Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur l'Iraq
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite aujourd’hui par le Président du Conseil de sécurité pour le mois d’août, M. Mark Lyall Grant (Royaume-Uni):
Les membres du Conseil de sécurité condamnent les attaques perpétrées par l’État islamique d’Iraq et du Levant contre Sinjar et Tal Afar, dans la province iraquienne de Ninive, et expriment leur profonde préoccupation face aux centaines de milliers d’Iraquiens, dont un grand nombre sont issus de minorités vulnérables, en particulier les yézidis, qui ont été déplacés à la suite des attaques de l’État islamique et qui ont besoin, d’urgence, d’une aide humanitaire. Les membres du Conseil notent que ces minorités vivent depuis des centaines d’années dans la province de Ninive, à Sinjar ou ailleurs. Un grand nombre de ces Iraquiens ont été déplacés ou forcés à fuir pour chercher refuge ailleurs, et de nombreux autres ont été enlevés et exécutés.
Les membres du Conseil condamnent dans les termes les plus fermes la persécution systématique de membres de minorités, y compris de chrétiens, et de personnes qui refusent l’idéologie extrémiste de l’État islamique et des groupes armés qui lui sont associés. Ils invitent toutes les communautés d’Iraq à s’unir pour faire face, avec l’appui de la communauté internationale, à la menace violente et insensée qui pèse sur l’unité, l’identité et l’avenir de l’Iraq.
Les membres du Conseil notent que l’offensive de grande envergure que l’État islamique mène en Iraq et en Syrie s’inscrit dans un cadre qui dépasse les frontières, et affirment que l’État islamique constitue une menace non seulement pour ces pays, mais aussi pour la paix, la sécurité et la stabilité de l’ensemble de la région.
Les membres du Conseil rappellent que le terrorisme constitue, dans toutes ses formes et ses manifestations, une grave menace pour la paix et la sécurité internationales, et que tout acte de terrorisme est criminel et injustifiable, quels que soient son motif, son auteur, et le lieu ou le moment où il est commis, et ils réaffirment que le terrorisme ne peut et ne saurait être associé à aucune religion, nationalité ou civilisation. Ils rappellent aussi aux États Membres l’obligation qui leur incombe, en vertu du régime de sanctions découlant de la résolution 2161 (2014), de faire appliquer les sanctions financières ciblées, l’embargo sur les armes et l’interdiction de voyager imposés à l’État islamique d’Iraq et du Levant et aux groupes et personnes qui lui sont associés.
Les membres du Conseil appuient sans réserve la déclaration du Président du Conseil en date du 28 juillet 2014 (S/PRST/2014/14), dans laquelle le Conseil condamne vigoureusement toute participation au commerce direct ou indirect de pétrole syrien ou iraquien faisant intervenir des groupes terroristes.
Les membres du Conseil rappellent en outre que les attaques systématiques ou de grande envergure perpétrées contre des populations civiles en raison de leur origine ethnique, de leur religion ou de leur conviction peuvent constituer un crime contre l’humanité, dont les auteurs devront répondre. Toutes les parties, y compris l’État islamique d’Iraq et du Levant et les groupes armés qui lui sont associés, sont tenus de respecter le droit international humanitaire, notamment l’obligation de protéger la population civile. Les membres du Conseil exhortent également toutes les parties à mettre un terme aux violations des droits de l’homme, à permettre l’accès humanitaire et à faciliter l’acheminement de l’aide auprès de ceux qui fuient les violences.
Les membres du Conseil saluent les efforts déployés par le Gouvernement iraquien, de concert avec les autorités locales et régionales et en coopération avec les organismes des Nations Unies, pour répondre d’urgence aux besoins humanitaires des personnes déplacées par le conflit en cours et lutter contre la menace terroriste qui pèse sur tous les Iraquiens, et appellent à une intensification de ces efforts.
Les membres du Conseil exhortent également toutes les entités politiques à surmonter leurs divisions et à travailler ensemble, dans le cadre d’un dispositif politique exceptionnel associant toutes les parties, en vue de renforcer l’unité nationale, la souveraineté et l’indépendance de l’Iraq, et demandent aux dirigeants iraquiens d’entreprendre au plus vite de constituer un gouvernement représentatif de toutes les composantes de la population iraquienne, qui contribue à trouver une solution viable et durable aux difficultés actuelles du pays.