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SG/SM/17197-IHA/1377-OBV/1529

Ban Ki-moon: les savoirs traditionnels et autochtones peuvent contribuer activement à réduire les risques de catastrophes

On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à l’occasion de la Journée internationale de la prévention des catastrophes, célébrée le 13 octobre:

Cette année, la célébration de la Journée internationale de la prévention des catastrophes porte sur la valeur des connaissances traditionnelles et des savoir autochtones et locaux.

En mars 2015, j’ai rencontré le Président du Vanuatu, M. Baldwin Lonsdale, à l’occasion de la troisième Conférence mondiale des Nations Unies sur la réduction des risques de catastrophe, qui s’est tenue à Sendai au Japon.  Ce même jour, son pays insulaire a été dévasté par le cyclone Pam, un des plus violents ayant jamais frappé le Pacifique.

La tempête était d’une puissance telle qu’on s’attendait à de très importantes pertes humaines.  Heureusement, cela n’a pas été le cas, grâce notamment à des abris anticyclones, construits dans le style traditionnel à partir de matériaux locaux, qui ont sauvé de nombreuses vies.

Les savoirs traditionnels et autochtones constituent une mine d’information indispensable pour maintes sociétés qui cherchent à vivre en harmonie avec la nature et à s’adapter à des phénomènes climatiques perturbateurs, au réchauffement de la planète et à la hausse du niveau des mers.

Au Cameroun, les cultivateurs s’aident d’un savoir local élémentaire transmis de génération en génération pour faire face à la sécheresse: ils trempent les semences de maïs et de haricot avant de les planter.  Une autre pratique très ancienne les aide à tenir les nuisibles à l’écart: le saupoudrage de cendres sur le maïs et les semences pendant quelques mois.

La résilience est la somme de nombreux actes de ce genre permettant de réduire les risques de catastrophe au niveau local.

Dans l’Arctique, nous sommes fortement tributaires des connaissances locales des peuples autochtones pour comprendre les effets des changements climatiques, car ceux-ci se feront immanquablement ressentir ailleurs.

Les changements affectant la disponibilité des sources d’alimentation traditionnelles soulignent le problème que les changements climatiques posent à l’humanité tout entière, et non pas seulement aux populations des régions arctiques.

Les connaissances locales concernant les conséquences de l’urbanisation, de la croissance démographique, de la détérioration des écosystèmes et des émissions de gaz à effet de serre sont particulièrement importantes à une époque où les catastrophes sont de plus en plus liées à des phénomènes climatiques et météorologiques.

Le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe tient compte de l’importance de la participation des populations locales à la réduction des risques de catastrophe.  Il souligne également la manière dont les savoirs traditionnels peuvent compléter les connaissances scientifiques en la matière. De même, le renforcement de la résilience face aux catastrophes constitue un élément phare des objectifs de développement durable nouvellement adoptés, qui guideront notre action visant à éliminer la pauvreté et à promouvoir le partage de la prospérité sur une planète en bonne santé, d’ici à 2030.

En cette Journée internationale de la prévention des catastrophes, saluons les efforts déployés par les populations, grandes et petites, qui mettent leur sagesse au service de la réduction des risques de catastrophe et partagent leurs précieuses « connaissances de la vie ».

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