En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/16821-AFR/3153

Le Secrétaire général appelle à soutenir le renforcement du Bureau régional des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale

On trouvera, ci-après, le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, prononcé par M. Abdoulaye Bathily, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale, à l’occasion de la quarantième réunion ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale, à Luanda, le 4 juin:

Je remercie Son Excellence M. Eduardo dos Santos, Président de l’Angola, ainsi que le Gouvernement et le peuple angolais, pour avoir accueilli la quarantième réunion ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale.  Depuis plus de deux décennies, ce comité joue un rôle essentiel en ce qu’il offre aux États d’Afrique centrale un cadre de concertation pour examiner et traiter les questions intéressant la paix et la sécurité.

Cette quarantième réunion se tient dans un climat régional marqué par une montée de l’insécurité et une exacerbation des tensions politiques.  L’Afrique centrale entre dans un cycle électoral qui s’achèvera en 2018.  Les différences politiques et disputes d’ordre constitutionnel ont déjà provoqué des violences dans certains États, et je demande à toutes les parties de rejeter la violence et de régler leurs différends politiques en période électorale par le dialogue pour contribuer à consolider la démocratie.

Les groupes armés qui sévissent dans la région de l’Afrique centrale, que ce soit ceux qui sont actifs dans l’est de la République démocratique du Congo ou l’Armée de résistance du Seigneur, continuent de menacer les populations locales. Le fait que le trafic illicite d’espèces sauvages se poursuive en Afrique centrale et entretienne des liens avec le financement des groupes armés de la région m’inquiète.  Je salue la conférence internationale sur l’exploitation illégale et le commerce illicite de la flore et la faune sauvages en Afrique qui vient de se tenir à Brazzaville, ainsi que l’action menée par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime pour lutter contre ce phénomène qui prend de l’ampleur.  J’encourage vivement les gouvernements d’Afrique centrale à mettre au point une stratégie sous-régionale pour endiguer cette tendance destructrice.

Les attaques menées par Boko Haram continuent de menacer les pays de la région du bassin du lac Tchad et ont des répercussions graves et de plus en plus inquiétantes sur les conditions humanitaires et socioéconomiques des États d’Afrique centrale et leur situation en matière de droits de l’homme.  Je me félicite des efforts déployés au niveau régional pour lutter contre cette menace grandissante et de la récente installation du quartier général de la Force spéciale mixte multinationale au Tchad. J’exhorte les États d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest à poursuivre et renforcer leur coopération, et j’encourage la CEEAC et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à organiser, comme prévu, les sommets de chefs d’États qui doivent se tenir, l’objectif étant de soumettre l’insurrection de Boko Haram et de s’attaquer à ses causes profondes d’une manière globale et intégrée, en mettant notamment l’accent sur la protection des droits de l’homme, l’état de droit et le développement socioéconomique.  Je me félicite à cet égard que l’élaboration de la stratégie intégrée de lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes légères et de petit calibre en Afrique centrale progresse et que les États d’Afrique centrale y participent activement.

La situation en République centrafricaine et ses répercussions sur les populations et la sous-région continuent de me préoccuper.  La récente tenue du Forum de Bangui est toutefois une marque encourageante d’unité nationale et le signe que le pays s’est approprié le processus de réconciliation.  Je salue la contribution que les Centrafricains ont apportée, à titre individuel et collectif, au succès du Forum et salue le rôle décisif de la médiation internationale durant ce processus.  Le Forum donne une nouvelle impulsion à la paix et il est crucial que les ressources nécessaires soient mises à disposition pour que les recommandations qui en sont issues soient rapidement mises en œuvre.  À cet égard, je salue la contribution de l’Angola aux efforts de désarmement, démobilisation et réintégration menés en République centrafricaine.

L’insécurité maritime dans le golfe de Guinée menace la stabilité des États d’Afrique centrale. J’encourage les États, par l’intermédiaire de la CEEAC, de la CEDEAO et de la Commission du golfe de Guinée, à redoubler d’efforts pour pleinement mettre en œuvre les décisions du Sommet de Yaoundé.  J’exhorte les États de la région à mobiliser les ressources nécessaires pour assurer le bon fonctionnement du Centre interrégional de coordination et la mise en œuvre opérationnelle du CRESMAC.

Le Bureau régional continuera, en collaboration avec les entités des Nations Unies compétentes, d’appuyer vos efforts de promotion de la stabilité dans la sous-région.  Il est impératif que ses ressources soient renforcées, conformément à la recommandation de la récente mission d’examen stratégique, de manière qu’il puisse prêter effectivement appui à la sous-région.  J’invite donc les États membres du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale à entériner les recommandations de la mission et à soutenir le renforcement du Bureau régional.

Je vous souhaite beaucoup de réussite dans vos délibérations.

 

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