Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la prise violente de Palmyre par l’État islamique d’Iraq et du Levant
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite aujourd’hui par la Présidente du Conseil de sécurité pour le mois de mai, Mme Raimonda Murmokaitė (Lituanie):
Les membres du Conseil de sécurité ont vivement condamné les actes de terrorisme barbares que l’État islamique d’Iraq et du Levant (Daech) continue de commettre en Syrie, notamment la prise violente de Palmyre.
Les membres du Conseil se sont dits profondément préoccupés par le sort des milliers d’habitants de la ville de Palmyre et des personnes fuyant l’avancée de l’État islamique d’Iraq et du Levant. Ils demandent que les civils qui cherchent à échapper aux violences puissent circuler sans danger et répètent qu’il incombe en premier lieu aux autorités syriennes de protéger ses populations. Ils ont exprimé leur grave préoccupation quant à la protection de Palmyre, site du patrimoine mondial, et ont déploré la campagne de destruction systématique du patrimoine culturel en Iraq et en Syrie.
Les membres du Conseil ont vigoureusement condamné les actes de terrorisme de l’État islamique d’Iraq et du Levant, notamment les décapitations et les assassinats dont il est fait état. Ils se sont dits préoccupés par le sort des femmes et des enfants de Palmyre, notant que l’État islamique d’Iraq et du Levant a pour habitude d’enlever, d’exploiter et de maltraiter les femmes et les enfants (viol, sévices sexuels, mariage forcé et recrutement forcé d’enfants).
Les membres du Conseil ont condamné une nouvelle fois la destruction du patrimoine culturel en Iraq et en Syrie, en particulier par l’État islamique d’Iraq et du Levant, notamment la destruction ciblée de sites et d’objets religieux, et noté avec préoccupation que l’État islamique d’Iraq et du Levant et d’autres personnes, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida tirent des revenus de leur participation directe ou indirecte au pillage et au trafic de biens culturels provenant de sites archéologiques, de musées, de bibliothèques ou d’archives en Syrie et en Iraq, revenus qu’ils mettent à profit pour financer les recrutements et renforcer les moyens dont ils disposent pour organiser et perpétrer des attentats. Les membres du Conseil ont insisté sur la nécessité de traduire les auteurs de tels actes en justice.
Les membres du Conseil ont à nouveau souligné qu’il fallait vaincre l’État islamique d’Iraq et du Levant et en finir avec l’intolérance, la violence et la haine qu’il véhicule. Ils ont réaffirmé que ses actes de barbarie incessants ne les intimidaient pas, mais renforçaient au contraire leur conviction que les différents gouvernements et institutions, y compris ceux de la région, devaient se mobiliser pour lutter ensemble contre l’État islamique d’Iraq et du Levant, comme le Conseil l’a prescrit dans ses résolutions 2170 (2014) et 2199 (2015). Ils ont souligné que tous les États Membres devaient s’efforcer d’appliquer ces résolutions intégralement et sans tarder. Ils ont rappelé aux États qu’ils devaient veiller à ce que toutes les mesures qu’ils prennent pour combattre le terrorisme soient conformes à leurs obligations au regard du droit international, en particulier du droit international des droits de l’homme, du droit international des réfugiés et du droit international humanitaire.
Les membres du Conseil ont dit soutenir fermement les mesures prises par Mme Bokova, Directrice générale de l’UNESCO, pour lutter contre la destruction et le pillage du patrimoine culturel, notamment en appuyant la mise en œuvre des dispositions pertinentes de la résolution 2199 (2015) du Conseil de sécurité.