Financement du développement: les dirigeants du monde franchissent une étape historique vers le développement durable avec un « Programme d’action d’Addis-Abeba » qui ne laisse personne sur le bord de la route
Dans leur marathon pour réaliser le développement durable et éliminer la pauvreté d’ici à 2030, les chefs d’État et de gouvernement et représentants des États Membres de l’ONU ont franchi, aujourd’hui, une étape décisive en adoptant le « Programme d’action d’Addis-Abeba » au terme de plusieurs mois de négociations, apportant ainsi une « conclusion heureuse » à la troisième Conférence internationale sur le financement du développement qui se tenait depuis le 13 juillet à Addis-Abeba, en Éthiopie.
Les participants ne se sont pas trompés sur l’importance historique de ce Programme d’action, à commencer par le Président de la Conférence et Premier Ministre de l’Éthiopie, et le Président de l’Assemblée générale de l’ONU, qui ont exprimé leur fierté devant un texte qui forge, comme l’avait souhaité le Secrétaire général de l’ONU en ouverture de la Conférence, « un partenariat global redynamisé en faveur du développement durable qui ne laisse personne sur le bord de la route »
« Il s’agit d’un document extraordinaire qui symbolise les liens qui nous unissent en tant que frères et sœurs », a commenté le Président de la Commission des négociations et Ministre des affaires étrangères éthiopien, tout en prenant date, à l’instar de la totalité des participants, avec les dernières étapes de ce parcours d’obstacle: le Sommet de New York en septembre prochain, qui devrait adopter le programme de développement durable pour l’après-2015, et la Conférence de Paris sur le climat de décembre qui devrait aboutir à la conclusion tant attendue d’un accord ambitieux contre le réchauffement de la planète.
Dans le Programme d’action d’Addis-Abeba, qui mobilise les fonds nécessaires pour les 17 objectifs de développement durable pour 2015-2030 et ses 169 cibles, les États expriment, après Monterrey en 2002 et Doha en 2008, leur volonté de « relever les défis du financement et de créer un environnement durable propice au développement durable, dans un esprit de partenariat et de solidarité planétaires ».
Ils s’engagent à investir davantage dans une industrialisation inclusive en vue de promouvoir la croissance économique et de remédier à des défis majeurs tels que le chômage. À cette fin, ils décident de mettre en place « une nouvelle instance en vue de combler les lacunes en matière d’infrastructures ».
Le Programme d’action crée également « un mécanisme de facilitation de la technologie » composé notamment « d’un forum de collaboration multipartite sur la science, la technologie et la réalisation des objectifs du programme de développement durable et d’une plateforme en ligne », qui permettront d’identifier les besoins technologiques et les lacunes dans ce domaine.
Reconnaissant que l’entreprise privée et l’investissement sont d’importants moteurs de la croissance économique, les États créeront « les conditions favorables, à tous les niveaux, ainsi que le cadre réglementaire nécessaire pour encourager l’entreprise » en particulier auprès des femmes.
Au titre de la mobilisation des ressources du développement, qui a été au cœur des interventions des 28 chefs d’État et de gouvernement et de la centaine d’autres délégations à s’être s’exprimés pendant ces quatre jours, le Programme d’action renforce la mobilisation des ressources publiques intérieures, dont l’utilisation efficace est un « aspect essentiel de la poursuite des objectifs du développement durable ».
À cette fin, les États s’engagent « à améliorer l’administration fiscale par des systèmes fiscaux modernisés et progressifs, par une politique fiscale mieux conçue et par une collecte plus efficace des impôts ». Ils promettent de s’attaquer aux flux financiers illicites d’ici à 2030 « en vue de les éliminer complétement » en luttant notamment contre la fraude fiscale et en « intensifiant la coopération internationale ». Ils promettent également de faciliter « la divulgation des données fiscales aux autorités compétentes et la transparence fiscale aussi bien dans les pays d’origine que les pays de destination ».
Au titre de l’aide publique au développement (APD), dont la centralité a été soulignée par la plupart des pays en développement, le Programme d’action réaffirme les engagements de nombreux pays développés à atteindre l’objectif de 0,7% pour le ratio APD/RNB et l’objectif de 0,15 à 0,2% pour les pays les moins avancés (PMA). Certains pays donateurs, dont la Suède et le Luxembourg, ont annoncé lors de cette Conférence qu’ils portaient leur part d’APD à 1%.
Si l’adoption du texte a été un « soulagement », de l’aveu du représentant du Japon, certaines délégations ont tenu à exprimer leur déception, à commencer par le Ministre des finances de l’Inde qui avait estimé, hier, que le texte n’allait pas assez loin dans le domaine de la coopération fiscale. L’absence d’une décision ambitieuse sur la transformation du Comité d’experts des Nations Unies sur la coopération internationale en matière fiscale en un organe intergouvernemental est « une occasion historique manquée ».
Ce point de vue a été partagé aujourd’hui par le représentant de l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, qui aurait souhaité que le texte appelle les partenaires au développement à augmenter le montant de l’APD, selon des calendriers d’exécution contraignants. « L’endettement des pays bénéficiaires de l’APD aurait été moins lourd sans ces lacunes dans la fourniture de l’aide », a affirmé le représentant du Brésil, notant que le Programme d’action d’Addis-Abeba ne contenait aucune avancée dans ce domaine.
Le représentant de l’Afrique du Sud a aussi déploré que le texte ne réaffirme pas de manière explicite le principe clef des responsabilités communes mais différenciées. « L’affirmation de ce principe dans le programme de développement pour l’après-2015 est, pour nous, non négociable », a-t-il averti, tout en déclarant, à l’inverse d’autres délégations, que le financement du développement et le financement de la lutte contre les changements climatiques étaient deux processus distincts.
Les États-Unis ont estimé que le libellé sur les transferts de technologie, lequel doit se comprendre comme étant volontaires, ne constituait pas un précédent pour de futures négociations, y compris au sein de la Conférence sur les changements climatiques. Les représentants du Canada, de la Turquie, du Malawi et de l’Équateur ont émis des réserves sur certains paragraphes du texte.
D’autres délégations ont en revanche tenu à exprimer leur satisfaction, dont de nombreux pays à revenu intermédiaire qui ont dénoncé, tout au long de la Troisième Conférence, le calcul « erroné » basé sur le seul critère du PNB par habitant qui leur attribue un niveau de développement tel qu’il leur barre l’accès aux financements concessionnels. Dans le Programme d’action, les États soulignent « la nécessité de concevoir des méthodes permettant de mieux prendre en compte les réalités complexes et diverses des pays à revenu intermédiaire ».
Mais la tonalité de cette dernière journée était bien la satisfaction, telle qu’exprimée par le Premier Ministre éthiopien qui a dit sa fierté que le nom de la capitale de son pays soit accolé au Programme d’action. « Le monde attendait une conclusion heureuse », a-t-il dit, alors que le Secrétaire général de l’ONU aux affaires économiques et sociales s’est félicité que la première étape de ce « marathon » ait été franchie.
« Le Programme d’action d’Addis-Abeba illustre notre détermination collective à bâtir un avenir meilleur dans un monde plus égal et plus viable », a renchéri le Président de l’Assemblée générale. Mais c’est peut-être le représentant du Liban qui a résumé le mieux l’acuité des enjeux en rappelant que l’humanité, dont le berceau est en Éthiopie, « avait fait face à de nombreux obstacles tout au long de son périple mais avait toujours trouvé les moyens de les surmonter ».
Déclarations
M. MOHAMED DIARE, Ministre d’État, Ministre de l’économie et des finances de la Guinée, a tout d’abord indiqué que certains objectifs de développement n’avaient pas été atteints en raison, notamment, de l’insuffisance de financement.
Il a rappelé que le processus préparatoire de la présente conférence a mis un accent sur la nécessité de renforcer la mobilisation des ressources internes, qui doivent désormais être prépondérantes dans le financement du développement pour pallier l’insuffisance de l’APD.
« Jamais dans l’histoire du développement, autant de dirigeants de notre planète ne se sont impliqués dans la préparation d’un agenda comme celui que nous devons adopter ensemble en septembre prochain », a-t-il dit. Ce programme, a-t-il précisé, vise un développement global et une coopération équitable bénéficiant largement à tous les pays et à toutes les parties du globe.
Le Ministre a détaillé la mise en œuvre d’un vaste programme de réformes lancé en 2011 en Guinée dans les domaines de la gouvernance macroéconomique et financière, de l’agriculture et de l’énergie notamment, et qui a permis d’atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE dès septembre 2012.
« Mais cet élan a été brusquement freiné en 2014 par l’apparition de la maladie à virus Ébola », a-t-il dit, ajoutant que cette épidémie avait entraîné la perte des milliers de vies humaines et ébranlé le quotidien de la population. Tirant les enseignements de cette crise, il a souligné la nécessité de réévaluer les priorités stratégiques en mettant un accent particulier sur la dimension sociale et environnementale. "Ces enseignements nous confortent sur l’absolue nécessité d’assurer une synergie et un meilleur équilibre entre les objectifs de financement dans les trois dimensions du développement durable ».
Réitérant l’appel lancé par l’Union africaine en faveur de l’annulation de la dette extérieure des pays affectés, il a affirmé que l’allègement de la dette par le biais de l’initiative PPTE notamment avait aidé les États à améliorer les dépenses dans les secteurs sociaux comme la santé, « ce qui milite en faveur de cette annulation ».
« Une annulation substantielle de la dette extérieure donnera à la Guinée, mais aussi aux autres pays affectés par l’épidémie Ébola, une flexibilité de l’espace budgétaire pour mieux répondre aux défis économiques et sociaux à court terme et planifier notre résilience par la promotion d’une croissance économique inclusive et durable », a-t-il conclu.
Nous avons tous pris l’engagement de lutter contre les inégalités et de ne laisser personne hors du « navire développement » pour l’après-2015, a déclaré M. HENRI YAV MULANG, Ministre des finances de la République démocratique du Congo (RDC). L’un des moyens de réaliser cet engagement, a-t-il estimé, est de reconnaître l’importance du principe de « responsabilités communes mais différenciés ». La question du financement du développement implique plusieurs facteurs interconnectés et d’abord la mobilisation des ressources, qu’elles soient privées ou publiques, domestiques ou extérieures, traditionnelles ou innovantes, ces ressources doivent être mobilisées et utilisées de manière efficiente. Dans ce cadre, le Ministre a évoqué la problématique des prix de transfert, des exonérations et des pratiques fiscales qui privent des États comme le sien d’une frange importante de revenus. Le Ministre a ensuite parlé du financement des infrastructures et du transfert des technologies Il a enfin parlé de la mise en place d’un environnement institutionnel et réglementaire propice et susceptible d’attirer les ressources.
Après plus d’une décennie de déstabilisation consécutive aux conflits armés, alimentés par l’exploitation illicite des ressources minières, la RDC a été réunifiée et pacifiée. Le Gouvernement s’attèle à éradiquer quelques groupes armés résiduels, a indiqué le Ministre en appelant les partenaires à faire respecter toutes les mesures préconisées par la communauté internationale dans la lutte contre les minerais du sang. En RDC, a-t-il affirmé, le cadre macroéconomique a été stabilisé et l’inflation maîtrisé. La croissance, qui était de 9,2% en 2014, pourrait atteindre les deux chiffres au cours de ces prochaines années. Des mesures spécifiques sont continuellement prises dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires.
Dans la lutte contre le changement climatique, le Ministre a rappelé que la RDC dispose d’un puits de carbone de 145 millions d’hectares de forêts tropicales, soit 10% du potentiel forestier mondial, près de 57% des forêts denses africaines et 60% du massif forestier du Bassin du Congo. Elle attend beaucoup de la Conférence de Paris sur le climat, a indiqué le Ministre, particulièrement l’opérationnalisation du Fonds vert pour le climat. Le Ministre n’a pas oublié de mentionner le potentiel énergétique de son pays estimé à 100 000 mégawatts dont 44 000 sur le seul site d’Inga dont la mise en valeur permettrait d’alimenter toute l’Afrique. Il a lancé un appel aux partenaires au développement pour qu’ils appuient la RDC dans la mobilisation des « dizaines de milliards de dollars » que la matérialisation de ce « Projet intégrateur », selon le NEPAD, nécessite.
M. DEGOL MENDES, Secrétaire d’État en charge du plan et de l’intégration régionale de la Guinée-Bissau, a affirmé que la conférence internationale sur la Guinée-Bissau qui s’est tenue le 25 mars 2015 à Bruxelles avait permis de présenter la vision Guinée-Bissau 2025 « Terra Ranka », qui veut dire nouveau départ. « Vous avez été nombreux à soutenir cette nouvelle vision d’une Guinée-Bissau positive, politiquement stabilisée par le développement inclusif, la bonne gouvernance et la préservation de la biodiversité ». Il a estimé que les contributions annoncées lors de la conférence constituaient un signal fort de confiance aux autorités issues des élections générales d’avril 2014 afin de briser le cercle vicieux de la pauvreté et de l’instabilité.
Le plus grand défi du moment est la mobilisation de ressources en quantité et qualité suffisantes dans un contexte marqué par la baisse de l’APD et une concurrence accrue dans l’orientation des investissements étrangers directs et de l’épargne mondiale, a-t-il dit, avant d’indiquer que son pays était confronté à un dilemme. Faut-il mobiliser plus des recettes fiscales ou donner plus d’incitation fiscale pour attirer les investisseurs ?
Il a ensuite détaillé les mesures prises pour répondre à ce dilemme, dont celles visant à l’amélioration du recouvrement fiscal qui ont permis d’augmenter significativement les recettes depuis 2014. « Nous sommes en train de faire notre part pour reconstruire notre pays », a-t-il dit, avant d’appeler les partenaires de son pays d’accompagner la Guinée-Bissau dans ce nouveau départ.
« Seul un financement adéquat nous permettra de réaliser l’avenir que nous voulons », a-t-il dit, indiquant qu’un tel financement permettrait de « retenir » en Afrique des jeunes pleins de talents et d’énergie, de transformer localement les matières premières de l’Afrique et de préserver la biodiversité. Enfin, il a affirmé qu’un tel financement permettrait de renforcer la résilience des petits États insulaires en développement face aux défis des changements climatiques.
Après avoir rappelé les vulnérabilités spécifiques des petits États insulaires en développement, M. AISAKE VALU EKE, Ministre des finances et du plan de Tonga, a d’abord souligné l’importance et la validité des Orientations de Samoa. Il a ensuite insisté sur la nécessité de protéger les ressources des océans si l’on veut parvenir à un véritable développement durable. La dépendance à l’énergie fossile, a-t-il poursuivi, a été une grande source de vulnérabilité économique pour des pays comme le sien. Le Ministre a demandé une coopération internationale renforcée pour faciliter l’accès à l’énergie propre, élargir les infrastructures et développer les technologies pertinentes. Le Ministre a dit attendre avec impatience l’opérationnalisation du Fonds vert pour le climat, avant de s’attarder sur l’énorme fardeau que représentent les maladies non transmissibles pour des pays comme Tonga. Cette situation, a-t-il insisté, exige une stratégie de prévention et de contrôle, y compris des mesures sur les prix et les taxes sur le tabac.
M. MOHAMED JALEEL, Ministère des finances et du trésor des Maldives, au nom de l’Alliance des petits États insulaires, a souligné que cette conférence était cruciale pour obtenir les moyens permettant de mettre en œuvre les ambitions de la communauté internationale. « Le cas particulier des petits États insulaires en développement (PEID) est universellement reconnu », a-t-il affirmé. Il a détaillé les vulnérabilités de ces pays, reconnues dans les Orientations de Samoa, telles que l’isolement géographique, des ressources naturelles limitées ou bien encore les coûts à consentir pour atténuer les effets des changements climatiques.
« Selon les statistiques de la Banque mondiale, les PEID ne reçoivent que 5,7% de l’APD », a-t-il dit, avant de s’étonner que ces pays, dont beaucoup sont des pays à revenu intermédiaire, n’aient pas accès aux prêts concessionnels. Le haut niveau d’endettement demeure un défi critique pour nombre de PEID, a-t-il dit.
« Si nous ne remédions pas à ces difficultés de financement, alors les PEID seront laissés au bord de la route ». Il a souhaité, à cette aune, une révision des critères d’éligibilité aux prêts concessionnels, en y incluant non seulement le PIB par tête mais aussi les vulnérabilités de ces pays et leur capacité à répondre aux chocs. Il a également souligné l’importance de renforcer les capacités de ces pays face aux changements climatiques.
Pour être couronnée de succès, cette Conférence doit ouvrir la voie à une augmentation substantielle d’un nouveau financement public international afin d’atténuer les obstacles qui entravent le développement des PEID, a-t-il conclu.
Les îlots de prospérité ne sauraient survivre dans un océan de pauvreté, a prévenu M. TAJ HAIDER (Pakistan) qui a insisté sur le principe des responsabilités communes mais différenciées. Ce sont les conflits régionaux, l’extrémisme et le terrorisme, conjugués à des régimes dictatoriaux peu soucieux d’un développement inclusif qui sont à la base de la situation qui a prévalu très longtemps au Pakistan. Aujourd’hui, le pays s’attelle à briser le cercle vicieux de la pauvreté, des dépenses militaires et du fardeau de la dette. Encore aujourd’hui, le service de la dette pakistanaise dépasse les dépenses militaires. La longue lutte du peuple pakistanais pour la démocratie commence à porter des fruits. La réconciliation entre les partis politiques et l’approche conjointe sur les questions majeures ont été essentielles. Ici même, la délégation pakistanaise comprend deux représentants de l’opposition comme preuve du consensus national. Le pays, qui a une vision de prospérité, est conscient que le développement des ressources naturelles, l’expansion des infrastructures routières et ferroviaires, l’amélioration de la desserte en électricité, la production de l’énergie renouvelable ou le recyclage des déchets sont autant d’opportunités économiques formidables.
Notre atout qu’on ne trouve nulle part dans les textes économiques, est l’optimisme, le travail et la recherche constante de nouvelles opportunités, s’est enorgueilli le représentant. Conscient de la nécessité de réduire le fossé entre l’offre et la demande, le pays encourage les investissements dans l’industrie, l’agriculture et le commerce. Les partenariats public-privé décollent rapidement. Toutefois l’inclusion de l’aide à la lutte contre le changement climatique dans l’aide publique au développement (APD), le service de la dette et les conditions inéquitables du commerce international demeurent des obstacles de taille. Une plus coopération internationale en matière fiscale serait un progrès significatif. Le représentant a donc qualifié d’« occasion manquée » le fait que le projet de document final de la Conférence d’Addis-Abeba ne dise rien sur la transformation du Comité d’experts des Nations Unies sur la coopération internationale en matière fiscale en un organe véritablement intergouvernemental.
M. ENRIQUE LOEDEL (Uruguay) a souligné le rôle primordial des États dans l’élaboration et l’application des politiques de développement et la nécessité d’assurer l’autonomisation des femmes qui sont, a-t-il rappelé, les premiers agents du développement. Il a demandé une intensification de la lutte contre l’évasion fiscale et précisé que son pays avait signé à cet effet plusieurs conventions fiscales avec d’autres pays. Il a ensuite indiqué que les mesures prises par son pays pour promouvoir le développement avaient abouti à des résultats satisfaisants, puisque l’Uruguay a un indice d’inégalités parmi les plus bas de la région.
Il faut dépasser l’évaluation traditionnelle des niveaux d’évaluation qui repose sur le seul PIB par habitant, a-t-il dit. Une telle évaluation empêche l’Uruguay d’avoir accès à certaines sources de financement. C’est pourquoi il a préconisé qu’un indice de pauvreté multidimensionnelle, plus abouti que le PIB par tête, soit pris en compte au moment de l’évaluation des niveaux de développement. Les engagements financiers en matière d’APD doivent être honorés pour assurer une transition sans heurts entre OMD et ODD, a-t-il déclaré. En conclusion, le représentant de l’Uruguay a demandé la mise en place de mécanismes de suivi « robustes » des engagements pris lors de la présente conférence.
Les inégalités et la concentration des richesses dans les mains de quelques-uns conduisent aux conflits et donc à la pauvreté et aux inégalités, a prévenu M. ADRIAN ROBERTO NADOR, Sous-Secrétaire d’État aux affaires étrangères et au commerce de l’Argentine. Il n’est pas un seul cas de développement dans lequel les politiques publiques n’ont pas joué de rôle, a aussi prévenu le Secrétaire d’État. Dans ce cadre, a-t-il dit, l’Argentine travaille avec acharnement sur la coopération internationale en matière fiscale. Il s’agit de lutter contre la spéculation des organismes financiers vautours qui s’attaquent sans pitié aux pays lourdement endettés. Devant ce « petit groupe de prédateurs », a estimé le Secrétaire d’État, les Nations Unies doivent agir. Nous sommes ici, a-t-il souligné, devant « un débat binaire »: on est pour ou on est contre. La nuance n’est pas de mise. « C’est un défi systémique ».
Allons-nous, s’est-il impatienté, attendre les bras croisés et laisser les pays pauvres qui sont le plus « à la merci de la loi de la jungle »? L’Argentine, a-t-il expliqué, a travaillé avec succès à la restructuration de sa dette souveraine. Mais, 13 ans plus tard, « NML », un établissement financier vautour, a acheté sur des marchés secondaires des titres et obtenu d’un tribunal de New York un jugement qui lui octroie 16 fois son investissement et le gel du recouvrement des créances restructurées auprès de 93% des créanciers de l’Argentine. « Ce qui est un camouflet à l’Argentine », s’est énervé le Sous-Secrétaire d’État d’autant plus que cet organisme avait refusé les propositions argentines qui offraient à tous les créanciers 300% de leur mise de départ. Mais 300% ne suffisent pas pour assouvir « la voracité de ces prédateurs », a taclé le Sous-Secrétaire d’État qui a expliqué les « voies prometteuses » que son Gouvernement a ouvertes mais qui ne suffiront pas. Les stocks de la dette souveraine, n’ayant pas toutes les nouvelles clauses, restent vulnérables aux attaques des organismes financiers vautours. La législation contre ces fonds est un autre progrès, a dit le Sous-Secrétaire en saluant l’acte législatif « brillant » du Parlement belge qui a créé un plafond pour les gains spéculatifs. Après avoir souligné le rôle « essentiel » de la société civile en la matière, le Sous-Secrétaire général a prévenu que le vide juridique exploité par ces spéculateurs doit être comblé dans le cadre d’un processus multilatéral sur le processus de restructuration de la dette souveraine, conformément à une résolution de l’Assemblée générale. Le Sous-Secrétaire général a dit s’attendre à l’adoption, cette année, d’un ensemble de principes de base. Il a conclu en exprimant sa solidarité au peuple grec.
Le Cadre d’Addis-Abeba nous dit que le développement futur du financement reposera sur la mobilisation des ressources domestiques, l’accès aux marchés financiers et de biens et services, et sur la montée en puissance des investissements du secteur privé, a dit M. EWEN MCDONALD, (Australie).
Il a continué en disant que l’APD, si elle a un rôle important à jouer, est une ressource limitée qui doit être utilisée à titre de catalyseur pour d’autres sources de financement. « Nous devons regarder au-delà de l’APD pour réaliser le développement pour tous », a-t-il dit, ajoutant que le secteur privé était le moteur principal de la croissance économique et de la création d’emplois.
« Le cadre d’Addis-Abeba reconnaît clairement le rôle que chacun doit jouer dans le développement – c’est ce que nous appelons le partenariat mondial », a-t-il dit, avant d’inviter les gouvernements à établir des politiques appropriées pour assurer le développement et à apporter l’assistance technique nécessaire. « Nous devons faire en sorte que toutes les ressources du développement soient accessibles et bien investies ».
Il a ensuite détaillé les priorités de son pays en matière de développement, mentionnant d’abord l’autonomisation des femmes, qui est cruciale pour la promotion d’une croissance inclusive.
L’Australie est fière de faire partie de l’initiative fiscale d’Addis-Abeba lancée hier et qui reconnaît que l’augmentation des ressources internes publiques est fondamentale pour le développement, a-t-il dit. Il a aussi affirmé que son pays avait intensifié sa participation au sein de partenariats public-privé, mentionnant une contribution de 30 millions de dollars australiens sur les cinq dernières années au centre de partenariats public-privé pour les Philippines, qui regroupent d’autres donateurs et le Gouvernement philippin notamment.
L’Australie sait que l’innovation est la clef du succès, a-t-il continué, avant de passer en revue les efforts de son pays dans ce domaine, citant notamment une contribution de 30 millions de dollars australiens au Fonds global pour l’innovation et la signature apposée à l’Appel pour l’action dans le domaine de l’innovation, lancé hier, et qui identifie les éléments clefs pour faciliter l’innovation et le développement durable.
L’Australie est d’ores et déjà en train de concrétiser les promesses du Cadre d’Addis-Abeba, a-t-il conclu.
M. JONATHAN KINGS, Secrétaire d’État adjoint au développement international de la Nouvelle-Zélande, a lancé un appel urgent à la communauté internationale pour qu’elle recherche de nouveaux mécanismes pour ouvrir l’accès des petits États insulaires en développement à des sources rentables et durables de financement De plus grands efforts pour réduire le coût des transferts des salaires des migrants auraient un grand impact pour les citoyens de ces pays, a suggéré le Secrétaire d’État adjoint. La lutte contre les flux financiers illicites et le renforcement de la capacité de ces pays de mobiliser les ressources domestiques pourraient rapporter sept fois plus que l’APD, a-t-il poursuivi. Supprimer les subventions néfastes, comme celle sur l’énergie fossile qui bénéficie surtout aux riches, libérerait des ressources pour le financement du développement et une conclusion heureuse du Cycle de Doha aurait un impact transformateur sur les pays en développement, grâce à la réforme des politiques agricoles, à l’élargissement de l’accès aux marchés et à la suppression des subsides à l’exportation et autres distorsions commerciales.
M. ANDREAS MAVROYIANNIS (Chypre) s’est félicité du lien établi entre les changements climatiques et le développement. Le développement ne pourra tout simplement pas être soutenable si les activités économiques sont menées au prix de la dégradation de l’environnement, a-t-il dit.
Si la Conférence d’Addis-Abeba est historique, elle n’est qu’un début, a-t-il estimé, ajoutant qu’il faudrait désormais mettre en œuvre les engagements pris. Il a affirmé qu’une telle mise en œuvre impliquait de soigneusement choisir les outils qui correspondent aux promesses faites. Il s’agit principalement des outils qui permettront aux peuples de devenir les maîtres de leur développement, a-t-il dit.
L’Union européenne, dans le droit fil du projet de document final, est déterminée à honorer son engagement en matière d’APD, a-t-il affirmé, avant de souligner la nécessité que cette aide soit fournie là où les besoins sont les plus grands et les capacités de mobilisation de ressources les plus faibles. Enfin, il a estimé que l’ONU était le « seul véhicule » pour promouvoir un avenir durable pour tous.
M. V. KRISHNAMOORTHY (Sri Lanka) a estimé que nous devons saisir l’occasion de cette Conférence pour reconnaître nos échecs et éviter de les répéter. Addis-Abeba doit revitaliser le partenariat mondial, un partenariat dans lequel les pays développés respectent leur engagement en faveur de l’APD et ou un mécanisme de facilitation des technologies qui donne un élan aux moyens de mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015. Le suivi sera essentiel, a prévenu le représentant, un suivi efficace, vigoureux, inclusif et transparent. Il a aussi jugé essentiel la création d'un environnement favorable qui nourrirait les trois dimensions du développement durable.
M. T. JASUDASEN (Singapour) a affirmé que les pays développés devaient profiter du lancement en septembre du programme de développement pour honorer leurs engagements en matière d’APD en faveur des pays en développement qui en ont le plus besoin. Au vu des défis de développement, l’APD n’est pas suffisante, a-t-il poursuivi, avant de plaider pour la mobilisation de multiples ressources de financement engageant de multiples partenaires. Il a aussi fait remarquer que la coopération sud-sud ne saurait se substituer au financement émanant des pays développés.
Il a ensuite rappelé que Singapour avait grandement bénéficié de l’assistance technique des pays développés pour assurer son développement. Nous voulons rendre ce qui nous a été donné, a-t-il dit, avant de détailler le programme de coopération technique de son pays dans les domaines notamment de la planification urbaine, de la gestion des eaux, de l’éducation ou encore de l’habitat. Il a ensuite souhaité que les institutions financières internationales soient plus inclusives et entendent davantage la voix des pays en développement.
« Cette Conférence ne contribuera pas seulement de manière positive au programme de développement pour l’après-2015 mais enverra un signal fort au monde de notre détermination à faire advenir le monde que nous voulons », a-t-il conclu.
M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) a jugé essentiel de mener un véritable suivi de la mise en œuvre des engagements pris. Il faut des mesures ambitieuses pour lutter contre les changements climatiques et ses conséquences. Il s’est félicité que le cadre global d’Addis-Abeba salue l’engagement de Lima sur le changement climatique. Le Pérou sait, a indiqué le représentant, parce qu’il l’a vécu, qu’il est possible de réaliser des transformations de grande échelle en une génération. Le pays a redynamisé son économie en favorisant l’investissement privé, ce qui a permis une augmentation du PIB de 6%, depuis le début du millénaire. Les OMD ont été réalisés mais les limites structurelles persistent. C’est la raison pour laquelle une stratégie de développement centrée sur le développement social a été adoptée, un domaine où les partenariats public-privé jouent un rôle important. Plus de 70% des pauvres du monde vivent dans les pays à revenu intermédiaire, a tenu à rappeler le représentant, qui a dénoncé les critères d’affectation de l’APD et autres financements concessionnels. Le Pérou, a-t-il dit, une vision fondée sur le changement de paradigme pour renforcer la confiance nécessaire à une véritable « alliance mondiale pour le développement durable ». Nous devons privilégier une nouvelle culture pour faire face ensemble aux défis actuels, a-t-il conclu, en saluant le document final d’Addis-Abeba.
M. HABIB ABBAS (République arabe syrienne) a dit que son gouvernement avait veillé à réaliser les objectifs du développement durable dans ses programmes quinquennaux 2010 et 2015. Les soins de santé sont dispensés gratuitement en Syrie, a-t-il dit, ajoutant que la Syrie répondait à 90% de ses besoins alimentaires.
Il a précisé que les réalisations de la Syrie s’étaient faites sans recours à des prêts auprès des institutions financières internationales. Il a ensuite insisté sur la nécessité de l’autonomisation des femmes pour la promotion du développement. Il a indiqué que les sanctions économiques qui frappent certains pays entravaient leur développement et étaient motivées politiquement.
Le terrorisme a détruit les infrastructures, les écoles, les hôpitaux et le patrimoine culturel de Iraq, a-t-il dit, ajoutant que les sommes consacrées à la lutte contre le terrorisme étaient autant de sommes qui manquaient pour le développement des pays frappés par le terrorisme. En conclusion, le représentant a lancé un appel vigoureux en faveur du renforcement de la coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme.
M. COLLIN BECK (Iles Salomon) a souligné, qu’en tant que représentant d’un petit État insulaire en développement, il ne peut parler du développement durable sans parler des changements climatiques, « une menace multiplicatrice » dont l’impact peut balayer les gains du développement et créer des poches de pauvreté, compte tenu de la pression qu’exercent la fréquence et l’intensité des catastrophes naturelles sur les maigres ressources. Une action forte dans les domaines de l’atténuation et de l’adaptation doit être prise de toute urgence et être assortie de ressources nouvelles et additionnelles. Le programme de développement durable pour l’après-2015 et l’accord qui sera conclu à la Conférence de Paris resteront lettre morte sans les moyens de mise en œuvre, a prévenu le représentant. Renforcer la résilience de pays comme les Îles Salomon exige une coopération internationale significative dans les domaines de l’énergie, des transports, des communications, de l’agriculture et des technologies de l’information et des communications. Le représentant a aussi plaidé pour l’augmentation de la part des petits États insulaires en développement dans le commerce international. Le nouveau partenariat que nous recherchons est un partenariat qui respecte notre souveraineté et qui s’aligne sur nos priorités et stratégies nationales, a conclu le représentant en attirant l’attention sur les Orientations de Samoa.
Mme VALERIE S. BRUELL-MELCHIOR (Monaco) a fait remarquer que cette Conférence constituait la première étape de la mise en place du programme de développement pour les 15 prochaines années. Ce programme est ambitieux car il prend en considération, de manière équitable, les trois dimensions du développement durable dans sa détermination à éliminer la pauvreté sur la base de l’agenda d’action d’Addis-Abeba.
Elle a ensuite détaillé les projets entrepris par Monaco dans le cadre de sa coopération internationale en faveur notamment des PMA et des PEID. L’aide qu’accorde Monaco est allouée exclusivement sous forme de dons, a-t-elle dit. Elle a aussi souligné que l’attachement traditionnel de Monaco aux océans et aux mers avait motivé sa participation à la capitalisation du Fonds vert pour le climat. « Mon pays est prêt à s’engager à renouveler sa volonté politique en augmentant le montant de son aide extérieure et en continuant à nouer des partenariats avec tous les acteurs de développement », a-t-elle conclu.
Les enjeux sont de taille, a prévenu M. GABRIEL CONSTANTIN BARTAS (Roumanie). Compte de la synergie entre le financement du développement et le programme de développement durable pour l’après-2015, le représentant a jugé crucial d’unifier les processus de suivi. La clef du succès, a-t-il insisté, réside dans un partenariat mondial fort. L’utilisation efficace des ressources est « cruciale », a-t-il souligné, demandant que l’on passe de l’efficacité de l’aide à l’efficacité du développement et aux partenariats efficaces. Devenu « officiellement » nouveau donateur en 2007, en même temps que son adhésion à l’Union européenne, la Roumanie a, avec les autres membres de l’Union, réaffirmé les engagements en faveur de l’APD.
« Nos ancêtres ont fait face à de nombreux obstacles tout au long de leur périple mais ils ont toujours trouvé les moyens de les surmonter », a déclaré M. NAWAF SALAM (Liban), qui a rappelé que la corne de l’Afrique était le berceau de l’humanité.
Il a ensuite affirmé que, sans un financement adéquat, le renforcement des capacités, le transfert de technologies et autres moyens de mise en œuvre, le programme de développement pour l’après-2015 restera lettre morte, soulignant ainsi tout l’enjeu de la présente conférence. « Nous serions également mal préparés pour remédier au défi des changements climatiques, qui est l’un des plus pressants auxquels l’humanité ait jamais fait face ».
Il a ensuite rappelé que le Liban, le plus petit pays du Moyen-Orient, accueillait plus de 1,2 million de réfugiés syriens, ce qui représente un tiers de sa population. La réponse humanitaire à cette crise dévastatrice en Syrie et dans les pays voisins a été certes généreuse mais insuffisante, a-t-il estimé, remarquant que seul 21% du plan de réponse libanais à cette crise était financé. À ce titre, il s’est félicité que cet état de fait soit reconnu dans le cadre d’action d’Addis-Abeba et a appuyé les éléments de langage du paragraphe 66. Les étoiles sont alignées pour que le monde agisse pour transformer les vies et protéger la planète, a-t-il conclu, en citant le Secrétaire général.
M. ANDREJ LOGAR (Slovénie) a souligné, à son tour, l’interdépendance du programme d’action d’Addis-Abeba et la mise en œuvre du programme de développement durable pour l’après-2015. Les principes d’une coopération au développement efficace, des responsabilités partagées, des capacités respectives et de la responsabilisation mutuelle doivent être au cœur de l’action. Tout aussi important est l’engagement à changer le paradigme en faveur d’un agenda universel et transformateur. La Slovénie n’est devenue pays développé qu’il il a 10 ans. Elle comprend donc bien ce veut dire pays en développement et compte tenu de son expérience, elle est convaincue que chaque pays doit suivre sa propre voie, en se fondant sur son contexte et ses besoins nationaux et restant fidèle aux cadres internationaux qui peuvent donner une direction aux efforts.
M. HENRY MAC DONALD (Suriname) a détaillé les mesures prises par son pays pour promouvoir le développement durable, notamment l’instauration d’un salaire minimum et l’adoption d’une politique macroéconomique prudente. Nos ressources ne suffiront pas pour assurer le bien-être de la population du Suriname, a-t-il dit. Il a ensuite dit qu’un document ambitieux à Addis-Abeba ouvrirait la voie à un accord tout aussi ambitieux lors de la Conférence de Paris sur les changements climatiques en décembre prochain. Il y a en effet un lien fort entre promotion du développement durable et lutte contre les changements climatiques, a-t-il affirmé. Enfin, il a détaillé les progrès de son pays en faveur de la parité entre les genres.
M. MARCELO SCAPPIN RICCIARDI (Paraguay) a indiqué que le Paraguay, pays en développement sans littoral, privilégie les échanges internationaux compte tenu de la taille réduite de son marché intérieur. Le pays a pu enregistrer un taux de croissance de près de 7%, ces dernières années, grâce à une conjoncture favorable. De 2007 à 2014, le niveau de pauvreté est passé de 41,2% à 22,6%. Le pays a le défi mais aussi la chance d’avoir une population dont 60% a moins de 30 ans. L’expansion économique continue d’être entravée par les obstacles non tarifaires, sans compter la faiblesse des infrastructures. Le développement inclusif et équitable est fondamental et il est heureux de voir que le programme d’action d’Addis-Abeba a beaucoup de points communs avec le plan national 2014-2030 car il met l’accent sur les plus vulnérables de la société. Le meilleur investissement est dans l’enfant, a souligné le représentant, car il a le rendement sociétal le plus élevé. Les défis du développement durable nécessitant des ressources qui ne dépendent pas toujours des gouvernements, le Paraguay entend exploiter le potentiel des partenariats public-privé, de l’investissement étranger direct (IED) et des PME. Ici encore, le manque de littoral joue contre le pays. Addis-Abeba est donc une chance importante de passer à la phase supérieure de l’aide aux pays en développement, où tous les pays assumeraient leurs responsabilités.
M. GONCALO MARQUES (Portugal) a dit que l’APD, bien que cruciale, ne saurait être vue comme le seul instrument de la coopération internationale. « Cela serait extrêmement simpliste et méconnaîtrait la grandissante et souhaitable contribution de la coopération sud-sud, de l’engagement du secteur privé et des autres partenariats innovants ». Il a affirmé que la volonté politique et la promotion d’un environnement économiquement favorable étaient les ingrédients principaux de la mise en œuvre du futur programme de développement. « Le succès de cette Conférence sera crucial pour l’accord auquel nous voulons parvenir à New York en septembre et à Paris en décembre: un programme ambitieux et transformateur pour les peuples et la planète ». Il a enfin indiqué que son pays continuait de fournir une aide au développement, en particulier en Afrique, malgré les contraintes financières auxquelles le Portugal fait face.
M. IMAM SANTOSO (Indonésie) a prévenu que les gouvernements ne peuvent pas tout faire tout seul. Il faut un partenariat renouvelé avec toutes les parties prenantes. Dans ce cadre, par ses investissements créatifs et novateurs dans des domaines critiques, le secteur privé crée des emplois productifs et renforce les communautés locales. Les pays à revenu intermédiaire comme l’Indonésie ont besoin d’une plus grande implication de ce secteur. Le besoin d’infrastructures de ces pays donne de l’élan aux financements innovants. Les marchés financiers doivent devenir plus efficaces pour canaliser l’épargne régionale vers les projets d’infrastructures importants, a conclu le représentant.
M. ALEJANDRO PALMA CERNA (Honduras) a souligné le rôle des investissements privés pour compléter l’APD, avant d’appeler les pays développés à honorer leurs engagements en matière d’APD. La coopération sud-sud ne saurait se substituer à la coopération Nord-Sud, a-t-il dit. Il a appuyé l’adoption de l’indice de pauvreté multidimensionnelle pour évaluer les niveaux de développement et le succès des politiques de développement. Cette pauvreté multidimensionnelle a été réduite de 20% au Honduras, a-t-il dit. Il a enfin jugé que les coûts afférents aux transferts de salaires des travailleurs migrants étaient trop élevés et souhaité l’intensification des efforts visant à assurer la dignité de ces derniers.
M. CALEB OTTO (Palaos) a souligné que pour son pays, c’est le partenariat qui est le moyen le plus déterminant de mise en œuvre des objectifs de développement durable importants pour son économie, à savoir l’objectif 14 sur les océans et l’objectif 13 sur les changements climatiques. Pour mettre en œuvre l’objectif 14, le représentant a rappelé l’intention nationale de déclarer zone économique exclusive de près de 500 000 km2, un sanctuaire marin. Il faudra des partenariats pour le financement, la technologie et les capacités nécessaires à la matérialisation de cette vision, eu égard en particulier à la surveillance de la zone. Nous avons aussi besoin de partenaires pour l’accès à l’énergie renouvelable et l’efficience énergétique pour réaliser l’objectif 13.
Le Cadre d’action d’Addis-Abeba, qui n’est plus seulement centré sur les besoins les plus pressants des pays en développement, est de nature universelle, puisqu’il s’applique à tous les pays, riches comme pauvres, a affirmé M. CARLOS COZENDEY (Brésil), soulignant ainsi l’originalité conceptuelle dudit Cadre.
L’une des tâches urgentes sera d’aligner le système onusien pour le développement autour de ce cadre complexe, qui est basé sur une approche universelle plutôt que sur l’état d’esprit donateur-récipiendaire, a-t-il continué. Il a déclaré que les gouvernements ne sauraient échapper à la responsabilité éminente qui leur incombe s’agissant de la mise en œuvre du futur programme de développement, puisque certains ODD ne pourront être accomplis par l’entremise du secteur privé. Au regard de ce programme, la mise en place d’une entité intergouvernementale pour la coopération fiscale internationale serait des plus pertinentes, a-t-il affirmé.
Il a ensuite détaillé la coopération Sud-Sud de son pays avec 33 pays africains, dans les champs notamment de l’agriculture, de la sécurité alimentaire et de la santé publique. Puis, il s’est dit déçu par les promesses non honorées des pays développées en matière d’APD. « L’endettement des pays bénéficiaires de l’APD aurait été moins lourd sans ces lacunes dans la fourniture de l’aide », a-t-il regretté, notant que le document d’Addis-Abeba ne contenait aucune avancée dans ce domaine. Il a aussi déploré qu’un comité de haut niveau pour l’APD n’ait pu être instauré au niveau onusien.
Enfin, il a souligné deux autres éléments saillants du Cadre d’action, la mise en place d’un mécanisme de facilitation pour la technologie et l’instauration d’un mécanisme de suivi des engagements pris.
M. ODO TEVI (Vanuatu) a prévenu que le succès du programme de développement pour l’après-2015 dépendra de trois facteurs, à savoir l’accès aux ressources financières, l’accès à la technologie nécessaire et la qualité des capacités nationales. Cet agenda mondial doit s’appuyer sur trois éléments: le principe d’inclusion et la volonté de ne laisser personne au bord de la route, l’obligation des États d’assurer un développement pour tous et de cibler les secteurs de la santé et de l’éducation, et l’ancrage dans les droits de l’homme pour assurer à tous la dignité humaine pour tous. S’agissant du financement, le représentant a souligné l’importance de la mobilisation des ressources internes, de l’APD, de l’inclusion financière et des envois de fonds des migrants. Mais il ne faut pas s’arrêter aux aspects purement financiers. Il faut s’inquiéter, a dit le représentant, de la bonne gouvernance, de la transparence et de la responsabilisation, de l’état de droit et de la mise sur pied d’institutions fortes et efficaces.
M. IRWIN LAROCQUE, Communauté des États des Caraïbes (CARICOM), a indiqué que les pays des Caraïbes, en raison de leurs vulnérabilités, nécessitaient une attention particulière. La mobilisation des ressources domestiques et régionales n’est pas suffisante pour répondre à nos besoins financiers, a-t-il dit, avant de déplorer que l’entrée graduelle des pays de la CARICOM dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire leur avait interdit l’accès à certains types de financement. Il a souhaité que l’accès aux prêts concessionnels ne soit plus seulement basé sur le critère du PIB par habitant et inclue un critère de vulnérabilité. Il a salué le fait que le programme d’action d’Addis-Abeba reconnaisse cette situation. Enfin, il a demandé à tous les partenaires de développement de la CARICOM de considérer un allégement de la dette des pays de la communauté.
Aujourd’hui, M. MARTIN KREUTNER, International Anti-Corruption Academy (IACA), s’est dit à la fois optimiste et effrayé. Optimiste parce que l’agenda du développement durable est réalisable pour autant que l’on travaille ensemble et, effrayé parce que les objectifs de développement durable et leur financement peuvent être gravement menacés par le fléau mondial de la corruption. La corruption, a-t-il prévenu, n’est pas un problème abstrait. « C’est l’antithèse des droits de l’homme, un venin pour l’état de droit, un poison pour la prospérité et le développement, et le contraire de l’équité et de l’égalité ». Le coût de la corruption est « choquant »: plus de 5% du PNB mondial, soit 2 000 milliards de dollars, sans compter les 1 000 milliards de dollars en pots de vin, selon la Banque mondiale. Ce sont là les coûts financiers mais que dire des coûts sur la vie: les écoles qui ne sont jamais construites, les médicaments qui n’arrivent pas aux patients, les votes qui sont volés ou les plaignants qui sont lésés. La corruption est une question de vie et de mort. Pour qu’il soit véritablement durable, le programme de développement pour l’après-2015 doit placer la lutte contre la corruption au cœur des efforts. Investir dans l’éducation et l’autonomisation des professionnels est la voie à suivre et l’IACA est prêt à jouer son rôle, a conclu l’orateur.
Mme CÉCILE LECHÉ-FOLCHINI, Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a affirmé que son organisation était en faveur d’une APD prioritairement affectée aux pays les plus vulnérables et en transition, afin d’accompagner la transformation de leurs économies, « grâce à l’effet de levier sur la mobilisation d’autres financements publics et privés ». Elle a aussi appuyé la recherche de financements innovants, stables, additionnels et prévisibles.
La Francophonie soutient de même une approche prudente de l’endettement et des partenariats public-privé. Ces partenariats ne doivent néanmoins pas se transformer en facteurs de déséquilibre et leur adéquation avec les objectifs de développement doit être examinée avec soin. Mme Leché-Folchini a indiqué que les réseaux francophones étaient toujours plus nombreux et capables de jouer un rôle de premier plan dans la promotion du développement durable. Ces réseaux sont convaincus que le financement du développement et celui de l’adaptation au changement climatique ne sont pas séparés. Elle a donc plaidé pour une conception globale des problèmes et une approche cohérente des réponses afin d’éviter les distorsions entre secteurs et structures chargées de la mise en œuvre.
Mme CYRIAQUE SENDASHONGA, Union internationale de la conservation de la nature (IUCN), a estimé qu’il y a beaucoup de voies à explorer en termes de mécanismes innovants pour financer les biens publics mondiaux dont la conservation de la nature. Une de ces voies serait la suppression des subsides néfastes pour l’environnement qui pourraient être réaffectées aux initiatives d’appui au développement durable, comme les investissements positifs dans la biodiversité. Aux mécanismes de suivi de la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015, la représentante a voulu accoler un mécanisme spécifique pour tracer les contributions financières, savoir combien a été investi et où, révéler les lacunes et faire les ajustements nécessaires. Les gouvernements et le secteur privé doivent aller au-delà du « court-termisme » qu’ils affectionnent tant et commencer par internaliser le capital naturel et les services rendus par l’écosystème. Ce faisant, ils ne paieront pas seulement leur dû à l’environnement et à la viabilité mais aussi à la chaine d’approvisionnement.
M. FUAD ALBASSAM, Fonds de l’OPEC pour le développement international, a indiqué que le Fonds investit massivement dans les infrastructures qui sont le levier le plus important du développement. Le Fonds s’engage à coopérer dans la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015 et souligne d’emblée l’obligation morale de chacun de respecter ses engagements, dans la coordination, l’harmonisation et le suivi. L’OPEC souscrit au principe d’un développement durable inclusif où personne ne sera laissé sur la touche.
M. DEODAT MAHARAJ, Vice-Secrétaire général du Commonwealth, a tenu à mettre l’accent sur cinq domaines urgents pour les petits États insulaires en développement: les risques et la résilience, le fardeau de la dette, la gouvernance économique mondiale et les financements novateurs. Il a ajouté les jeunes gens qui, compte tenu de leur nombre, sont notre avenir mais aussi notre présent. Il est impératif que l’on examine la manière de renforcer l’esprit d’ouverture, y compris de stratégies pour galvaniser la participation des jeunes à la réalisation des objectifs de développement durable. Les jeune gens peuvent être des leaders et susciter les changements requis.
M. MANUEL MONTES, South Center, a estimé que le fait que les pays en développement aient augmenté leurs ressources domestiques entre 2002 et 2011 est déjà gravement compromis par les problèmes liés à la fiscalité. Établir des normes communes pour résoudre ces problèmes est d’autant plus crucial que ces normes ne sont établies aujourd’hui que par les membres de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE). Hisser le travail de l’ONU sur la fiscalité à un niveau intergouvernemental, comme cela a été proposé, aurait permis aux pays qui souffrent le plus de ces problèmes d’avoir droit au chapitre. Poursuivant sa critique du document final, le représentant a aussi dénoncé le fait que ledit document ne parle pas du problème systémique de la régulation des marchés financiers et du renforcement des règles en vigueur. Il est tout aussi lamentable qu’ici à Addis-Abeba, les États n’aient rien fait pour retirer les mécanismes d’allègement et d’annulation des mains d’organes, comme le Club de Paris, qui sont totalement contrôlés par les débiteurs. Le document final ne réitère pas non plus l’appel lancé à Monterey et à Doha d’étudier sérieusement le recours accru aux droits de tirage spéciaux.
M. SALEH SAHBOUN, Ligue des États arabes, a indiqué que la Ligue a entrepris des mesures courageuses pour lutter contre la pauvreté, développer le secteur privé, libéraliser les échanges et financer les différents projets. La Ligue est d’ailleurs en train d’envisager la création d’une zone de libre-échange arabe. En attendant, le développement des infrastructures d’intégration régionale va bon train. Le représentant a remercié les divers fonds et banques de développement du monde arabe qui ont pu étoffer les capitaux alloués à ces efforts. La Ligue espère que le programme de développement pour l’après-2015 sera plus cohérent et plus inclusif que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et qu’il tiendra compte de la culture arabe, de ses liens culturels et de ses traditions. M. Sahboun a fait appel à la solidarité, à la transparence et à une bonne utilisation des ressources disponibles. Il a insisté sur la volonté politique, les responsabilités partagées, la mise à disposition des ressources, l’accès aux technologies et les partenariats public-privé. Il faut reconnaître, a-t-il dit, qu’aucun développement ne pourrait avoir lieu dans l’insécurité et l’instabilité. Il faut des efforts concertés pour résoudre les conflits et mener une action contre l’extrémisme, le terrorisme et l’émigration clandestine. Il faut aussi lutter contre le blanchiment d’argent et réformer les institutions économiques et financières internationales pour que les pays en développement aient enfin leur mot à dire dans les processus décisionnels.
M. AENEAS CHUMA, Organisation internationale du Travail (OIT), s’est dit heureux que le document final exploite pleinement le potentiel de l’Agenda de l’OIT sur le travail décent pour appuyer la lutte contre la pauvreté et pour une croissance inclusive et durable. La longue expérience de l’OIT dans le partenariat tripartite peut servir à la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015. En effet, depuis près d’un siècle, la structure de gouvernance de l’OIT comprend les gouvernements, le monde des entreprises et les syndicats. L’OIT est déterminée à renforcer sa coopération pour l’émergence d’une nouvelle ère de croissance inclusive et créatrice d’emplois et pour la mise en œuvre complète de l’accord d’Addis-Abeba et des objectifs de développement durable.
Mme SHAMSHAD AKHTAR, Commission économique pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a parlé de cinq stratégies pour mobiliser des ressources régionales aux fins du développement durable. Elle a cité les arrangements entre les gouvernements et les entreprises pour obtenir des marchés financiers qu’ils reviennent à leur mandat premier de canaliser des fonds pour le développement, dans une région où l’épargne s’élève à 8 900 milliards de dollars. Elle a aussi cité le ratio taxe/PNB, dont une augmentation de 5%, qui permettrait à la région de mobiliser 1 300 milliards de dollars. La région pourrait aussi s’attaquer aux flux financiers illicites et mobiliser une autre enveloppe de 1 000 milliards de dollars. L’intégration des marchés boursiers pourrait aussi contribuer à dégager des fonds, la capitalisation ayant atteint les 15 000 milliards de dollars. Enfin, elle a parlé de l’intention de la région d’une nouvelle institution multilatérale qui exploiterait l’épargne régionale.
M. AMIR MAHMOUD ABDULLA, Programme alimentaire mondial (PAM), s’est félicité de ce que le document final d’Addis-Abeba consacre l’objectif « zéro faim ».
Mme GETTA CHEW, Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a rappelé le coût de l’accès universel à la maternelle, au primaire et au secondaire dans les pays à bas revenu et à revenu intermédiaire. Il devrait passer de 149 milliards de dollars en 2012 à 340 milliards entre 2015 et 2030. Nous savons que les ressources intérieures seront essentielles mais nous savons aussi qu’elles seront insuffisantes. Mme Chew a indiqué que si les pays arrivent à assumer ce coût, il manquera toujours 39 milliards de dollars entre 2015 et 2030 pour offrir une éducation gratuite de qualité aux enfants et aux adolescentes, et on ne parle même pas du cycle universitaire. Les perspectives sont encore plus sombres dans les pays postconflit où le secteur de l’éducation n’a reçu que 2% de l’aide humanitaire en 2014. On parle d’un déficit de 2,3 milliards de dollars, soit 10 fois plus que ce que le secteur de l’éducation reçoit aujourd’hui.
Mme MIRIAM MALUWA, Programme conjoint des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), a indiqué que depuis 2000, une somme de 186 milliards de dollars a été investie dans les pays à bas revenu et à revenu intermédiaire et, pour cette année, un montant de 21,7 milliards de dollars est disponible. Aujourd'hui, 57% de ce financement vient des ressources nationales qu’elles soient publiques ou privées. Les pays multiplient en effet les initiatives innovantes pour financer le développement et le secteur de la santé. Le Botswana, par exemple, a introduit une taxe sur les verres d’alcool qui représente 45% des ventes. Mais, a prévenu la représentante, pour mettre fin à l’épidémie d’ici 2030, il faudra intensifier les investissements jusqu’en 2020. Elle a donc lancé un appel aux donateurs pour qu’ils augmentent leurs contributions, y compris au Fonds global.
Ce n’est pas le moment de baisser la garde. Les acquis sont fragiles, inachevés et réversibles. Nous avons entendu tant de fois avant et pendant cette Conférence, que le monde a les moyens de mettre fin, en une seule génération, à l’épidémie du sida, à la pauvreté, aux inégalités entre les sexes et à la dégradation de l’environnement. Mais on ne pourra le faire que quand on aura choisi de changer. Il faut une « coalition des braves » et si ce n’est pas nous, c’est qui? Si ce n’est pas maintenant, c’est quand Si ce n’est pas ici, c’est où?
Mme LETTY CHIWARA, Entité des Nations Unies pour l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes), a souligné que le sous-investissement « chronique et persistant » dans des domaines critiques pour les femmes, comme le travail non rémunéré et domestique; la santé sexuelle et reproductive; la violence contre les femmes et le filles; les femmes, la paix et la sécurité; et la participation et le leadership ont compromis la réalisation de l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes et des filles. Les engagements anciens et nouveaux en faveur de cette égalité exigent un financement transformateur et sans précédent, de toutes les sources et à tous les niveaux. Elle a annoncé que les participants à une manifestation parallèle organisée par ONU-Femmes, ont adopté le Plan d’action d’Addis-Abeba pour un financement transformateur en faveur de l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes. Elle a appelé les États à adhérer à ce Plan et à donner à la nouvelle génération des objectifs de développement l’élan financier nécessaire pour parvenir à l’égalité entre les sexes et à l’autonomisation des femmes et des filles. ONU-Femmes a mis au point de nombreux outils et avec ces outils, a dit la représentante, nous savons ce qui doit être fait et comment cela doit être fait. Nous sommes prêts à apporter aux États l’appui technique pour faire de l’agenda d’Addis-Abeba une réalité vécue par tous, en particulier les femmes et les filles, a conclu la représentante.
Comment est-il possible de bâtir un monde durable si les adultes de demain souffrent de malnutrition ou sont en butte aux discriminations?, a demandé M. IYORLUMUN UHAA, Fonds des Nations Unies pour l’enfance. Nous devons pallier aux inégalités car celles-ci sont le point de départ de cercles vicieux, a-t-il affirmé, ajoutant qu’il s’agissait d’un devoir moral. Il a affirmé que la communauté internationale avait résorbé certaines inégalités entre pays dans les domaines notamment de l’éducation et de l’accès aux soins pour la maladie du VIH/sida. En investissant dans les enfants, nous investissons dans le futur de la planète, a-t-il conclu.
M. IDRISSA KANE, Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, a dit que les décisions prises ici, puis à New York et à Paris, participeront à la promotion des droits de l’homme. Il faut que ces droits deviennent une réalité pour tous, a-t-il dit, avant de se féliciter que des éléments relatifs aux droits de l’homme soient inclus dans le programme d’action. Il a affirmé que l’être humain doit être placé au cœur des efforts de développement durable, avant d’appeler les États développés à honorer leurs engagements en matière d’APD. Les États doivent autonomiser les groupes exclus et éliminer les discriminations, a-t-il affirmé en conclusion.
Mme BRENDA KILLEN, Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), a indiqué que son organisation veillerait à encourager l’augmentation de l’APD, laquelle a plafonné 135 milliards de dollars en 2014. Elle a détaillé les efforts de l’OCDE pour lutter contre l’évasion et la fraude fiscale, et ce, en coopération avec d’autres instances, avant de convenir que beaucoup de chemin restait à faire dans ce domaine. L’OCDE jouera son rôle dans le cadre onusien afin que personne ne soit laissé au bord de la route, a-t-elle dit. Nous pouvons et devons mettre en place de meilleures politiques pour améliorer la vie de chacun, a-t-elle conclu.
M. PAUL MASELI, Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a rappelé que l’élargissement de la base fiscale nationale dépendait des industries. Il a aussi souligné le rôle de premier plan joué par les industries dans la promotion de l’innovation et du développement durable. Il a partagé le point de vue exprimé dans le programme d’action d’Addis-Abeba que les investissements doivent viser au développement d’industries durables. Enfin, il a affirmé que son organisation allait mettre en place un mécanisme de suivi des politiques industrielles dans le cadre du futur programme de développement.
M. GARY FOWLIE, Union internationale des télécommunications (UIT), a rappelé que les télécommunications étaient des services de base au même titre que les transports, avant de souligner leur rôle moteur dans la promotion du développement. Dans les pays développés, les télécommunications vont de soi, a-t-il dit, rappelant que cela n’était pas le cas dans d’autres pays. Il a pointé l’explosion des télécommunications, notamment en Afrique, qui ouvre la voie à une universalisation des télécommunications.
Il a ensuite appelé de ses vœux une révolution numérique permettant de combler la fracture numérique entre les pays, laquelle révolution pourrait à terme se traduire par la création de quelque 140 millions d’emplois dans les pays développés. Mentionnant le rôle clef des télécommunications dans la réalisation des ODD, il a indiqué que, grâce à elles, tous les enfants pourraient être dotés d’un acte de naissance numérique.
M. JOHAN CELS, Haut-Commissariat des Nations Unis pour les réfugiés (HCR), a rappelé que le monde comptait plus de 60 millions de personnes déplacées, soit le nombre le plus élevé depuis la Deuxième Guerre mondiale. L’Éthiopie accueille le plus grand nombre de réfugiés du continent africain. Il a aussi affirmé que la situation actuelle se caractérisait par le plus faible taux de retour des personnes déplacées jamais enregistré. Les besoins humanitaires n’ont jamais été aussi grands et les ressources sont à la traîne, a-t-il déploré, chiffrant à 4,5 milliards de dollars la disparité entre besoins et ressources. Il a ensuite déploré que les personnes déplacées ne soient pas spécifiquement mentionnées dans les ODD. Il faut donner tout son sens à la phrase selon laquelle « personne ne doit être laissé sur le bord de la route ». Enfin, il a affirmé que le financement de l’aide humanitaire ne devrait pas répondre à une logique de court terme mais être prévisible et adéquat.
Explications de position sur le Programme d’action d’Addis-Abeba (A/CONF.227/L.1)
Le représentant de l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné les éléments qui étaient importants pour son Groupe mais qui n’ont pu être repris dans le texte. Il a ainsi mentionné l’absence de la réaffirmation explicite du principe clef de responsabilités communes mais différenciées, lequel est à la base de toute la coopération internationale en matière de développement durable. « L’affirmation de ce principe dans le programme de développement pour l’après-2015 est, pour nous, non négociable ». Il aurait aussi souhaité le maintien de la distinction du financement du développement et du financement de la lutte contre les changements climatiques en tant que deux processus distincts.
Le texte aurait dû réaffirmer la place de l’APD comme principale source de développement et appeler les partenaires de développement à honorer leurs engagements et à augmenter le montant de l’APD, selon des calendriers d’exécution contraignants. Le besoin de remédier aux besoins spécifiques des pays à revenu intermédiaire via la mise en place d’un plan d’action des Nations Unies aurait dû être inclus, a-t-il continué, avant de regretter que le Comité d’experts relatif à la fiscalité n’ait pas été érigé en instance intergouvernementale et que les peuples vivant sous occupation étrangère n’aient pas été mentionnés.
Enfin, il aurait souhaité que le document mentionne le besoin de répondre expressément à la question de la levée et de la fin des sanctions coercitives, y compris unilatérales, et fasse référence aux subventions apportées au secteur des énergies fossiles qui pourrait préjuger du résultat des négociations de Paris relatives aux changements climatiques. Le texte aurait dû expressément mentionner le fait que le financement du climat est nouveau et additionnel et ne doit pas être comptabilisé en tant qu’APD.
« C’est un moment capital dans une année cruciale », a dit le représentant de l’Union européenne. Le programme d’action d’Addis-Abeba nous donne les moyens de réaliser les ODD. « Ensemble, nous avons convenu que chacun devra agir afin de réaliser le programme de développement pour l’après-2015 ».
Il a ensuite affirmé que la véritable valeur et force de ce plan d’action résidait dans son aspect global. En incluant les ressources domestiques, les investissements, l’APD et des politiques vertueuses, ce document nous montre qu’une action est nécessaire sur tous les fronts.
Il a ensuite salué les éléments de langage robustes relatifs à l’égalité entre les sexes, l’état de droit et la bonne gouvernance, avant d’assurer que l’Union continuerait de prendre toute sa part dans les efforts de développement, au bénéfice notamment des pays les plus démunis.
« Le succès de cette Conférence symbolise la contribution de l’Afrique au multilatéralisme », a-t-il dit avant de se féliciter que cette première étape, cruciale, d’un parcours qui passera par New York et Paris ait été franchie. « Nous avons encore du chemin à faire mais cet accord nous rapproche de beaucoup de notre objectif », a-t-il conclu.
Le représentant du Bénin, au nom des pays les moins avancés (PMA), s’est félicité de ce que le document final ait capté dans une mesure appréciable plusieurs des préoccupations des PMA. Il faut espérer qu’il changera la donne et contribuera à dynamiser la croissance économique inclusive pour la transformation structurelle des économies des PMA. Encore faudra-t-il que la communauté internationale tout entière se mobilise et se lance « à cœur joie » dans les activités de partenariats tous azimuts qu’inspire l’esprit d’Addis. Les PMA en appellent à la mise en œuvre conséquente des dispositions de l’agenda d’Addis et prennent l’engagement d’assumer les responsabilités qui sont les leurs quant à la conception et à la mise en œuvre des stratégies et des politiques transformatives.
Ce que nous avons accompli aujourd’hui, a estimé le représentant des Maldives, au nom des petits États insulaires en développement (PEID), est un autre moment historique. Que les semences plantées ici grandissent et aboutissent au succès du Sommet de septembre à New York et de la Conférence sur le climat de Paris. Bien sûr, a reconnu le représentant, certains paragraphes auraient dû être plus fermes, pour promouvoir les besoins des plus vulnérables. Mais regardons plutôt sur les processus qui restent pour qu’aucun pays ne soit laissé sur la touche et que nos succès fructifient dans « l’arbre de nos efforts ».
La représentante des États-Unis a souhaité clarifier la position de son pays vis-à-vis de certains points de ce texte en rappelant d’emblée qu’il n’était pas un document contraignant et ne créait donc pas de droits et d’obligations en vertu du droit international.
Il n’y a toujours pas d’acception commune du droit au développement au plan international, a-t-elle continué, exposant, ce faisant, les préoccupations de longue date de son pays à l’égard de ce droit. Elle a rappelé que toutes les discussions afférentes à ce droit devaient se concentrer sur les aspects du développement qui sont en lien avec les droits fondamentaux.
Les États-Unis ont toujours été en faveur d’efforts de restructuration de la dette « consensuels et ordonnés » au sein d’un cadre contractuellement sûr, a-t-elle dit, ajoutant que, si un processus de restructuration devient nécessaire, toutes les parties prenantes doivent œuvrer dans un esprit de coopération. Le processus de restructuration doit se dérouler au sein d’un cadre permettant aux créanciers et aux débiteurs de recourir aux tribunaux pour faire valoir leurs droits contractuels.
Enfin, réaffirmant qu’une protection robuste du droit de propriété intellectuelle était cruciale pour promouvoir l’innovation, elle a affirmé que les transferts de technologie mentionnés dans le texte devaient se comprendre comme étant des transferts volontaires mutuellement agréés. Pour les États-Unis, les éléments de langage du texte sur les transferts de technologie ne sauraient constituer un précédent pour de futurs textes négociés, y compris au sein de la Conférence sur les changements climatiques.
Le représentant de la Turquie a déclaré que la référence contenue dans le plan d’action relative à la Convention sur le droit de la mer ne saurait être interprétée comme étant un changement de position de la Turquie vis-à-vis de cet instrument.
Le représentant du Venezuela a jugé impératif de dire clairement que si son pays accepte ce document, il ne ferme pas pour autant les yeux sur son déséquilibre. Le Venezuela considère le document final comme faisant partie d’un processus ouvert qui ne s’achève en aucun cas aujourd’hui. Mais, il ne s’agit pas de crier victoire et de multiplier les exclamations pour mieux s’affranchir de ses obligations historiques, a dit le représentant aux pays développés, en insistant sur le principe des responsabilités partagées mais un autre modèle de développement différent de celui qui reposait sur la destruction de l’environnement et l’exploitation des pays pauvres.
Le Venezuela, a annoncé le représentant, tient à émettre quelques réserves. Il estime que le paragraphe 31 qui parle de la rationalisation des subventions inefficaces sur les combustibles fissiles revêt un caractère interventionniste dans les politiques publiques de l’État. Le Venezuela ne saurait accepter des velléités de surveillance et de contrôle de ses politiques énergétiques. Ce paragraphe s’écarte résolument du Programme d’action de Johannesburg, a tranché le représentant. Il s’est ensuite attaqué aux paragraphes 60 et 69, le représentant a rejeté les références à « un développement à faible émission de carbone » et « aux mécanismes innovants de financement supplémentaires ». Le représentant a aussi émis des réserves sur le paragraphe qui encourage les investissements dans l’équipe énergétique et l’adoption d’écotechnologies énergétiques. Il a aussi regretté que le paragraphe 134 ne comprenne pas les propositions sur la mise sur pied de nouvelles banques de développement pour compléter le travail des institutions internationales actuelles. Il aussi noté l’absence des questions liées aux barrières commerciales et aux sanctions unilatérales. Enfin, le représentant a tenu à rappeler que son pays n’est pas partie à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et qu’il n’a pas changé de position malgré son adhésion au document final.
Le représentant de la Bolivie a émis les mêmes réserves sur les paragraphes 31, 60 et 69. Il a réaffirmé le Document final de Rio, « L’Avenir que nous voulons », et insisté sur le principe des responsabilités communes mais différenciées.
Le représentant du Japon s’est félicité de ce que le document final contienne des éléments qui partent du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Doha. Le document, s’est-il expliqué, fournit un cadre renouvelé de politiques pour la mobilisation des ressources et leur utilisation effective, en tenant compte de la nature distincte des objectifs du développement durable, y compris la bonne gouvernance et les bonnes institutions. Le document souligne l’importance du partenariat mondial dans lequel tous les pays et toutes les parties prenantes participent en tenant compte des changements qui sont intervenus dans le paysage international, tant sur le plan politique qu’économique, ces 15 dernières années. Enfin le document énumère un certain nombre de buts orientés vers l’action, y compris les moyens de développer les infrastructures, une question sur laquelle le Japon a insisté durant toutes les négociations.
Le représentant du Nigéria a indiqué que cette Conférence insufflait une vie nouvelle au multilatéralisme. « Avec ce plan d’action, nous pouvons continuer à aller de l’avant animés par l’espoir et la conviction que nous pouvons enfin surmonter les défis qui ont accablé l’humanité et qui semblaient impossibles à résoudre », a-t-il dit, ajoutant que le monde devait saisir cette occasion historique pour faire disparaître la pauvreté de la face du monde.
Il a ensuite souhaité que les négociations climatiques aboutissent à Paris à un accord ambitieux. Les PEID ne doivent pas disparaitre de la surface de la terre, a-t-il dit, avant d’ajouter que la communauté internationale se tenait aux côtés des pays fragiles et en proie à un conflit. Enfin, il a indiqué que cette Conférence soulignait le caractère indispensable des Nations Unies.
Le représentant du Malawi a exprimé la réserve de son pays vis-à-vis du paragraphe 32 du programme d’action, qui ne prend pas en compte les conséquences pour les pays producteurs de tabac comme le Malawi.
Le représentant du Nicaragua s’est félicité de ce que le principe des responsabilités communes mais différenciées fasse désormais partie du processus du financement du développement. Il faut préserver la synergie entre ce processus et celui du programme de développement durable jusqu’à ce que les pays développés mettent en œuvre leurs engagements, en particulier en matière d’APD. Depuis, les impayés de l’APD s’élèvent à 6 000 milliards de dollars, ce qui est une incohérence politique quand on veut lutter contre la pauvreté. Le représentant a aussi souligné qu’à ses yeux, le financement de la lutte contre le changement climatique ne doit en aucun cas être considéré comme faisant partie de l’APD. Le représentant a, à son tour, dénoncé les mesures unilatérales qui sont un obstacle aux plans de développement.
Le représentant de la Suisse a voulu que l’esprit d’Addis souffle sur la finalisation des négociations sur les objectifs du développement durable, qui devrait assurer l’adoption du programme de développement pour l’après-2015 en septembre à New York, et sur le climat, en décembre à Paris. « Fier » du document final, le représentant a prévenu qu’Addis, ce n’est pas la fin, c’est le début. Le jugement que l’on portera sur nous, dans les années à venir, ne dépend pas de ce que l’on a fait ici mais ce que l’on aura à partir d’ici. Le prix de la passivité sera plus élevé que celui de l’action. « Il faut donc faire vite », a pressé le représentant.
Le représentant de l’Équateur a souligné que les évaluations, les surveillances, les rapports et les politiques énergétiques, y compris les mesures fiscales, ne sont pas acceptables, C’est une question de souveraineté. Le représentant a dit avoir remis au secrétariat les réserves de sa délégation à de nombreux paragraphes.
Le représentant du Canada a précisé que le droit de la mer ne se limitait pas à la Convention sur le droit de la mer, mentionnée dans le paragraphe 67 du programme d’action, avant de souligner la nature non contraignante de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones.
Le Premier Ministre de l’Éthiopie s’est félicité que le nom de la capitale de son pays soit accolé au programme d’action adopté ce jour. Le monde attendait une conclusion heureuse, a-t-il dit. Notre premier objectif doit être la mise en œuvre de ce programme, avant d’indiquer que le chemin de la réalisation du développement durable sera encore long. « Mais nous sommes engagés et résolus. »
Il a souligné que chacun devait apporter sa contribution au développement durable, avant de mentionner la pluralité des ressources de financement entérinée par le texte. L’APD reste essentielle, a-t-il affirmé, avant de mentionner l’ambition de son pays de devenir un pays à revenu intermédiaire en 2025. La volonté de mettre en œuvre les engagements est tout aussi importante que leur adoption, a-t-il dit, avant de souligner, en conclusion, la nécessité d’un examen rigoureux des engagements pris ce jour.
Le Président de l’Assemblée générale, M. SAM KUTESA, a en effet relevé les nombreuses réserves émises par les États Membres. Mais, a-t-il estimé, dans une telle conférence, il faut se réjouir de l’esprit de conciliation car aucun d’entre nous ne peut obtenir tout ce qu’il souhaite. Le Président a salué les délégations pour avoir mis en place un cadre global pour le financement du développement durable avec des actions et des politiques concrètes pour appuyer la mise en œuvre du programme de développement durable pour l’après-2015. L’agenda d’Addis-Abeba illustre notre détermination collective, a-t-il poursuivi, à bâtir un avenir meilleur dans un monde plus égal et plus viable. Nous nous sommes embarqués sur la voie de l’éradication de la pauvreté, de l’amélioration des conditions de vie et de la protection de notre planète. Il nous incombe désormais de mettre en œuvre l’Agenda d’Addis-Abeba qui nous offre une source solide d’inspiration pour les Sommets historiques de New York, en septembre, et de Paris, en décembre. Redoublons d’efforts pour garantir le succès du programme de développement pour l’après-2015.
Cette Conférence est historique car elle répond aux attentes des peuples du monde, a dit le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires économiques, M. WU HONGO. Les négociations ont été un marathon mais les négociateurs ont été inspirés dans la dernière ligne droite pour atteindre leur objectif, a-t-il dit, faisant référence aux coureurs réputés que compte l’Éthiopie.
Ce qui est important c’est que le Cadre d’action d’Addis soit le fruit des efforts des États, a-t-il dit, soulignant leur de promouvoir le développement durable. Il a affirmé que les actions ancrées dans ce cadre permettront la réalisation des ODD. « C’est un résultat dont nous pouvons tous être fiers et qui résistera à l’épreuve du temps », a-t-il dit, en se félicitant que cette première étape d’un parcours qui passera par New York et Paris ait été franchie.
Prenant date, il a indiqué que le premier forum pour le financement du développement, qui se tiendra l’année prochaine, permettra de faire le point sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre du programme adopté ce jour.