Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité au sujet du meurtre de 21 Égyptiens
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite aujourd’hui par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de février, M. Liu Jieyi (Chine):
Les membres du Conseil de sécurité ont condamné énergiquement le meurtre manifeste, odieux et lâche de 21 chrétiens coptes égyptiens perpétré en Libye par un groupe affilié à l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL/Daech). Cette tuerie montre une fois de plus la sauvagerie de l’EIIL, qui a commis des milliers de crimes et d’exactions contre des personnes de toutes confessions, ethnies et nationalités sans le moindre égard pour les valeurs humaines les plus fondamentales.
Les membres du Conseil ont exprimé leur profonde sympathie et leurs sincères condoléances aux familles des victimes, au Gouvernement égyptien, ainsi qu’aux familles de toutes les victimes de l’EIIL. Ils ont rappelé qu’ils condamnaient fermement la persécution de personnes et de communautés tout entières en raison de leur religion ou de leurs convictions.
Les membres du Conseil ont à nouveau insisté sur la nécessité de vaincre l’EIIL et d’en finir avec l’intolérance, la violence et la haine qu’il véhicule. Ils ont réaffirmé que, loin de les intimider, les actes de barbarie répétés de l’EIIL avaient pour effet de renforcer leur conviction que les différents gouvernements et institutions, en particulier ceux de la région la plus touchée, devaient se mobiliser pour lutter ensemble contre l’EIIL, les groupes d’Ansar el-Charia et tous les autres individus, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida, comme le Conseil l’a prescrit dans ses résolutions 2170 (2014) et 2199 (2015).
Les membres du Conseil ont exigé que tous les otages détenus par l’EIIL, les groupes d’Ansar el-Charia et tous les autres individus, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida soient libérés immédiatement, sans condition et en toute sécurité.
Les membres du Conseil ont insisté sur la nécessité de traduire en justice les auteurs de ces actes de terrorisme inqualifiables. Ils ont souligné que les responsables des meurtres devaient répondre de leurs actes et ont vivement engagé tous les États à coopérer activement avec les autorités libyennes et égyptiennes et toutes les autres autorités compétentes en l’espèce, comme ils y sont tenus par le droit international et les résolutions du Conseil.
Les membres du Conseil ont également rappelé que l’EIIL était inscrit sur la Liste relative aux sanctions contre Al-Qaida et tombait donc sous le coup du gel des avoirs et de l’embargo sur les armes imposés par la résolution 2161 (2014), et que toute personne physique ou morale qui fournissait un appui financier ou matériel au groupe, sous la forme d’armes ou de recrues, était passible d’inscription sur cette liste et de sanctions. Ils ont souligné que la résolution 2199 (2015), adoptée le 12 février, devait être appliquée sans restriction si l’on voulait couper l’EIIL de ses réseaux d’appui.
Les membres du Conseil ont réaffirmé qu’il était impératif de combattre par tous les moyens, dans le respect de la Charte des Nations Unies, les menaces que les actes de terrorisme font peser sur la paix et la sécurité internationales, et que tous les actes de terrorisme étaient des crimes injustifiables, quels qu’en soient les motivations, le lieu, l’époque et les auteurs.
Les membres du Conseil ont réaffirmé leur appui sans faille au Représentant spécial du Secrétaire général, Bernardino León, et exhorté toutes les parties libyennes à s’employer avec lui à poursuivre de façon constructive le processus politique ouvert à tous qui a été engagé en vue de régler les difficultés d’ordre politique et les problèmes de sécurité. Ils ont souligné que c’était seulement par le dialogue, dans l’unité nationale et avec la volonté de trouver une solution pacifique que les Libyens pourraient édifier leur État et ses institutions et, partant, vaincre le terrorisme et empêcher de tels crimes.