Séminaire pour l’assistance au peuple palestinien: le Secrétaire général appelle à la rupture du cycle des constructions et des destructions qui a causé tant de souffrances et de gaspillages inutiles
On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, au Séminaire des Nations Unies pour l’assistance au peuple palestinien, qui se tiendra à Vienne le 31 mars 2015:
J’ai le plaisir d’adresser mes salutations à tous les participants au Séminaire des Nations Unies pour l’assistance au peuple palestinien. Je remercie le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien de braquer les projecteurs de l’opinion internationale sur cette importante question.
Je me félicite de l’accent mis par le Séminaire sur les besoins en énergie et en eau de la population de Gaza. Ces besoins pressants sont d’autant plus urgents qu’ils s’inscrivent dans un contexte de catastrophe humanitaire. En réunissant les pays donateurs, le gouvernement palestinien, les organisations et experts internationaux et les différents membres de la famille des Nations Unies, vous pouvez contribuer à faire mieux connaître et à promouvoir les efforts faits pour s’attaquer aux nombreux problèmes de la reconstruction dans ce qui demeure une situation humanitaire extrêmement difficile.
Le Séminaire s’ouvre plus de sept mois après la fin du conflit de Gaza de l’été 2014. Le Mécanisme temporaire de reconstruction de Gaza négocié sous l’égide des Nations Unies a jusqu’ici permis à plus de 60 000 propriétaires gazaouis d’accéder à des matériaux de construction pour réparer les logements. En outre, quelque 42 projets de construction et d’infrastructure financés par la communauté internationale et le secteur privé ont été approuvés à ce jour. Une montée en puissance des opérations du Mécanisme est désormais possible pour faciliter l’exécution rapide des principaux grands projets.
En octobre, à la Conférence internationale sur la Palestine et la reconstruction de Gaza, tenue au Caire, la communauté internationale s’est rassemblée pour mobiliser un soutien immédiat dans une optique de développement durable à long terme de l’ensemble de la Palestine.
Je félicite les gouvernements israélien et palestinien de leur attachement continu au Mécanisme temporaire et de leurs déclarations quant à leur engagement en faveur d’une solution durable pour Gaza. J’adresse également tous mes remerciements à la communauté internationale pour ses généreuses annonces de soutien à la reconstruction.
Je demeure toutefois préoccupé par le fait que le rythme de la reconstruction à Gaza demeure lent et par les souffrances de cette population après le conflit brutal de l’été dernier. Des dizaines de milliers de Gazaouis -hommes, femmes, enfants et personnes âgées- vivent encore dans des abris temporaires ou dans les locaux des Nations Unies parce que leurs maisons n’ont pas encore été reconstruites. Les dangers inhérents à cette situation sont mis en évidence par le fait qu’au cours des tempêtes de janvier, quatre enfants sont morts à cause des mauvaises conditions de logement.
Le Gouvernement d’union nationale n’exerce pas encore pleinement son contrôle sur Gaza et la majorité des fonds promis par les donateurs n’ont pas encore été reçus.
J’exhorte les Palestiniens à surmonter leurs divisions, dont pâtit la population de Gaza. Je réitère également mon appel urgent aux donateurs afin qu’ils honorent leurs engagements financiers. Ce soutien devrait aussi comprendre le financement des organismes des Nations Unies qui sont en train de mener à bien des opérations vitales à Gaza afin d’éviter que la situation ne se détériore encore plus. Je demande de nouveaux à toutes les parties de prendre immédiatement des mesures propres à améliorer les conditions de vie et à assurer le bon fonctionnement des points de passage vers Gaza, y compris celui de Rafah, afin de permettre la circulation légitime des marchandises et des personnes, dans l’intérêt de tous.
Parallèlement, je souligne de nouveau que seul un accord de paix global débouchant sur la création d’un État palestinien viable et indépendant, vivant aux côtés d’Israël dans la paix et la sécurité, permettra de résoudre durablement le conflit. Je demande instamment aux deux parties de s’abstenir de toute action pouvant exacerber davantage la situation et de faire montre de l’esprit d’initiative nécessaire pour prendre et appliquer les décisions difficiles qui restent à prendre. Il nous faut rompre le cycle construction-destruction, construction-destruction, construction-destruction qui a causé tant de souffrances et de gaspillages inutiles.
Je me félicite des initiatives prises par des État Membres et des groupes régionaux, notamment la Ligue arabe, pour trouver une voie de sortie de cette impasse. J’attends aussi du nouveau Gouvernement israélien qu’il coopère pleinement aux efforts de la communauté internationale et qu’il réaffirme son attachement à la vision de deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité. Moyennant l’implication du Quatuor et de toutes les autres parties prenantes, il y a peut-être en 2015 de meilleures chances de régler ces questions apparemment insolubles. Nous devons décider de faire tout notre possible pour que progrès il y ait.
C’est dans cet esprit que je vous adresse mes meilleurs vœux de succès pour cette manifestation.