Session de 2016,
30e séance - après-midi
ECOSOC/6775

Débat annuel à l’ECOSOC: comment répondre aux défis de l’action humanitaire et aux souffrances des populations après le Sommet d’Istanbul?

Le Conseil économique et social (ECOSOC) a entamé, cet après-midi, son débat 2016 consacré aux affaires humanitaires, dont le thème est « Restaurer l’humanité en ne laissant personne de côté: agir de concert pour réduire les besoins humanitaires, les risques et la vulnérabilité des populations ».

Cette année, a fait remarquer le Vice-Président de l’ECOSOC, M. Jürg Lauber (Suisse), le débat de l’ECOSOC se tient cinq semaines après le Sommet mondial sur l’action humanitaire, organisé à Istanbul, en Turquie, les 23 et 24 mai dernier.  À cette occasion, a-t-il rappelé, « les participants ont débattu avec ferveur de solutions visant à répondre aux besoins humanitaires actuels sans précédent et de la manière de les réduire ».

Aujourd’hui, 130 millions de personnes ont besoin de l’aide humanitaire internationale, a souligné M. Lauber.  Depuis plus d’une décennie, les besoins humanitaires et les souffrances augmentent considérablement et l’année 2015 n’a pas fait exception.

Le Sommet a permis de « mobiliser le meilleur dans notre action humanitaire », a reconnu le Vice-Secrétaire général de l’ONU, M. Jan Eliasson. 

De nombreux dirigeants du monde se sont en effet engagés à appuyer les cinq responsabilités fondamentales préconisées par le Secrétaire général dans son Programme d’action pour l’humanité: faire preuve de volonté politique pour prévenir et faire cesser les conflits; faire respecter les normes qui protègent l’humanité; ne laisser personne de côté; améliorer les conditions de vie –fournir une aide ne suffit plus, il faut mettre fin au dénuement; et investir dans l’humanité.

Il s’agit maintenant de donner suite aux engagements pris à Istanbul, a expliqué le Vice-Secrétaire général.  Depuis la tenue du Sommet, des milliers de personnes ont perdu la vie ou ont été déplacées, des éleveurs ont dû abandonner leurs terres à cause de la sécheresse ou des inondations.  « Nous ne pouvons pas attendre; chaque jour compte », a-t-il averti.  « Des améliorations à la marge ne suffiront pas étant donné l’ampleur des défis. » 

Les engagements et le niveau de passion dont nous avons été témoins sont une source d’inspiration, a renchéri le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. Stephen O’Brien.  Cependant, il a également estimé que « nous ne pouvons plus nous cantonner aux approches traditionnelles ».  

M. O’Brien, a présenté le rapport du Secrétaire général sur le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence fournie par les organismes des Nations Unies.  On y trouve notamment un aperçu des situations d’urgence humanitaire en 2015, de la crise en Syrie à la malnutrition au Sahel, en passant par les violences au Soudan du Sud ou dans le nord-est du Nigéria.

Le rapport présente une série de recommandations pour améliorer l’efficacité des interventions humanitaires, notamment dans le contexte du Programme de développement durable à l’horizon 2030, en cas de déplacements forcés et afin de consolider le financement.

Depuis 2005, le montant des appels interinstitutions coordonnés a augmenté, passant de 5,4 à 19,9 milliards de dollars.  En 2015, 10,6 milliards de dollars seulement ont été reçus, ce qui constitue le plus grand manque à financer jamais enregistré.

Les déplacements forcés ont atteint des niveaux sans précédent.  En décembre 2015, le nombre de personnes déplacées dans leur propre pays à la suite de conflits armés et d’actes de violence avait atteint le chiffre record de 40,8 millions.  À la fin du premier semestre de 2015, le nombre total de réfugiés dans le monde avait atteint 20,2 millions, niveau le plus élevé jamais enregistré depuis 1992.  En outre, on estime à 10 millions le nombre d’apatrides dans le monde.

Au total, on compte dans le monde plus de 60 millions de réfugiés, de demandeurs d’asile et de personnes déplacées en raison de conflits, de persécutions et de violences.  Des millions d’autres personnes ont été déracinées par des catastrophes résultant de phénomènes naturels.  Dans ce contexte de crises sans précédent, une vingtaine de délégations ont évoqué une nouvelle façon de travailler qui renforce la résilience et aide à réduire les besoins à l’avenir.

« Nous devons changer notre attitude face à la crise de la migration et aller à l’encontre des messages de crainte », a plaidé pour sa part le Ministre des affaires étrangères de l’Italie, M. Paolo Gentiloni.  Son pays maintient son engagement en faveur des opérations de recherche et d’assistance qui permettent de sauver des centaines de milliers de vies en mer Méditerranée.

La Ministre des affaires étrangères de la Suède, Mme Margot Wallström, a plaidé pour que les acteurs internationaux soutiennent les capacités locales de relèvement après des catastrophes, au lieu d’essayer de les remplacer.  Cette approche a été mise en œuvre par la Suède pour aider les pays affectés par le phénomène d’El Nino en Afrique, ou encore les pays du Pacifique affectés par la « crise silencieuse » des changements climatiques. 

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant de la Thaïlande a appelé à des financements croissants et prévisibles de l’aide humanitaire par le biais de moyens innovants et diversifiés d’États Membres, d’organisations humanitaires et de développement et du secteur privé.

L’action humanitaire ne peut se substituer à des solutions politiques, a fait observer, à l’instar d’autres délégations, la représentante de l’Union européenne, soulignant l’urgence d’une action politique résolue pour prévenir et remédier aux conflits.  Elle a affirmé que le Sommet humanitaire mondial n’avait jamais été envisagé comme une fin en soi mais comme un point de départ.

DÉBAT CONSACRÉ AUX AFFAIRES HUMANITAIRES

Assistance économique spéciale, aide humanitaire et secours en cas de catastrophe (A/71/82–E/2016/60)

Débat général

Le Vice-Secrétaire général de l’ONU, M. Jan Eliasson, a cité le Secrétaire général qui a dit un jour « que l’engagement international en faveur que l’action humanitaire constituait l’une des réalisations morales les plus importantes de notre histoire ».  Dans le monde d’aujourd’hui, a ajouté M. Eliasson, il faut reconnaître que, plus que jamais, des milliers de personnes ont besoin d’une assistance humanitaire et d’une protection.

Dans le même temps, il a constaté « un certain sentiment de lassitude pernicieux ».  C’est en partie pour cela, a-t-il dit, que le Secrétaire général a organisé le Sommet humanitaire d’Istanbul et présenté son Programme d’action pour l’humanité.

Pour la première fois, les gouvernements se sont rassemblés avec les personnes touchées par les crises, les organisations de la société civile et les dirigeants du secteur privé pour trouver des solutions.  Le Sommet, a rappelé le Vice-Secrétaire général, a permis de « mobiliser le meilleur dans notre action humanitaire » à cette fin.  Il a compté 108 États Membres qui ont participé, produisant près de 300 engagements à agir.

Le Sommet a démontré la volonté politique qui existe pour répondre et s’atteler aux causes profondes des crises.  Face aux violations constantes du droit international humanitaire, les États se sont engagés à faire valoir le droit international humanitaire et à renforcer la protection des civils dans les conflits, a résumé M. Eliasson. 

Il a constaté « un véritable changement de paradigme » dans le contexte du développement et des opérations de maintien de la paix, et jugé essentiel de garantir des liens entre tous les piliers de l’action de l’ONU.  « On s’est également engagé à combler les divisions entre le travail humanitaire et travail en faveur du développement », s’est-il félicité, et à renforcer le rôle central des acteurs nationaux et locaux.

Le Sommet a permis de mobiliser de nouveaux partenariats et initiatives.  On a reconnu le besoin d’autonomiser les femmes et les filles et de lutter contre la violence sexuelle et sexiste.  En outre, le Sommet a débouché sur des engagements pluriannuels de financement.

Le Secrétaire général a affirmé que ce Sommet avait été un tournant, a souligné M. Eliasson.  « Que discernons-nous à l’horizon? », a-t-il demandé.  « Nous devons tous respecter nos promesses.  Et être prêts à travailler sur le long terme. »  D’après lui, « des améliorations à la marge ne suffiront pas étant donné l’ampleur des défis ».  Il faut tourner la page sur les approches compartimentées et mesurer les progrès réalisés.

Depuis le Sommet, des milliers de personnes ont perdu la vie ou ont été déplacées, des éleveurs ont dû abandonner leurs terres à cause de la sécheresse ou des inondations.  « Nous ne pouvons pas attendre; chaque jour compte », a conclu le Vice-Secrétaire général.     

M. HASAN ULUSOY, Directeur général des affaires politiques multilatérales au Ministère des affaires étrangères de la Turquie, a rappelé que 180 États Membres avaient participé au dernier Sommet mondial sur l’action humanitaire d’Istanbul en mai dernier.  Il a souligné l’importance, pour la communauté internationale, de garantir des financements durables pour l’action humanitaire et l’importance du partage, entre États, du fardeau de la prise en charge des réfugiés. 

Il a appelé à profiter de la dynamique mondiale créée à Istanbul, et il s’est félicité du fait que le projet de résolution que l’ECOSOC entendait adopter cette semaine faisait mention du Sommet mondial sur l’action humanitaire et de ses recommandations.

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. CHULAMANEE CHARTSUWAN (Thaïlande) a appelé à des financements croissants et prévisibles de l’aide humanitaire par le biais de moyens innovants et diversifiés d’États Membres, d’organisations humanitaires et de développement et du secteur privé.  Il a dit que si l’aide des Nations Unies et de la coopération internationale restait indispensable, elle ne devait pas être dispensée de manière à déstabiliser les mécanismes d’appui nationaux existants.  Il a insisté sur le fait que toutes les initiatives d’aide humanitaire devaient être respectueuses des principes humanitaires d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance. 

Il a rappelé que la responsabilité première pour initier, organiser, coordonner et mettre en œuvre l’aide humanitaire reposait sur l’État hôte.  Tout en reconnaissant la nécessité de rapprocher les activités humanitaires et de développement, le représentant du Groupe des 77 et de la Chine a appelé à respecter les mandats respectifs de ces deux types d’activités pour préserver leurs avantages respectifs.  

Il s’est félicité que le projet de résolution sur le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence fournie par les organismes des Nations Unies contenait de nouveaux éléments prenant en compte le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et le Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe. 

Mme LILIANE PLOUMEN, Union européenne, a indiqué que l’Union européenne avait pris des engagements concrets à Istanbul afin de faire du Programme pour l’humanité du Secrétaire général une réalité.  Elle a affirmé que le Sommet humanitaire mondial n’avait jamais été envisagé comme une fin en soi mais comme un point de départ.  Pour le suivi d’Istanbul, « nous voulons des progrès concrets pour chacune des cinq responsabilités fondamentales afin d’entretenir l’élan né lors de ce Sommet », a-t-elle dit.  

Elle a réaffirmé l’engagement de l’Union en faveur des principes humanitaires de neutralité, d’impartialité et d’indépendance et insisté sur sa volonté de prévenir toute politisation et instrumentalisation de l’aide humanitaire.  L’action humanitaire ne peut se substituer à des solutions politiques, a observé Mme Ploumen, soulignant l’urgence d’une action politique résolue pour prévenir et remédier aux conflits.

La déléguée a ensuite déclaré que l’Union continuerait de défendre et de promouvoir le droit international humanitaire, qui est essentiel pour protéger les civils et permettre aux travailleurs humanitaires de faire leur travail.  L’Union réaffirme son engagement afin de faire en sorte que personne ne soit laissé au bord de la route et de placer les individus au centre de son action humanitaire, a-t-elle dit.

Mme Ploumen a insisté sur la détermination de l’Union à répondre aux causes multidimensionnelles de la crise des migrants, en veillant notamment à ce que les personnes touchées passent de la dépendance à l’aide à l’autonomie personnelle.  « Nous allons également investir dans l’atténuation des risques de catastrophe naturelle et dans le renforcement des capacités », a-t-elle dit.  L’Union va également renforcer ses partenariats afin de mieux aider les personnes dans le besoin, a-t-elle poursuivi.  Elle a précisé que l’Union européenne œuvrerait afin de favoriser de plus grandes synergies entre ses actions de développement et humanitaire et travaillera plus étroitement avec les acteurs locaux.

Au titre du financement de l’action humanitaire, elle a salué le « grand marchandage » qui a eu lieu à Istanbul entre donateurs et agences de mise en œuvre comme un résultat très concret du Sommet.  « Nous encourageons tous les signataires à prendre les mesures nécessaires afin d’assurer un financement suffisant de l’action humanitaire », a déclaré la représentante.

En conclusion, Mme Ploumen a plaidé pour un suivi du Sommet qui soit inclusif, transparent, efficace et non bureaucratique.

M. STEVE SCOTT (Australie), s’exprimant au nom du groupe dit de MIKTA (Mexique, Indonésie, République de Corée, Turquie et Australie), a rappelé que les plénipotentiaires de ces pays avaient fait des annonces conjointes au dernier Sommet mondial sur l’action humanitaire d’Istanbul. 

Ils se sont notamment engagés à mettre sur pied un programme d’action commun, et ils ont plaidé pour un soutien appuyé au Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015–2030, ainsi que d’un soutien pour assurer le succès du cadre d’action mondial pour la réduction des risques de catastrophe, prévue à Cancun, au Mexique, en mai 2017.  Le représentant a aussi relevé que le groupe de MIKTA soutenait l’autonomisation des femmes dans le contexte de l’action humanitaire.

M. PAOLO GENTILONI, Ministre des affaires étrangères de l’Italie, a déclaré que la priorité de son pays était de renforcer la protection des personnes touchées par les crises en adoptant des approches plus intégrées.  « Nous allons améliorer la coopération entre les outils du développement et humanitaires, notamment en Afrique de l’Ouest et dans les pays affectés par la crise syrienne et El Nino », a-t-il assuré.  

L’Italie est prête à défendre « l’esprit de Solférino », a poursuivi le Ministre.  Elle s’est engagée à augmenter de façon importante ses contributions humanitaires en 2016 et le pourcentage de son aide publique au développement (APD) consacrée aux pays les plus fragiles et touchés par les conflits.

En outre, a indiqué M. Gentiloni, son pays maintient son engagement en faveur des opérations de recherche et d’assistance qui permettent de sauver des centaines de milliers de vies en mer Méditerranée.  « Nous devons changer notre attitude face à la crise de la migration et aller à l’encontre des messages de crainte », a-t-il plaidé. 

S’il faut investir en faveur de l’intégration des migrants, il faut également s’atteler aux causes profondes liées à la migration, a poursuivi M. Gentiloni.  Il a évoqué l’engagement de l’Italie, dans le cadre de l’Union européenne, à développer des projets d’infrastructures et des programmes socioéconomiques en Afrique.  « Nous savons tous que l’action humanitaire ne peut pas se substituer à des solutions politiques », a-t-il conclu.

Mme MARGOT WALLSTRÖM, Ministre des affaires étrangères de la Suède, a plaidé pour que les acteurs internationaux soutiennent les capacités locales de relèvement après des catastrophes, au lieu d’essayer de les remplacer.  Elle a indiqué que cette approche de soutien aux capacités nationales avait été mise en œuvre par la Suède dans le cadre de son action visant à soutenir les pays affectés par le phénomène d’El Nino en Afrique, ou encore dans la coopération que son pays a engagé avec les pays du Pacifique affectés par la « crise silencieuse » des changements climatiques. 

Les acteurs locaux sont généralement les premiers à arriver sur le terrain, a-t-elle justifié.  De plus, ils connaissent le terrain et ils sont présents bien après que les médias soient partis.  Ils ont besoin de soutien politique et économique, et c’est pour cette raison que la Suède est l’un des plus grands contributeurs des fonds de financement commun pour les pays, des fonds que l’ONU met en place.  Son pays a notamment mobilisé 85 millions de dollars en 2015 en faveur des secouristes locaux.  Elle a souhaité que ce modèle de partenariat soit vulgarisé à l’échelle internationale.

La Ministre a ensuite indiqué que le succès de la coopération humanitaire dépendait de la confiance et de la reddition de comptes.  Elle a en outre rappelé que la Suède avait apporté une contribution cumulée de l’ordre de 665 millions de dollars au Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF) depuis son lancement il y a une dizaine d’année. 

Elle a dit que sa délégation soutenait l’appel du Secrétaire général de porter ce fonds à 1 milliard de dollars d’ici à 2018.  Elle a appelé les donateurs à augmenter leurs contributions en faveur des actions humanitaires, précisant également que tout le monde peut agir à son niveau.

M. HIROSHI MINAMI (Japon) a jugé important que les questions humanitaires soient traitées en coopération avec divers acteurs, tels que les partenaires au développement, les organisations non gouvernementales et le secteur privé, du fait de leur complexité croissante et d’une tendance à se prolonger.  Il a dit à cet égard apprécier la manière dont le Sommet humanitaire mondial avait réuni différents types d’acteurs, ce qui a permis de confronter divers points de vue avec pour objectif de produire des solutions concrètes communes.  Pour le Japon, quelles que soient les remarques qui ont pu être faites sur la participation des États au Sommet d’Istanbul, l’importance est de coopérer sérieusement pour mettre en œuvre ses recommandations.  « Notre objectif final ne doit pas être d’évaluer un processus, mais de mieux venir en aide à ceux qui en ont besoin », a poursuivi le représentant.

Parmi les questions discutées au Sommet d’Istanbul, le Japon accorde une importance particulière au renforcement du lien entre humanitaire et développement.  Comme la pauvreté et les inégalités sont souvent des causes profondes des crises humanitaires, le renforcement des capacités des personnes concernées est essentiel.  De même, M. Minami a demandé qu’une attention particulière soit accordée aux communautés d’accueil des personnes déplacées.  Sans un soutien adapté, ces communautés peuvent rapidement atteindre leurs limites, par exemple en ce qui concerne la fourniture d’infrastructures de base.  Il est donc essentiel d’appuyer leur développement économique et social.

C’est sur la base de ces idées que le Japon a coparrainé, à Istanbul, un événement parallèle au Sommet avec l’Alliance pour des solutions.  Lors de cet événement, ces deux acteurs ont énoncé cinq principes pour renforcer le lien entre humanitaire et développement, a rappelé le représentant.  Il a précisé qu’il s’agissait d’assurer une participation effective des plus affectés, d’inclure les questions de déplacements forcés de population dans les plans de développement, d’organiser les avantages comparatifs des différents acteurs, de développer une vision commune par une analyse commune et de rechercher la collaboration comme un élément constitutif de la promotion de la paix et de la sécurité. 

Enfin, le représentant s’est félicité de l’accord conclu au sein de l’ECOSOC sur un projet de résolution qui reflète les résultats du Sommet humanitaire mondial et a salué la qualité de la cofacilitation de la Suisse et du Bangladesh.

M. BARAR (Turquie) a affirmé que le niveau élevé de participation des États Membres et autres parties prenantes au Sommet d’Istanbul, ainsi que l’attention internationale que ce Sommet avait reçue, attestait d’un esprit fort de solidarité.  « Dans les années à venir, nous devrons nous rappeler de cet esprit et agir ensemble pour réduire et prévenir les souffrances humaines », a-t-il dit.

Le délégué a insisté sur la politique de porte ouverte de son pays vis-à-vis des réfugiés syriens depuis 2001.  Tout en accueillant de façon exemplaire des millions de Syriens dans le besoin, la Turquie contribue aux efforts visant à mettre un terme aux traversées illicites en mer Egée dans le cadre de l’accord signé avec l’Union européenne, a-t-il déclaré.  Il a ajouté que cet accord avait été conclu dans l’esprit de responsabilité et de partage du fardeau que défend la Turquie depuis le début de la crise syrienne.

Cet accord vise également à créer des voies légales de migration vers les pays de l’Union européenne, y compris de réinstallation, a-t-il précisé.  Il a affirmé que la prochaine réunion de haut niveau de l’Assemblée sur le sujet le 19 septembre prochain servirait de plateforme permettant aux États de faire le suivi des engagements pris à Istanbul.

Le délégué a rappelé que son pays a augmenté de manière constante son aide publique au développement, laquelle a atteint 3,91 milliards de dollars en 2015.  Le délégué a indiqué que la Conférence d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins avancés (PMA), qui s’est tenue fin mai à Antalya, avait permis de réaffirmer la solidarité internationale en faveur de ces pays.  Cette Conférence a également reflété la contribution grandissante de la Turquie au règlement des défis mondiaux, a conclu le représentant.

M. KAI JÜRGEN MIKAEL SAUER (Finlande) s’est dit préoccupé par la hausse constante des besoins humanitaires et par le mépris marqué pour le droit international humanitaire.  D’après lui, la communauté internationale doit investir davantage dans la prévention et redoubler d’efforts pour mettre fin aux conflits.

Le représentant a salué le lancement, lors du Sommet d’Istanbul, d’une charte visant à inclure les personnes handicapées dans l’action humanitaire, et s’est félicité des engagements concrets pris pour étayer la mise au point de directives internationales à cette fin.  Il a également appuyé « le grand marché » entre les bailleurs de fonds et les organisations humanitaires, de même que les accords de financement pluriannuels harmonisés. 

Enfin, il a jugé que l’égalité entre les hommes et les femmes, de même que l’autonomisation et les droits des femmes et des filles, étaient « non négociables ».    

Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) a rappelé qu’à Istanbul, le mois dernier, le Pakistan et l’Afghanistan avaient annoncé un programme commun de rapatriement et de relocation de réfugiés afghans.  Elle a dit souhaiter que la prochaine réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les déplacements massifs des réfugiés et des migrants, prévue en septembre prochain, soit l’occasion de discuter de défis humanitaires majeures tels que la question de la xénophobie dont sont notamment victimes les réfugiés. 

En outre, dans l’optique de trouver des solutions aux crises humanitaires, elle a souligné qu’il n’y a pas de solution qui soient adéquates pour toutes les situations.

M. MANUEL BESSIER (Suisse) a souhaité que la mise en œuvre des engagements pris à Istanbul soit intégrée dans les processus existants.  En outre, il a rappelé que, depuis 2012, la Suisse soutenait des approches concrètes « pour systématiquement mettre la perspective des personnes affectées au centre des opérations » humanitaires.  La Suisse entend également continuer ses efforts pour améliorer le respect du droit international humanitaire et la protection des civils dans les conflits armés.

Le représentant a été d’avis qu’il faut développer les complémentarités entre l’action humanitaire et les activités de développement et de promotion de la paix, et examiner les forces et faiblesses de la coordination humanitaire.  Il a espéré que le rapport du Secrétaire général sur le Sommet mondial de l’action humanitaire offrira des pistes à ce sujet.    

M. RATTAN LAL KATARIA (Inde) a indiqué que son gouvernement avait adopté, en début de mois, un plan national de gestion des catastrophes, incluant notamment les préceptes du Cadre de Sendai.  Il a rappelé que l’Inde avait toujours apporté son concours aux pays amis qui font face à des situations d’urgence, notamment au Népal, au Sri Lanka, aux Maldives et en Afghanistan, entre autres. 

Il a souligné l’importance d’allouer des financements sur le long terme pour renforcer les capacités nationales de pays faisant face aux situations de crises humanitaires.  Il a insisté sur le respect des priorités nationales dans le cadre de l’assistance humanitaire, ajoutant que l’action de la communauté internationale devait être complémentaire aux efforts nationaux et contribuer à renforcer les capacités nationales. 

Il a également expliqué que si les donateurs investissaient dans des actions de développement sur le long terme, cela permettrait aux pays faisant face aux crises humanitaires de pouvoir y répondre avec leurs propres capacités nationales.

Mme ASTRIDE NAZAIRE, Ministre conseillère d’Haïti, a affirmé que les résultats prometteurs et les engagements majeurs qui ont conclu le Sommet d’Istanbul constitueraient un nouveau jalon décisif dans l’histoire des grandes conquêtes humanitaires mondiales.  Haïti, qui est un « champ fertile de l’action humanitaire mondiale », appuie toutes les actions humanitaires ciblant les populations les plus vulnérables telles que les personnes handicapées, les femmes, les jeunes ou bien encore les travailleurs migrants, a-t-elle déclaré.

Elle s’est dite en faveur de toute mesure qui permettra une décentralisation des ressources et a soutenu l’idée de porter à 15% la part globale des ressources obtenues grâce aux appels humanitaires reversée aux fonds de financement commun implantés dans les pays.  Le reformatage de l’action humanitaire doit s’accompagner de nouvelles méthodes de travail pour réduire les risques, les besoins et les vulnérabilités, a-t-elle dit.

Dans cette optique, Mme Nazaire a jugé que l’établissement de l’indice de gestion des risques était un élément irremplaçable pouvant guider la planification de l’aide humanitaire et du développement à tous les niveaux.  Enfin, la Ministre conseillère d’Haïti a accueilli avec intérêt la recommandation d’une politique de tolérance zéro en matière d’exploitation et d’atteintes sexuelles imputables à des agents humanitaires.

Pour M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein), le Sommet d’Istanbul n’a peut-être pas satisfait toutes les attentes, mais il reste un succès du fait d’un nombre important d’initiatives.  Le Liechtenstein se félicite particulièrement du « Grand marchandage » dont l’objectif est de garantir un financement suffisant pour l’assistance humanitaire.  M. Wenaweser a rappelé que l’expression de la solidarité internationale par le biais de l’assistance humanitaire est un des piliers de la politique extérieure de son pays, dont la contribution dans ce domaine est une plus forte au monde par habitant.  Le Liechtenstein continuera notamment d’accorder une attention particulière aux conflits dits sous-financés ou oubliés, en particulier par le biais de son soutien au Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF).

Investir dans l’humanité n’est pas seulement une question de solidarité, c’est aussi une question d’intérêt bien compris, a poursuivi M. Wenaweser, qui a rappelé que les crises humanitaires sont un des principaux facteurs des déplacements de masse, lesquels sont générateurs de leurs propres défis.  Et beaucoup reste à faire pour traiter les causes profondes de ces déplacements, qu’il s’agisse des conflits armés ou des changements climatiques.

Les Conventions de Genève et leurs protocoles additionnels sont considérés comme des pierres angulaires du droit international humanitaire, mais le non-respect a atteint des sommets sans précédents et alarmants, a poursuivi le représentant, qui a regretté que la résolution qui sera adoptée dans le cadre du segment humanitaire de l’ECOSOC ait manqué plusieurs fois l’occasion d’encourager le respect du droit international humanitaire.

M. Wenaweser a aussi fait part de sa frustration face au peu de résultats des demandes présentées au Conseil de sécurité pour qu’il agisse de manière décisive afin de mettre fin aux crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide commis en Syrie ou ailleurs.  Face à cette situation qui sape la crédibilité des Nations Unies, il a rappelé qu’un certain nombre de pays, -112 aujourd’hui– ont pris publiquement l’engagement de veiller activement à ce que le Conseil de sécurité agisse de manière décisive.  C’est un objectif pour nous tous, et notamment pour les membres actuels du Conseil et ceux qui aspirent à un siège, a-t-il ajouté, avant d’appeler tous les États à adhérer à ce code de conduite.

Enfin, le représentant s’est félicité des termes forts utilisés dans la résolution sur les violences sexuelles liées aux conflits.  Outre assurer la protection, il faut aussi mettre fin aux stéréotypes qui font des femmes des victimes et permettre à celles-ci de faire valoir leurs droits à la justice et à la santé sexuelle et reproductive ainsi qu’à une participation égale à tous les niveaux de prise de décisions.

M. NTHUTANG MARTIN SELEKA, Directeur des affaires humanitaires du Département des relations internationales et de la coopération d’Afrique du Sud, s’est dit préoccupé par le fait que malgré l’adoption d’un programme de développement durable transformateur, l’on n’a pas donné la priorité à la transformation de l’aide humanitaire.  À cet égard, la promesse d’une aide humanitaire plus rapide, plus appropriée et plus redevable doit être tenue et des ressources adéquates doivent être allouées au renforcement de capacité et à la consolidation de la résilience à long terme contre les catastrophes. 

Il devrait y avoir un effort collectif qui examine de façon transparente les questions des affaires humanitaires au même niveau que les autres piliers de la paix et de la sécurité, des droits de l’homme, et du développement à l’appui d’une vision commune, a estimé M. Seleka. 

M. OMAR HILALE (Maroc), évoquant les énormes défis humanitaires actuels, a dit qu’il fallait aller au-delà de la gestion des crises et renforcer la prévention, la résilience et la préparation aux situations d’urgence.  Le Maroc, a-t-il rappelé, s’est engagé à apporter sa contribution dans le domaine des changements climatiques en accueillant la COP (Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques) en novembre prochain.

La communauté internationale, a-t-il estimé, dispose des moyens qui lui permettront de faire face aux drames humanitaires.  Toutefois, a-t-il mis en garde, elle doit rester centrée sur ses objectifs, et sur les moyens de les atteindre, notamment en ce qui concerne les personnes déplacées, à travers des approches inclusives et avec l’implication de tous les acteurs, dont les États.  D’après lui, le Sommet humanitaire a été « victime de son propre succès, en raison de la multiplication des initiatives ».

Le représentant a souligné que l’impartialité, la neutralité et l’indépendance sont des principes essentiels pour l’acheminement de l’aide humanitaire.  Violer les droits fondamentaux des personnes déplacées est un crime condamnable au regard du droit international et « l’instrumentalisation de la peine à des fins politiques est inacceptable ».  Jugeant important d’évaluer de façon précise et objective les besoins des populations affectées, il dit qu’il fallait éviter le détournement de l’aide et appliquer la reddition de comptes dans les cas avérés de détournement.

M. NAWAF SALAM (Liban) a indiqué que pour le Liban, l’une des priorités de l’action humanitaire était le partage de la solidarité et de la responsabilité en cas de crise humanitaire.  Il a également estimé que l’action humanitaire devait s’accompagner d’une assistance au développement en faveur des récipiendaires.  Il a aussi souligné l’importance pour les réfugiés et autres déplacés de pouvoir retourner chez eux en toute sécurité, d’où le besoin, a-t-il relevé, de trouver des solutions politiques afin d’assurer la reconstruction.

Le représentant a rappelé que le Liban abritait pas moins de 1,3 million de réfugiés syriens et quelque 400 000 Palestiniens, ces derniers vivant dans des camps à travers le pays depuis plus de 60 ans.  Il a souligné que son pays avait le plus grand nombre de réfugiés par habitant du monde, une situation qui représente une menace pour l’existence même du pays. 

Il a affirmé que l’afflux de réfugiés syriens avait notamment conduit à une situation où les services éducatifs, sanitaires, énergétiques, sanitaires ou encore de logement étaient débordés.  Cette situation conduit à l’augmentation du chômage dans le pays, et cela affecte les activités économiques et le climat des affaires, tout en étant une menace sécuritaire pour le Liban.

M. Salam a en outre déploré le fait que le plan de prise en charge des refugiés, élaboré par les autorités nationales et leurs partenaires internationaux, n’avait été financé qu’à hauteur de 40%.  Il a invité les partenaires internationaux à soutenir davantage le Liban dans ses efforts de prise en charge des réfugiés.

Mme MAY-ELIN STENER (Norvège) s’est dite effrayée par le fossé grandissant entre les besoins humanitaires et les ressources disponibles alors qu’a été atteint en 2015 un chiffre record de 65 millions de réfugiés ayant dû fuir leur domicile.  Citant les quatre objectifs prioritaires de son pays, elle a dit la nécessité de s’attaquer aux racines du problème en investissant dans la prévention pour réduire les risques de conflit. 

Ensuite, elle a appelé à soutenir l’éducation en situation de crise en précisant que 37 millions d’enfants n’ont plus accès à l’école en raison de crises ou conflits.  À cet égard, elle a attiré l’attention sur le lancement, à Istanbul, d’un programme appel « Education cannot wait fund » qui a été imaginé dans le cadre du Sommet d’Oslo sur l’éducation pour le développement l’été dernier.  

En outre, elle a dit la nécessité de mieux protéger les civils en garantissant que les écoles et les hôpitaux restent des zones sûres.  Elle s’est dite heureuse de constater que 54 États avaient adhéré à la Déclaration sur la sécurité dans les écoles annoncée à Oslo en 2015.  Enfin, elle a appelé à une aide humanitaire plus efficace en annonçant que la Norvège avait augmenté de 30% son budget consacré à cette aide par rapport à 2015. 

Elle a dit l’importance de liens plus forts entre l’aide humanitaire et les efforts de développement à long terme avant de se féliciter des engagements des banques multilatérales de développement à Istanbul, qui ont reconnu la nécessité d’agir plus tôt en disposant de mécanismes de financement plus souples. 

Elle a mis l’accent sur l’engagement de la Norvège à soutenir de façon conséquente le Fonds central pour les interventions d’urgence, avant d’appuyer l’appel du Secrétaire général sur la nécessité de pouvoir disposer d’une base plus large de donateurs, y compris par le biais de partenariats innovants avec le secteur privé et la société civile.  

Mme SARAH MENDELSON (États-Unis) a appelé à concrétiser l’idée du grand marché humanitaire à travers des appels à contributions globales et une plus grande cohérence entre l’action humanitaire et le soutien au développement.  Elle a également plaidé pour une plus grande redevabilité des communautés locales récipiendaires et un plus grand rôle à accorder aux secouristes locaux.  Elle a appelé à la réduction des coûts administratifs liés à l’aide humanitaire, une planification et un financement multi-annuel, la réduction des contributions pré-affectées, et la disponibilité de l’assistance en espèces autant que possible.

Elle a ensuite souhaité que la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les déplacements massifs des réfugiés et des migrants, prévue en septembre prochain, contribue à renforcer le principe de la responsabilité commune au sein de la communauté internationale.  Elle a souligné le fait que la situation des 40 millions de déplacés dans leur propre pays devait être une priorité majeure, appelant dans ce contexte au rétablissement du poste de représentant spécial du Secrétaire général sur les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays.

Elle a mis l’accent sur la nécessité d’une plus grande coopération internationale sur les migrations, afin de combler les vides existants en matière de protection et d’assistance aux migrants vulnérables qui ne sont pas réfugiés, selon les principes de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, de son protocole de 1967, ou d’autres instruments régionaux.  Elle a notamment cité le cas des survivants et des victimes de trafics humains.

Elle a en outre souhaité que la réunion de septembre prochain s’inscrive dans l’élan engagé à Istanbul au Sommet mondial humanitaire.  Elle a salué l’action des organisations non gouvernementales qui aident, sur les plans national et international, à soutenir les migrants et les réfugiés.  Elle a émis le vœu que ces organisations soient largement représentées à la réunion de septembre. 

La représentante a en outre annoncé qu’en marge de la réunion de haut niveau de septembre, le Président des États-Unis, M. Barack Obama, organiserait, en collaboration avec ses pairs du Canada, de l’Éthiopie, de l’Allemagne, de la Jordanie, du Mexique, de la Suède et avec le Secrétaire général de l’ONU, un sommet des dirigeants sur les réfugiés, le 20 septembre.

Elle a enfin indiqué que son pays entendait œuvrer à augmenter de 30% les financements en faveur de l’action humanitaire, doubler le nombre de réfugiés relocalisés et augmenter d’un million le nombre d’enfants réfugiés allant à l’école.

Après avoir mis en exergue la menace que fait peser sur son pays les effets pervers des changements climatiques, M. AHMED SAREER (Maldives) a dit que dans l’effort collectif mondial pour aider les 125 millions de personnes qui ont besoin d’aide humanitaire, un cadre solide basé sur la réduction des besoins humanitaires, la préparation aux catastrophes, et la prévention des conflits est essentiel. 

Consolider et renforcer la résilience aux niveaux local, national et régional est important pour réduire l’impact des catastrophes et les vulnérabilités aux risques, a ajouté le représentant.  La consolidation de la résilience est une stratégie de développement à long terme qui doit être durable et centrée sur les gens.  En outre, l’aide humanitaire devrait être alignée sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030, a-t-il estimé. 

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh) a salué le début de la mise en œuvre du Programme 2030 cette année.  Pour protéger notre humanité commune, a-t-il dit, renforcer la coordination de l’aide internationale humanitaire est fondamental.  La croissance démographique, l’urbanisation non planifiée et la crise alimentaire mettent à mal le développement.  Il faut passer des réactions d’urgence à la préparation et au renforcement de la résilience, a-t-il ajouté.

Par ailleurs, l’aide internationale humanitaire doit continuer de respecter tous les principes de base établis par l’Assemblée générale.  D’après le représentant, les inégalités au sein des pays et entre les pays nuisent à l’efficacité de l’aide au développement.  « Il faut garder à l’esprit la réalité de la pauvreté », a-t-il insisté.  Le système des Nations Unies et la communauté internationale doivent renforcer les capacités des acteurs locaux, en fonction des besoins nationaux.  

Le Bangladesh reste attaché à l’action humanitaire, a assuré le représentant.  Son pays a envoyé sans attendre des équipes de secours lors du séisme au Népal et le Centre international contre la diarrhée basé au Bangladesh s’est attaché à résoudre la crise du choléra en Haïti.  Le pays lui-même est vulnérable aux catastrophes naturelles, telles que les cyclones et les inondations, et aux retombées des changements climatiques.   

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