SOC/4812

Commission du développement social: le Rapporteur spécial plaide pour l’autonomisation professionnelle des handicapés

13/02/2014
Conseil économique et socialSOC/4812
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social                         

Cinquante-deuxième session                                 

6e séance – matin                        


COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL: LE RAPPORTEUR SPÉCIAL PLAIDE

POUR L’AUTONOMISATION PROFESSIONNELLE DES HANDICAPÉS


« Les personnes handicapées sont les plus touchées pendant les crises économiques », a souligné, ce matin, le Rapporteur spécial pour les personnes handicapées de la Commission du développement social, M. Shuaib Chalklen.


M. Chalklen, qui présentait son rapport* sur la situation des personnes handicapées dans le monde, a invité les banques de développement régionales et les institutions financières internationales à inclure la question des personnes handicapées dans leurs efforts de développement et les mécanismes de prêt.


Le Rapporteur spécial a également fait un état des lieux de la situation des personnes handicapées dans certains pays qu’il a visités.  En Salvador par exemple, a-t-il relevé, les personnes handicapées sont peu nombreuses à occuper un emploi et les données les concernant sont quasiment inexistantes.  C’est pourquoi il a recommandé la mise en place d’un mécanisme qui permettrait de mieux faciliter le partage d’informations et d’expériences, au niveau régional, sur les personnes handicapées.


Il a par ailleurs exhorté les États Membres à mettre pleinement en œuvre le cadre juridique international sur le handicap et le développement, en particulier la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées et son Protocole facultatif.


La Réunion de haut niveau sur le handicap et le développement du 23 septembre 2013, a-t-il rappelé, avait été l’évènement le plus important jamais organisé auparavant sur la situation des personnes handicapées.  Le document final qu’elle avait adopté, intitulé « La voie à suivre: un programme de développement qui tienne compte de la question du handicap pour 2015 et au-delà », devrait être largement diffusé parmi les États Membres et la société civile, a-t-il estimé.


M. Chalklen a précisé qu’à ce jour, 158 États ont signé la Convention relative aux les droits des personnes handicapées, tandis que 141 l’ont ratifiée.   


L’Union européenne, a assuré sa représentante au cours du débat général qui a suivi cette présentation, place les droits fondamentaux des personnes handicapées au centre de sa politique en matière de droits de l’homme.  La représentante de l’Union européenne a plaidé pour que les stratégies d’inclusion des personnes handicapées puissent tenir compte à la fois de leur autonomisation et de la nécessité de briser les barrières structurelles qui les excluent de la société.  


Au Zimbabwe, la Constitution prévoit deux sièges de sénateurs pour les personnes handicapées, s’est félicité pour sa part le représentant de ce pays, tandis que son homologue de la Thaïlande a expliqué que dans son pays, les employeurs étaient tenus de consacrer 1% des emplois aux personnes handicapées, tant dans le secteur public que dans le secteur privé.


Le délégué de la République de Corée a pour sa part insisté sur la nécessité d’intégrer les personnes handicapées dans la société, notamment grâce aux nouvelles technologies.  Il est nécessaire, a-t-il souligné, d’améliorer l’information et la mobilité des personnes handicapées dans les locaux de l’ONU.


De nombreuses délégations ont par ailleurs souhaité que la question du handicap puisse occuper une place centrale dans le programme de développement pour l’après-2015.  D’autres ont, quant à elles, mis l’emphase sur la question du vieillissement de la population, en rappelant la place centrale du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement adopté en 2002.  Ce Plan d’action préconise « des changements dans les comportements, les politiques et les pratiques à tous les niveaux et dans tous les secteurs afin de tirer parti de l’énorme potentiel qu’offre le vieillissement au XXIe siècle ». 


Le représentant de la Fédération internationale des associations des personnes âgées a appelé à ce que, par souci d’équité, les droits des personnes âgées soient les mêmes que ceux des gens plus jeunes.    


La Commission du développement social n’a pas pu tenir sa séance de l’après-midi en raison des intempéries.


La prochaine séance de la Commission aura lieu demain, vendredi 14 février, à partir de 10 heures.


*E/CN.5/2014/7



SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (E/CN.5/2014/2)


b) Examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation de certains groupes sociaux (A/69/61–E/2014/4, E/CN.5/2014/4, E/CN.5/2014/5, E/CN.5/2014/6 etE/CN.5/2014/7)


i) Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées


ii) Règles pour l’égalisation des chances des handicapés


iii) Programme d’action mondial pour la jeunesse


iv) Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement, 2002


V/ Questions, politiques et programmes relatifs à la famille


Exposé du Rapporteur spécial de la Commission chargé d’étudier la situation des handicapés


M. SHUAIB CHALKLEN, Rapporteur spécial sur le handicap, a indiqué que le document final de la réunion de haut niveau de septembre dernier sur le développement et le handicap devrait être largement diffusé parmi les États Membres et la société civile.


« Le document final est très important et je tiens à rappeler les points clefs », a déclaré M. Chalklen, en soulignant que la réunion des chefs d’État et de gouvernement intitulée « La voie à suivre, un programme de développement intégrant le handicap à l'horizon 2015 et au-delà », du 23 septembre 2013, avait été l’évènement le plus important jamais organisé auparavant sur la situation des personnes handicapées.


Le texte appelle les États à établir un plan de développement national ambitieux qui prévoit des actions ciblées, dont la mise en œuvre devrait être appuyée, pour les pays concernés, par la communauté internationale.  Il exhorte également les États Membres à mettre pleinement en œuvre le cadre normatif international sur le handicap et le développement, en particulier la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées et son Protocole facultatif.


À ce jour, 158 États ont signé la Convention et 141 l’ont ratifiée.  Sur les 92 signataires du Protocole facultatif, 79 l’ont ratifié, s’est réjoui le Rapporteur spécial qui a souligné l’importance de la mise en œuvre de ces deux instruments, qui portent à la fois sur les droits de l’homme et sur le développement.


Le document final du 23 septembre 2013 exhorte aussi les États Membres à renforcer l’inclusion et à se concentrer sur les besoins des personnes handicapées dans la réponse humanitaire et encourage une meilleure compréhension, la connaissance et une plus grande sensibilisation sociale sur les personnes handicapées afin d’éliminer les obstacles sociaux et les comportements discriminatoires et à faciliter leur pleine participation dans la société.  Il appelle les banques de développement régionales et les institutions financières internationales à inclure le handicap dans leurs efforts de développement et les mécanismes de prêt.  Les personnes handicapées sont les plus touchées pendant les crises économiques.


M. Chalklen a rappelé qu’il avait effectué des visites dans un certain nombre de pays, notamment la Moldavie, la Croatie, l’Indonésie, l’Éthiopie et El Salvador.  Il a travaillé avec l’équipe de pays des Nations Unies et le Conseiller aux droits de l’homme pour aider les gouvernements à mettre en œuvre les articles 12 et 19 de la Convention.  Dans certains pays, la fermeture des installations pour les personnes handicapées pour afin d’assurer leur pleine intégration et participation à la communauté était un défi majeur.  En Croatie, il a indiqué qu’il avait rencontré l’ombudsman sur le handicap et avait constaté qu’un ombudsman indépendant pouvait jouer un rôle positif pour mieux faire prendre en compte les préoccupations des personnes handicapées.  En El Salvador, les personnes handicapées sont peu nombreuses à occuper un emploi et les données les concernant sont quasiment inexistantes.


La Commission du développement social devrait recommander que le point focal des Nations Unies pour le handicap prenne l’initiative, avec l’appui des organismes des Nations Unies, y compris les commissions régionales, d’établir et d’améliorer un mécanisme qui permettrait de mieux faciliter le partage d’informations et d’expériences, au niveau régional, sur les personnes handicapées, a estimé le Rapporteur spécial.  Les représentants des organisations de la société civile pourraient être invités à y contribuer le cas échéant.


Il a également exhorté les États Membres à verser des contributions au Fonds d’affectation spéciale du Partenariat des Nations Unies pour la promotion des droits des personnes handicapées.  Il faudrait en outre sensibiliser à la situation des réfugiés handicapés dans les zones de conflit et prendre en compte leurs besoins lors du déploiement d’une action humanitaire, a préconisé le Rapporteur spécial qui a appuyé l’établissement d’une procédure de mandat spécial sur le handicap à Genève.  En 2014, a-t-il annoncé, il se rendra dans des pays d’Afrique et d’Asie, notamment au Bangladesh, en Inde et au Sri Lanka.


Échange interactif


Après l’exposé du Rapporteur spécial, la représentante de l’Union européenne a souhaité que les questions sur le handicap figurent de manière transversale dans les politiques publiques.  Elle a également demandé des exemples précis d’inclusion des personnes handicapées.


En réponse, le Rapporteur spécial a donné l’exemple de l’Australie et de la Croatie où il existe des bureaux chargés exclusivement des questions des personnes handicapées.  Il a assuré que les efforts entrepris par les États montraient que ces questions étaient de plus en plus prises en compte dans les politiques nationales, même si, a-t-il regretté, l’autonomisation professionnelle des personnes handicapées est encore loin de se concrétiser.


Débat général


Mme NAFSIKA NANCY EVA VRAILA (Grèce), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a relevé que les droits fondamentaux des personnes handicapées étaient au centre des politiques des droits de l’homme de l’Union européenne.  Elle a indiqué que tous les États membres de l’Union européenne avaient signé la Convention relative aux droits des personnes handicapées, tandis que 25 des 28 de ses membres l’ont ratifiée.  Elle a indiqué que la stratégie de l’Union européenne sur le handicap pour la période 2010-2020 visait notamment à autonomiser les femmes et hommes handicapés afin qu’ils puissent pleinement jouir de leurs droits et participer activement à la société.  Elle a ensuite assuré que l’Union européenne assurait la promotion des droits des personnes handicapées dans toutes les instances internationales sur la question.  Mme Vraila a plaidé afin que les stratégies d’inclusion des personnes handicapées puissent tenir compte à la fois de leur autonomisation et de la nécessité de briser les barrières structurelles qui les excluent de la société.  Elle a souligné que des indicateurs clairs et des objectifs devraient être arrêtés pour faire face aux défis liés au handicap, de même que la mise en place de données sûres sur la question.


Au sujet des jeunes, la représentante de l’Union européenne a rappelé que 75 millions de jeunes à travers le monde étaient au chômage et qu’il était urgent de trouver des solutions à ce problème.  Elle a cité les programmes de l’Union européenne en faveur de la formation des jeunes et de leur plein emploi, ainsi que les mesures visant à faciliter leur entrée dans la vie active.  Quant à la question des personnes âgées, Mme Vraila a fait remarquer que le vieillissement s’accentuait en Europe et c’est pourquoi l’Union européenne œuvre pour promouvoir les droits de ces personnes, comme en témoignent les initiatives prises en 2012 sur le vieillissement actif et la solidarité intergénérationnelle.  Les familles ont été au centre d’une publication de la Commission de l’Union européenne en 1989, a rappelé la représentante.  Elle a ensuite présenté des initiatives et programmes de l’Union européenne en faveur des enfants et des familles, et elle a souhaité que le vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille soit l’occasion d’échanges d’expériences sur les politiques en faveur de la famille.


Mme ALIA ALMUZAINI (Koweït) s’exprimant au nom du Conseil de coopération du Golfe, a rappelé que chaque groupe social avait des besoins spécifiques qui doivent être pris en compte dans le processus de renforcement de leurs capacités.  Elle a regretté que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), adoptés en 2000, n’aient pas eu une cible spécifique sur cette question.  Elle a souhaité que le futur programme de développement pour l’après-2015 puisse donner une place centrale à cette question.  Les États du Golfe ont mis en place, a-t-elle indiqué, des législations spécifiques ciblant les personnes handicapées.  La représentante a plaidé pour que ces dernières puissent jouir de tous leurs droits, en particulier le droit à un travail décent.  Par ailleurs, elle a prôné la mise en place d’un programme mondial en faveur des jeunes car, a-t-elle dit, ils représentent l’avenir.  En cette année de commémoration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, la représentante a aussi plaidé pour des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale et des politiques favorisant l’intégration entre vie familiale et vie professionnelle.


M. V. KORBANOV (Fédération de Russie) a axé son intervention sur la famille et le vingtième anniversaire de l’année internationale de la famille.  La politique familiale en Fédération de Russie vise en particulier les familles jeunes.  Mais la situation est que les familles avec un seul enfant sont très nombreuses.  Les familles nombreuses ne sont devenues plus importantes que récemment dans le pays.  En Fédération de Russie, la famille est conçue comme une union entre un homme et une femme.  Il faut donc protéger cette institution millénaire et traditionnelle, a insisté le représentant.  À cet égard, la Fédération de Russie consacre d’importantes allocations aux familles.  En outre, elle mène une politique de natalité vigoureuse.  Le nombre d’enfants par femme est passé de 1,3 à 1,7 enfants en quelques années.  Actuellement, le pays enregistre un excédent de 1,9 million d’enfants.  Depuis 1993, la Fédération de Russie a connu une croissance naturelle de la population, a indiqué son représentant.


Mme INGRID NEMEC, Ministre fédéral de l’économie, de la famille et de la jeunesse de l’Autriche, mettant l’accent sur l’éducation parentale, a demandé que la diversité des structures familiales soit respectée partout dans le monde.  L’Autriche est championne en matière de soutien aux familles.  Depuis 2013, le Gouvernement a créé le Ministère fédéral des familles et de la jeunesse dont l’objectif est de soutenir au maximum les intérêts des familles.  De nombreuses équipes de travail ont également été créées, dont le rôle est de proposer des mesures pertinentes au Ministère fédéral autrichien de la famille.  L’équilibre entre le travail et la vie de famille demeure l’un des défis auxquels font face les familles autrichiennes. 


Le Ministère fédéral de la famille subventionne un certain nombre de mesures de sensibilisation pour aider les pères et les mères dans leur travail.  Les entreprises sont invitées à prendre part à ces mesures et elles reçoivent un appui financier lorsqu’elles adhèrent à cette politique.  Le financement des crèches est assuré par les autorités des provinces mais le Gouvernement fédéral y contribue aussi de manière ponctuelle.  Prendre en compte la jeunesse et leur participation au processus de décision est crucial, a souligné la Ministre, qui a estimé qu’ils doivent être associés à la formulation du programme de développement pour l’après-2015.  Avant de conclure, elle a souligné qu’il était nécessaire d’établir une cohérence entre le travail de l’ECOSOC et celui de la Commission du développement social car, a-t-elle dit, développement économique et développement social sont liés.


M. SODNOMZUNDUI ERDENE, Ministre du développement de la population et de la protection sociale de la Mongolie, a assuré que son gouvernement considérait le développement de la population comme la pierre angulaire du développement national, en précisant que les personnes handicapées représentaient 4,1% de la population de la Mongolie.  Il a indiqué que le Gouvernement avait pris une série de mesures visant à prévenir le handicap et à améliorer les centres de réhabilitation.  Concernant les jeunes, qui représentent 33,8% de la population du pays, le Ministre a précisé que le Programme national de développement des adolescents et des jeunes offrait le cadre législatif qui guide les initiatives gouvernementales en faveur de ce groupe de la population, avec pour objectif central la création d’emplois.


M. COCEKO PAKADE (Afrique du Sud) a déclaré que la réduction de la pauvreté, du chômage et des inégalités était le défi le plus important auquel l’Afrique du Sud était confrontée.  Il a relevé que l’Afrique du Sud avait mis en place une série de politiques pour faire face à ces questions, notamment dans le cadre du Plan national de développement intitulé « Vision 2030 ».  Il a affirmé que ces politiques permettaient de prendre en charge des groupes défavorisés et de faire qu’aucun Sud-Africain ne vive en dessous d’un standard minimum.  Il a ensuite souligné que la loi sur les personnes âgées établissait le cadre légal de prise en charge de ce groupe de la population.  Il a en outre dit qu’en tant que partie à la Convention relative aux droits des personnes handicapées, l’Afrique du Sud veillait à ce que ses lois s’alignent sur les dispositions de ladite Convention.  Il a par ailleurs reconnu que la plupart des problèmes sociaux résultaient de faibles structures familiales.  Son gouvernement, a-t-il assuré, a établi des programmes intersectoriels en faveur de la famille.  Le représentant a enfin appelé à investir en faveur des enfants pour préparer l’avenir et a souligné que le développement des jeunes prédéterminait celui du pays.


Mme ADRIANA TELLES RIBEIRO (Brésil) a salué le Traité de Marrakech qui avait permis aux malvoyants d’accéder aux livres et a exhorté les autres États à adhérer à cet instrument.  En ratifiant la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, le Brésil a adapté sa législation et sa politique publique en la matière, a-t-elle indiqué.  Concernant les droits des jeunes, elle a assuré que le Gouvernement du Brésil s’était fixé pour priorité d’élaborer une politique en faveur de la jeunesse et de promouvoir aux niveaux national et international leurs droits à l’autonomie et à l’émancipation.  Le Gouvernement brésilien est aussi engagé à promouvoir l’égalité et l’élimination des discriminations contre les jeunes.  En ce qui concerne les personnes âgées, la représentante a rappelé que le Brésil comptait 20 millions de personnes de plus de 60 ans, soit 11% de la population brésilienne.  Le Gouvernement brésilien a promulgué une loi pour protéger leurs droits et améliorer la santé des personnes âgées, a-t-elle ajouté avant de conclure. 


SHEIKHA ALYA AHMED SEIF AL-THANI (Qatar) a souhaité que l’autonomisation des femmes ainsi que celle des personnes handicapées soient prises en compte parmi les priorités du programme de développement pour l’après-2015.  Elle a estimé que les politiques familiales étaient essentielles pour faciliter l’intégration sociale des groupes les plus défavorisés.  Reconnaissant la place centrale de la famille, elle a indiqué que dans le cadre de la commémoration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, le Conseil supérieur des affaires familiales, un organe gouvernemental du Qatar, organisait un certain nombre d’activités parmi lesquelles des ateliers et autres réunions sur des thèmes pertinents.  Elle a déclaré que l’objectif des politiques sociales du Qatar était de faire du pays une société qui coexiste pacifiquement avec les pays de la région, et un pays qui joue un rôle prépondérant dans le cadre du partenariat mondial.


M. MATEO ESTREME (Argentine) s’est félicité des programmes de pension retraite de son pays qui sont, a-t-il estimé, parmi les plus appréciables d’Amérique du Sud.  Il a ainsi indiqué que le Conseil fédéral des personnes âgées était l’organe gouvernemental qui coordonne les politiques et initiatives en faveur des personnes âgées.  Il a en outre dit la volonté de l’Argentine d’œuvrer pour l’inclusion des personnes handicapées et a présenté des initiatives d’accessibilité, des bourses pour étudiants et des services de santé publique gratuits en faveur des personnes handicapées.  Il a précisé ensuite que les programmes d’assistance des étudiants visaient à soutenir les jeunes qui perçoivent entre 600 et 700 pesos argentins pour les aider à s’intégrer.  Il a salué en outre la participation des étudiants et, plus largement, des jeunes argentins, au progrès social.  


M. SIDNEY MHISHI (Zimbabwe) a indiqué que son gouvernement avait promulgué une loi sur les personnes handicapées et la mise en place d’un conseil des personnes handicapées.  Un fonds a été créé pour aider à sensibiliser le public sur les droits des personnes handicapées.  Le transfert des fonds en faveur des personnes handicapées a été facilité.  La Constitution du Zimbabwe prévoit deux sièges de sénateurs représentant les personnes handicapées à la Chambre haute du Parlement.  Les entraves à la participation des personnes handicapées ont été levées dans le milieu professionnel, notamment en matière de recrutement et d’élimination des discriminations contre les personnes handicapées.  Les concours nationaux offrent désormais des sujets d’examen en braille pour les personnes malvoyantes.  En outre, le Gouvernement du Zimbabwe a pris des mesures en faveur des personnes âgées par la mise en place d’un fonds et d’un mécanisme de mobilisation de ressources pour venir en aide aux personnes du troisième âge et un programme de transfert d’argent, a assuré le représentant.  La famille doit être au cœur de la politique de développement durable et, depuis 2012, un programme a été mis en place en faveur des familles vivant avec des personnes vulnérables.  À ce jour, 37 000 ménages sont inscrits au titre de ce programme, a indiqué le représentant. 


Mme MARIA LIDSTRÖM (Suède) a déclaré que la politique familiale de la Suède se fondait sur le fait que les enfants pouvaient se développer avec leurs parents grâce à une éducation de qualité.  Il faut reconnaître néanmoins les diverses formes de la famille.  Il faudrait les aider à trouver l’équilibre entre les changements en cours dans le monde, le travail et la vie de famille.  Les mesures d’aide sont variées comme les aides financières, les congés parentaux et une éducation de qualité.  Il est nécessaire d’affiner ces politiques, a reconnu la représentante.  Les investissements dans les enfants et la réalisation de leurs droits sont les leviers plus efficaces pour éradiquer la pauvreté, a-t-elle estimé.  Les dernières initiatives du Gouvernement en faveur des familles avaient porté notamment sur l’introduction d’une prime de l’égalité entre les sexes, l’augmentation de l’allocation parentale leur donnant la possibilité de passer plus de temps avec leurs enfants, une stratégie de soutien parental et un certain nombre de réformes visant les familles à faibles revenus.


M. YAROSLAV GOLITSYN (Ukraine) a souligné qu’il incombait à la société de s’adapter aux besoins des personnes handicapées et non pas aux personnes handicapées d’identifier les moyens de leur inclusion.  Il a indiqué qu’au cours de ces cinq dernières années, et malgré les retombées de la crise économique mondiale, 725 000 personnes handicapées avaient réussi à trouver un emploi en Ukraine.  C’est une évolution notable par rapport à ce qui était réservé aux personnes handicapées sur le marché du travail, il y a 20 ans, s’est-il félicité.  Le représentant a également indiqué qu’une nouvelle loi sur l’emploi permettait aux personnes handicapées d’obtenir une formation professionnelle gratuite.  L’objectif ultime est de fournir un emploi à environ 80% des personnes ayant obtenu une telle formation, a-t-il précisé.  Le représentant a par ailleurs affirmé que les performances des équipes paralympiques témoignaient du « courage extraordinaire » des personnes handicapées.


Mme EGRISELDA GONZALEZ (El Salvador) a estimé que le Rapporteur spécial chargé d’étudier la situation des handicapés devrait examiner la mise en œuvre de la Convention et a proposé, à cet effet, de transformer ce poste en procédure spéciale du Conseil des droits de l’homme.  Elle a également insisté sur l’importance d’inclure les jeunes dans les procédures de prise de décisions qui les concernent, tant au niveau national qu’au niveau international.  La représentante s’est félicitée de la tenue prochaine du Forum de la jeunesse de l’ECOSOC.  Elle a cependant déploré le peu de progrès réalisés en matière de promotion des droits sexuels de la jeunesse et de lutte contre la violence liée à l’identité sexuelle.


La représentante a ensuite souhaité la création d’un processus plus prévisible pour améliorer la sensibilisation au sujet du Plan d’action de Madrid.  Notant que ce Plan d’action comportait de nombreux vides juridiques, elle a suggéré d’élaborer une convention sur la dignité et le respect des droits des personnes âgées.  Elle a également insisté sur l’importance de tenir compte des préoccupations des jeunes, des personnes handicapées et des personnes âgées lors de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.


Mme JATUPORN ROJANAPARNICH (Thaïlande) a relevé que la loi nationale thaïlandaise sur les personnes handicapées, adoptée en 2007, avait été élaborée à partir des principes de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.  Elle a expliqué qu’aux termes de cette loi, les employeurs étaient tenus de consacrer 1% des emplois aux personnes handicapées, tant dans le secteur public que dans le secteur privé.  Elle a ajouté que le Gouvernement assurait des formations aux personnes handicapées, et qu’un fonds pour leur autonomisation avait été établi afin d’encourager une activité libérale.  Elle a par ailleurs indiqué que les personnes âgées représentaient 13% de la population de la Thaïlande et que des facilités sanitaires et économiques étaient spécialement prévues pour ces personnes.  Elle a enfin souligné le rôle de la coopération Sud-Sud et de la coopération trilatérale dans le cadre de la prise en compte des besoins des groupes sociaux spéciaux.


M. REN YISHENG (Chine) a fait des propositions pour la prise en charge des groupes sociaux défavorisés tels que les personnes handicapées et les personnes âgées.  Il a suggéré que des lois spécifiques soient adoptées pour assurer la protection des droits des personnes handicapées et que la question du handicap soit intégrée dans le programme de développement pour l’après-2015.  Il a aussi plaidé pour une approche coordonnée et un partenariat de tous les acteurs sociaux pour la prise en charge des problèmes des personnes âgées.  Il a également souligné que les jeunes, qui représentent « une force importante pour la stabilité sociale et le développement économique », aient la possibilité de participer et de bénéficier du développement social.  Le représentant a en outre noté que la famille était à la base du développement social en tant que socle de la société, et qu’elle jouait un rôle important dans l’éradication de la pauvreté, la promotion de l’emploi et l’intégration sociale.


ELIZA CHIRILA, déléguée de la jeunesse de la Roumanie, a insisté sur l’importance de faire correspondre le système éducatif aux véritables besoins du marché du travail, de mettre davantage l’accent sur l’éducation et la formation professionnelle et d’impliquer le secteur privé dans l’élaboration des programmes scolaires.  Les stages doivent par ailleurs être considérés comme expérience professionnelle.  La représentante a aussi estimé que les jeunes ne devraient pas attendre que des emplois soient créés, mais au contraire prendre les devants en créant des micro-entreprises et en participant aux initiatives d’entrepreneuriat dans le domaine social.


À son tour, COSMIN CHIRITA, autre délégué de la jeunesse de la Roumanie, a appelé les États Membres à se pencher sur la question de la migration des jeunes et de la fuite de cerveaux dont pâtit, en particulier son pays.  Il a fait observer que les deux phénomènes étaient étroitement liés.  Outre les pressions que cela exerce sur les systèmes économique et financier et sur le développement du pays, ces phénomènes provoquent aussi un niveau important d’apathie civique et une moindre implication des jeunes dans tous les aspects de la vie sociale, a-t-il fait observer.  Pour le délégué de la jeunesse, investir un peu plus en faveur des jeunes diplômés pourrait être un moyen effectif de combattre la fuite des cerveaux.  Son pays, a-t-il cependant indiqué, a lancé des initiatives visant à remédier à ce problème.


Pour sa part, Mme CARMEN TUDORACHE, Ministre des affaires étrangères de la Roumanie, a vu dans la jeune génération une ressource essentielle pour le développement.  Investir en faveur des jeunes, a-t-elle souligné, c’est investir pour le développement du pays.  Elle a expliqué que le Plan d’action 2013 pour la promotion de l’emploi des jeunes avait déjà permis à 13 000 jeunes de trouver un emploi, et que deux projets pilotes avaient été lancés, la semaine dernière, pour permettre à 5 000 jeunes qui n’ont pas achevé leur cycle d’études secondaires d’avoir accès à des programmes de formation et d’orientation.  La Ministre a aussi fait savoir que la Stratégie nationale pour l’emploi 2014-2020 visait à augmenter le taux d’emploi des jeunes et prolonger la participation active des personnes âgées sur le marché du travail.  La Roumanie s’est également dotée d’une Stratégie nationale pour la jeunesse 2014-2020 qui a permis d’adopter une loi sur les stages et sur le bénévolat.


Mme LIEN WYCKMANS, déléguée de la jeunesse de la Belgique, s’est alarmée du fait que 74 millions de jeunes dans le monde n’arrivaient pas à trouver un emploi et que ceux qui ont « la chance » d’en trouver un travaillent souvent dans de mauvaises conditions et leurs droits sont bafoués.  Même dans les régions les plus développées du monde, les jeunes touchent un maigre salaire et les diplômés n’ont souvent pas d’autres choix que d’accepter un emploi non rémunéré, s’est-elle indignée.  La déléguée a souligné que les jeunes devraient pouvoir obtenir suffisamment d’informations sur le marché du travail par l’intermédiaire de leur établissement scolaire ou universitaire.  Elle a également jugé nécessaire de reconnaître la valeur ajoutée des compétences informelles, avant d’insister sur la mise en place de programmes d’apprentissage et de formation pour les jeunes sans diplôme afin de leur permettre d’intégrer le marché du travail.  Les jeunes ont besoin d’un travail décent qui leur offre en retour un revenu minimum, des conditions de travail décentes et une protection sociale adéquate.  L’absence de perspective professionnelle doit être révolue! s’est-elle exclamée.


M. ALAN CORDINA (Malte) a indiqué que le vieillissement de la population était l’un des défis démographiques et socioéconomiques majeurs auxquels Malte devra faire face dans les décennies à venir.  Il a assuré que le Gouvernement de Malte avait pris des mesures pour s’adapter à cette réalité en adoptant des politiques idoines qui s’inscrivent en droite ligne des recommandations du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement.  Il a ensuite relevé que la famille était au cœur de la société maltaise et que les questions relatives au bien-être familial étaient présentes, de manière transversale, dans les politiques et programmes gouvernementaux.  Il s’est dit convaincu que des centres communautaires d’autonomisation contribueraient à soutenir les familles en difficulté à travers des interventions ciblées et à court terme.  Le représentant a par ailleurs indiqué que son gouvernement était engagé à assurer le bien-être des personnes handicapées, dans le cadre d’un partenariat entre le secteur public et le secteur privé.


M. KLEMEN PONIKVAR (Slovénie) a expliqué que la politique de développement de son pays visait à ce que tous les membres et groupes de la société puissent satisfaire leurs besoins et participer sur un pied d’égalité à vie la sociale et étatique du pays.  Il a indiqué qu’en vertu de la Constitution slovène, l’État doit réglementer les assurances qui sont obligatoires dans les domaines de la santé, des retraites et du handicap et également veiller à la protection de la famille.  Le représentant a ensuite fait savoir que près d’un cinquième de la population slovène était âgée de plus de 65 ans.  Il s’est inquiété de ce que la discrimination fondée sur l’âge soit devenue un phénomène transversal, dont pâtissent notamment les femmes.  Une personne âgée, a-t-il souligné, doit pouvoir mener une vie épanouie et prendre une part active dans la société, en participant à la mise en œuvre des politiques qui les concernent directement ou en transmettant leur savoir aux jeunes.  Le représentant a ensuite évoqué les activités du projet Simbioz@ qui vise à améliorer l’accès des personnes âgées aux nouvelles technologies.


M. Ponikvar a également insisté sur l’importance de créer des programmes adéquats pour promouvoir l’emploi des jeunes.  Il a parlé de la stratégie « Garantie Jeunesse » que son gouvernement est en train de mettre en œuvre et qui vise à garantir à chaque jeune âgé entre 15 et 29 ans, un emploi, un stage ou une formation dans les quatre mois suivant son inscription auprès du Service de l’emploi de la Slovénie.  Le représentant a par ailleurs indiqué que son gouvernement avait adopté le 9 janvier 2014 un Programme d’action pour les personnes handicapées couvrant la période 2014-2021.


MILENRA ANDREEVA (Bulgarie) a précisé qu’elle parlait en tant que jeune fille active de 26 ans qui vient d’être reconnue comme modèle pour les jeunes femmes.  Elle a expliqué qu’elle avait renoncé à créer un foyer afin de privilégier sa carrière professionnelle.  Les difficultés des jeunes familles sont nombreuses, a-t-elle dit, citant notamment l’instabilité financière, l’emploi et la charge des enfants.  Ces difficultés découragent les jeunes couples à fonder une famille, a-t-elle dit.  Ce qui ne manque pas d’avoir un impact sur la société compte tenu du rôle de la famille pour bâtir les générations futures.  Face à cette situation, les gouvernements devraient trouver des solutions en mettant en place des politiques et stratégies dont le but est d’encourager les jeunes à fonder une famille.  Les jeunes familles devraient être aidées et protégées pour qu’elles réussissent leurs carrières professionnelles pour une meilleure stabilité et la prospérité, a-t-elle suggéré


PETAR MLADENOV (Bulgarie) a, à son tour, indiqué qu’il est un jeune homme de 23 ans qui veut fonder une famille tout en prenant conscience des responsabilités que cela implique et des choix limités en raison d’autres facteurs.  Il a ainsi expliqué les difficultés de trouver un emploi reconnues par la communauté internationale même.  Les programmes de planification familiale devraient promouvoir l’équilibre entre les congés de maternité et le partage mutuel des responsabilités au sein des familles, a-t-il souhaité.  M. Mladenov a dénoncé les politiques qui se focalisent seulement sur les besoins des femmes et des enfants sans tenir compte de toute la famille.  Les campagnes d’égalité des sexes devraient élargir leur champ d’application et cibler également les jeunes garçons et les hommes, en tenant compte de leurs besoins spécifiques, a suggéré M. Mladenov.  Il a également demandé à ce que l’on adapte les programmes et politiques à l’évolution des structures familiales.


M. JEAN-CLAUDE ROGLIAN,représentant de la Fédération internationale des associations des personnes âgées (FIAPA), a plaidé pour que les droits des personnes âgées soient les mêmes que ceux des gens plus jeunes.  « Plutôt que de proposer des droits qui s’imposent à partir d’un certain âge, il serait plus approprié de consentir les mêmes droits pour tous les âges », a-t-il proposé.  Ajoutant que les droits de l’homme ne devraient pas varier en fonction de l’âge, il a fait savoir que de toute façon, il n’y avait pas un âge internationalement reconnu qui détermine le début de la vieillesse.  Il a regretté le fait que les personnes âgées vivent une situation d’exclusion sociale quand leur activité professionnelle prend fin.  Il a souhaité qu’elles puissent finir leur vie dans la dignité, grâce notamment à des soins palliatifs.


M. KIM DOKYUN (République de Corée) a insisté sur la nécessité d’intégrer les personnes handicapées dans la société, grâce aux nouvelles technologies notamment.  Il a également estimé qu’il était nécessaire d’améliorer l’information et la mobilité des personnes handicapées dans les locaux de l’ONU.  Le représentant a ensuite indiqué que son gouvernement s’était engagé à mettre en œuvre des mesures pour préparer le pays au vieillissement de la population.  Un plan quinquennal a notamment été élaboré à cet effet, a-t-il dit.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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