En cours au Siège de l'ONU

SC/11631-AFR/3005

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur le Soudan du Sud

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite aujourd’hui par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de novembre, M. Gary Francis Quinlan (Australie):

Le 4 novembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a entendu des exposés de la Représentante spéciale du Secrétaire général et Chef de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), Ellen Margrethe Løj, et du commandant de la Mission, le général de corps d’armée Yohannes Gebremeskel Tesfamariam (par visioconférence de Djouba), sur la situation au Soudan du Sud.

Les membres du Conseil se sont dits alarmés et consternés par la reprise des hostilités entre l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS) et les forces de l’opposition à Bentiu et Roubkhona, dans l’État de l’Unité (Soudan du Sud), du 26 au 30 octobre, ainsi que le long du fleuve Sobat dans l’État du Haut-Nil, le 2 novembre.  Ils ont condamné avec la plus grande fermeté ces actes qui ont fait des morts et des blessés parmi les civils, constitué une violation des accords sur la cessation des hostilités et démontré l’absence de volonté de la part des deux parties s’agissant de la paix et du processus politique.  Ils ont également relevé avec une vive préoccupation que les combats s’étaient déroulés près d’un camp de la MINUSS à Bentiu qui héberge plus de 49 000 déplacés.  Ils ont souligné que ces nouvelles hostilités venaient exacerber une crise humanitaire déjà aiguë, au cours de laquelle plus de 1,8 million de Sud-Soudanais avaient été déplacés.

Les membres du Conseil ont exigé qu’il soit mis fin sans tarder à tous les actes de violence et réclamé à nouveau que cessent les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire.  Ils ont confirmé leur intention d’engager des négociations, en concertation avec les partenaires intéressés, et notamment l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et l’Union africaine, sur toutes les mesures, y compris les sanctions ciblées, qu’il faudrait prendre contre ceux dont les agissements menacent la paix.  Ils ont également demandé à nouveau au Gouvernement sud-soudanais de faire le nécessaire pour veiller à la sécurité de tous les civils, enquêter rapidement sur ces incidents et traduire en justice les auteurs de ces actes odieux.

Les membres du Conseil ont confirmé leur ferme appui à l’action de médiation de l’IGAD et dit attendre avec intérêt les résultats de la prochaine enquête du Mécanisme de surveillance et de vérification de l’IGAD sur la flambée de violence.  Ils se sont dits encouragés par la tenue du Sommet de l’IGAD, prévue pour le 6 novembre, afin d’inciter le Président Salva Kiir et Riek Machar à parvenir de toute urgence à un accord sur des dispositions globales et sans exclusive, en vue d’un gouvernement provisoire d’union nationale.  Ils ont exhorté les parties à participer pleinement aux pourparlers de paix en cours, à veiller à n’exclure personne, à respecter l’engagement pris de mettre en place un gouvernement provisoire d’unité nationale et à arrêter sans plus tarder les dispositions nécessaires à cette fin.

Les membres du Conseil ont réitéré au nom de la communauté internationale leur soutien indéfectible à la MINUSS et à sa mission fondamentale qui est de protéger les civils au Soudan du Sud, de veiller au respect des droits de l’homme et de mener des enquêtes, de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire aux populations qui sont dans le besoin et de surveiller l’application de l’accord sur la cessation des hostilités.  Ils ont condamné les détentions récentes de trois membres du personnel de la MINUSS et les enlèvements de deux membres affiliés à l’ONU.  Ils ont exigé leur libération immédiate en toute sécurité et prié instamment le Gouvernement sud-soudanais d’enquêter rapidement sur ces incidents et de faire en sorte que justice soit rendue.

Les membres du Conseil ont demandé à nouveau à toutes les factions de coopérer pleinement avec la MINUSS et de respecter l’inviolabilité de ses sites de protection.  Ils ont condamné les violations de l’Accord sur le statut des forces et souligné que les menaces et les attaques contre le personnel et les installations des Nations Unies étaient inacceptables et susceptibles de constituer une violation du droit international.  Ils se sont dits également inquiets du harcèlement et du ciblage de plus en plus fréquents du personnel des organisations non gouvernementales et des travailleurs humanitaires ainsi que des journalistes, au Soudan du Sud.

Les membres du Conseil ont pris note avec intérêt des importantes enquêtes menées par la Division des droits de l’homme de la MINUSS sur les violations des droits de l’homme, y compris au cours des récentes violences, ainsi que de la publication prévue avant la fin de l’année du prochain rapport sur les droits de l’homme, établi par la MINUSS.  Ils ont réaffirmé leur soutien à l’action visant à enquêter et à réunir des preuves sur les violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme commises au cours du conflit armé et la nécessité d’en faire traduire les auteurs en justice.  Ils ont enfin déclaré attendre avec intérêt le rapport final de la Commission d’enquête de l’Union africaine pour le Soudan du Sud. 

 

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