Ban Ki-moon exhorte la monde à s’unir contre l’extrémisme au cours d’un débat de l’Assemblée générale consacré à la promotion de la tolérance
(Adapté de l’anglais)
Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a appelé, aujourd’hui, les dirigeants religieux à travers le monde à recourir à leur sagesse et influence pour contrer les forces de la radicalisation et de l’intolérance et à agir pour promouvoir le dialogue et la compréhension mutuelle.
S’adressant aux dirigeants religieux rassemblés à l’Assemblée générale au deuxième jour d’un débat thématique de haut niveau sur le thème « Promouvoir la tolérance et la réconciliation: le potentiel des religions à établir des ponts de tolérance et de réconciliation », M. Ban s’est dit troublé par le manque d’empathie qu’il constatait de nos jours à travers le monde. « Les gens détournent leur regard de ce qui arrive aux autres », a-t-il regretté.”
M. Ban a rappelé que l’extrémisme violent n’était pas une question Nord-Sud ou Est-Ouest et n’était pas confiné non plus à une seule région. Il a insisté pour que l’on n’impute pas ces violences à l’appartenance d’une religion car, a-t-il dit, seuls des hommes en sont responsables.
Ce débat thématique a rassemblé les représentants de 63 États Membres aux côtés de dirigeants religieux et universitaires représentant le bouddhisme, le christianisme, l’hindouisme, l’islam, le judaïsme et le sikhisme. Organisé par le Président de l’Assemblée générale en coordination avec le Secrétaire général et l’Alliance des Civilisations des Nations Unies, ce débat avait pour ambition de discuter de stratégies pratiques pour contrer le développement de l’intolérance et de l’extrémisme violent.
Au-delà de l’extrémisme violent et des atrocités commises par Daech, Boko Haram, Al-Chabab, Al-Qaida et d’autres groupes, le Secrétaire général a aussi mis l’accent sur la toxicité des actes racistes et discours de haine. Le Secrétaire général a appelé à une réponse mondiale qui s’attaquera aux causes profondes de ce problème et aux facteurs qui favorisent l’extrémisme et encouragent le recrutement. Il a fait observer que la lutte contre l’extrémisme comprenait aussi la lutte contre la pauvreté, l’inégalité et la manque d’opportunité.
Le Secrétaire général a annoncé qu’il formera un groupe consultatif de dirigeants religieux afin de promouvoir le dialogue interreligieux et de parvenir à l’adoption d’un plan d’action pour prévenir l’extrémisme violent lors de la soixante-dixième session de l’Assemblée générale à l’automne prochain.
Alors que 5 des 7 milliards d’habitants de la planète s’identifient comme membres d’une communauté religieuse, M. Ban a souligné l’importance des dirigeants religieux pour promouvoir la compréhension mutuelle et le respect de la foi de l’autre.
S’adressant à la presse après ce débat, le Secrétaire général a exhorté la communauté internationale à lutter de manière unie contre l’extrémisme violent.
Citant les récentes attaques terroristes à Paris, Tunis, Garissa, Yarmouk, Johannesburg et Peshawar, le Président de l’Assemblée générale, M. Sam Kutesa, a déclaré qu’il ne pouvait y avoir de justification à de telles attaques. Il a appelé à condamner toutes les manifestations d’intolérance, dont l’antisémitisme, l’islamophobie, la xénophobie et le racisme.