L’ECOSOC ouvre sa session de 2016 en élisant à sa présidence M. Oh Joon, de la République de Corée
Il convoquera une réunion spéciale sur l’inégalité au cours du premier trimestre de 2016
Le Conseil économique et social (ECOSOC) a élu, ce matin, à sa présidence M. Oh Joon, de la République de Corée, précédemment Vice-Président de l’ECOSOC, ainsi que les quatre Vice-Présidents qui composeront son bureau pour la session de 2016, à savoir M. Frederick Musiiwa Makamure Shava (Zimbabwe), M. Vladimir Drobnjak (Croatie), Mme María Cristina Perceval (Argentine) et M. Paul Seger (Suisse). Il a également adopté son programme* de travail provisoire pour 2016 et une résolution** qui fixe les dates des différents débats et réunions spéciales.
La session de 2016 s’est ouverte avec la présentation d’une vidéo préparée par le Département de l’information (DPI) soulignant les points forts de la session de 2015, au cours de laquelle de nombreuses personnalités, comme la Présidente du Libéria, Mme Ellen Johnson Sirleaf; l’ancien Président des États-Unis, M. Bill Clinton; la maire de Paris, Mme Anne Hidalgo; ou encore la Directrice exécutive du PNUD, Mme Helen Clark; s’étaient exprimées, tour à tour, à la tribune de l’ECOSOC. Au cours de cette session, l’ECOSOC avait aussi donné la parole aux acteurs de la société civile et, notamment, à une jeune militante de la Zambie, Thandiwe Chama, qui est devenue dans son pays une ambassadrice des idées du nouveau programme de développement, grâce aux réseaux sociaux.
En faisant le bilan des travaux de l’ECOSOC au cours de son mandat, le Président de la session 2015 de l’ECOSOC, M. Martin Sajdik, a rappelé qu’il avait invité cet organe à s’adapter aux conditions qui sont en pleine évolution, afin d’être à la hauteur du mandat confié par la Charte de l’ONU.
Le nouveau Président de l’ECOSOC, M. Oh Joon, a illustré les changements en cours et les enjeux actuels en comparant deux cas de figure, la ville A et la ville B. Dans la première, on n’est pas sûr d’avoir assez pour nourrir sa famille, ni de garder son emploi si on en a un, et on fait tout pour envoyer les enfants à l’école et voir un médecin malgré le fardeau que cela représente. Dans la ville B, on se préoccupe d’investir ou d’acheter une maison, on se demande si on ne mange pas trop de viande, et on cherche à donner la meilleure éducation à ses enfants et à les soigner avec les meilleurs médecins.
J’ai vécu dans des villes appartenant à ces deux catégories, a-t-il dit, en expliquant que sa ville d’origine avait connu les deux situations du fait d’une transition réussie vers le développement. Mais beaucoup de villes ne connaissent pas cette évolution, a-t-il fait remarquer, en touchant du doigt les défis à relever. « Si on ne peut pas garantir que les uns sont plus heureux que les autres, on peut toutefois reconnaître qu’il n’est pas facile d’être heureux quand on a l’estomac vide et quand les enfants sont malades sans qu’on puisse les soigner. »
Au cours de ces 18 derniers mois, l’ECOSOC s’est amélioré pour relever les défis, a noté M. Oh, en espérant que cet organe serait à la hauteur des attentes, en particulier en ce qui concerne la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015 et les défis résultant des inégalités. À cet égard, il a demandé aux délégations d’apporter leur soutien à la réunion spéciale sur les inégalités qu’il convoquera au cours du premier trimestre de 2016.
Pour M. Oh, le Forum politique de haut niveau sur le développement durable, organe chargé du suivi du programme de développement pour l’après-2015, illustre bien la transformation de l’ECOSOC. Son prédécesseur, M. Sajdik, a rappelé que la session de 2015 avait convoqué sous ses auspices les première et deuxième sessions du Forum politique de haut niveau, le Forum étant désormais consacré comme plateforme inclusive de dialogue et de direction politique sur le chemin du développement durable. À cet égard, la représentante de l’Union européenne a appelé à poser des jalons pour préparer au mieux le Forum à jouer son rôle.
Pour le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Wu Hongbo, dont le message a été lu par le Directeur du Bureau de l’appui et de la coordination à l’ECOSOC, M. Navid Hanif, le Forum politique de haut niveau et le Conseil peuvent travailler au niveau mondial pour bâtir une appropriation globale de la mise en œuvre du programme pour l’après-2015 et institutionnaliser le suivi et le processus d’un examen inclusif, transparent et constructif.
Le nouveau Président a également souhaité que l’ECOSOC renforce le travail de toutes ses instances, comme les commissions régionales et les groupes d’experts, et qu’il aligne les thèmes de ses travaux avec celui de son cycle qui est « la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015: passer des engagements aux résultats ».
« Je suis sûr que nous pourrons apporter notre soutien au lancement de nouveaux plans de développement », a-t-il dit.
Au cours de la session qui vient de s’achever, nous avons pu franchir des étapes importantes, a estimé pour sa part M. Sajdik, en rappelant les différentes réunions, comme la session d’intégration de septembre 2014 qui a permis d’aborder la question d’urbanisation sous l’angle du développement durable. L’ECOSOC a également réfléchi au positionnement à long terme du système des Nations Unies en matière de développement en tenant le premier dialogue intergouvernemental sur la réforme de ce système.
En outre, le Forum de la coopération a permis de souligner l’importance de l’ECOSOC comme point focal pour examiner la coopération au service du développement, a relevé M. Sajdik, appuyé en ce sens par M. Wu Hongbo. Ce dernier a précisé que la coopération au service du développement était un des domaines clefs dans lequel le Conseil peut apporter sa valeur. Il a estimé que le symposium de haut niveau de ce Forum, qui se tiendra en novembre en Ouganda, serait l’occasion de se concentrer sur la mise en œuvre du nouveau programme, notamment sur les moyens de mise en œuvre non financiers tels que le transfert de technologie et le renforcement de capacité.
Les moyens de la mise en œuvre du futur programme ont aussi été au cœur du Forum sur les partenariats, a noté M. Sajdik, en soulignant l’importance cruciale de ces partenariats pour soutenir le programme de développement pour l’après-2015, notamment dans le domaine de la santé, comme cela a été démontré dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola.
L’ECOSOC a aussi abordé les questions liées au financement du développement, alors que se déroulait à Addis-Abeba la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, a rappelé M. Sajdik, tout en regrettant de n’avoir pu y participer.
Le Président sortant s’est également félicité de la participation aux travaux de l’ECOSOC de tous les acteurs de la société civile, en saluant le nombre record de requêtes d’organisations non gouvernementales qui souhaitent obtenir le statut consultatif. Il a aussi apprécié le succès du Forum de la jeunesse auquel ont participé de nombreux jeunes tant dans la salle que par le biais des médias sociaux.
À ce sujet, le Président sortant a mis l’accent sur l’importance de la communication sur le programme de développement pour l’après-2015 et les travaux des Nations Unies et de l’ECOSOC en particulier. Un nouveau site de l’ECOSOC a d’ailleurs été mis au point, cette année, par le Département des affaires économiques et sociales (DAES), afin de le rendre plus convivial, a indiqué M. Sajdik. Actuellement en anglais, il sera également disponible dans les autres cinq langues officielles au cours des mois à venir.
M. Wu Hongbo a assuré l’ECOSOC et le Forum politique de haut niveau du plein appui du Département des affaires économiques et sociales. Le Département, a—t-il précisé, continuera de renforcer les capacités de ces organes à offrir des lignes directrices et à affiner son travail d’analyse. Il facilitera aussi la participation de la société civile dans la sensibilisation et le plaidoyer, a-t-il ajouté, tout en recherchant des partenariats pour accompagner la mise en œuvre du programme pour l’après-2015.
Alors que l’ECOSOC a adopté son calendrier de réunions pour 2016, le nouveau Président a indiqué que quelques modifications pourraient y être apportées, sur la base des recommandations contenues dans le Document final de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement. Dans son Document final, la Conférence a décidé de créer un mécanisme de facilitation des technologies composé d’un forum pluripartite de collaboration sur la science, les technologies et l’innovation sur les objectifs de développement durable, qui sera convoqué par le Président de l’ECOSOC, une fois par an pendant deux jours, sous les auspices de l’ECOSOC. En outre, le document d’Addis-Abeba invite l’ECOSOC à convoquer un forum annuel sur le suivi du financement du développement qui ne pourra être lancé que lorsque l’Assemblée générale approuvera le Programme d’action d’Addis-Abeba.
Enfin, après un tirage au sort, il a été décidé que le Panama occupera pendant la session 2016 le premier siège dans la salle de l’ECOSOC. Les places des 53 autres membres suivront l’ordre alphabétique selon l’orthographe anglaise.
* E/2016/1
** E/2016/L.1