais le véritable travail commence maintenant avec la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur les changements climatiques sur le plan national par pays. L’Union européenne et ses États membres se préparent à ratifier et appliquer cet accord, même si l’Union ne représente que 10% des émissions de gaz à effet de serre, a rappelé la Ministre. Elle a saisi l’occasion pour insister sur la responsabilité collective dont dépend le succès de l’Accord, notamment des États parties qui ont bénéficié d’une aide extérieure pour réaliser les objectifs climatiques. La Pologne, qui est solidaire des pays les plus exposés aux effets des changements climatiques, espère que le Fonds vert pour le climat sera utilisé de manière efficace.
M. TUILAEPA SAILELE MALIELEGAOI, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et du commerce de Samoa, a salué le nombre record de signatures de l’Accord de Paris, dont 14 petits États insulaires en développement (PEID). Tous les pays qui ont signé et déposé leurs instruments de ratification sont les PEID et les membres de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), dont Samoa, a-t-il souligné. Ce mouvement audacieux reflète la solidarité et le leadership collectif. Il est aussi l’expression de la morale et de la raison. Il a mentionné que, malgré la contribution négligeable de Samoa aux émissions de gaz à effet de serre, le pays renforce ses efforts pour les réduire encore. Le pays s’est en outre engagé à 100% d’énergie renouvelable d’ici 2017, a-t-il ajouté, avant de parler de sa stratégie de développement durable 2016-2020 qui tient compte de l’adaptation au changement climatique. Les contributions nationalement déterminées des Samoa se concentrent sur l’atténuation, a-t-il dit en annonçant les réviser en 2020 et ensuite tous les cinq ans.
M. THIMOTHY HARRIS, Premier Ministre et Ministre du développement durable, de la sécurité nationale, de l’autonomisation des peuples et de la circonscription de Saint-Kitts-et-Nevis, a réaffirmé son engagement à réduire les gaz à effet de serre de 22% d’ici à 2025 et de 35% d’ici 2030. Il a fait remarquer que son pays souffrait d’une sécheresse qui avait réduit de 55% l’eau de pluie en 2015, ce qui a en outre affecté les secteurs du tourisme, de l’agriculture et de l’industrie. Il a mentionné les plans nationaux de changement climatique et de développement durable, avant d’indiquer viser presque 100% d’énergie renouvelable d’ici à 2020. « Nous avons pour objectif d’être le premier pays vert dans le monde ». Le Gouvernement entend développer un programme d’adaptation au climat conçu spécialement pour le secteur de l’agriculture, a-t-il dit avant de souligner l’impact particulier du changement climatique sur les Petits États insulaires en développement, ce qui exige de développer les secteurs de l’énergie et de l’eau. Saint-Kitts-et-Nevis va aussi développer l’énergie éolienne, a ajouté le Premier Ministre. Il a également donné des informations sur la stratégie de l’eau. Il a enfin assuré recourir à l’ingénuité et aux efforts de tous les secteurs de la société civile pour accélérer l’action sur le changement climatique avant 2020. Enfin, il a indiqué que son pays était prêt à déposer les instruments de ratification de l’Accord de Paris aujourd’hui même qui est la Journée de la Terre.
M. MIRO CERAR, Premier Ministre de la Slovénie, a invité notamment à assurer des emplois verts pour garantir un avenir durable. La première étape est la ratification de l’Accord de Paris, a-t-il dit en espérant la réalisation des engagements d’ici 2030. Il a accordé une grande importance à la gestion et la préservation des forêts et des ressources en eau. La Slovénie, a-t-il indiqué, a mis en pratique une stratégie à long terme sur les transports, tout en préparant une stratégie à long terme de développement et une autre sur l’énergie. Enfin, le Premier Ministre a rendu hommage à la terre, en cette journée qui lui est dédiée.
M. SERGE TELLE, Chef du Gouvernement de la Principauté de Monaco, a expliqué que son pays s’était engagé avec « toute son énergie » dans la lutte contre le réchauffement climatique à travers ses politiques gouvernementales ou relayé par des initiatives non gouvernementales. Au niveau national, la Principauté a l’intention de diminuer l’émission de gaz à effet de serre de 50% à l’horizon 2030 et par rapport à 1990 et d’aboutir à la neutralité carbone en 2050. Sur le plan international, la lutte contre les changements climatiques et l’aide au développement, sont pour Monaco « deux aspects d’une même nécessité: celle de protéger et d’aider les populations les plus vulnérables qui sont toujours les premières victimes du climat », a expliqué le Ministre. Dans les deux cas, il s’agit, selon lui, de promouvoir les principes et vertus d’un développement durable, solidaire et responsable. Monaco plaide en faveur du renforcement du Fonds vert pour le climat pour qu’il puisse devenir un canal d’acheminement des financements climatiques vers les pays en développement.
M. CHARLOT SALWAI TABIMASMAS, Premier Ministre de Vanuatu, s’est félicité du fait que les pertes et dommages liés aux effets du changement climatique soient pris en compte dans le Pacte de Varsovie relatif à cette question. Il s’est cependant préoccupé que cette indemnisation soit exclue de l’Accord de Paris. En outre, il a craint que certains engagements ne soient pas sérieux dans leurs efforts d’atténuation et d’adaptation. Vanuatu s’attend à ce que les pays développés augmentent le seuil de leur contribution d’ici à 2020. Le vrai défi se pose dans la traduction en pratique des engagements en actions claires, responsables et efficaces, a-t-il mis en garde. Il a appelé à prendre un engagement collectif pour mettre en œuvre l’Accord de Paris, en particulier les engagements sur le plan national.
M. PAUL SINTENTELA DLAMINI, Vice-Premier Ministre du Swaziland, a réaffirmé ses engagements en termes de contribution nationalement déterminées d’atténuation et d’adaptation, à un moment où le continent africain souffre de la sécheresse en conséquence du phénomène El Niño. Nous travaillons à l’institutionnalisation du changement climatique, grâce au Fonds vert pour le climat, qui permettra de devenir un pays résilient en matière de changement climatique. Il a dit que son pays allait lancer prochainement le processus visant la ratification de l’Accord de Paris, avant d’exprimer ses espoirs de voir une réduction importante des gaz à effet de serre. Il a salué à cet égard les États-Unis et la Chine qui se sont engagés à signer cet accord cette année.
M. SIAOSI SOVALENI, Premier Ministre adjoint de Tonga, est revenu sur la vulnérabilité extrême des petits États insulaires en développement aux effets des changements climatiques. Si la capacité de résilience de ces îles doit être renforcée d’urgence, cela ne doit toutefois pas se faire aux dépends du développement durable ou des efforts en matière de santé et d’éducation a averti le Ministre. Tonga a vécu six cyclones en moins d’un an, a rappelé le Ministre, qui a également insisté sur le fait que la région pacifique ne représente que 0,03% des émissions de gaz à effet de serre. Il est impératif pour cette région que l’engagement de limiter l’augmentation de la température mondiale à moins de 2 degrés Celsius soit respecté, a martelé le Ministre, qui plaide en outre pour une coopération internationale dans la réalisation des objectifs fixés par l’Accord de Paris sur le climat. Tonga a d’ores et déjà commencé les préparatifs au plan national pour une ratification rapide de cet Accord.
Mme ASA ROMSON, Premier Ministre adjoint et Ministre de l’environnement et du climat de la Suède, a déclaré que « ce qui semblait impensable ne peut aujourd’hui être arrêté », expliquant que l’Accord de Paris était l’accord qui allait « sauver le monde ». La Suède est en train de préparer la ratification de l’Accord et s’est d’ores et déjà engagée sur la voie d’une économie sans énergie fossile. La Ministre a expliqué que son pays ne faisait pas cela uniquement parce que c’est « moralement bien » mais également parce que c’est économiquement judicieux et elle en veut pour preuve le fait que les investisseurs financiers commencent à snober les énergies fossiles. En optant pour une énergie et une société verte, la Suède a à la fois réduit ses émissions de gaz à effet de serre et amélioré le bien-être de sa société. Elle s’apprête à adopter une nouvelle loi sur le climat et à mettre en place un Conseil national chargé de la politique climat. La Suède assume également un rôle de leadership dans la finance climat puisque c’est le plus grand contributeur par personne au Fonds vert pour le climat.
M. KAMAL THAPA, Premier Ministre adjoint et Ministre des affaires étrangères du Népal, estime que l’Accord de Paris sur le climat était une lueur d’espoir pour l’humanité. L’Accord est le point culminant de l’idée d’un instrument juridiquement contraignant en termes de changements climatiques. Son application contribuera à la réduction des problèmes climatiques ainsi qu’à la protection de l’environnement. Le Népal a l’intention de présenter son instrument de ratification bientôt. Sa politique climat vise à protéger le pays des effets négatifs des changements climatiques, a expliqué le Ministre. Le plan d’adaptation nationale a été présenté et son nouveau plan de développement national cherche à intégrer les objectifs de développement durable, y compris une stratégie de développement bas carbone. Il a appelé à une collaboration renforcée et à un partenariat avec le secteur privé et la société civile dans le cadre de ces efforts. Le Népal attend en outre un appui technologique et financier pour l’aider à mettre en œuvre ce plan.
M. SURASAK KARNJANARAT, Ministre des ressources naturelles et de l’environnement de la Thaïlande, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé qu’il fallait renforcer les ambitions de 2020, notamment la ratification de l’Accord de Doha et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pour le Ministre, l’entrée en vigueur et la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur les changements climatiques sont essentiels et doivent s’accompagner des financements nécessaires. Il faut également veiller à renforcer les capacités de résilience au climat des pays en développement, ce qui passe par une assistance technique et financière. Le G77 s’est engagé à lutter contre les effets néfastes des changements climatiques par le biais de mesures ambitieuses dans la limite de ses moyens a assuré le Ministre.
M. THORIQ IBRAHIM, Ministre de l’environnement et de l’énergie des Maldives, qui s’exprimait au nom de l’Alliance des petits États insulaires, a annoncé avec fierté que son pays faisait partie du groupe de petites îles à avoir finalisé leur processus de ratification de l’Accord de Paris sur le climat. Il explique cet engouement par le fait qu’il s’agit d’une question de vie ou de mort pour certaines de ces îles. « Ne vous y méprenez pas, les tempêtes et cyclones de l’année dernière ont causé de graves dégâts et nous aurons besoin de votre aide pour la reconstruction et l’adaptation à la nouvelle réalité du réchauffement climatique », a lancé le Ministre à la salle tout en mettant en avant le plan d’action climatique ambitieux que ces îles ont adopté. À court terme il va toutefois falloir tous travailler ensemble, selon lui, pour faire face à la menace climatique.
Mme MIREI ENDARA DE HERAS, Ministre de l’environnement du Panama, s’exprimant au nom des 52 nations de la Coalition des pays dotés de forêts tropicales, a souligné que deux tiers des contributions nationalement déterminées présentées à la Convention viennent de pays de la Coalition. Elle a salué les efforts de tous les gouvernements et en particulier des pays qui sont les plus grands émetteurs, qui font preuve de solidarité envers les pays et régions très vulnérables. L’article 5 de l’Accord de Paris reconnait le rôle crucial que joue le mécanisme de réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts dans les pays en développement (REDD), a-t-il souligné en rappelant que planter un arbre est une mesure des plus rentables. Les forêts tropicales jouent un rôle fondamental dans la lutte contre les changements climatiques. Il faut donc financer de manière équitable, transparente et immédiate ce mécanisme. Elle a annoncé par ailleurs que le canal de Panama inaugurerait en juin prochain sa troisième série d’écluses, un projet de 6 milliards de dollars qui, au cours des 10 prochaines années, évitera au secteur maritime international des émissions d’au moins 160 millions de donnes de CO2. Le Panama, qui est le troisième pays à avoir fait des contributions nationalement déterminées pour l’atténuation des changements climatiques, contribue également au Fonds vert pour le climat. Il a aussi créé le Centre international de mise en œuvre du REDD+ et a adopté un Plan énergétique national 2015-2050.
M. ZAHID HAMID, Ministre des changements climatiques du Pakistan, a déclaré que les glaciers millénaires de son pays étaient en train de fondre à cause des changements climatiques. Il a également souligné que le stress hydrique que connaissait le Pakistan ne cessait de s’accentuer du fait des aléas climatiques. Pour rectifier le tir, le Ministre a indiqué que le Gouvernement avait établi une commission nationale et une autorité nationale chargées de la lutte contre les changements climatiques, avec des fonds conséquents. Au sujet, précisément, du financement, M. Hamid a invité les donateurs à respecter leur promesse de mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 dans le cadre du Fonds vert pour le climat.
M. JOSEPH MUSCAT, Premier Ministre de Malte, a prévenu que la partie la plus difficile dans la diplomatie sur le climat commençait maintenant, en invitant à saisir cette occasion pour arriver à la sécurité climatique d’ici à la fin du siècle. Il faut explorer les moyens de renforcer les capacités, aux niveaux national, régional et international, a-t-il demandé avant de souligner que l’Accord de Paris affectait les États, les villes et les communautés. Les 10 à 15 prochaines années seront cruciales pour que les États limitent le réchauffement mondial à moins de 2 degrés Celsius voire moins. Il a souligné que l’Accord de Paris prévoyait un examen tous les cinq ans ainsi que des rapports sur les progrès accomplis. Malte a partagé son expérience en ressources humaines en termes de renforcement des capacités, a-t-il dit avant de prévenir qu’il n’y avait pas de planète de rechange.
Pour Mme VIVIAN BALAKRISHNAN, Ministre des affaires étrangères de Singapour, l’Accord de Paris sur le climat assurera la sauvegarde des générations futures et de notre planète. Il s’agit d’une « plateforme robuste dans laquelle tous les pays ont un rôle à assumer ». Elle estime que tous les pays doivent prendre des mesures décisives avant 2020 pour jeter des bases solides de l’action climatique.
M. RAMON PAJE, Secrétaire à l’environnement et aux ressources naturelles des Philippines, a indiqué avoir signé aujourd’hui l’Accord de Paris, à l’occasion de la Journée de la Terre, avant de parler des engagements très ambitieux pris par son pays malgré des limites en termes de ressources financières. Nous allons continuer d’investir dans des économies locales résilientes aux changements climatiques, a-t-il assuré. Il a dit que son pays avait développé un système de gestion et de rapports sur les émissions de gaz à effet de serre qui vise à donner des points de référence précis et comparables. En tant que pays vulnérable, les Philippines se sont engagées à contribuer au Forum de Manille et au Forum de Paris qui réclament une augmentation de température de moins de 1,5 degré Celsius d’ici à 2050. Il a aussi souligné les besoins de financements prévisibles des pays en développement pour les aider à atteindre les objectifs fixés.
LORD BOURNE OF ABERYSTWYTH, Ministre et Secrétaire parlementaire adjoint pour les changements climatiques du Royaume-Uni, a salué la signature de l’Accord de Paris qui marque une transition vers un monde résilient et climatiquement neutre. Prévoyant des mesures nationales et la soumission de contributions ambitieuses tous les cinq ans pour le Royaume-Uni, il a prévenu que ce serait une course pour que chaque pays atteigne les objectifs fixés. Le Royaume-Uni a adopté une loi qui prévoit une réduction des émissions de 20% d’ici à 2050, a-t-il dit tout en précisant vouloir atteindre cet objectif avant la date butoir. Six milliards de livres seront consacrés à cette entreprise, a-t-il indiqué, en ajoutant que 10 milliards de livres seraient versés à la nouvelle facilité pour aider les pays à atteindre ces objectifs.
M. ABDOULAYE DIOP, Ministre des affaires étrangères du Mali, a annoncé que son pays entendait jouer un rôle actif et constructif dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat, en raison de sa situation géographique particulière de pays sahélien enclavé. C’est pour consolider la vision de Paris, que le Mali insiste pour que les engagements pris pour le financement des activités liées à la lutte contre les changements climatiques dans les pays en développement soient tenus. Le Mali a opté pour une économie verte et résiliente notamment à travers la foresterie, les énergies renouvelables et autres. Il s’apprête à engager la procédure de ratification de l’Accord de Paris dès le prochain Conseil de ministres le 27 avril 2016.
Mme BOMO EDITH EDNA MOLEWA, Ministre des affaires environnementales de l’Afrique du Sud, s’est réjouie du succès des négociations qui ont abouti à l’Accord de Paris. Nous avons déjà entamé le processus de mise en œuvre et les procédures permettant la réalisation des objectifs en 2020, a-t-elle annoncé en mentionnant la politique sud-africaine qui prévoit un cadre d’atténuation. Elle a expliqué que ces mesures étaient intégrées à son plan national de développement. En outre, à partir de 2020, les entreprises sud-africaines devront respecter un plan carbone obligatoire. La Ministre a saisi cette occasion pour saluer la prise en compte des capacités de chaque pays dans l’Accord de Paris. En Afrique du Sud, nous voulons promouvoir une économie et une agriculture vertes, a-t-elle dit en signalant des progrès déjà importants dans le domaine de l’électricité grâce à des investissements massifs. Le plan national d’adaptation, qui est en cours d’établissement, se concentre sur la sécheresse. Enfin, elle a apprécié la mise en place d’un soutien international aux pays qui ont besoin d’aide pour réaliser les objectifs fixés.
M. PAUL OQUIST KELLEY, Ministre et Secrétaire particulier pour les politiques nationales du Président du Nicaragua, a rappelé que 2014, 2015 et 2016 avaient été les années les plus chaudes de l’histoire récente. Il est évident pour lui que « la Terre nous envoie un message mais que l’homme n’a pas l’air de bien le comprendre », puisque l’Accord de Paris sur le climat ne prévoit pas des mesures urgentes tel que le demande l’objectif 13 du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Il y a des tonnes supplémentaires de CO2 déversées dans l’atmosphère ce qui pourrait se traduire par un réchauffement de plus de 3 degrés Celsius et engendrer des conséquences graves comme la sécheresse, la faim et les déplacements de population. Lutter contre le réchauffement de la terre est un impératif moral pour le Ministre, qui a également défendu la cause des pays qui subissent les conséquences des changements climatiques sans en être responsables en exigeant qu’ils soient indemnisés. Pour justifier cet argument, il se base sur les principes de l’équité et de la responsabilité commune mais différenciée et souhaite que l’on reconnaisse explicitement les responsabilités des pays émetteurs sans quoi l’on risquerait de retomber dans un scénario de « néocolonialisme ». Le Ministre espère que les pays en développement respecteront leurs responsabilités et, au vu de l’urgence de la menace climatique, il a appelé à une action collective immédiate pour préserver l’humanité et notre « Terre nourricière ».
M. CAMILLO GONSALVES, Ministre de la planification économique, du développement durable, de l’industrie, de l’information et du travail de Saint Vincent-et-les-Grenadines, a annoncé que son pays déposerait les instruments de ratification de l’Accord de Paris dans quelques jours. Il a félicité les 15 pays qui ont simultanément signé et ratifié cet Accord, aujourd’hui, et exhorté tous les autres États Membres à faire de même. Il a cependant noté que cet instrument ne prévoyait pas de mécanisme d’application des engagements et dépendait de systèmes défaillants d’engagements nationaux volontaires qui ne reflètent pas l’ambition mondiale en matière d’atténuation. Son pays voit cependant cet Accord avec optimisme, a-t-il dit en estimant que s’il n’est pas parfait, il est perfectible. Il a noté que tout dépendait maintenant de la volonté politique qui se traduira en des mesures ambitieuses et en des engagements mesurables. Il a appelé à combler le gouffre de centaines de milliards de dollars qui sépare les mots des actions. Cet Accord, a-t-il conclu, est une étape entre la naïveté et l’optimisme et, au final, un voyage qui mènera de la destruction à la survie.
Mme PAULA BENNET, Ministre des changements climatiques de la Nouvelle-Zélande, a déclaré que l’Accord de Paris avait changé la façon dont le monde considère les changements climatiques. La Nouvelle-Zélande est absolument engagée à réduire ses émissions et à atteindre les cibles qu’elle s’est fixées avant Paris. Les exportations agricoles sont essentielles pour le pays. « Nous cherchons des solutions pratiques pour réduire les émissions dans ce domaine sans pénaliser nos fermiers ou notre approvisionnement alimentaire », a indiqué la Ministre qui a ajouté que les nouvelles technologies agricoles d’atténuation offrent une occasion de relever ce défi. La transition des énergies fossiles vers l’énergie propre est un autre défi, a continué Mme Bennet. La Nouvelle-Zélande apporte son appui à ses voisins du Pacifique en vue d’adopter l’énergie propre. Elle offrira 200 millions de dollars d’aide relative au climat dans les quatre prochaines années pour des projets sur l’énergie renouvelable au Pacifique.
Pour Mme CRISTINA PASCA PALMER, Ministre de l’environnement, de l’eau et des forêts de la Roumanie, les changements climatiques redéfinissent les perspectives du développement durable. Si l’Accord de Paris sur le climat est ambitieux, ses objectifs ne pourront être atteints que par le biais de la coopération, a poursuivi la Ministre. La Roumanie s’est engagée à agir dans le cadre de l’Union européenne, en fixant à 40% la baisse de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, ce qui suppose des changements en profondeur de son économie. Un plan d’action sur le climat d’ici à 2030 a été rédigé et, actuellement, des campagnes de sensibilisation du public aux enjeux sérieux du climat sont en cours. La Ministre s’est dite consciente de la nécessité d’accompagner les pays les plus vulnérables dans leurs politiques climatiques, notamment à travers le Fonds vert pour le climat.
Pour M. KHEMAIS JHINAOUI, Ministre des affaires étrangères de la Tunisie, l’Accord de Paris sur le climat est un document historique. La Tunisie a participé dès le départ aux efforts en ce sens puisqu’elle a adhéré à toutes les conventions et traités internationaux sur le climat, ce qui lui a permis de réaliser des progrès réels et de jeter les bases pour un développement durable, a expliqué le Ministre. Son nouveau plan de développement consacre ce principe et la Tunisie vise à réduire de 41% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport au niveau de 2010, dont 13% à titre volontaire et le reste sera tributaire de financement et de soutiens techniques. Le Ministre a également annoncé l’intention de la Tunisie de ratifier l’Accord de Paris dès que possible.
Mme LOUISE MUSHIKIWABO, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Rwanda, a expliqué que le Rwanda était l’une des nations les plus vulnérables aux changements climatiques. L’Accord de Paris est un pas dans la bonne direction, a-t-elle dit en appelant à mettre en œuvre les engagements pris dans ce cadre. Elle a assuré que son pays avait adopté une approche proactive dans ce domaine, étant le premier pays à interdire les sacs en plastique et à s’engager nationalement à restaurer les terres. Chaque année en outre, le Rwanda plante des millions d’arbres pour protéger les forêts, les rivières et les marais. Elle a cité son Plan de développement national à long terme, sa Vision 2020 et sa Stratégie de croissance verte et de résilience en matière de climat, qui vise à faire du Rwanda une économie à faible teneur en carbone d’ici à 2050. De plus, le Rwanda dispose d’un Fonds vert pour le climat, l’un des plus grands en Afrique.
M. SIRODJIDIN ASLOV, Ministre des affaires étrangères du Tadjikistan, a fait part de l’intention de son pays d’augmenter la part d’utilisation des énergies renouvelables. Dans ce pays montagneux, les ressources hydriques proviennent des glaciers, a-t-il expliqué, en plaidant en faveur d’un suivi régulier pour la préservation des montagnes durables et de leurs ressources naturelles. Le Tadjikistan a adopté un Plan national d’action pour atténuer les incidences des changements climatiques et a produit trois rapports dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Le Tadjikistan a aussi élaboré une stratégie nationale sur les changements climatiques qui doit être adoptée cette année. Le Ministre a appelé les pays, les organisations internationales et les institutions financières à poursuivre leurs efforts pour soutenir les mesures d’adaptation et d’atténuation prises par chaque pays pour lutter contre les effets des changements climatiques.
Mme ANTONELLA MULARONI, Ministre du territoire et de l’environnement de Saint-Marin, a affirmé que c’était toujours les plus pauvres, les moins éduqués et ceux qui rencontraient le plus de difficultés à accéder aux services de base qui souffraient le plus, quelles que soient les circonstances. Les problèmes environnementaux ne font pas exception à cette règle, a-t-elle dit, précisant qu’ils avaient déjà un impact énorme sur un nombre important d’États et sur des centaines de milliers de personnes. Un impératif moral doit plus que jamais guider les choix politiques réalisés en vue de favoriser le respect de la Terre et d’assurer la dignité de chaque être humain, d’encourager les bonnes pratiques et de sanctionner les mauvaises dans le domaine de l’environnement, a déclaré la Ministre.
M. SUSIL PREMAJAYANTHA, Ministre de la science, de la technologie et de la recherche du Sri Lanka, a affirmé qu’aussitôt après l’Accord de Paris sur le climat, un plan économique de développement avait été lancé pour aboutir à une économie faible en carbone. Parmi les mesures de ce programme, seront créés 10 000 villages résilients. De même, l’objectif du Sri Lanka est-il d’utiliser des énergies 100% renouvelables d’ici à 2030. Le couvert forestier sera, lui, accru de 32% par rapport à aujourd’hui, et de 29% d’ici à 2020, a-t-il assuré. Enfin, a-t-il ajouté, des actions nationales d’atténuations sont en cours d’élaboration, tandis qu’un plan national d’adaptation a été développé. Le Sri Lanka compte sur le soutien et l’assistance de la communauté internationale, en particulier de ses partenaires des pays développés pour la mise en œuvre de ses stratégies nationales.
M. YOON SEONGKYU, Ministre de l’environnement de la République de Corée, s’est dit encouragé par l’Accord de Paris sur le climat qui jette les bases pour que le monde s’oriente vers un avenir durable et sobre en carbone. Il a lancé un appel aux États Membres pour ratifier au plus tôt cet Accord de manière à le faire entrer en vigueur sans plus tarder. La Corée fera son possible en ce sens et pour appliquer sa contribution nationalement déterminée. Elle a adopté une législation sur les faibles émissions de carbone en 2010 et une loi sur le commerce des émissions en 2012, et a également adopté un plan national pour augmenter sa résistance au climat.
Pour M. JOAO PEDRO MATOS FERNANDES, Ministre de l’environnement du Portugal, Paris a marqué le début d’un long processus qui ne pourra réussir que si l’on arrive à maintenir l’élan et l’engagement au plan international de décembre dernier. Ancré dans la participation mondiale, la transparence et la conception d’un mécanisme ambitieux de cinq ans, cet accord devrait permettre de limiter le réchauffement climatique à moins de 2 degrés Celsius, voire même 1,5 degré Celsius. Le Ministre salue la volonté dont 180 pays ont fait preuve par la soumission de leurs contributions nationales déterminées dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat. Au Portugal, une législation nationale pour atteindre les engagements climatiques pris pour 2030 a été adoptée et, en 2015, le Programme national sur les changements climatiques a fixé une réduction de 30 à 40% des émissions de gaz à effet de serre d’ici là. Le pays s’oriente vers la neutralité du carbone en misant sur les énergies renouvelables et en diminuant sa dépendance énergétique de l’extérieur, a expliqué le Ministre. Sur le plan international, le Portugal travaille en étroite collaboration avec les pays lusophones d’Afrique dans la mise en œuvre de leurs projets d’atténuation et d’adaptation climatique.
M. VIDAR HELGESEN, Ministre du climat et de l’environnement de la Norvège, a déclaré que le Gouvernement sera en mesure de ratifier l’Accord de Paris dès le mois de juin prochain. L’objectif pour le climat pour 2030 est au moins de réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre. Le pays a aussi un objectif de neutralité en carbone avant 2050. En Norvège, l’industrie pétrolière a été le moteur de l’économie. Cette situation est sur le point de changer, et le pays commence sa transition vers une société à faible émission. Le processus d’identification sur la façon de regrouper les différents secteurs et acteurs de la société pour y arriver a commencé. Une stratégie globale pour la compétitivité verte et la transition verte sera lancée en 2017.
M. THANI AHMED AL ZEYOUDI, Ministre des changements climatiques et de l’environnement des Émirats arabes unis, a été fier de figurer parmi les pays qui, aujourd’hui, lancent un message unifié au monde, que l’Accord de Paris permettra, individuellement et collectivement, de trouver les meilleures solutions pour faire face aux changements climatiques. Il faut commencer par trouver des moyens innovants et des incitations pour que les pays développés et en développement réalisent leurs ambitions en suivant le principe de responsabilité commune mais différenciée. Il faut aussi un suivi sérieux, ainsi qu’un système de rapport et de vérification, a-t-il recommandé. Le Ministre a cité le programme national des Émirats qui figure dans sa Vision 2021, sa Stratégie de croissance verte et sa Stratégie de l’innovation. Son pays a l’intention de devenir une plaque tournante mondiale et un modèle international de développement durable, étant notamment en bonne voie pour créer 160 000 emplois verts d’ici à 2030.
M. RAFAEL PACCHIANO (Mexique) a rappelé que la COP16, tenue à Cancun en 2010, avait réussi à faire revenir les 195 nations sur la voie de la confiance qui a conduit, au final, à l’Accord de Paris. Il a appelé à mettre pleinement en œuvre cet engagement, soulignant les problèmes environnementaux, sociaux et économiques que causent les changements climatiques. Il a aussi fait part de son sentiment d’urgence à agir, appelant de ses vœux la mise en place dès que possible d’un nouveau régime climatique mondial. Pour mettre en œuvre l’Accord de Paris, a-t-il dit, il a invité à faire preuve de créativité et d’innovation. Il a aussi appelé à lutter contre les phénomènes climatiques extrêmes en mettant en place des systèmes d’alerte précoce.
Pour M. U. OHN WINN, Ministre des ressources naturelles et de la protection de l’environnement du Myanmar, les changements climatiques sont la plus grande menace pour le développement durable et il faut impérativement agir tout de suite et ensemble. En tant que l’un des pays les plus vulnérables aux changements climatiques, le Myanmar considère les changements climatiques comme un défi majeur pour son développement socioéconomique a expliqué le Ministre. Par sa signature de l’Accord de Paris sur le climat, le Myanmar confirme son engagement ferme dans la lutte climatique et la protection de l’environnement. Le Gouvernement est en train de développer sa stratégie nationale sur les changements climatiques dans le contexte de son plan cadre de développement national global à l’horizon 2030. Le pays a pour ambition de devenir plus résistant face aux effets des changements climatiques, d’atteindre la neutralité carbone et d’optimiser ses ressources dans le contexte de son développement inclusif. La contribution nationale déterminée du Myanmar, qui a été soumise en septembre dernier, a pour secteurs saillants la foresterie et l’énergie à faible carbone. Pour le Ministre, il ne fait pas de doute que le financement est un élément essentiel de l’Accord de Paris pour pouvoir réaliser ses objectifs et il va falloir dégager des ressources supplémentaires pour le Fonds vert sur le climat et le Fonds pour l’adaptation.
M. TRAN HON HA, Ministre des ressources naturelles et de l’environnement du Viet Nam, a estimé que la signature de l’Accord de Paris constituait une nouvelle étape importante dans la lutte contre les effets des changements climatiques et le début d’une ère nouvelle à faible carbone et de résilience face aux changements climatiques. Le Ministre a mis l’accent sur la nécessité de rendre pleinement opérationnels des mécanismes financiers, technologiques et de renforcement des capacités afin d’apporter les instruments nécessaires à la réponse aux effets des changements climatiques. De même, selon le Ministre, les pays développés doivent démontrer leur rôle de chef de file non seulement en respectant leurs engagements en matière de contributions nationales, mais aussi en mobilisant et en fournissant des ressources pour le développement technologique et le transfert et le renforcement des capacités des pays en développement dans les domaines de l’atténuation et de l’adaptation aux effets des changements climatiques.
M. SAMURA M. W. KAMARA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Sierra Leone, a mis l’accent sur la nécessité de maintenir l’élan dans la lutte contre les effets des changements climatiques et de rester unis dans cet objectif. Il a rappelé que son pays demeurait l’un des plus vulnérables de la planète face aux effets des changements climatiques, rappelant, en particulier, les inondations sans précédent qui ont touché l’an dernier la capitale Freetown et d’autres villes importantes des régions du Sud et de l’Est. M. Koroma a lancé un appel à l’action non seulement pour que soient réduites les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi pour que soient renforcées les capacités des pays en développement afin de les aider à s’attaquer aux effets des changements climatiques et de sauver ainsi la planète.
M. MOHAMMED BIN ABDULLAH AL RUMAIHI, Ministre de la municipalité et de l’environnement du Qatar, a réaffirmé l’engagement pris par son pays sous la convention cadre sur les changements climatiques des Nations Unies. Le Qatar a notamment participé à toutes les conférences organisées dans ce contexte, y compris celle de Paris en décembre dernier. Pour le Ministre, l’Accord de Paris sur le climat est la consécration du multilatéralisme et il salue le fait qu’il prenne en compte les besoins spécifiques de tous les pays du monde, y compris les pays en développement. Cet accord se base sur les deux piliers que sont l’adaptation et l’atténuation, a-t-il rappelé avant d’émettre l’espoir de le voir jouer un rôle central dans la lutte collective contre les changements climatiques.
Pour M. JAMES FLETCHER, Ministre du développement durable, l’énergie, les sciences et la technologie de Sainte-Lucie, il reste encore beaucoup à faire, au-delà de la signature de l’Accord de Paris sur le climat, en particulier pour venir en aide aux petits États insulaires et leur permettre de faire face aux aléas du climat. Il a réitéré le fait que les petits États insulaires en développement ne sont pas à l’origine des problèmes climatiques mais y sont particulièrement exposés, ce qui ne les empêche pas de résolument participer à ce combat collectif. Pour sa part, Sainte-Lucie a adopté un plan climat qui envisage notamment une transition vers les énergies non fossiles ce qui suppose des investissements importants dans le solaire et l’éolien. Toutefois les petits États insulaires en développement ont des limites à la fois technologiques et financières, et leurs efforts resteront vains si la communauté internationale n’honore pas ses engagements et ne prévoit pas une augmentation des fonds alloués à cette cause.
Pour M. DENG DENG HOC YAI, Ministre de l’environnement du Soudan du Sud, la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur les changements climatiques ne sera pas facile et les pays développés doivent faire un maximum d’efforts pour respecter les engagements pris en termes d’atténuation. Il a réitéré le fait que les pays en développement ne sont pas en mesure d’assurer leur part sans pouvoir compter sur des financements significatifs, prévisibles et additionnels provenant du monde développé. « On ne peut pas refiler la facture climatique aux pays développés », a averti le Ministre. En tant que jeune nation, le Soudan du Sud a néanmoins élaboré son plan d’action climatique, et attend des financements pour son entrée en vigueur, et se dit prêt à ratifier l’Accord de Paris.
M. BATTSEREG NAMDAG, Ministre de l’environnement, du développement vert et du tourisme de la Mongolie, a souligné la vulnérabilité de son pays qui est liée à sa situation géographique et à ses conditions climatiques, ainsi qu’aux secteurs de son économie. Le Parlement mongol a adopté un plan de lutte contre les changements climatiques dès 2011, a-t-il dit, en citant aussi sa politique visant à réaliser une économie verte. Ces mesures s’accompagnent d’un plan de mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui figure dans la Vision 2030 pour la Mongolie. Il est essentiel d’accroitre l’assistance technique aux pays comme le sien, a demandé le Ministre en s’adressant aux acteurs de la coopération internationale, avant d’annoncer que la Mongolie allait ratifier très prochainement l’Accord de Paris.
M. MILNER TOZAKA, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur des Îles Salomon, a appelé les pays développés à renforcer leurs actions en faveur de l’atténuation des effets des changements climatiques et pour limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré Celsius. L’Accord de Paris fait partie du Programme de développement à l’horizon 2030, a-t-il rappelé en faisant aussi référence au Plan d’action d’Addis-Abeba pour le financement du développement. Il a fait part des efforts déployés par son gouvernement pour adopter des mesures visant à appliquer le Programme 2030, notamment ses objectifs environnementaux. Il a ainsi cité ses projets de construction de centrales géothermiques, mais prévenu qu’il faudrait une aide extérieure pour les mener à bien.
Mme SHARON DIJKSMA, Ministre de l’infrastructure et de l’environnement des Pays-Bas, a réaffirmé que les Pays-Bas et l’Union européenne allaient s’acquitter de leur part dans la lutte contre les changements climatiques. Les Pays-Bas ont déjà réduit leurs émissions de gaz à effets de serre, et, d’ici 2030 l’objectif est une baisse d’au moins 30%. La Ministre a invité l’ensemble des gouvernements et les industries à relever le défi climatique, qui, à ses yeux offre d’énormes opportunités. Elle est consciente que la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat exige des actions en matière de tarification des émissions de carbone et de développer des mesures pour la résilience climatique. Par ailleurs, il faudrait des indicateurs pour suivre et évaluer les progrès réalisés sur cette voie de manière détaillée et pour parvenir à un développement à faible emprunte carbone. « Aujourd’hui, beaucoup de pays ont signé l’Accord, la prochaine étape sera sa ratification mais il faut commencer à travailler dès maintenant pour pouvoir éviter une augmentation de moins de 2 degré Celsius de la température mondiale », a averti la Ministre.
M. HASSAN ABDELGADIR HILAL, Ministre de l’environnement, de la foresterie et du développement physique du Soudan, a expliqué que ces deux dernières années, le Soudan avait participé à des négociations longues et difficiles au sein du Groupe africain dont il a salué l’esprit de coopération avec l’ensemble des États parties à la Convention-cadre sur les changements climatiques. Le Soudan s’engage à respecter les dispositions de l’Accord de Paris sur le climat et lance un appel à tous les pays afin qu’ils abandonnent les procédures unilatérales puisque, « après tout, l’objectif est une mise en œuvre juste et équitable de cet accord ». Le Soudan est en train d’essayer d’obtenir un soutien financier et technique pour ses stratégies sectorielles visant à atteindre les objectifs fixés à Paris. Il s’apprête à lancer des programmes de reboisement et a l’intention de ratifier l’Accord de Paris sous peu.
M. CONSTÂNCIO DA CONCEICAO PINTO, Ministre du commerce, de l’industrie et de l’environnement du Timor-Leste, a affirmé que l’événement d’aujourd’hui était véritablement historique et que l’engagement des pays les moins avancés et des petits États insulaires en développement à prendre des mesures concrètes en vue de s’attaquer aux effets des changements climatiques devait aller de pair avec l’action de leurs partenaires et autres parties prenantes. Le Ministre a exhorté les pays développés à assurer le rôle de chef de file en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre et en remplissant leurs promesses de longue date sur les moyens de mise en œuvre. Il a également dit reconnaître le rôle joué par la société civile, le milieu universitaire et le secteur privé dans les efforts visant à garantir un succès collectif.
M. NIERMALA BADRISING, Ministre des affaires étrangères du Suriname, a affirmé que son gouvernement demeurait engagé à contribuer à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. L’un des éléments clefs de sa politique, à cet égard, est la mise en vigueur de la réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts dans les pays en développement (REDD). Le Suriname, a-t-il dit, reconnaît toutefois que la réalisation de ces aspirations exige beaucoup plus de ressources que ce dont il dispose. Le Gouvernement, a dit le Ministre, insiste que soient développés des mécanismes d’appui techniques et financiers dans le contexte des cadres financiers existants, en particulier en vertu de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, en vue d’aider des pays en développement comme le Suriname.
M. DENNIS MOSES, Ministre des affaires étrangères et de la CARICOM de Trinité-et-Tobago, a dit que le Gouvernement finalisait actuellement sa politique de développement à long terme « Vision 2030 » qui sera alignée aux objectifs de développement durable et à l’Accord de Paris. Il a aussi pris d’autres actions en préparation de la mise en œuvre de cet Accord. Le Gouvernement a lancé le processus de révision de la Politique nationale sur les changements climatiques en prenant en compte l’Accord de Paris et les objectifs de développement durable. Le Gouvernement s’est engagé à maximiser l’utilisation de l’énergie renouvelable avec un objectif de 10% d’ici à 2020. Il a en outre mis en place des incitations fiscales afin d’encourager le déploiement de la technologie des carburants de remplacement et du carburant hybride dans le secteur du transport. Le Gouvernement cherchera à explorer et à encourager les possibilités d’investissement dans l’énergie renouvelable et propre pour la production d’énergie et le secteur industriel. Le Ministre a terminé en disant que le partenariat est nécessaire pour la réussite de tous ces plans.
M. ANTONIO GUMENDE (Mozambique) a insisté sur la vulnérabilité climatique de son pays qui connaît en ce moment même des inondations dans le nord et la sécheresse dans le sud, ce qui entrave les efforts de développement économique et social sur cinq ans. Pour son gouvernement, la signature de l’Accord de Paris sur le climat s’inscrit directement dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Le Mozambique a déjà soumis sa contribution nationale déterminée et prépare des plans locaux pour l’adaptation aux changements climatiques. Quoique désireux d’en faire plus, le Mozambique est limité par les ressources rares et appelle à l’aide bilatérale et multilatérale pour relever ensemble le défi de l’Accord de Paris.
M. ELBIO ROSSELLI (Uruguay) a souligné la grande vulnérabilité de son pays face aux changements climatiques, pays côtier où se concentre 90% de la population et 70% des sources de richesse, la majorité des activités économiques étant menées à l’extérieur comme la production alimentaire et le tourisme. La semaine dernière, l’Uruguay a été confronté une nouvelle fois à la dévastation causée par des évènements climatiques extrêmes, a-t-il rappelé, en déplorant les pertes en vie humaine, ainsi que les pertes économiques et d’infrastructures. La lutte contre les changements climatiques est donc la plus haute priorité pour son pays qui se concentre sur l’adaptation des communautés les plus vulnérables. Les émissions uruguayennes ne représentent que 0,05% des émissions mondiales, a-t-il dit, en précisant les efforts néanmoins menés pour les réduire encore. En Uruguay, 55% de l’énergie consommée est renouvelable et 60% de l’électricité provient d’une source éolienne. Enfin, il a indiqué que le pouvoir législatif serait chargé de ratifier l’Accord de Paris à brève échéance.
Mme AKSOLTAN ATAEVA (Turkménistan) a cité le décret présidentiel de 2012 qui a adopté une stratégie nationale turkmène sur les changements climatiques. En outre, un programme national sur les forêts a été adopté en 2013, qui prévoit un inventaire de toutes les forêts d’ici à 2020 ainsi que des mesures visant à rétablir les forêts sur les zones arides. Elle a dit que son pays utilisait des technologies de plus en plus propres, notamment dans l’industrie des transports. Le Turkménistan, a-t-elle assuré, poursuit l’objectif d’économie à bas carbone pour ne pas dépasser une augmentation de 2 degrés Celsius d’ici à 2050 par rapport à la période préindustrielle. Le Président turkmène a présenté une initiative pour la création d’un centre régional de technologies sur les changements climatiques pour la région d’Asie centrale, qui devrait être lancé cette année à Ashgabat.
M. RUPA ABRAHAM MULINA (Papouasie-Nouvelle-Guinée), a salué l’engagement dont les pays ont fait preuve aujourd’hui lors de la signature de l’Accord de Paris sur le climat et s’est engagé à le ratifier dans l’année. Il s’agit d’un pas important dans la bonne direction, selon lui, non seulement pour l’humanité et les écosystèmes, mais également en tant qu’appel à l’action de toutes les parties prenantes pour combattre les changements climatiques. « Il est impératif d’agir maintenant, pas demain, et à tous les niveaux » pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, a souligné le représentant. La Papouasie a présenté en premier sa contribution nationalement déterminée et fait partie des rares pays à s’être doté d’une loi sur les changements climatiques en 2015. Dans le cadre de l’application de cette contribution, la Papouasie a opté pour le gaz naturel et la conservation de ses forêts et a mis en place une infrastructure institutionnelle pour supporter son action climat.
Mme FATMA GULDEMET SARI, Ministre de l’environnement et de la planification urbaine de la Turquie, a prédit que le succès de l’Accord de Paris dépendrait de la tenue des engagements en matière de financements. La Turquie se dirige vers la réalisation d’une économie à faible carbone, a-t-elle dit avant d’indiquer avoir signé l’Accord de Paris. Nous allons réduire les gaz nocifs comme prévu, a-t-elle assuré, en demandant de faciliter l’accès aux financements pour pouvoir y arriver. Cette question n’a pas pu être réglée à Paris et nous coopérons avec d’autres pour trouver des solutions, a-t-elle indiqué. Elle a aussi mentionné les mesures prises par son pays pour lutter contre la dégradation de l’environnement. Enfin, elle a annoncé que la Turquie était candidate pour accueillir la COP en 2020.
M. TUVAKO N. MANONGI (République-Unie de Tanzanie) a insisté sur la nécessité, maintenant que les États ont signé l’Accord de Paris sur les changements climatiques, de passer rapidement à son application. La Tanzanie a été l’un des premiers pays à soumettre sa contribution nationalement déterminée à la fois pour l’adaptation et la mitigation, et s’engage dans une politique de développement axée sur la résistance au climat. Elle a pour objectif de figurer parmi les pays à revenu moyen d’ici à 2025 tout en optant pour une croissance économique durable en misant notamment sur la foresterie, le gaz naturel comme source d’énergie.
Pour M. VOLODYMYR YELCHENKO (Ukraine), les changements climatiques représentent l’une des plus grandes menaces pour l’humanité et empêchent le progrès de la civilisation moderne. Il a assuré qu’en dépit des problèmes auxquels son pays était confronté, l’Ukraine respecterait ses engagements internationaux en vertu de l’Accord de Paris. Pour garantir son succès, l’Ukraine souhaiterait que cet accord prévoit des exigences et des procédures claires et spécifiques pour pouvoir rendre toutes les parties responsables tant au plan national qu’international.
Déclarations de clôture
Mme MARÍA PUERTAS, Ministère des affaires étrangères du Pérou, au nom de la Conférence des Parties, a assuré que son pays œuvrait pour parvenir en 2020 à l’objectif de devenir un pays responsable. Après la signature de l’Accord de Paris, a-t-elle dit, nous sommes entrés dans une nouvelle phase qui exige le financement du climat et le renforcement de la coopération internationale, dans le respect du principe de la responsabilité commune et différenciée. Elle a souligné l’importance du rôle de la société civile et du secteur privé dans cet effort. « La COP22 sera la Conférence de l’action », a-t-elle espéré, en lançant un appel à tous les États pour qu’ils entament le processus de ratification de l’Accord de Paris sur le climat.
Mme SÉGOLÈNE ROYAL, Ministre de l’environnement de la France, a déclaré que le courage, l’action collective et la vision de l’avenir avaient été les maîtres-mots à avoir accompagné la conclusion et la signature de l’Accord historique de Paris. À l’avenir, il faudra faire preuve de créativité, de combativité et d’espérance, a prévenu Mme Royal, en soulignant que l’idéal serait de parvenir au plus vite aux 55 ratifications qui représentent 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre pour faire entrer en vigueur l’Accord de Paris sur le climat. Pour elle, une des priorités est maintenant de travailler sur les « coalitions », c’est-à-dire les actions opérationnelles qui vont permettre de faire reculer les changements climatiques. La Ministre française de l’environnement a également attiré l’attention sur l’importance des échéances que seront, entre autres, les réunions du G-7 et du G-20, et la présidence marocaine de la COP22.
M. SALAHEDDINE MEZOUAR, Ministre des affaires étrangères du Maroc et Président de la COP22, a rendu hommage aux militants de la lutte contre les changements climatiques et remercié le Secrétaire général et la famille des Nations Unies. Il a salué le retour en force du Canada et souhaité la bienvenue à l’État de Palestine. Le Maroc réaffirme son engagement de prendre, dès que possible, les mesures nécessaires pour la ratification de l’Accord de Paris sur le climat.
Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et le climat sont étroitement liés, a ajouté le Ministre. Il faut convenir d’une feuille concrète, claire et prévisible en vue de mobiliser des fonds pour le financement de projets, en donnant la priorité à l’adaptation. « La COP21 était celle de l’engagement et, grâce à la coopération de tous, la COP22 sera celle de l’action et de la concrétisation », a-t-il assuré. Il faut maintenir l’élan et l’ambition affichés à Paris. C’est en Afrique que les conditions climatiques changent le plus rapidement, a fait remarquer le Ministre avant de conclure.
M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a estimé qu’avec leurs signatures, aujourd’hui, « les gouvernements ont fait un pacte avec l’avenir ».
Les enfants présents à l’Assemblée générale, ce matin, nous ont rappelé les responsabilités que nous avons vis-à-vis d’eux et des générations futures, a-t-il déclaré.
Pour le Secrétaire général, ces signatures représentent un vote de confiance dans le cadre d’une nouvelle approche des changements climatiques. Il a jugé impératif que cet élan politique fort continue de croître.
Si tous les pays, qui ont signé aujourd’hui accèdent à l’Accord de Paris au niveau national, le monde aura rempli ses obligations juridiques pour permettre à l’Accord d’entrer en vigueur, soit par la ratification par 55 pays représentant 55% des émissions globales de gaz à effet de serre.
M. Ban a assuré qu’il fera tout ce qui ce qui est en son pouvoir pour nous aider à atteindre cet objectif. Il a encouragé les pays à relever le niveau de leurs ambitions. Il a exhorté les dirigeants mondiaux à continuer de fournir des orientations politiques directes.
Le Secrétaire général a dit également qu’il comptait sur la société civile et les jeunes du monde pour s’assurer que les gouvernements remplissent les promesses qu’ils ont faites.
« Nous avons parcouru un grand chemin », a reconnu le Secrétaire général. « Nous avons un long chemin à parcourir », a-t-il ajouté. « Quand je regarde l’horizon, je vois, plus clairement que jamais, les contours d’un monde meilleur », a-t-il dit avant de conclure.