Le Secrétaire général appelle les acteurs politiques de l’Afrique centrale à rejeter la violence et à promouvoir le dialogue et la démocratie en période électorale
On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, prononcé par M. Abdoulaye Bathily, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), à la quarante et unième Réunion ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale, à Libreville, le 26 novembre 2015:
Je remercie Son Excellence M. Ali Bongo Ondimba, Président de la République gabonaise, ainsi que le Gouvernement et le peuple du Gabon, d’accueillir la quarante et unième Réunion ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC). Cette Réunion vous permettra de renforcer vos efforts concernant les questions critiques abordées en juin dernier à Luanda et de discuter des nouveaux défis auxquels la sous-région est confrontée.
L’Afrique centrale est entrée dans un cycle électoral qui courra jusqu’en 2018, avec des tensions politiques et des différends d’ordre constitutionnel conduisant à des violences dans certains pays. J’appelle tous les acteurs concernés à rejeter la violence et à gérer leurs différences d’opinion en période électorale de façon à promouvoir le dialogue et à consolider les acquis démocratiques. Les Nations Unies aideront les états d’Afrique centrale à garantir la tenue de processus électoraux pacifiques et démocratiques et à renforcer les capacités de la sous-région dans le domaine de la consolidation de la paix.
Je suis très préoccupé par le regain de violence en République centrafricaine depuis le 26 septembre et par ses effets sur la population. Le peuple centrafricain a déjà trop souffert. Il est essentiel que les individus responsables des récents actes de violence ainsi que leurs complices soient traduits en justice. La médiation internationale, sous la direction du Président Denis Sassou Nguesso de la République du Congo et de mon Représentant spécial pour l’Afrique centrale, M. Abdoulaye Bathily, a contribué à maintenir la transition politique sur les rails. Je félicite la région de son soutien continu aux efforts des autorités de la Transition pour permettre un retour à l’ordre constitutionnel et lutter contre l’impunité en République centrafricaine. J’encourage également la communauté internationale à aider les autorités de la Transition à mettre en œuvre de façon rapide et efficace les recommandations du Forum de Bangui sur la réconciliation nationale et le nouveau calendrier électoral.
Les groupes armés en Afrique centrale, y compris ceux qui opèrent à l’est de la République démocratique du Congo et l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), menacent toujours les populations locales. Les attaques terroristes de Boko Haram continuent à viser les pays de la région du bassin du lac Tchad, avec des conséquences de plus en plus marquées dans les domaines humanitaire, socioéconomique et des droits de l’homme pour les pays d’Afrique centrale. Je salue le déploiement de la Force multinationale mixte (MNJTF) pour lutter contre Boko Haram ainsi que les efforts de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour organiser un sommet conjoint sur Boko Haram et étudier les moyens d’améliorer la coopération pour lutter contre cette menace. J’espère que ce sommet aura lieu dans les plus brefs délais. Je salue également l’engagement actif des États d’Afrique centrale dans le développement d’une stratégie intégrée sur le contre-terrorisme et la non-prolifération des armes légères et de petit calibre en Afrique centrale. Cette importante initiative qui est une des recommandations de la trente-troisième Réunion ministérielle d’UNSAC qui s’est tenue à Bangui, est désormais soumise au Comité consultatif pour adoption durant cette session. Cette stratégie est un outil important qui aidera les États d’Afrique centrale à définir une approche commune face à la menace que constitue l’extrémisme violent dans la sous-région.
La piraterie, les vols à main armée en mer et la pêche illégale restent toujours des défis à la sécurité physique et économique des pays d’Afrique centrale. J’encourage les États, en collaboration avec la CEEAC, la CEDEAO et la Commission du golfe de Guinée, à poursuivre et à renforcer leurs efforts pour lutter contre l’insécurité maritime dans le golfe de Guinée par la mise en œuvre intégrale des décisions du Sommet de Yaoundé. J’appelle les États à mobiliser les ressources nécessaires pour garantir le bon fonctionnement du Centre interrégional de coordination pour la sécurité maritime et appuyer davantage du Centre régional de sécurisation maritime de l’Afrique centrale (CRESMAC).
Enfin, je voudrais saluer la précieuse contribution des États membres du Comité consultatif à la COP21. Ils ont une fois de plus démontré leur place privilégiée en reconnaissant les conséquences du changement climatique sur la paix et sécurité. Je reste préoccupé par la persistance des rapports faisant état d’actes de braconnage en Afrique centrale et de son rôle dans le financement de groupes armés. Je me réjouis de l’adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies le 30 juillet 2015 de la résolution 69/314, la première sur ce sujet, et ce, à l’initiative d’un membre du Comité consultatif, le Gabon. Je me réjouis également de la coopération actuelle des États d’Afrique centrale avec la CEEAC et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, pour faire face à ce phénomène grandissant.
Le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale et mon Représentant spécial continueront à soutenir vos efforts en collaboration avec les entités pertinentes des Nations Unies à travers la sous-région.
Je vous souhaite plein succès dans vos travaux.