POP/1026

Commission de la population et du développement: l’expérience des pays dans la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence du Caire

8/04/2014
Conseil économique et socialPOP/1026
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la population et du développement            

Quarante-septième session                                  

4e & 5e séances – matin & après-midi


COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DÉVELOPPEMENT: L’EXPÉRIENCE DES PAYS DANS LA MISE EN ŒUVRE

DU PROGRAMME D’ACTION DE LA CONFÉRENCE DU CAIRE


La Commission de la population et du développement a poursuivi, aujourd’hui, les travaux de sa quarante-septième session, entamés hier, en entendant, lors de son débat général, l’expérience des pays dans la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement du Caire*.


Ainsi, la Ministre brésilienne des politiques pour les femmes, Mme Eleonore Menicucci de Oliveira, a indiqué qu’entre 2002 et 2012, son pays avait fait passer l’extrême pauvreté de 8,8% à 3,5%, les femmes ayant été les bénéficiaires de choix des programmes mis en place.  


Le Brésil, a-t-elle dit, s’est aussi efforcé de protéger, comme droits, le libre exercice de la sexualité, la planification familiale et une approche plus humaine des soins prénataux, de l’accouchement médicalisé, de soins postnataux et de l’avortement. 


Entre 1980 et 2010, l’espérance de vie a augmenté de 10 ans dans le pays alors que le taux de fertilité n’a cessé de baisser, grâce surtout au déclin du nombre de grossesses chez les adolescentes. 


Le Ministre de la santé de l’Éthiopie, M. Keseteberhan Admasu, a regretté que trop peu de femmes puissent choisir de réguler leurs grossesses parce qu’elles n’ont pas les connaissances ou les outils nécessaires.  Pour illustrer les progrès accomplis, il a indiqué que la part de femmes utilisant des contraceptifs en Éthiopie n’était que de 3% en 1991 avant de passer à 29% en 2011 et à 39% actuellement. 


Le Ministre a ajouté que la révision de la loi sur l’avortement avait permis d’améliorer les services en la matière et, par conséquent, de baisser le nombre de décès dus à des avortements clandestins.  Des progrès sont également en cours pour éliminer les pratiques traditionnelles comme les mariages précoces et les mutilations génitales féminines. 


En Suède, l’accès à l’information sur l’anatomie et la sexualité n’a pas conduit à une sexualité précoce et encore moins à la multiplication des relations sexuelles, a souligné la Secrétaire d’État chargée de la coopération internationale au développement, Mme Tanya Rasmusso, partisane de l’éducation sexuelle pour tous.  Elle a expliqué que cette éducation était obligatoire dans son pays depuis 1995 et que, depuis lors, l’âge du premier rapport sexuel était resté le même.


De même, a-t-elle expliqué, la Suède a, en 1999, criminalisé la sollicitation de services sexuels, le but étant de punir le client et non le ou la prostitué(e).  En conséquence, le pays a enregistré une baisse drastique de la demande et considère comme « une grande victoire » le fait que le Parlement européen ait adopté une résolution certes mais non contraignante appelant à des mesures contre la demande.


Lors du débat, plusieurs pays d’Amérique latine et des Caraïbes ont mis l’accent sur l’importance du Consensus de Montevideo, adopté en août dernier dans la capitale uruguayenne, et exhortant les pays de la région à envisager de modifier leurs législations sur l’avortement.


Il est important de considérer les droits sexuels et reproductifs comme partie intégrante des droits de l’homme, a ainsi estimé la Ministre des affaires féminines du Chili, Mme Claudia Pascual.


La Ministre de l’autonomie de la Bolivie, Mme Claudia Pena Carlos, a, elle, considéré que les objectifs de développement pour l’après-2015 devaient tenir compte de l’oppression dont sont victimes les femmes, ainsi que des droits culturels, sociaux et collectifs des peuples autochtones. 


Le Professeur David Lam de l’Université du Michigan, spécialiste des questions de population, a présenté aux délégations un exposé sur la population et le développement durable dans le contexte du programme de développement pour l’après-2015. 


M. Lam a affirmé qu’entre 2015 et 2030, le monde compterait 1,1 milliard d’habitants de plus, dont 500 millions en Asie seulement.  Cette augmentation de 15% de la population est pourtant la plus faible de ces dernières décennies, a-t-il dit, dressant un tableau relativement optimiste de l’évolution démographique de la planète.


Adopté en septembre 1994, le Programme d’action du Caire repose sur un ensemble de principes fondamentaux établissant un nouveau modèle pour la population et le développement qui est axé sur l’être humain et imprègne tous les aspects concernés de la condition humaine. 


La Commission de la population et du développement poursuivra son débat général demain, à partir de 10 heures.


*A/CONF.171/13/Rev.1


L’EXPÉRIENCE DES PAYS DANS LE DOMAINE DE LA POPULATION


Déclarations


Mme ELEONORE MENICUCCI DE OLIVEIRA, Ministre d’État des politiques pour les femmes du Brésil, a indiqué qu’entre 2002 et 2012, son pays a fait passer l’extrême pauvreté de 8,8% à 3,5%, les femmes ayant été les bénéficiaires de choix des programmes mis en place puisque l’on sait que l’émancipation économique est la clef de leur autonomisation et de l’amélioration des conditions de vie de leur famille.  Le Brésil s’est aussi efforcé de protéger, comme droits, le libre exercice de la sexualité, la planification familiale et une approche plus humaine des soins prénataux, de l’accouchement médicalisé, de soins postnataux et de l’avortement.  Le mariage entre époux du même sexe a été reconnu en 2011 et en 2012, une loi a été signée pour garantir la protection des victimes des violences sexuelles.  La Ministre a aussi indiqué qu’entre 1980 et 2010, l’espérance de vie a augmenté de 10 ans dans le pays alors que le taux de fertilité n’a cessé de baisser, grâce surtout au déclin du nombre de grossesse chez les adolescentes. 


La Ministre a fait part des lois sur les jeunes et les personnes âgées, avant de parler de la dimension régionale, dont la première Conférence régionale sur la Conférence sur la population et le développement qui a été tenue à Montevideo en août 2013.  Les droits des homosexuels et des bisexuels y ont été reconnus et une section spéciale sur les personnes d’ascendance africaine a été inscrite.  Il faut aller de l’avant, a encouragé la Ministre, en plaidant pour l’intégration des questions couvertes par le Programme d’action du Caire dans le programme de développement pour l’après-2015 et les objectifs du développement durable. 


Mme CLAUDIA PASCUAL, Ministre des affaires féminines du Chili, a affirmé que les inégalités étaient une réalité au sein de la population chilienne.  Le programme de la Présidente Michelle Bachelet est basé sur une approche des droits de l’homme.  Des progrès ont été effectués vers la réalisation des objectifs du Programme d’action du Caire, a-t-elle dit, soulignant la nécessité de se concentrer sur les questions liées à l’obligation de garantir aux femmes égalité et autonomie sur le plan économique et politique.


Le Gouvernement de la Présidente Michelle Bachelet s’efforce de réformer le système de santé et de renforcer les normes actuelles contre la discrimination hommes-femmes dans le travail.  Le Gouvernement souhaite lever les barrières qui limitent l’accès des femmes au monde du travail.  Mme Pascual a insisté sur l’importance d’améliorer la participation des femmes dans les processus de prise de décisions. 


Sur la base du Consensus de Montevideo, il est important de considérer les droits sexuels et reproductifs comme partie intégrante des droits de l’homme.  Pour la Ministre, il est nécessaire également de renforcer le rôle actif de l’État en matière d’éducation, en faisant en sorte qu’ils ne soient plus sexistes, mais laïcs.  Mme Bachelet envisage une nouvelle constitution qui garantit notamment les droits à l’égalité devant la loi et la non-discrimination.


Mme CLOTILDE NIRAGIRA, Ministre de la solidarité, des droits de la personne humaine et du genre du Burundi, a annoncé que le but de la vision « Burundi 2025 » est de mettre le pays sur la voie du développement durable, d’accélérer le taux de croissance économique, de réduire de moitié la pauvreté, soit de 67% à environ 33% à l’horizon 2025, et de maitriser le taux de croissance démographique de 2,4% à 2%.  La Politique nationale sur le genre a été révisée sur la base des orientations du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté et la Vision Burundi 2025.  C’est ainsi qu’un centre de prise en charge intégrée des victimes de violences sexuelles et basées sur le genre est fonctionnel depuis 2012.  En matière de santé, des progrès importants ont été réalisés dans le cadre du Programme d’action de la CIPD.  La mortalité maternelle est passée de 910 en 2005 à 500 pour 100 000 naissances vivantes en 2010 suite, entre autres, à la gratuité des soins en faveur des femmes enceintes.


En ce qui concerne les migrations internationales, la Ministre a noté que depuis la fin de la guerre civile au Burundi, des retours massifs de réfugiés ont été enregistrés.  Les principaux instruments adoptés par le Gouvernement aux niveaux politique et législatif sont notamment la mise en place d’une politique nationale de migration et l’élaboration du Statut du Conseil de la diaspora burundaise.  Avant de terminer, elle a annoncé quelques engagements à venir pour son pays dont l’élaboration de politiques et programmes garantissant et protégeant les droits de l’homme, le droit des générations présentes et futures de jouir du plus haut niveau de santé, d’éducation et de non-discrimination et de bien-être, ainsi que l’élaboration de stratégies nationales efficaces pour éradiquer l’extrême pauvreté.


Mme AISHATH SHIHAM, Ministre de l’éducation des Maldives, a affirmé que son pays avait pris plusieurs mesures et fait des progrès importants dans les domaines identifiés dans le Programme d’action de la Conférence du Caire. Tandis que le pays a achevé cinq des huit Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et est en bonne voie pour réaliser les trois autres, ces succès doivent composer avec d’autres défis, a-t-elle dit.


La violence contre les femmes demeure une source de préoccupation, a-t-elle dit, précisant qu’une loi avait été adoptée en 2012 en vue de protéger les victimes de la violence domestique et assurer leur réhabilitation.  De même, le Gouvernement a ouvert des centres pour les victimes d’abus et de violences.  Des mesures ont été prises par ailleurs en faveur de la jeunesse, touchée par le chômage.  Enfin, en tant que petit État insulaire en développement, les Maldives s’efforcent de lutter contre les effets des changements climatiques, notamment en forgeant des partenariats étroits avec la communauté internationale.


M. PRINCE HLANGUSEMPHI, Ministre de la planification économique et du développement du Royaume de Swaziland, a déclaré que son pays a adopté en 2005 une Constitution qui prévoit la protection et la promotion des droits fondamentaux et des libertés.  Le pays est aussi pleinement engagé dans la réalisation de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et a ratifié de nombreux instruments internationaux y afférant comme le Protocole de développement et de l’égalité de la SADC, le Protocole additionnel de la Charte africaine des droits des femmes en Afrique, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes.  Le pays a aussi adopté des lois pour protéger les droits des plus vulnérables comme la loi sur la protection des femmes et des filles, la loi sur la traite des personnes et la loi sur la protection et le bien-être des enfants.  


En 2013 a été adoptée la Politique nationale sur la santé sexuelle et reproductive (SSR) fondée sur les principes fondamentaux des droits de l’homme et de la couverture universelle.  En outre, des progrès considérables ont été faits dans la prévention de la transmission de la mère à l’enfant du VIH avec 83% des femmes enceintes qui ont été dépistées, et 95% d’entre elles traitées en 2010.  Le Gouvernement a également mis en place l’éducation pour tous, le Fonds pour les enfants vulnérables et orphelins, le Fonds de développement de la jeunesse.  Le Ministre a énuméré trois difficultés qui ont des impacts négatifs sur l’économie de son pays à savoir la crise financière et économique mondiale, la volatilité des prix des produits agricoles et de l’énergie, et les changements climatiques.  Il n’a pas oublié les défis que continuent de poser le VIH/sida.  


M. CHARLES KAUVU ABEL, Ministre de la planification nationale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, a affirmé que les programmes sur les questions de population et de développement de son pays devaient être fondés sur la dignité humaine et le contexte plus large du développement durable.  Les préoccupations de la population doivent être intégrées dans les plans d’élimination de la pauvreté, de la sécurité alimentaire et de la protection des droits de l’homme.  La gestion et la stabilisation de la population doivent rester au cœur de la prochaine série d’objectifs mondiaux de développement durable.  La Papouasie-Nouvelle-Guinée a appuyé le document final de la sixième Conférence sur la population de l’Asie et du Pacifique, qui a souligné l’impératif du respect des droits sexuels et reproductifs et l’accès aux moyens de contraception modernes.


M. ABDOULAYE BALDE, Ministre de la planification du Sénégal, a admis que la mise en œuvre du Programme d’action de la CIPD présente des insuffisances dans plusieurs domaines, ce qui a conduit son pays à mettre en œuvre sa Déclaration de politique de population et des programmes d’actions et d’investissements quinquennaux et sectoriels.  Le Sénégal est résolu à assurer une meilleure maîtrise des phénomènes démographiques dans une approche intégrée du développement, a-t-il dit.  L’Indice synthétique de fécondité établi à 6,6 enfants par femme en 1986 est passé à 5 en 2013 et la santé infantile a connu des progrès notables, entre 1986 et 2013, comme en témoigne la baisse du taux de mortalité qui est passé de 86 à 43 pour 1 000.  Depuis 2005, le Sénégal a le taux de prévalence du VIH de 0,7%, soit le plus bas de l’Afrique subsaharienne. 


Concernant l’autonomisation des femmes, des mesures ont été adoptées pour promouvoir l’égalité de genre, comme la loi sur la parité absolue dans les fonctions électives, ainsi que la mise en place de la Stratégie nationale pour l’équité et l’égalité de genre.  Le Plan d’action national pour l’accélération de l’abandon de l’excision, celui relatif à la planification familiale ainsi que les lois réprimant les mutilations génitales féminines et les violences sur le genre complètent le dispositif permettant une meilleure prise en charge de la question genre.  Le Ministre a aussi évoqué le programme des « Marraines de quartier » visant la sensibilisation, l’amélioration de la santé maternelle, néonatale et infantile ainsi que la couverture maladie universelle qui consacre la gratuité de la prise en charge des enfants de 0 à 5 ans, et les bourses de sécurité familiales pour une meilleure protection des groupes vulnérables.   


M. GABRIEL FRUGONI, Ministre de la planification et du développement de l’Uruguay, s’est engagé à garantir le respect scrupuleux des droits sexuels et reproductifs de toute sa population.  Il a souligné que la mortalité maternelle en Uruguay était la plus basse d’Amérique latine.  Il a fait part d’un programme de protection intégrale de la petite enfance avec des mesures en matière de santé, d’éducation et de logement.


M. LORD TU’I’AFITU, Ministre de la santé de Tonga, s’est enorgueilli d’un taux de mortalité maternelle et infantile qui est passé de 12 à 2 décès pour 1 000 naissances par an.  En matière d’éducation, le pays promeut l’enseignement universel pour les moins de 13 ans depuis le XIX siècle, ce qui a pour résultat un taux d’alphabétisation de 98,2% chez les enfants de plus de 5 ans.  En septembre 2013, le Parlement a voté la loi de protection de la famille qui vise notamment à protéger les femmes et les filles des violences domestiques.  En dépit de ces succès, le Ministre a énuméré les différents points à améliorer en particulier les grossesses des adolescentes, les maladies sexuellement transmissibles et les besoins en matière de planification familiale.


Mme CLAUDIA PEÑA CLAROS, Ministre de l’autonomie de la Bolivie, a souligné que la Constitution de son pays était sensible aux questions hommes-femmes.  Des politiques ont été mises en place au bénéfice des femmes, des personnes âgées et des personnes handicapées.  La lutte contre la pauvreté et les inégalités nécessite encore des efforts, tout comme la protection des peuples autochtones, a-t-elle reconnu.  Selon elle, les objectifs de développement pour l’après-2015 doivent tenir compte de l’oppression dont sont victimes les femmes, ainsi que des droits culturels, sociaux et collectifs des peuples autochtones.  Plus généralement, elle a appelé à la démocratisation des organisations internationales, y compris l’Organisation des Nations Unies.


M. NANDI TUAINE GLASSIE, Ministre de la santé des Îles Cook, a indiqué que l’exode de la population vers la Nouvelle-Zélande a été massif ces dernières années.  Dans le pays, la préoccupation majeure devient donc le vieillissement de la population dont 12% est âgé de 60 ans ou plus.  Face au déclin démographique et au vieillissement de la population, le Gouvernement prend des mesures d’incitation au retour des émigrés.  Le pays étant sur le point de réaliser tous les OMD voire de les dépasser, il est néanmoins confronté au problème préoccupant des maladies non transmissibles contre lequel il fait face à coup de réformes législatives, de politiques de santé ambitieuses et de promotion d’une vie saine.  Le Gouvernement a approuvé la Déclaration finale de la sixième Conférence Asie Pacifique sur la population qui s’est tenue en 2013, a dit le Ministre en passant en revue quelques recommandations de ladite Déclaration.


Mme MABEL BIANCO, FEIM, a affirmé que la réticence des gouvernements à défendre les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles avait des retombées visibles sur les grossesses de celles-ci.  Le manque de données concernant la santé des moins de 15 ans rend plus difficile l’élaboration de politiques publiques pour s’attaquer à ce problème, a-t-elle dit.  En outre, elle a mis l’accent sur la nécessité d’étayer le Consensus de Montevideo pour qu’il serve de lignes directrices aux travaux de la Commission. 


M. MAWUSSI DJOSSOU SEMODJI, Ministre de la planification, du développement et de l’aménagement du territoire du Togo, a indiqué que son pays a organisé, il y a deux semaines, un forum de présentation du Rapport de revue de la CIPD+20.  Au Togo où les jeunes de moins de 25 ans représentent près de 60% de la population totale, les personnes en âge de travailler et qui assurent leur prise en charge peinent à la faire car le taux de dépendance ne fait que s’accroître.  En revanche, l’autonomisation des femmes et leur participation effective au développement devient peu à peu une réalité.  L’éducation et la santé des jeunes et des femmes se sont intensifiées, avec un taux de scolarisation de 87% au premier degré.  Un programme de la gratuité de la césarienne a contribué à faire reculer le taux de mortalité maternelle de 580 à 350 pour 100 000 naissances.  Mais des défis restent et pour y faire face, le Ministre a appelé à conjuguer les efforts pour réaliser la « Dividende démographique » qui constitue une opportunité à saisir pour parvenir au développement durable. 


M. BHOENDRADATT TEWARIE, Ministre de la planification et du développement durable de Trinité-et-Tobago, a déclaré que l’éradication de la pauvreté et la justice sociale faisaient partie intégrante des sept piliers du développement économique et social durable définis par son gouvernement.  Dans un souci de réaliser l’ensemble des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), divers programmes sociaux ont été mis en œuvre pour réduire de 2% par an le taux de pauvreté, a-t-il indiqué, soulignant que la pauvreté extrême n’était plus d’actualité dans son pays.  Le Gouvernement a en outre clairement identifié l’existence d’un lien entre éducation et réduction de la pauvreté.  Il a annoncé que l’objectif d’éducation universelle primaire avait été non seulement atteint, mais aussi dépassé, puisque l’éducation secondaire est également réalisée à l’échelle nationale.  « Et nous sommes en voie d’atteindre notre objectif de 60% d’enseignement postsecondaire », s’est réjoui le Ministre, qui a fait état de taux d’inscription et de réussite de 66% pour les femmes.  Il a également fait état de la création d’une Autorité pour les enfants à risque, encadrée par un cadre législatif vigoureux.  Enfin, a précisé M. Tewarie, dans le domaine de la santé, Trinité-et-Tobago a redoublé d’efforts pour réduire la mortalité infantile et maternelle, tandis que des soins de santé procréative et sexuelle ont été mis à disposition dans tout le pays, y compris pour prévenir le VIH/sida.


Sur le thème « Population et développement durable dans le contexte du programme de développement pour l’après-2015 », M. DAVID LAM, Spécialiste des questions de population et Professeur à l’Université du Michigan, a prévenu qu’entre 2015 et 2030, le monde comptera 1,1 milliard d’habitants de plus, dont 500 millions en Asie seulement.  Cette augmentation de 15% de la population est pourtant la plus faible de ces dernières décennies, a-t-il dit. 


Sur le front économique, la production alimentaire est aujourd’hui 3,4 fois plus élevée qu’en 1961; la production par tête d’habitant étant plus élevée de 50%.  Globalement, a affirmé le professeur, les taux de pauvreté ont baissé plus vite que n’a augmenté la population, les progrès les plus remarquables étant enregistrés dans les pays à bas revenu et à revenu intermédiaire. 


S’agissant de l’accès à l’éducation, M. Lam a indiqué que la population en âge d’être scolarisée a cru rapidement dans les pays en développement, ce qui fait qu’aujourd’hui on voit des petites familles investir considérablement dans leurs enfants contrairement à ce qu’on voyait auparavant.  Ces 50 dernières années ont vu les plus grandes améliorations dans les conditions de vie, alors que la population a connu des taux de croissance sans précédent.  Mais, a-t-il mis en garde, nous sommes confrontés à une répartition inégale des revenus entre et au sein des pays, à des problèmes écologiques et à la hausse des prix des produits de base. 


Entre 2015 et 2030, a prédit le professeur, le nombre d’enfant de 0 à 14 ans aura augmenté de 4%; celui des jeunes âgés de 15 à 24 ans, de 7,3%; celui des adultes âgés de 25 à 44 ans, de 9,4%; et celui de personnes âgées de 45 à 64 ans, de 24,8%.  La population de 65 ans et plus aura, quant à elle, augmenté de 61%.  Ces chiffres sont importants, a expliqué le professeur, car ils montrent que la faible croissance du nombre des enfants devrait permettre de réaliser des OMD cruciaux, comme ceux relatifs à la santé infantile et à l’éducation.


En effet, a-t-il précisé, la population en âge de travailler devrait augmenter de 650 millions entre 2015 et 2030, soit de 14%.  Plus de 40 millions d’emplois devront être créés chaque année pour rester aux taux d’emploi actuels.  Les pays d’Afrique subsaharienne devront créer 1,6 million d’emplois par mois, entre 2015 et 2030.  Mais le professeur s’est dit optimiste.  Il a rappelé que la population en âge de travailler a augmenté de 960 millions, soit 25%, entre 2000 et 2015.  Il a aussi souligné que la faible augmentation du nombre des enfants devrait atténuer la pression sur les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’emploi des jeunes. 


Débat interactif


Comment concilier l’optimisme et le fait que les richesses sont concentrées dans quelques mains, a commenté le représentant de Trinité-et-Tobago, après cette dernière intervention.  Le représentant de l’Indonésie s’est demandé comment faciliter la mobilisation des travailleurs migrants dans des pays où il y a différentes formes de forces de travail.  Il a aussi demandé quelle politique mettre en place pour tirer parti du « dividende démographique».  Quelles sont les modes de consommation dans le monde, a voulu savoir le représentant de l’Égypte.


Les migrations internationales, a répondu le Professeur, ont toujours été un facteur extrêmement important dans les progrès socioéconomiques, de ces dernières années.  Quant au dividende démographique, à savoir une croissance démographique résultant du déclin des taux de mortalité et de fertilité et changeant la structure des âges d’une population, il n’a pas caché les préoccupations face au taux de chômage et au fait que les jeunes n’accèdent pas tous à un emploi productif. 


Les inégalités n’ont pas augmenté partout, a-t-il dit.  Il a cité l’exemple du Brésil qui a réalisé une chute « impressionnante » de la pauvreté comme d’ailleurs la plupart des pays d’Amérique latine.  Mais, a-t-il reconnu, les forces du marché ont le désavantage d’accroître les inégalités.  C’est un véritable défi, tout comme la bonne répartition de la production alimentaire.  Répondant ainsi au représentant de l’Égypte, il a souligné que les meilleures mesures de la consommation se trouvent dans les études sur la pauvreté. 


Suite des déclarations


M. FERNANDO DELFIM DA SILVA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Guinée-Bissau, a jugé important de traiter des inégalités s’agissant de l’accès à la santé sexuelle et reproductive.  Il a fait part des progrès enregistrés dans son pays malgré les difficultés actuelles.  Le Gouvernement, a-t-il dit, s’efforce de renforcer les ressources humaines pour accélérer la mise en œuvre du Plan d’action de la CIPD. 


M. MICHEL BLOKLAND, Ministre de la santé du Suriname, a assuré que son pays avait suivi l’esprit et les idéaux de la CIPD en adoptant des lois, en renforçant ses institutions et en élaborant des stratégies, des politiques et des programmes dans les domaines de l’égalité des sexes, des droits de la femme, du genre, de l’éducation, de la santé et de la protection sociale.  Des programmes spécifiques ont été prévus pour atteindre les groupes vulnérables, comme les adolescents, les mères et les enfants, a-t-il indiqué.  L’accès à l’éducation s’est amélioré et la parité a été atteinte dans l’école primaire.  En outre, il s’est félicité d’une amélioration de l’accès aux services de santé maternelle et des soins fournis pour les personnes atteintes du VIH/sida.  Les enfants de moins de 16 ans et les personnes de plus de 60 ans bénéficient par ailleurs de soins de santé gratuits.


Le Ministre a également parlé de la nouvelle loi sur la violence domestique et de l’amélioration des services aux victimes.  En ce qui concerne les adolescentes enceintes, la loi interdit de les déscolariser.  L’éducation sexuelle fait partie du programme scolaire dans les écoles primaires et secondaires mais il reste des défis.  Le Ministre a cité les problèmes d’accès à l’éducation, à la santé, à la protection sociale et ceux liés au respect des droits de l’homme.  Il a souligné la nécessité d’investir davantage dans la promotion de la santé sexuelle et reproductive et de prendre des mesures plus efficaces pour que la population puisse vivre à l’abri de la pauvreté et de la violence. 


M. KESETEBERHAN ADMASU, Ministre de la santé de l’Éthiopie, a regretté que trop peu de femmes puissent choisir de réguler leurs grossesses parce qu’elles n’ont pas les connaissances ou les outils nécessaires.  Il a dès lors invité les décideurs politiques, les professionnels de la santé publique et les donateurs à faire preuve de détermination et à mobiliser des ressources pour relever ces défis.  En Éthiopie, deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, ce sont les femmes rurales qui ont le moins accès aux services modernes, a-t-il indiqué.  Il a reconnu que, malgré les efforts entrepris, la route est longue et difficile pour parvenir au plein accès aux services de santé reproductive.  Il a fait part de l’augmentation du nombre de travailleurs dans le domaine de la santé et de la mise en œuvre d’une stratégie appelée « Armée de développement de la santé », le but étant de mobiliser 3 millions de femmes volontaires.


Pour illustrer les progrès accomplis, il a indiqué que la part de femmes utilisant des contraceptifs en Éthiopie n’était que de 3% en 1991 avant de passer à 29% en 2011 et à 39% actuellement.  Comme la transition démographique qui résulte de ces efforts permet une meilleure croissance, l’Éthiopie pourrait devenir un pays à revenu intermédiaire d’ici à 10 ans.  Le Ministre a ensuite indiqué que la révision de la loi sur l’avortement a permis d’améliorer les services en la matière et ainsi de baisser le nombre de décès dus à des avortements clandestins.  Des progrès sont également en cours pour éliminer les pratiques traditionnelles comme les mariages précoces et les mutilations génitales féminines.  M. Admasu a cependant regretté le nombre encore trop élevé de décès en couches de très jeunes mères.  Il a aussi évoqué le problème de rupture de stocks de contraceptifs dans les cliniques locales.


Mme DELMA THOMAS, Ministre du développement social de la Grenade, a déclaré que son gouvernement s’est joint à l’effort visant à renforcer les capacités des individus et à garantir le développement durable, comme en témoignent plusieurs programmes.  Elle s’est tout particulièrement félicitée des progrès accomplis s’agissant de l’éducation universelle, de l’élargissement du filet de sécurité sociale et des programmes visant à répondre aux besoins de la jeunesse, à protéger les droits humains des plus vulnérables –femmes, enfants et personnes âgées– et à étendre l’accès aux soins de santé.  « Notre gouvernement a démontré une volonté politique au plus haut niveau pour faire de la violence à l’encontre des femmes une priorité sur le plan social », a assuré Mme Thomas, citant notamment des initiatives de lutte contre la violence domestique. 


Par ailleurs, près de 3% de la population nationale, la plupart des jeunes, participent à des formations et à un programme de stages de deux ans intitulé Imani, a poursuivi la Ministre, pour qui il s’agit d’un investissement important dans les concepts mêmes d’autonomisation et d’indépendance.  Elle a également évoqué un nouveau régime social destiné à réinsérer les personnes qui risquent de passer à travers le système.  Toutefois, a reconnu la délégation, des défis continuent de se poser dans la mise en œuvre du Programme d’action, en raison notamment du manque de ressources financières et de l’insuffisance de l’expertise technique.  C’est le cas de l’ouverture d’un centre juvénile dans l’est du pays, qui a été longtemps retardée, et qui nécessitera des ressources additionnelles.


Mme PATRICIA CHEMOR, Secrétaire générale du Conseil national pour la population du Ministère de l’intérieur du Mexique, a déclaré que la protection des droits des jeunes, leur accès à l’éducation, y compris l’éducation sexuelle, et les possibilités d’emploi étaient nécessaires à leur développement.  Le Consensus de Montevideo inclut des mesures sur les domaines stratégiques de la population et du développement, a-t-elle souligné. 


Mme Chemor a précisé que le Mexique accueillerait la deuxième Conférence régionale sur la population et le développement en Amérique latine et dans les Caraïbes, prévue pour 2015.  Le Conseil national de la population est en consultation permanente avec les représentants d’autres bureaux gouvernementaux, le milieu universitaire et la société civile.  Le Programme national de population 2014-2018 sera lié à la nouvelle loi générale de la population adoptée pour répondre aux besoins démographiques du pays au XXIe siècle, a-t-elle affirmé.


Mme MARIAM JASHI, Vice-Ministre du travail, de la santé et des affaires sociales de la Géorgie, a noté que son pays a enregistré des progrès notamment dans la protection des femmes, des filles et des personnes âgées.  Depuis 2003, le pays a mis en place le traitement intégral du VIH/sida.  Elle a aussi parlé de la participation des femmes en politique comme une des réussites de son pays, comme en témoigne le fait que 10% des Parlementaires sont des femmes.  Parmi les obstacles, elle a évoqué le chômage qui frappe 15% de la population ainsi que le vieillissement de la population.  Grâce à la CIPD, des plans et des stratégies de développement nationaux ont été mis en œuvre.  La participation de la société civile, les partenariats et la viabilité des programmes soutenus par les donateurs sont promus pour aboutir aux résultats que l’on connait aujourd’hui non seulement en Géorgie mais aussi dans d’autres parties du monde, a conclu Mme Jashi. 


Mme AMELIA MUENDANE NAKHAR (Mozambique) a déclaré qu’en dépit des défis auxquels est confronté son pays, des progrès significatifs y ont été accomplis dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’action.  Elle a commencé par faire état des résultats en matière d’éducation, expliquant que 74% des enfants en âgé d’être scolarisés l’étaient effectivement et que 40% des femmes du pays savaient lire et écrire.  Quant à la mortalité infantile, elle est désormais de 64 morts pour 1 000 naissances, ce qui signifie que l’OMD a été atteint, s’est félicitée la Ministre.  La mortalité maternelle se situe à 408 pour 100 000 naissances, ce qui continue d’être trop élevé, a-t-elle ajouté, mais cela représente un progrès par rapport à ce qu’elle était dans les années 90, où elle culminait à 1 000.  Abordant enfin la question de l’autonomisation des femmes, la Ministre a déclaré que celles-ci représentaient 40% des parlementaires, 29% des ministres, 20% des vice-ministres et 36% des gouverneurs de province. 


Mme TANYA RASMUSSO, Secrétaire d’État chargée de la coopération internationale au développement de la Suède, a invoqué l’expérience de son pays pour dire que l’accès à l’information sur l’anatomie et la sexualité ne conduit pas justement à une sexualité précoce et encore moins à la multiplication des relations sexuelles.  En Suède, a-t-elle insisté, l’éducation sexuelle est obligatoire depuis 1995 et depuis lors, l’âge du premier rapport sexuel est resté le même.  Grâce au droit de la femme à l’avortement, la Suède n’a enregistré aucune mort à la suite d’une interruption de grossesse.  Rendre l’avortement illégal ne réduit pas le nombre des avortements.  Il en fait simplement une activité clandestine.  En 1999, la Suède a aussi décidé de criminaliser la sollicitation de services sexuels, le but étant de punir le client et non le ou la prostitué(e).  En conséquence, la Suède a enregistré une baisse drastique de la demande et considère comme « une grande victoire » le fait que le Parlement européen ait adopté une résolution certes non contraignante appelant à des mesures contre la demande.  Nous devons, a dit la Secrétaire d’État, engager les hommes et les femmes comme des partenaires stratégiques dans la lutte contre les structures qui perpétuent l’inégalité des sexes et la discrimination.  La Secrétaire d’État a appelé à un objectif spécifique sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles dans le programme de développement pour l’après-2015. 


M. ZAHID MALEQUE, Ministre de la santé et du bien-être de Bangladesh, a fait part des progrès réalisés par son pays depuis la CIPD notamment un taux de croissance économique de 6% pendant la décennie précédente qui a permis la réduction de la pauvreté de 56% en 1991 à 26% en 2013.  Le Bangladesh a aussi réalisé l’égalité des sexes dans l’enseignement primaire et secondaire.  L’école secondaire compte 53% de filles et 47% de garçons.  La participation des femmes dans l’économie formelle et informelle ainsi qu’en politique a également augmenté.  Si 7% des femmes avaient un travail régulier en 1994, aujourd’hui, elles peuvent se targuer d’avoir 12 000 congénères élues lors des élections locales de 2014.  En matière de santé, le taux de mortalité maternelle a décliné de 65%.  Les défis auxquels font face le pays sont la croissance rapide de la population, l’urbanisation galopante et les migrations.  Le Bangladesh est aussi engagé à réduire la violence contre les femmes en adoptant des lois et des politiques de sensibilisation.  Le pays travaille également pour faire diminuer le nombre des mariages et des grossesses précoces. 


M. JULIO ROJAS, Vice-Ministre des populations vulnérables du Pérou, a déclaré que le Pérou avait déployé des efforts considérables pour améliorer le bien-être de sa population et ouvrir la voie au développement humain.  Au cours des deux dernières décennies, des progrès ont ainsi été accomplis dans l’élimination de la pauvreté, qui a baissé de près de 30%.  D’importantes disparités demeurent toutefois entre zones urbaines et rurales, a reconnu M. Rojas.  Des actions ont donc été entreprises pour venir en aide aux régions les plus reculées du Pérou, a-t-il expliqué.  Sur le plan sanitaire, il a salué l’adoption d’un Plan national pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale, d’un Plan national multisectoriel pour la prévention des grossesses d’adolescentes et d’un Plan national de la population, qui sont tous assortis de mesures destinées à garantir l’accès des Péruviens à la santé reproductive et sexuelle.  Le Vice-Ministre a en outre signalé la promulgation d’une loi contre la violence axée sur une meilleure protection des victimes.  Enfin, a-t-il ajouté, le vieillissement et la protection sociale, thèmes urgents qui ne faisaient pas partie des politiques publiques sont désormais inscrits au cœur de l’agenda social péruvien, en particulier de son Plan national de la population 2010-2014.


M. JAZAG AMARSANAA, Vice-Ministre de la santé de la Mongolie, s’est enorgueilli des progrès enregistrés dans son pays qui a réussi à baisser de 75% le taux de mortalité maternelle, entre 1900 et 2015.  Un autre succès, a-t-il dit, tient au fait que la Mongolie a intégré les concepts de santé et droits reproductifs dans ses programmes de santé publique, à tous les niveaux.  Les défis qui se profilent à l’horizon sont l’accès à la santé reproductive et à la planification familiale dans les milieux ruraux et parmi les groupes désavantagés.  Le défi est aussi d’améliorer la qualité des services, de baisser le taux de grossesse chez les adolescentes, de combattre les avortements non médicalisés, de consacrer les droits sexuels et de répondre aux besoins immenses en matière de planification familiale.  En 2004, le Parlement a adopté la loi sur la violence domestique et en 2011, il a approuvé la loi sur l’égalité des sexes.  L’année dernière, la Mongolie a d’ailleurs été le soixante-troisième pays à se joindre à l’initiative « UNITE » du Secrétaire général de l’ONU. 


Le Vice-Ministre a cité deux autres défis importants, ceux du chômage des jeunes et d’une population vieillissante.  S’agissant des migrations internationales, la Mongolie a déjà, conformément au Programme d’action du Caire, signé des accords avec plusieurs pays pour garantir le respect des droits des migrants.  Comme le Programme d’action dit aussi que le droit au développement est un droit universel et inaliénable, la Mongolie s’est efforcée de mettre en œuvre une approche du développement fondée sur les droits de l’homme, a aussi expliqué le Vice-Ministre.


M. VALERIU CHIVERI, Vice-Ministre des affaires étrangères et de l’intégration européenne de la République de Moldova, a noté que les sociétés peuvent avancer si les populations ont accès à la santé, à l’éducation et à l’emploi.  Les obstacles au développement restent la pauvreté, le manque de participation des jeunes et des personnes âgées, a expliqué M. Chiveri.  Pour y faire face, il a dit que le Programme d’action de la CIPD demeure pertinent.  Il a indiqué qu’en matière de migration internationale, il faut aider les pays à bien gérer les flux migratoires par divers mécanismes notamment l’aide aux pays d’accueil et la restructuration du marché du travail.


Mme ANA TRISIC-BABIC, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Bosnie-Herzégovine, a confirmé les progrès enregistrés dans son pays.  Tous les pays, a-t-elle dit, doivent de toute manière faire plus pour renforcer le capital humain et la résilience et ainsi assurer le bien-être de tous et réaliser le développement durable.  Elle a souhaité que le résultat de cette session tienne compte des conclusions et des recommandations des examens régionaux de la mise en œuvre du Programme d’action au-delà de 2014.  Le résultat final doit aussi reconnaître le lien entre ces conclusions et recommandations et le programme de développement pour l’après-2015.


Mme JANETTE L. GARIN, Sous-Secrétaire d’État à la santé des Philippines, a assuré que son pays travaille avec acharnement pour traduire les gains économiques en emplois et en services sociaux de base pour les 4,2 millions de familles pauvres des Philippines.  Aussi, un programme de développement humain a-t-il été mis en place, pour garantir des investissements dans la santé et l’éducation en faveur des ménages pauvres.  À ce jour, 4 millions de familles ont pu en bénéficier et le Parlement vient juste d’approuver un budget additionnel pour l’élargissement du programme.  La Sous-Secrétaire d’État a rappelé que le statut économique et politique des femmes philippines a été salué en 2013 au Forum économique mondial.  Les Philippines sont classées parmi les 10 meilleurs pays en la matière, mais ils n’oublient pas les défis qui restent en matière d’égalité des sexes, dont la lutte contre la violence fondée sur le sexe, la budgétisation sexospécifique et l’élimination de la discrimination. 


Les Philippines n’épargnent non plus aucun effort en faveur des personnes âgées, des personnes handicapées et des peuples autochtones qui aujourd’hui encore sont les groupes les plus négligés du pays et dont l’émancipation exige une approche intégrée qui corrige les vulnérabilités économiques, sexuelles et sociales, y compris en matière de santé sexuelle et reproductive.  Globalement, des efforts sont faits pour élargir l’accès de toutes les femmes à la santé sexuelle et reproductive.  Le pays est en effet alarmé par la hausse du nombre des grossesses chez les adolescentes, dont le taux est passé de 6,3% en 2002 à 13,6% en 2013.  S’agissant des migrations, la Vice-Secrétaire d’État a souligné que son pays reconnaît la contribution importante à l’économie des plus de 10 millions émigrés philippins.  Les Philippines sont déterminées à améliorer les politiques et programmes pour optimiser les gains économiques de ce phénomène et atténuer les coûts sociaux que les Philippins de l’extérieure doivent supporter.  La Vice-Secrétaire d’État a conclu en appuyant l’intégration des recommandations du rapport sur le Programme d’action du Caire au-delà de 2015 dans le programme de développement pour l’après-2015.


M. TONGAI M. MUZENDA, Vice-Ministre des services publics du Zimbabwe, a lui aussi présenté les progrès accomplis par son pays dans la mise en œuvre du Programme d’action de 1994.  Il a attribué le déclin significatif observé en matière de mortalité maternelle et infantile aux investissements massifs consentis par son gouvernement dans la santé primaire à travers tout le pays.  Des progrès similaires ont été enregistrés dans la lutte contre le VIH/sida, dont la prévalence est passée de 29 à 13% entre 1997 et 2007, a-t-il noté, ajoutant que le taux de prévalence de la contraception du Zimbabwe était l’un des meilleurs de toute l’Afrique subsaharienne.  Soucieux du bien-être des jeunes, son gouvernement a également mené à son terme l’examen de la Politique nationale de la jeunesse qui cherche à mettre les jeunes au premier plan de toutes ses initiatives de développement, ainsi qu’à assurer leur participation à toutes les sphères de la société et de la gouvernance.  L’accès à l’eau potable et à l’assainissement figure également au cœur des préoccupations des autorités, a poursuivi le Vice-Ministre, qui a fait état d’un léger recul sur ce plan, imputable selon lui aux sanctions économiques imposées à son pays.  M. Muzenda a reconnu en conclusion que des défis restaient à relever et qu’en dépit de réels progrès, son pays avait toujours un retard à combler dans certaines catégories de l’index de développement humain, notamment s’agissant de l’éradication de la pauvreté.


Mme CLAUDIA GARCIA SAMANIEGO, Vice-Ministre de l’égalité et de la lutte contre la discrimination du Paraguay, a annoncé que son pays a mis en œuvre une politique de réduction de la pauvreté avec la participation du secteur privé.  Un processus d’acquisition de terrain a été lancé pour les opérateurs agricoles dans cette optique.  Un autre programme de transfert d’argent a aussi été mis en place ainsi qu’une aide aux personnes âgées avec une pension équivalente à 25% du dernier salaire.  Un programme d’inclusion des personnes handicapées a aussi été mis en œuvre.  Mais la situation des peuples autochtones reste néanmoins un problème, a avoué la Ministre.  En ce qui concerne la santé publique, des politiques publiques ont été mises en place, en particulier, contre la mortalité maternelle et infantile et une Stratégie nationale a été lancée pour réduire la prévalence du VIH/sida ainsi que les grossesses précoces.  Au plan international, le Paraguay compte entrer au Conseil des droits de l’homme pour la période 2015-2017, a annoncé Mme Samaniego.


Mme MATIA KASAIJA, Ministre des finances, de la planification et du développement économique de l’Ouganda, a affirmé que son pays avait fait passer le taux de pauvreté de 39% en 2002 à 22% en 2012, tout en réalisant l’objectif d’éradication de la pauvreté extrême.  En outre, depuis 1990, la lutte contre la pandémie du VIH/sida a permis d’obtenir un déclin spectaculaire dans les taux de transmission du virus, passant de 18 à 6,4%, tandis que les traitements antirétroviraux sont désormais accessibles à 62% des malades.  Dans le secteur éducatif, le taux de scolarisation dans le primaire est de 90% et les objectifs d’universalisation de l’éducation primaire et secondaire sont désormais atteints.  Par ailleurs, alors que les jeunes forment 78% de la population, l’Ouganda a mis en place des programmes destinés à faciliter leur accès à l’Internet et aux prêts bancaires sans intérêt, avec pour but de les encourager à créer des entreprises et des emplois.  Toutefois, des défis subsistent, a prévenu la Ministre, en particulier le faible accès à la planification familiale et le taux relativement élevé de la mortalité maternelle, qui est de 438 pour 100 000 naissances.


M. SOMCHIT INTHAMITH, Vice-Ministre de la planification et des investissements du Laos, a indiqué que son gouvernement a mené des actions stratégiques, notamment un plan de réforme du secteur de la santé sur cinq ans, afin d’améliorer la fourniture de services de soins de santé de base.  Il a aussi parlé du Plan de développement des ressources humaines et de la politique en faveur des pauvres qui offre des services de soins de santé maternelle.  Avec la moitié de la population qui est âgée de moins de 20 ans, le pays s’efforce de répondre aux aspirations des jeunes, ce qui représente un défi notamment du fait du fort taux de fertilité chez les adolescentes.  Une analyse de la situation des adolescents et des jeunes est en cours, qui servira de base à un plan d’action multisectoriel.


Le renforcement de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes est une autre priorité du Gouvernement laotien, a poursuivi le Vice-Ministre qui a aussi mentionné ce qui est fait pour améliorer l’éducation des populations défavorisées.  M. Inthamith a ensuite souligné la nécessité de bien planifier le développement des villes durables et de resserrer les liens entre les villes et les campagnes.  Il s’est aussi félicité de l’amélioration notable de l’espérance de vie qui est passée de 54 ans à 68 ans en 20 ans.  Il reste encore beaucoup à faire, a-t-il reconnu, pour garantir le bien-être de la population et parvenir au développement durable.  Il s’est aussi prévalu d’un système de statistiques développé dans le cadre d’une stratégie pour 2010-2020.


M. JUAN TOMAS MONEGRO, Vice-Ministre de l’économie de la République dominicaine, a dit que depuis 20 ans, la CIPD marquait l’arsenal juridique de son pays, y compris dans la Constitution.  Mais en dépit des succès comme un taux de croissance économique de 12%, les inégalités restent criantes, a dit le Ministre qui a évoqué la nécessité de changements structurels pour ouvrir davantage l’accès des populations aux services de base.  Ces inégalités ne se reflètent pas seulement là mais aussi dans l’écart des salaires, la discrimination contre les femmes, la violence domestique et le chômage des jeunes.  Un Pacte national d’éducation a ainsi été signé pour mieux former les jeunes et 20 ans après la CIPD, s’est tout de même félicité le Vice-Ministre, la République dominicaine a réussi à mettre en place une société tolérante notamment en matière des droits sexuels. 


Mme LOLA VELARDE, Institut pour la politique de la famille, a tenu à rappeler, en ce vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, qu’aucune initiative de développement ne peut être couronnée de succès si la famille n’est pas mise au centre des efforts.  Le Programme de préservation de la famille, une approche holistique du développement qui met l’accent sur le travail avec les familles et les communautés les plus pauvres en Afrique, a permis de le vérifier, a-t-elle assuré.  L’Institut pour l’impact de la famille, basé aux États-Unis, soutient pour sa part les efforts visant à faire de l’approche centrée sur la cellule familiale une priorité des politiques publiques, a-t-elle expliqué.


M. MALAKA TABAR, Forum asiatique des Parlementaires sur la population et le développement, s’est félicité des progrès accomplis par les pays de la région Asie-Pacifique dans l’accès aux services de santé procréative et sexuelle depuis l’adoption du Programme d’action de 1994, lesquels ont permis une baisse de moitié du taux de mortalité maternelle par exemple et un recul de la pandémie du VIH/sida.  Toutefois, des disparités demeurent, notamment entre zones urbaines et rurales, où les populations concernées, femmes et jeunes en particulier, ont du mal à obtenir les services dont ils ont besoin.  Il a déclaré que les parlementaires s’efforçaient de répondre au problème de la violence à l’encontre des femmes en s’en prenant aux lois, réglementations, politiques et pratiques discriminatoires.  Au nombre des défis qui continuent de se poser dans la région figurent les conséquences des catastrophes naturelles, l’expansion démographique et le nombre significatif de migrants, a souligné M. Tabar, qui a recommandé qu’ils soient pleinement pris en compte dans le cadre des objectifs de développement post-2015. 


Mme ANA CRISTINA GONZALEZ VELEZ, Red de salud de las mujeres de America latina y el Caribe, a déploré que 20 ans après la CIPD, certains gouvernements n’aient toujours pas pleinement réalisé les droits de la femme.  Certains tentent même de revenir sur les droits acquis.  Les femmes sont les gardiennes de nos droits.  Or les modèles actuels renforcent la discrimination, l’exclusion et les violations des droits de la femme et des homosexuels, a dénoncé Mme Velez pour qui les femmes doivent participer à la définition des stratégies de développement.  « Nous sommes ici pour imaginer un monde où l’égalité et les droits de tous sont possibles ».


Mme LAURA MIRANDA-FLE FIL, Alliance defending freedom, a appelé les États à établir des priorités mettant les personnes au centre des préoccupations.  « Nous sommes aujourd’hui face à une bombe démographique qui doit être désamorcée ».  Elle a mis en avant les dangers liés au vieillissement de la population et à une population de jeunes, moins nombreuse, à qui revient la tâche du développement.  Elle a demandé aux gouvernements de se concentrer sur les mille premiers jours de la vie d’un nouveau-né pour sauver la vie des mères et des enfants et aider les pays à se développer.  En matière de promotion de la santé maternelle, elle a proposé des mesures s’articulant autour de l’éducation de qualité, des soins prénataux, anténataux et postnataux, et de l’accès à l’eau et à l’assainissement.  « Les gens ne sont pas le problème, les gens sont la solution ».   


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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