En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/16924-AFR/3175

M. Ban souligne que la paix, le développement et les droits de l’homme sont les droits innés du peuple du Soudan du Sud, un pays où quatre ans après l’indépendance, l’espoir s’amenuise

La déclaration suivante a été faite aujourd’hui par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon:

Il y a quatre ans, j’étais à Juba au milieu d’une foule de citoyens fiers et j’ai regardé le drapeau se hisser pour la première sur le plus jeune État Membre des Nations Unies, le Soudan du Sud.  Je n’oublierai jamais le sentiment de joie et d’espoir.  Aujourd’hui, ces souvenirs sont d’autant plus douloureux à faire revivre que nous commémorons le quatrième anniversaire d’un pays où l’espoir s’amenuise.

Le peuple sud-soudanais subit des souffrances, des niveaux impensables de violences et des abus sexuels innommables.  Au lieu du progrès et du développement que nous avons tous espérés et dans lesquels la communauté internationale a investi, plus de 1,6 million de personnes sont déplacées, y compris plus de 150 000 personnes qui cherchent refuge dans les sites de protection de la Mission de l’ONU (MINUSS).  Quelque 4,6 millions de personnes font face à l’insécurité alimentaire et plus de 600 000 sont forcées de fuir dans les pays voisins.

La violence qui a ravagé le Soudan du Sud, ces derniers 18 mois, montre qu’il ne peut y avoir de solution militaire à ce conflit.  J’appelle donc tous les leaders du Soudan du Sud, en particulier le Président Salva Kiir et l’ancien Vice-Président Riek Machar, à prouver leur leadership en investissant dans une solution politique et en concluant immédiatement un accord global de paix.  Dans le même temps, la communauté internationale doit prendre des mesures décisives pour mettre fin aux combats.

Les leaders politiques des deux côtés doivent proclamer publiquement que le fait de prendre des civils pour cible ne saurait être toléré.  Toutes les parties au conflit doivent savoir que les auteurs des graves violations des droits de l’homme seront tenus pour responsables de leurs actes.

Les agents humanitaires et le personnel de l’ONU continuent à travailler, avec courage et dévouement, dans des conditions difficiles et dangereuses.  Je demande que les parties respectent le droit international humanitaire et qu’elles assurent un accès sans entrave à ceux qui ont besoin d’aide.

Je réaffirme l’engagement des Nations Unies à appuyer une solution politique au Soudan du Sud, tout en continuant à n’épargner aucun effort pour fournir aux populations vulnérables protection et aide humanitaire.  Je salue les efforts de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et de l’Union africaine pour obtenir des parties qu’elles trouvent une solution politique.  Il est important que nous montrions aux parties une seule marche à suivre, avec l’appui de la région et de la communauté internationale.

La paix, le développement et les droits de l’homme sont les droits innés de tout le peuple du Soudan du Sud.  La promesse de la jeune nation qu’il a célébrée il y a quatre ans doit enfin être tenue.

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