En cours au Siège de l'ONU

Conseil économique et social - Session de 2015,
33e & 34e séances – matin & après-midi
ECOSOC/6700

Le Conseil économique et social débat de la nécessaire adaptation du Système de l’ONU pour le développement au futur programme de développement pour l’après-2015

Le Conseil économique et social (ECOSOC) a débattu aujourd’hui de l’adaptation du Système des Nations Unies pour le développement, chargé de la conduite des activités opérationnelles de l’ONU pour le développement, au cadre de mise en œuvre et aux réalités de financement du futur programme de développement pour l’après-2015, dont l’adoption est prévue lors du Sommet de haut niveau qui aura lieu au mois de septembre prochain, au Siège des Nations Unies à New York.  Le débat tenu aujourd’hui par l’ECOSOC a eu lieu au cours d’une réunion de travail marquée également par l’adoption de plusieurs textes relatifs à la prévention des maladies non transmissibles, à l’École des cadres des Nations Unies, et au Comité d’experts de la coopération internationale en matière fiscale.

Lors du Dialogue sur le positionnement à plus long terme du Système des Nations Unies pour le développement, qui s’est déroulé dans l’après-midi, la dizaine de délégations à avoir pris la parole a souligné la nécessité que le Système soit « repensé » afin de le rendre plus « efficace », « plus cohérent » et « pertinent ».  Alors que la troisième Conférence internationale des Nations Unies sur le financement du développement doit se tenir à Addis-Abeba, en Éthiopie, au mois de juillet prochain, la question des ressources financières a été au cœur de la plupart des interventions.

Ouvrant le Dialogue, qui a pris place dans le cadre de la Réunion de coordination et d’organisation de l’ECOSOC, la Vice-Présidente du Conseil économique et social, Mme María Emma Mejía Vélez, de la Colombie, a rappelé que ce Dialogue, qui s’est déroulé sous la forme de sessions tant officieuses qu’officielles sur une période de 18 mois, était le premier du genre à être organisé par le Conseil.  Ses conclusions contribueront à l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles du système de l’ONU par l’Assemblée générale en 2016, a-t-elle annoncé.

« Le Système des Nations unies pour le développement devra continuer à fournir un solide appui dans de nombreux domaines en faveur des pays les moins avancés (PMA) et de ceux à faible revenu, ainsi qu’à ceux qui connaissent une crise humanitaire ou qui sont affectés par un conflit », a indiqué Mme Mejía Vélez.  Ce point de vue a été partagé par le représentant de l’Afrique du Sud, qui, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a demandé que le Système appuie davantage les efforts des pays en développement, ceux-ci devant bénéficier de la spécialisation et de l’expertise des différents fonds, agences et programmes des Nations Unies.  « L’élimination de la pauvreté doit être une priorité des activités de développement des Nations Unies », a préconisé le représentant.

De son côté, le représentant de l’Indonésie a plaidé pour une meilleure représentation des pays en développement au sein des instances dirigeantes du Système.  « La distinction entre pays du Nord et pays du Sud n’a plus grand sens dans l’ère post-2015 », a, à cet égard, renchéri le représentant du Brésil, qui a également dit que son pays était en faveur d’une coordination accrue entre les entités du Système onusien pour le développement.

« Nous demandons au système des Nations Unies de respecter trois impératifs: cohérence, efficacité et évaluation », a de son côté exhorté le représentant de la France, qui a indiqué que le programme de développement pour l’après-2015 allait « mettre sous tension le système des Nations Unies dans son entier ».

Abordant la question du financement des activités et des programmes de développement, le représentant des États-Unis a déclaré que la nouvelle architecture financière à adopter à cet égard devait refléter la nouvelle dynamique que connaît le champ du développement.  « L’ONU ne peut présumer que les pays donateurs continueront de lui donner des centaines de millions de dollars afin de mener à bien des projets de développement », a-t-il dit, ajoutant que le système international « comptait de nouveaux acteurs, parmi lesquels les ONG, les organismes philanthropiques ou encore les entreprises privées ».  « Le Système des Nations Unies pour le développement doit donc changer, afin de rester pertinent au-delà de 2015 », a-t-il estimé.

Le représentant de l’Afrique du Sud a rappelé que les ressources de base continuaient d’être la toile de fond des activités de développement du Système, comme stipulé par la Charte pour que soient assurées leurs neutralité et équité.  Notant que ces ressources ont constamment diminué au fil des années, il a indiqué que le Groupe des 77 et la Chine proposaient que soit trouvé un équilibre entre les ressources de base et les autres.  Enfin, le représentant de l’Éthiopie, pays qui doit accueillir le mois prochain la troisième Conférence sur le financement du développement, a jugé extrêmement important que la transition des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) vers les objectifs du développement durable (ODD) se fasse sans heurt.

Dans la matinée, l’ECOSOC a adopté deux résolutions relatives, respectivement, à la prévention et à la maîtrise* des maladies non transmissibles et à l’École des cadres des Nations Unies**, ainsi qu’une décision relative au Comité d’experts*** de la coopération internationale en matière fiscale.  Le Conseil a en revanche reporté sa prise de décision concernant le projet de résolution qui lui recommande d’ériger ce Comité d’experts**** en organe subsidiaire de l’ECOSOC.

Lors de la présentation de ce projet de texte, le représentant de l’Afrique du Sud, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a exprimé l’espoir que les travaux de la prochaine Conférence sur le financement du développement aboutissent à l’adoption d’un document final ambitieux.  « Le Groupe des 77 et la Chine repousseront toutes les tentatives visant à affaiblir le document final de la Conférence d’Addis-Abeba en l’intégrant de manière erronée dans les objectifs de développement durable », a prévenu le représentant sud-africain.

L’ECOSOC poursuivra ses travaux demain matin, mercredi 10 juin 2015, à 10 heures.

Questions de coordination, questions relatives au programme et autres questions: prévention et maîtrise des maladies non transmissibles (E/2015/53)

Déclaration liminaire

Mme NATA MENABDE, Directeur exécutif du Bureau de New York de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a présenté le rapport du Directeur général de l’OMS sur l’Équipe spéciale interorganisations des Nations Unies pour la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles (E/2015/53).  Cette équipe a été mise en place par le Secrétaire général en 2013 pour coordonner les activités des fonds, programmes et institutions spécialisées du système des Nations Unies ainsi que des autres organisations intergouvernementales en vue de promouvoir la réalisation des engagements pris par les chefs d’État et de gouvernement dans la Déclaration politique de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles (MNT), adoptée en 2011 par l’Assemblée générale.

Le travail accompli par cette Équipe spéciale entre juin 2014 et juin 2015 visait la mise en œuvre des six objectifs que l’Équipe a formulés dans son plan de travail pour la période 2014-2015, a indiqué Mme Menabde.  Un de ces objectifs visé est de renforcer et coordonner les efforts des équipes de pays des Nations Unies.  Des bureaux de pays de l’OMS ont aussi travaillé avec les équipes de pays de l’ONU pour aider les systèmes de santé à relever les défis des MNT.  En outre, les membres de l’Équipe spéciale ont formulé des recommandations pour la maîtrise du cancer et pour renforcer la gouvernance nationale et locale dans ce domaine.  Les membres de l’Équipe spéciale sont aussi très engagés dans la lutte contre le tabagisme, a indiqué le docteur Menabde.  La conclusion du rapport contient plusieurs recommandations qui figurent dans le projet de résolution dont l’ECOSOC est saisi, a-t-elle indiqué.

Présentation et adoption du projet de résolution E/2015/L.14

Le représentant de la Fédération de Russie a présenté ledit projet de résolution portant sur les maladies non transmissibles, en soulignant à cet égard l’importance que son pays accorde à ces questions.  Il a expliqué qu’il s’agissait de donner un élan supplémentaire à la coopération multilatérale en matière de lutte contre ces maladies, notamment par le biais des travaux de l’Équipe spéciale.

L’ECOSOC a ensuite adopté, sans vote, la résolution E/2015/L.14 telle que proposée par l’Équipe spéciale interorganisations des Nations Unies pour la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles après y avoir apporté quelques corrections de nature purement technique.  L’ECOSOC a ainsi pris note du rapport de l’Équipe spéciale, avant de prier le Secrétaire général de continuer à lui rendre compte en 2016, 2017 et 2018 des progrès réalisés dans la mise en œuvre de sa résolution 2013/12, en prévision de la conduite d’un bilan global, en 2018, par l’Assemblée générale, concernant les progrès accomplis dans la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles.

En adoptant le texte dont il était saisi ce matin, l’ECOSOC continue à encourager les États Membres à s’acquitter de leurs engagements nationaux qui figurent dans le Document final de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale consacrée à un examen et une évaluation approfondis des progrès accomplis dans la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles, en particulier des quatre engagements assortis de délais pour 2015 et 2016.

En outre, le Conseil économique et social demande aux membres de l’Équipe spéciale de continuer à coordonner leurs activités en vue d’appuyer les efforts déployés à l’échelle nationale pour mettre en œuvre les engagements pris dans la Déclaration politique de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles et dans le Document final de sa réunion de haut niveau de 2014.

Aux équipes de pays des Nations Unies, l’ECOSOC demande de mettre en place un groupe thématique des Nations Unies ou une entité équivalente sur les maladies non transmissibles, ou d’incorporer le thème des maladies non transmissibles dans un groupe thématique déjà existant dans le domaine de la santé, ceci, en vue de faciliter une action commune de leurs membres, qui contribueraient à mettre en œuvre les quatre engagements assortis de délais figurant dans le Document final de 2014.  Le Conseil leur demande aussi de promouvoir le dialogue et la coopération dans les questions relatives aux maladies non transmissibles afin que les équipes de pays des Nations Unies puissent contribuer collectivement à l’intégration de ces questions dans les politiques et plans de développement nationaux et de planification de la santé.

Le Vice-Président de l’ECOSOC, M. VLADIMIR DROBNJAK, a précisé que l’adoption de ce texte n’avait aucune incidence budgétaire.

Application et suivi des textes issus des grandes conférences et réunions au sommet organisées par les Nations Unies: suivi de la Conférence internationale sur le financement du développement (A/70/85–E/2015/77)

Le Conseil a pris note du rapport (A/70/85–E/2015/77) relatif à la réunion spéciale annuelle de haut niveau du Conseil économique et social (ECOSOC) avec la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI), l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) qui s’est tenue les 20 et 21 avril 2014 à New York.  Elle avait pour thème général: « Cohérence, coordination et coopération dans le contexte du financement du développement durable et du programme de développement pour l’après-2015 ».

Questions relatives à l’économie et à l’environnement: coopération internationale en matière fiscale (E/2014/45)

Le représentant de l’Afrique du Sud, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a pris la parole pour souligner la nécessité d’une forte mobilisation politique afin d’assurer le succès de la Conférence sur le financement de développement qui doit se tenir à Addis-Abeba le mois prochain (juillet 2015).  Il a demandé que cette Conférence fasse fond sur le Consensus de Monterrey, maintienne la définition traditionnelle de l’aide publique au développement, fasse une nette distinction entre le financement du développement et le financement des efforts visant à lutter contre les effets du changement climatique et préserve le principe des responsabilités communes mais différenciées.

« Le Groupe des 77 et la Chine repousseront toutes les tentatives visant à affaiblir le document final de la Conférence d’Addis-Abeba en l’intégrant de manière erronée dans les objectifs de développement durable », a prévenu le représentant en rappelant la détermination des États du Groupe d’aboutir à un résultat ambitieux à Addis-Abeba qui satisfasse les intérêts de tous les États Membres.

Soulignant l’absence au niveau mondial d’une entité intergouvernementale capable d’édicter des normes relatives à la coopération fiscale internationale, il a souhaité que le Comité d’experts de la coopération internationale en matière fiscale soit érigé en entité intergouvernementale.  Tous les États Membres de l’ONU, y compris les pays en développement, auraient ainsi leur mot à dire sur les questions fiscales, a-t-il souligné.

S’il a loué le travail du Comité dans le domaine du renforcement des capacités en matière fiscale, il a par contre déclaré que des progrès restaient à faire.  Il a également rappelé la souveraineté des États en matière fiscale et a critiqué toute tentative d’interférence venant d’entités extérieures.  Ce genre d’interférence ne saurait au demeurant se substituer à l’aide publique au développement (APD), a rappelé le représentant.  « Cette aide représente la source principale de financement du développement d’un certain nombre de pays en développement, et elle doit viser l’éradication de la pauvreté sous toutes ses formes », a-t-il dit.

Il a ensuite proposé que les promesses en matière d’aide au développement qui auraient dû soutenir la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, mais qui n’ont pas été tenues, soient reprises et évaluées dans le contexte de l’examen du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Doha sur le financement du développement.

Le représentant de l’Afrique du Sud a dit que le Groupe des 77 et la Chine espèrent que la Conférence d’Addis-Abeba réitèrera l’engagement visant à ériger le Comité d’experts en matière fiscale en organe intergouvernemental de l’ECOSOC.  « Nous exhortons donc le Conseil économique et social à agir rapidement sur cette question », a-t-il conclu.

Le représentant a brièvement présenté le projet de résolution relatif au Comité d’experts de la coopération internationale en matière fiscale (E/2015/L.9) et a rappelé que le texte recommandait de transformer le Comité d’experts en un organe subsidiaire intergouvernemental du Conseil économique et social.

À la suite de cette présentation, l’ECOSOC a décidé de reporter la prise de toute décision sur ce texte.  Il a en revanche adopté le projet de décision (E/2015/L.12) qui décide que la onzième session du Comité d’experts de la coopération internationale en matière fiscale se tiendra à Genève, en Suisse, du 19 au 23 octobre 2015.

Instituts de recherche et de formation des Nations Unies

M. JAFAR JAVAN, Directeur de l’École des cadres du système des Nations Unies, a présenté le rapport du Secrétaire général sur l’École des cadres du système des Nations Unies (E/2015/54).  M. Javan a expliqué la mission de cette école qui permet de doter le personnel de l’ONU des compétences nécessaires afin que l’ONU soit mieux à même de répondre aux défis mondiaux.  L’École a offert une formation à 25 000 membres du personnel de l’ONU au cours de la période 2013-2014, soit une augmentation de plus de 23% par rapport à l’exercice biennal précédent, a indiqué le Directeur de l’École.  Il s’est félicité de ce que 97% des participants aient dit qu’ils recommanderaient ces cours à leurs collègues.

Les bons résultats atteints laissent penser que l’École a une grande capacité alors qu’elle n’a que peu de revenus et de personnel, a-t-il souligné.  M. Javan a aussi mentionné les retraites organisées pour le personnel de l’ONU, ainsi que les nouveaux cours sur la prévention des conflits.  Le Directeur de l’École des cadres de l’ONU a également parlé de la coopération de l’École avec d’autres entités de l’Organisation des Nations Unies, ainsi que de l’augmentation du nombre de cours disponibles en ligne.  Il a invité les participants aux travaux de l’ECOSOC et les personnels onusiens à se rendre sur le site Internet de l’École pour pouvoir recommander les programmes offerts aux membres du personnel de l’ONU.

Mme OLIVIA CAEYMAEX a pris la parole au nom de M. James Cockayne, Directeur de l’Université des Nations Unies à New York, et a présenté le rapport du Conseil de l’Universités des Nations Unies sur les travaux de l’Université (E/2015/7).  Elle a tout d’abord rappelé la mission de l’Université, qui est de contribuer aux efforts déployés au niveau mondial pour régler les problèmes qui se posent en termes de survie humaine et de bien-être des personnes et des populations.  Elle a aussi précisé que l’UNU ne reçoit aucun fonds du budget ordinaire de l’ONU.  À la fin de l’année 2014, l’Université des Nations Unies (UNU) a entamé sa quarantième année d’activité.  Depuis septembre 1975, date à laquelle elle a commencé ses travaux à Tokyo avec une équipe de moins de 30 personnes et un premier budget annuel de 3,6 millions de dollars, l’Université est devenue un réseau d’instituts de recherche et de formation d’envergure mondiale qui emploie aujourd’hui 479 personnes et dont le budget s’élève à plus de 65 millions de dollars, a précisé la représentante de l’Université.

Les sujets couverts par l’UNU vont de la gouvernance à la lutte contre l’esclavage, en passant par des sujets aussi divers que l’assainissement et la santé, a indiqué la représentante.  « En 2014, le site Web de l’UNU a reçu plus de 6,4 millions de visites, tandis que nos vidéos postées sur YouTube ont été vues 5,5 millions de fois », a-t-elle indiqué.  Parmi les nouveautés de l’année 2014, elle a signalé la création de l’Institut des hautes études sur la viabilité (UNU-IAS) après la fusion des deux instituts de recherche et de formation de l’UNU présents au Japon.  Elle a aussi mentionné la création du Centre de recherche sur les politiques (UNU-CPR), au Centre de l’UNU, à Tokyo.  Ce Centre a déjà contribué à des processus politiques à l’ONU, dont notamment à un débat de l’ECOSOC, a-t-elle précisé.

L’Université des Nations Unies cherche aussi à être plus visible à New York, a-t-elle indiqué, grâce à son Bureau « UNU à New York » -ou « United Nations University Of New York »- (UNU-ONY).  Ainsi, en début d’année, l’UNU-ONY a informé la Mission permanente du Venezuela des responsabilités qui lui incombaient après l’élection du pays comme membre du Conseil de sécurité, a indiqué la représentante de l’Université pour donner un exemple des activités menées par UNU-ONY.  En novembre, l’UNU-ONY a travaillé en étroite collaboration avec la Mission permanente du Tchad afin d’aider cet État Membre à préparer sa présidence du Conseil de sécurité, qu’il a exercée au mois de décembre.  La représentante de l’Université a aussi mentionné le lancement du réseau migrations de l’UNU, la création du Groupe opérationnel pour la gouvernance électronique au service des politiques publiques (UNU-EGOV), les progrès accomplis dans la mise en place de l’Institut de recherche d’Alger pour le développement durable de l’Afrique (UNU-IRADDA), ainsi que les ceux enregistrés dans la mise en place d’un nouvel institut à Dakar au Sénégal.

Mme SALLY FEGAN-WYLES, Directrice par intérim de l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR), a présenté le rapport du Secrétaire général sur l’UNITAR (E/2015/12).  Elle a expliqué que l’UNITAR s’adresse à deux catégories de public: premièrement, les membres des délégations d’États Membres et les autres acteurs participant aux processus intergouvernementaux d’établissement de normes, de politiques et de procédures mondiales dans les domaines qui intéressent les Nations Unies; et deuxièmement, les principaux acteurs aux niveaux national et local qui cherchent à donner une expression concrète aux accords multilatéraux conclus par les États Membres.

En 2014, l’UNITAR a lancé un nouveau cadre stratégique de quatre ans; les résultats prévus sont organisés en cinq grands domaines de programme: le renforcement du multilatéralisme, la promotion du développement économique et de l’inclusion sociale, la recherche de la viabilité environnementale et de la croissance verte, la promotion d’une paix durable, et l’amélioration de la résilience et de l’assistance humanitaire.  Les résultats enregistrés en 2014 sont encourageants.  L’Institut a dispensé des services d’acquisition des connaissances, de formation et de partage des connaissances à 31 000 personnes dans l’ensemble des États Membres, soit 22% de plus qu’en 2013.  Ces résultats ont été obtenus sans pour autant augmenter les ressources et revenus de l’UNITAR, a-t-elle précisé en expliquant que cela avait pu être réalisé grâce à la formation en ligne.

L’UNITAR révise constamment les cours qu’il dispense, a ensuite assuré la Directrice par intérim.  En ce qui concerne son cours sur le développement durable, Mme Fegan-Wyles a indiqué que 95% des personnes qui ont été bénéficiaires ont confirmé qu’elles étaient ou allaient être impliquées dans les négociations sur le futur programme de développement pour l’après-2015.  Ce cours en ligne est gratuit, ceci grâce aux contributions de plusieurs gouvernements, a précisé la Directrice par intérim de l’UNITAR.  Elle a aussi parlé du réseau du CIFAL (Centre international de formation des acteurs locaux) qui s’est agrandi avec la création de deux centres, l’un à Quito en Équateur, et l’autre à San Salvador, capitale d’El Salvador.

Mme Fegan-Wyles a également fait valoir que l’Institut continue à contribuer au renforcement de la capacité humaine et institutionnelle visant la résolution des grands problèmes qui se posent en matière d’environnement et d’encourager une croissance sobre en carbone, par des activités portant sur les questions du changement climatique, de la gestion des produits chimiques et des déchets, et de la gouvernance environnementale.  L’UNITAR a apporté sa contribution à la phase expérimentale d’application du Partenariat « Unité d’action des Nations Unies » en matière d’enseignement et de compréhension du phénomène du changement climatique et de ses conséquences, ce cycle de formation étant financé par la Suisse.

Dans le domaine de la paix durable, l’UNITAR a étoffé ses relations de haut niveau avec les États Membres et les Nations Unies.  L’Institut poursuit l’organisation du séminaire destiné aux représentants, envoyés spéciaux et personnels travaillant autour du Secrétaire général.  Parallèlement, l’UNITAR a lancé une maîtrise internationale en « conflictologie », ceci, en collaboration avec l’Université ouverte de Catalogne.  L’UNITAR développe en outre ses activités de cartographie, notamment au Népal.  En conclusion, Mme Fegan-Wyles s’est félicitée que 94% des bénéficiaires de la formation de l’UNITAR se disent satisfaits par la formation reçue.

Le représentant de l’Italie a dit l’honneur qu’a son pays d’accueillir l’École des cadres du système des Nations Unies et il a exprimé la satisfaction de l’Italie devant les bons résultats engrangés par l’École.  Il a appelé à la création de synergies plus fortes entre les différentes entités de l’ONU œuvrant à la diffusion des savoirs.  Les efforts de cette École doivent être soutenus, a-t-il préconisé.

M. KIM WON-SOO, Conseiller spécial du Secrétaire général de l’ONU, a présenté le rapport du Secrétaire général intitulé « Consultations sur les services de recherche, de formation et de diffusion des savoirs » (A/70/79-E/2015/70).  Ce rapport rend compte aux États Membres des consultations que les entités des Nations Unies chargées des services de recherche, de formation et de diffusion des savoirs mènent pour trouver les moyens d’améliorer la cohérence de leurs activités et développer des synergies.  M. Kim a expliqué qu’il s’agit de promouvoir une collaboration volontaire dans le respect des mandats des différentes entités concernées.  Ainsi, est prévue la prise de trois mesures: la création d’un groupe consultatif sur l’apprentissage et la formation; la constitution de réseaux de recherche; et la mise en place d’un conseil des bibliothèques.  En outre, a ajouté le Conseiller spécial de M. Ban Ki-moon, à l’initiative du Secrétaire général, un comité directeur des savoirs et de l’apprentissage sera chargé de fournir des orientations d’ensemble sur les programmes et les procédures de collaboration.

M. Kim a notamment indiqué qu’une harmonisation des procédures des deux plus grandes bibliothèques du Secrétariat –la Bibliothèque Dag Hammarskjöld, basée à New York, et la bibliothèque de l’Office des Nations Unies à Genève, en Suisse– est prévue.  Un conseil des bibliothèques du Secrétariat sera donc créé avec pour mandat de fournir des orientations et des conseils stratégiques en vue de l’adoption d’une méthode de gestion unifiée, sans préjudice des missions propres aux différentes bibliothèques et de l’organisation structurelle et du cadre budgétaire de chacune d’elles.

Le représentant de l’Afrique du Sud, parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que le renforcement des capacités dans le domaine de la formation et de la recherche était crucial en prévision du futur programme de développement pour l’après-2015.  L’UNITAR a à cet égard un rôle particulier à jouer, a-t-il dit.  Il a rappelé que l’UNITAR a organisé près de 120 ateliers de formation, dont 70% des participants étaient originaires de pays membres du Groupe des 77 et de la Chine.  « Les cours fournis par l’UNITAR doivent être adaptés aux besoins et priorités des États Membres », a-t-il préconisé.

Le représentant de la Libye a, quant à lui, souligné l’importance de l’UNITAR pour les pays en développement.  Le représentant du Koweït a également apporté le soutien de sa délégation à l’UNITAR et a dit la volonté qu’a le Koweït de renforcer sa coopération avec l’UNITAR.  Son homologue de l’Algérie a souligné la nécessité de renforcer le Bureau de l’UNITAR à New York.

Adoption du projet de résolution E/2015/L.10

Avant l’adoption de la résolution relative à l’École des cadres du système des Nations Unies, le représentant des États-Unis a exprimé le soutien de sa délégation à la poursuite des travaux de cette école,  soulignant son rôle accru dans les changements institutionnels entrepris aux Nations Unies.  Il a indiqué que les États-Unis soutenaient ces changements qui visent à améliorer l’efficacité et les bonnes pratiques de gestion dans le système de l’ONU.

L’ECOSOC a adopté la résolution E/2015/L.10 relative à l’École des cadres du système des Nations Unies à Turin (Italie).  Aux termes de ce texte, l’ECOSOC salue les progrès accomplis au cours des deux dernières années par l’École, qui dispense un enseignement et une formation de grande qualité aux personnels du système des Nations Unies.  Le Conseil engage en outre les États Membres à continuer de soutenir l’École des cadres en reconnaissant qu’elle a un mandat interinstitutionnel tout particulier et joue un rôle important dans le renforcement des capacités du personnel et des organismes des Nations Unies, ce rôle étant propice à une exécution efficace et rationnelle des mandats de ces fonds et organes.

Le Vice-Président de l’ECOSOC a précisé que l’adoption de ce texte n’avait aucune incidence budgétaire.

Décisions

L’ECOSOC a par décisions, pris note du rapport du Conseil de l’Universités des Nations Unies sur les travaux de l’Université (E/2015/7), du rapport du Secrétaire général sur l’UNITAR (E/2015/12) et du rapport du Secrétaire général sur les Consultations sur les services de recherche, de formation et de diffusion des savoirs (A/70/79-E/2015/70).

Questions relatives à l’économie et à l’environnement: assistance aux États tiers touchés par l’application de sanctions

Le Vice-Président de l’ECOSOC a indiqué que le Conseil n’était saisi d’aucune documentation sur ce point de son ordre du jour.  Le Conseil économique et social a par conséquent conclu l’examen de ce point de son ordre du jour.

Dialogue du Conseil économique et social sur le positionnement à plus long terme du Système des Nations Unies pour le développement (session IV)

Mme MARÍA EMMA MEJÍA VÉLEZ (Colombie), Vice-Présidente du Conseil économique et social (ECOSOC), a rappelé que, par sa résolution 2014/14, l’ECOSOC avait décidé d’organiser un dialogue transparent et inclusif sur le positionnement à plus long terme du système des Nations Unies pour le développement, dans le contexte du programme de développement pour l’après-2015.  C’est la première fois que l’ECOSOC organise un tel dialogue sur la réforme du système de développement des Nations Unies, a-t-elle précisé.  Ce dialogue, a-t-elle encore expliqué, se déroule sous la forme de sessions tant officieuses qu’officielles sur une période de 18 mois.  Ses conclusions contribueront à l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles du système de l’ONU par l’Assemblée générale en 2016.

Nous sommes à la fin de la première phase de ce dialogue, a indiqué Mme Mejía Vélez avant de détailler les différents travaux qui ont eu lieu depuis décembre 2014: 3 sessions officielles (celle d’aujourd’hui étant la quatrième), 4 ateliers officieux, une séance d’information de la société civile, une retraite de haut niveau, ainsi que la préparation de documents de travail par des experts indépendants, le Département des affaires économiques et sociales et le Groupe des Nations Unies pour le développement.  La Vice-Présidente s’est félicitée du haut niveau de participation à ces réunions.

Mme Mejía Vélez a ensuite résumé les questions de priorité stratégique qui sont ressorties après la première phase du Dialogue.  Il est ainsi apparu qu’il fallait prévoir des fonctions émergeantes claires pour le système de développement de l’ONU dans l’ère post-2015, afin de bien s’aligner sur les cinq domaines qui sont au cœur du Dialogue.  Ce système doit en effet continuer à fournir un fort appui dans de nombreux domaines en faveur des pays les moins avancés et des pays à faible revenu, ainsi que pour ceux qui connaissent une crise humanitaire ou qui sont affectés par un conflit.  Elle a fait remarquer que la nature universelle du programme de développement pour l’après-2015 entrainera également des conséquences également pour les pays à haut revenu.  Il faudra mener une analyse pour traiter les besoins spécifiques des pays à revenu intermédiaire, a-t-elle aussi indiqué.

Une deuxième de ces priorités est l’architecture de financement des activités opérationnelles des Nations Unies, qui est actuellement déséquilibrée et ne permet pas de renforcer le rôle normatif du système de développement des Nations Unies pour l’ère post-2015.  En troisième lieu, la Vice-Présidente de l’ECOSOC a indiqué qu’il fallait améliorer l’efficacité de la gouvernance dans tout le système de développement de l’ONU, notamment en renforçant le rôle de la résolution de l’Assemblée générale sur l’Examen quadriennal complet.  S’agissant de la quatrième priorité stratégique identifiée au cours du dialogue, la Vice-Présidente a cité la nécessité d’offrir des modèles différents selon les pays en ce qui concerne la présence du système de développement des Nations Unies.  Il faudra aussi renforcer les cadres régionaux, a-t-elle ajouté.

En cinquième lieu, Mme Mejía Vélez a expliqué que l’évaluation du rapport coûts-avantages des agences et des résultats atteints dans tout le système de développement des Nations Unies obligera celui-ci à adopter, dans toutes ses entités, un système de gestion cohérent et orienté sur les résultats.  Il lui faudra aussi une équipe de travail bien formée, mobile et motivée, sans compter l’appui offert par les capacités nationales.  Enfin, la pleine réalisation du programme de développement pour l’après-2015 exigera le renforcement des partenariats entre les gouvernements, la société civile, le secteur privé, les organisations internationales et les autres acteurs pertinents.  C’est la sixième priorité identifiée dans le cadre du Dialogue.

Mme Mejía Vélez a salué les progrès accomplis au cours de cette première phase de travaux, avant de parler de la suite à donner à cette étape.  Il nous faut d’abord nous assurer que ce processus s’oriente vers un niveau politique plus élevé, a-t-elle dit, en faisant référence au prochain Sommet de haut niveau de septembre.  Les résultats de ce Sommet devront donner un nouvel élan au processus de renforcement du système de développement des Nations Unies, a-t-elle relevé.  Elle a aussi jugé important de renforcer encore davantage la capacité du processus de Dialogue au cours de sa deuxième phase, en invitant à y participer un groupe d’experts de haut niveau.  « La réunion d’aujourd’hui met fin à mon mandat de Présidente de la première phase du Dialogue », a indiqué Mme Mejía Vélez, tout en assurant qu’elle resterait impliquée dans la phase suivante.

Le représentant du Guatemala a demandé que le Système onusien pour le développement appuie le renforcement des capacités des pays en développement en vue de favoriser la bonne mise en œuvre du futur programme pour l’après-2015.  Puis, il a indiqué que l’ONU devait jouer un rôle de chef de file dans la coordination des efforts de développement, en raison notamment de l’incontestable légitimité dont bénéficie l’Organisation qui seule, est universelle.  Enfin, il a plaidé pour une présence renforcée de l’ONU à l’échelon régional.

Le représentant du Brésil a plaidé en faveur d’une coordination accrue des entités du système onusien pour le développement et d’une révision du financement de ses activités.  Il a demandé un rééquilibrage de la gouvernance mondiale au profit des pays en développement, la distinction entre pays du Nord et pays du Sud n’ayant plus grand sens dans un contexte marqué par l’adoption du futur programme de développement pour l’après-2015.  Il faudra également remédier à la fragmentation du cadre de financement du développement, a-t-il noté.  Le représentant du Brésil a demandé une plus grande coordination entre les agences onusiennes, mais aussi entre ces dernières et les États Membres, afin de simplifier un système de développement devenu « baroque » en raison de sa complexité.

La représentante de la Chine a estimé que la première phase du Dialogue donnait des fondations solides aux travaux à venir.  Après le Sommet de haut niveau de septembre, qui permettra d’adopter le programme de développement pour l’après-2015, les pays en développement et les autres pays s’approprieront progressivement les objectifs de développement durable, a-t-elle prédit.  Elle a parlé de la base que constituent les partenariats dans ce domaine.  La Chine a toujours œuvré en faveur du renforcement du système de développement de l’ONU et s’engage à continuer à œuvrer dans ce sens au cours de la deuxième phase, a souligné la représentante.

Le représentant du Japon a estimé que l’ONU ne pouvait à elle seule s’occuper de toute la mise en œuvre des objectifs de développement durable, arguant que les pays doivent eux aussi faire tout leur possible pour les réaliser.  En ce qui concerne le financement du Système de développement des Nations Unies, il a recommandé de procéder au lancement d’appels à des fonds qui permettraient un financement prévisible et suffisant.  Si les ressources de base sont importantes, l’essentiel du financement du développement proviendra toujours d’autres sources de mobilisation de ressources, a-t-il prévenu.  Il a aussi demandé de ne pas créer un trop grand nombre de fonds pour répondre à chaque nouveau problème qui se pose, et ce, afin d’éviter la fragmentation du financement.   Il a également conseillé d’élargir la base des donateurs.

Pour ce qui est de la gouvernance, le représentant du Japon a recommandé de renforcer le système déjà existant, comme celui représenté par le Dialogue de haut niveau ou le Forum politique de haut niveau.  Il faudrait encourager les États Membres à renforcer leurs contributions à cette gouvernance, a-t-il souhaité, tout en proposant qu’on reconnaisse un statut particulier aux pays qui fournissent un appui financier substantiel.  Enfin, au lieu de réorganiser tout l’organigramme du Système des Nations Unies pour le développement, il a proposé de renforcer certains domaines en priorité, et il a cité à cet égard comme exemple le système de coordonnateur résident.

La représentante du Royaume-Uni a souligné la richesse du dialogue conduit par l’ECOSOC sur le positionnement à plus long terme du Système des Nations Unies pour le développement.  Puis, elle a souhaité que parole soit donnée à des experts extérieurs aux Nations Unies afin de rendre ledit Système plus efficace.  Enfin, la représentante du Royaume-Uni a souligné que toute discussion sur le développement impliquait nécessairement de débattre du financement du développement.

Le représentant de l’Indonésie a indiqué que le Système des Nations Unies pour le développement devra être repensé afin d’épouser les changements qui découleront de l’adoption et de la mise en œuvre du futur programme de développement pour l’après-2015.  Il a aussi insisté sur le renforcement de sa dimension régionale.  Puis, il a noté que les vues convergeaient autour de la durabilité, flexibilité et prévisibilité que doit avoir le financement du développement.  M. Chandra a plaidé pour une meilleure représentation des pays en développement au sein des instances dirigeantes du Système.  Enfin, le représentant de l’Indonésie a appelé de ses vœux une clarification du rôle du Système dans les pays en développement et a souhaité que les stratégies de financement répondent aux priorités de développement des pays.

La représentante de l’Allemagne a estimé que l’ONU avait la légitimité nécessaire pour s’attaquer à la mise en place ou en œuvre de problèmes mondiaux et devait donc, à cet égard, jouer le rôle central qui lui revient dans la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015.  Cependant, a-t-elle prévenu, face à une rude concurrence venant de la part de différents autres acteurs, l’ONU doit pouvoir fournir une réelle valeur ajoutée.  La représentante a par ailleurs indiqué que l’Allemagne attachait un grand intérêt pour les partenariats qui, a-t-elle prédit, auront une grande influence sur les discussions relatives au fonctionnement à l’avenir du Système de développement des Nations Unies.  La tâche la plus délicate est de discuter du paysage institutionnel, a-t-elle estimé, parlant des succès que connaissent ONU-Femmes et l’initiative « Unis dans l’action ».  Des modifications radicales de ce système ne sont pas souhaitables, a-t-elle tenu à préciser tout en reconnaissant que des fusions nécessaires devraient être opérées entre certaines fonctions et certaines institutions.

Le représentant des États-Unis a déclaré que le Système des Nations Unies pour le développement devait se concentrer sur ses avantages comparatifs afin de demeurer « compétitif et pertinent ».  Il a indiqué que le « nouveau paradigme de coopération » postulait que des pays de tous points du globe allaient s’associer afin de faire avancer la réalisation d’objectifs communs, et qu’il n’était non plus question « qu’une région fasse don de ressources financières à une autre ».  À cette aune, a estimé le représentant, le Système des Nations Unies pour le développement doit être plus coordonné et ses piliers principaux doivent mutuellement se renforcer au lieu de se chevaucher.  « Si ce Système doit continuer à jouer le rôle unique qui est le sien dans les pays en crise ou fragiles, et à coordonner les efforts humanitaires et de développement dans les endroits les plus reculés, nous devons réfléchir aux meilleurs moyens de fournir de tels services et repenser les entités pertinentes afin de les rendre les plus efficaces possible ».

Le représentant a aussi déclaré que ce Système devait assurer des fonctions plus différenciées avec l’adoption du futur programme de développement pour l’après-2015.  « Ainsi, dans les pays à revenus moyens, l’ONU doit notamment apporter des conseils politiques et fournir son expertise en matière de levée et de mobilisation de fonds, alors que dans les pays les moins développés, le Système onusien doit jouer un rôle plus actif dans le renforcement des capacités et la mobilisation des ressources financières », a-t-il estimé.  Il a indiqué que le Système avait un rôle crucial à jouer dans la promotion des coopérations Sud-Sud et triangulaire, lesquelles deviendront de plus en plus importantes pour accompagner les pays dans la réalisation de leurs engagements au-delà de 2015.

« La nouvelle architecture financière doit refléter la nouvelle dynamique que connaît le champ du développement, avec des capacités de financement accrues et davantage de partenaires compétents », a poursuivi le représentant.  Il a dit que la délégation des États-Unis était intéressée par toute idée permettant à l’ONU de tirer le meilleur profit du vaste potentiel des partenariats qu’elle peut nouer tout en rassurant les États Membres sur la qualité et la redevabilité des partenaires non étatiques.  « L’ONU ne peut présumer que les pays donateurs continueront de lui verser des centaines de millions de dollars pour des projets de développement », a dit le représentant, ajoutant que « le système international compte de nouveaux acteurs ».  Parmi ceux-ci, il a notamment cité « des ONG, les organismes philanthropiques et les entreprises privées qui accomplissent les mêmes tâches que l’ONU ».  « Le Système doit changer afin de rester pertinent au-delà de 2015 », a-t-il estimé.

La représentante de la Suisse a estimé que le Dialogue était un processus mené par les États.  Elle a espéré qu’il pourrait offrir une base solide pour parvenir à des changements escomptés.  La Suisse a été active en proposant idées et commentaires, a-t-elle indiqué, avant de parler des améliorations souhaitées pour le Système de développement de l’ONU.  Elle a mentionné à cet égard les problèmes de financement que rencontre ce Système.  Pour la deuxième phase du Dialogue, elle a apprécié la possibilité de profiter de la participation d’experts, comme l’a proposé la Présidente du Dialogue.

Le représentant de la France a dit que sa délégation appréciait la feuille de route ambitieuse établie par la Présidente du Dialogue.  Il a jugé très important ce processus, qui est l’occasion de prendre du recul et de dresser un bilan de « cette institution qui nous est chère ».  Le processus d’élaboration du programme de développement pour l’après-2015 est très large, a-t-il aussi souligné, notant qu’il embrasse des questions nouvelles comme celles du genre et du climat.  Il va mettre sous tension le système des Nations Unies tout entier, a-t-il prévenu.  Les Nations Unies doivent continuer à jouer un rôle de premier plan sur ces questions, a-t-il estimé.

Le représentant de la France a demandé au système des Nations Unies de respecter trois impératifs: cohérence, efficacité et évaluation.  Il faut notamment renforcer les synergies entre les Nations Unies et les autres acteurs, a-t-il plaidé, notant le rôle particulier que devra jouer l’ECOSOC à cet égard.  En ce qui concerne l’impératif d’efficacité, il a demandé qu’on se laisser guider par la logique budgétaire.  Enfin, il a conseillé à chaque organisation de procéder à son évaluation et d’en tirer des conclusions en termes de réorganisation.  Revenant au Dialogue de haut niveau, le représentant a souhaité qu’il puisse s’appuyer sur les compétences d’experts.

Le représentant de la Suède a espéré que le Dialogue s’intensifierait au cours de la prochaine session de l’Assemblée générale.  Il faut consulter des spécialistes de haut niveau, a-t-il souhaité.  Au nom de la Suède, il s’est prononcé en faveur d’un engagement à long terme du système des Nations Unies dans la mise en œuvre du programme de développement de l’après-2015.  Dans la discussion sur le repositionnement de ce système, il a estimé qu’il serait utile de se pencher sur les questions énergétiques.  Enfin, il a salué la direction donnée par la Présidente à ce Dialogue et assuré être prêt à y participer activement.

Le représentant de la Norvège a souhaité que les résultats du processus de développement pour l’après-2015 envoient le message que le Système de développement des Nations Unies se repositionne au mieux pour pouvoir contribuer à la réalisation du développement durable.  Il a également souhaité que les pays les moins avancés fassent davantage entendre leur voix dans ces discussions.  Il a dit attendre avec intérêt la prochaine phase du Dialogue.

Le représentant de l’Australie, parlant également au nom du Canada, a invité l’ECOSOC et les États Membres à examiner les méthodes de travail et à régler les problèmes relatifs aux différentes fonctions dans le Système de développement de l’ONU, avant de pouvoir résoudre les autres questions.  Cela exige davantage de données et de discussions, a-t-il dit, en proposant aussi l’examen d’études de cas.  Il a ensuite plaidé en faveur de la cohérence de ce Système.  Nous saluons l’accent mis sur les partenariats au cours du Dialogue, a-t-il ajouté.  Il a souhaité que les voix des pays sans littoral et des petits États insulaires en développement (PEID) se fassent entendre davantage au cours de ce processus.

Le représentant de l’Afrique du Sud, a pris la parole au nom du Groupe des 77 et la Chine (G77), et a souhaité que le travail de repositionnement du Système onusien de développement porte ses fruits.  Il a souhaité que les partenariats avec les entités onusiennes soient renforcés afin d’améliorer l’impact de leurs travaux.  Il a également plaidé en faveur du renforcement du rôle et des travaux du Système de développement des Nations Unies pour appuyer davantage les efforts des pays en développement dans ce domaine, ceux-ci devant bénéficier de la spécialisation et de l’expertise des Nations Unies.  L’élimination de la pauvreté doit être une priorité des activités des Nations Unies, a-t-il souligné.  Il a notamment demandé aux programmes et fonds de l’ONU d’élever le niveau de leurs efforts pour pouvoir éliminer la pauvreté et la faim, et de partager les bonnes pratiques pour le renforcement des capacités nationales.  Le représentant a aussi rappelé que les ressources de base continuent d’être la toile de fond des activités de développement du système de l’ONU.  Notant que ces ressources ont diminué, le Groupe des 77 et la Chine proposent de trouver un équilibre entre les ressources de base et les autres, a noté le représentant.  Il a aussi formulé des propositions pour renforcer les programmes pays et le système des coordonnateurs résidents.

Le représentant de l’Argentine a relevé le caractère transformationnel du processus du Dialogue.  Il a jugé important de travailler à réduire le déséquilibre entre les ressources de base et les autres, en particulier les ressources dirigées et affectées spécifiquement à des organes ou causes particulières.  Il a aussi rappelé que, lors de la retraite organisée dans le cadre du Dialogue, on avait invité les organismes chargés de l’exécution des programmes à écouter l’expression des besoins des pays.  Il a aussi mis l’accent sur le rôle important que peuvent jouer les Commission économiques régionales, comme la Communauté économique des pays d’Amérique latine et des Caraïbes (CEPALC).

Le représentant de l’Éthiopie a rappelé que son pays accueillait la troisième Conférence sur le financement du développement au mois de juillet prochain.  Il a souligné la nécessité de disposer d’un système robuste et cohérent afin de renforcer les capacités nationales de développement des pays.  Il a indiqué qu’il était extrêmement important que la transition des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) vers les objectifs du développement durable (ODD) se fasse sans heurt.

Le Directeur du Bureau de l’appui au Conseil économique et social et de la coordination, au DAES, M. Navid Hanif, a ensuite brièvement pris la parole pour remercier les participants aux débats.

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