La Commission de la population et du développement s’ouvre par des appels à intégrer les priorités du Caire dans les futurs objectifs de développement durable
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Commission de la population et du développement
Quarante-septième session
2e & 3e séances – matin & après-midi
LA COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DÉVELOPPEMENT S’OUVRE PAR DES APPELS À INTÉGRER
LES PRIORITÉS DU CAIRE DANS LES FUTURS OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE
La quarante-septième session de la Commission de la population et du développement s’est ouverte aujourd’hui par des appels pour que les domaines prioritaires du Programme d’action du Caire*, adopté il y a 20 ans, soient inscrits dans les futurs objectifs du développement durable.
« Il est temps de réaffirmer le message essentiel du Programme à savoir que la dignité et les droits de l’homme tracent la voie d’un avenir résilient et durable », a ainsi déclaré le Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), M. Babatunde Osotimehin, à l’ouverture de cette session, dont les travaux, sous la présidence de M. Gonzalo Koncke (Uruguay), se poursuivront jusqu’au vendredi 11 avril.
« C’est la raison d’être du Programme d’action du Caire et c’est la voie de la durabilité et d’un meilleur monde pour tous, a conclu le Directeur exécutif. » Adopté en septembre 1994, le Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement du Caire (CIPD) témoigne d’un consensus remarquable entre les divers États Membres sur le fait que le développement est axé sur les êtres humains.
Il reconnaît également qu’un meilleur accès à la santé et à l’éducation et que la protection des droits de l’homme, en particulier des droits des femmes et des adolescents, dont les droits en matière de santé sexuelle et procréative, garantiront le moment venu une amélioration des conditions sociales et économiques et contribueront à ralentir l’accroissement démographique.
Le Vice-Secrétaire général de l’ONU, M. Jan Eliasson, qui a fait part du message du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, s’est félicité du fait que les différents plans d’action régionaux prennent complètement en compte les besoins de toutes les tranches de la population et mettent en relief les liens existant entre bien-être individuel et croissance économique et développement durables.
« Maintenant, que nous nous attelons à la définition d’un nouveau programme de développement inclusif et durable pour l’après-2015, je suis sûr, a-t-il affirmé, que le Programme d’action du Caire qui est ancré dans les principes d’égalité et des droits continuera à guider et à enrichir nos efforts. »
Vingt ans après la Conférence du Caire, les objectifs et engagements du Programme d’action de la CIPD demeurent pertinents et continuent d’être un cap essentiel pour relever les défis du développement, a expliqué le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Wu Hongbo. De même, il a précisé qu’en 2012, la Conférence « Rio+20 » avait confirmé le lien important entre développement durable et évolution démographique.
Pour la Conseillère spéciale du Secrétaire général et Envoyée spéciale des Nations Unies pour le VIH/sida en Asie et dans le Pacifique, Mme Nafis Sadik, qui s’exprimait sur le thème « La dignité et les droits de l’homme dans le contexte du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement au-delà de 2014 », a affirmé que la Conférence du Caire avait constitué un jalon de la lutte de l’humanité contre la pauvreté et pour la dignité.
Vingt ans après, de grands défis existent encore, a-t-elle dit, renvoyant aux interventions précédentes et aux rapports du Secrétaire général. La tendance démographique de demain dépendra des politiques établies aujourd’hui, a-t-elle observé, plaidant pour l’accès universel à la santé reproductive, à l’éducation des jeunes, l’accent devant être mis en particulier sur les fillettes, l’autonomisation des femmes et l’égalité hommes-femmes.
Le Directeur de la Division de la population au Département des affaires économiques et sociales (DAES), M. John Wilmorth, et M. Kwabena Osei-Danquah, du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), ont eux, présenté, respectivement, les rapports du Secrétaire général qui note qu’en 1994, la planète comptait environ 5,7 milliards d’habitants contre 7,2 milliards de personnes aujourd’hui. Si la courbe actuelle se maintient, la population mondiale devrait atteindre 8,1 milliards de personnes en 2025 et 9,6 milliards en 2050.
M. Katsuhiko Takahashi (Japon), Mme Nino Shekriladze (Géorgie), et M. Jens Ole Bach Hansen (Danemark) ont été élus à la vice-présidence de la quarante-septième session de la Commission. M. Takahashi a également été nommé Rapporteur de la Commission.
ÉVALUATION DE L’ÉTAT DE MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME D’ACTION DE LA CONFÉRENCE SUR LA POPULATION ET LE DÉVELOPPEMENT ET EXPÉRIENCES DES PAYS
Rapport du Secrétaire général sur les tendances démographiques mondiales (E/CN.9/2014/3)
Dans ce rapport, le Secrétaire général offre une perspective démographique de l’évolution du monde au cours des 20 dernières années, depuis la Conférence internationale sur la population et le développement, qui s’est tenue au Caire en 1994.
En 1994, la planète comptait environ 5,7 milliards d’habitants et au début de cette année, la population mondiale est estimée à 7,2 milliards de personnes, avec une augmentation annuelle d’environ 82 millions, dont approximativement un quart dans les pays les moins développés. Si la courbe actuelle se maintient, la population mondiale devrait atteindre 8,1 milliards de personnes en 2025 et 9,6 milliards en 2050.
Alors que la taille absolue de la population mondiale s’est considérablement accrue depuis la Conférence du Caire, le Secrétaire général souligne que l’augmentation annuelle de la population a diminué depuis la fin des années 60. D’ici à 2050, la population mondiale devrait augmenter de 49 millions de personnes par an, dont plus de la moitié dans les pays les moins développés. Actuellement, sur les 82 millions de personnes supplémentaires que compte chaque année la population mondiale, 54% vivent en Asie et 33% en Afrique. D’ici à 2050, toutefois, l’Afrique représentera plus de 80% de la croissance mondiale, contre 12% seulement pour l’Asie. Dans l’ensemble, le taux d’accroissement démographique mondial devrait diminuer pour atteindre 0,5% par an d’ici à 2050.
L’essentiel de l’accroissement démographique prévu pour la période 2014-2050 sera concentré dans un petit nombre de pays et neuf pays compteront pour plus de la moitié de cet accroissement: la République démocratique du Congo, les États-Unis, l’Éthiopie, l’Inde, l’Indonésie, le Nigéria, l’Ouganda, le Pakistan et la Tanzanie. L’Inde devrait dépasser la Chine et devenir le pays le plus peuplé d’ici à 2028.
À l’opposé, les populations de plus de 40 pays et des grandes régions devraient diminuer entre 2014 et 2050; les baisses les plus importantes étant en Allemagne, en Chine, en Fédération de Russie ou encore au Japon. La baisse de la population et l’accélération de son vieillissement sont par conséquent des préoccupations importantes dans un nombre croissant de pays et de grandes régions.
En 2014, l’indice synthétique de fécondité pour le monde s’établit à environ 2,5 enfants par femme; le taux de fécondité en Afrique était beaucoup plus élevé que dans d’autres régions. De nombreux pays d’Europe ont enregistré une légère hausse de la fécondité au cours des 5 à 10 dernières années, insuffisante dans la plupart des cas pour atteindre le seuil de remplacement. Les pays d’Europe occidentale, tels que l’Allemagne et l’Autriche, et pratiquement la totalité des pays d’Europe de l’Est et du Sud présentaient toujours des taux de fécondité inférieurs à 1,5 enfant par femme en 2014.
Les politiques visant à améliorer l’accès à des méthodes de contraception éprouvées et efficaces ainsi qu’à des programmes de planification familiale et à la médecine de la procréation ont contribué à la baisse de la fécondité. En 2013, plus de 90% des gouvernements ont soutenu directement ou indirectement des programmes de planification familiale contre 86% en 1996. Dans toutes les grandes régions à l’exception de l’Afrique, le taux d’utilisation de contraceptifs est de 60% ou plus chez les femmes mariées ou vivant en couple.
Lorsque l’utilisation de contraceptifs est faible, les taux d’avortements non médicalisés sont en général élevés. En 2008, on recensait environ 28 avortements non médicalisés pour 1 000 femmes âgées de 15 à 44 ans en Afrique, contre 14 en moyenne dans le monde.
Si on prend 1994 comme année de base, seuls le Bhoutan, le Cambodge, le Nicaragua, le Paraguay, le Pérou, le Swaziland et le Viet Nam devraient réaliser, en 2014, l’objectif minimal convenu de 50% de réduction des besoins non satisfaits –accès aux préservatifs-.
Pendant les 20 années qui ont suivi la Conférence du Caire, l’espérance de vie a augmenté partout dans le monde, poursuivant sa hausse des décennies précédentes. À l’échelle mondiale, l’espérance de vie à la naissance est passée de 64,8 ans pendant la période 1990-1995 à 70 ans pendant la période 2010-2015, soit une hausse de 5,2 années. Malgré cela, la plupart des pays n’atteindront pas une espérance de vie de 75 ans (70 ans pour les pays ayant les plus forts taux de mortalité) à la date cible de 2015. L’écart d’espérance de vie à la naissance entre les pays des régions développées et les pays les moins avancés demeure important, soit 17,1 années.
L’Afrique reste en 2014 la grande région où le taux de mortalité infantile est de loin le plus élevé, encore bien supérieur à l’objectif de 45 décès pour 1 000 naissances vivantes fixé en 1994, à l’exception de l’Afrique du Nord et de plusieurs petites îles proches du continent.
Bien que des millions de personnes continuent chaque année d’être infectées par le VIH, des progrès tangibles contre la maladie ont été enregistrés à l’échelle mondiale. En 2012, on estime que 2 millions de personnes ont été infectées par le VIH (soit une baisse de 37% par rapport au pic de contamination de 1996) et que 1,6 million de personnes sont mortes des suites du sida (soit une baisse de 30% par rapport au pic de décès de 2006). On ne pourra réduire la mortalité associée au sida qu’en élargissant l’accès universel au traitement, prévient le Secrétaire général.
En 2012, sur les 28,3 millions de personnes vivant dans les pays à bas revenu ou à revenu intermédiaire qui auraient eu besoin d’un traitement, seules 9,7 millions en ont bénéficié. En dépit d’une nette amélioration, le monde n’atteindra pas l’objectif de la Conférence, également l’objectif du Millénaire pour le développement de réduire de 75% le taux de mortalité maternelle à l’échéance 2015.
Le Secrétaire général prévient aussi que les maladies non transmissibles courantes comme les maladies cardiovasculaires, le cancer, le diabète et les maladies respiratoires contribuent notablement à la morbidité et la mortalité aussi bien dans les régions développées que dans les régions moins développées.
Le Secrétaire général indique ensuite que les migrations internationales ont gagné en ampleur, en envergure, en complexité et en importance démographique au cours des 20 dernières années. En 2013, le nombre de migrants internationaux à travers le monde s’élevait à 232 millions, contre 154 millions en 1990. Bien que cela représente une augmentation de 78 millions de personnes, la part des migrants internationaux dans la population mondiale ne s’est guère accrue, passant de 2,9% en 1990 à 3,2% en 2013. Le solde migratoire net (le nombre d’immigrants moins le nombre d’émigrants) est devenu l’un des facteurs principaux de l’accroissement démographique dans les régions développées.
La part des migrants internationaux vivant dans les régions développées est passée de 53% en 1990 à 59% en 2013. En 1990 et 2013, l’Amérique du Nord a accueilli le plus grand nombre de migrants internationaux, enregistrant chaque année un solde net de 1,1 million de migrants, suivie de l’Europe (1 million) et de l’Asie (un peu moins de 1 million). Entre 2000 et 2013, toutefois, l’Asie a accueilli davantage de migrants internationaux que toutes les autres grandes régions, affichant un solde net d’environ 21 millions de migrants, soit en moyenne 1,6 million de migrants par an.
Les migrations entre pays des régions moins développées (82,3 millions de personnes en 2013) ont la même ampleur que celles des régions moins développées vers les régions développées (81,9 millions en 2013).
S’agissant du vieillissement de la population, le Secrétaire général indique qu’au niveau mondial, la part des personnes âgées (de plus de 60 ans) est passée de 9% en 1994 à 12% en 2014, et devrait atteindre 21% d’ici à 2050. En 2014, le taux de croissance annuel de la population âgée de 60 ans ou plus sera presque trois fois plus important que celui de la population dans son ensemble. Il dépasse déjà le nombre d’enfants de moins de 5 ans.
En 2014, environ deux tiers de la population mondiale de 60 ans ou plus vivent dans les régions moins développées, cette proportion devant atteindre les quatre cinquièmes d’ici à 2050.
Aujourd’hui, explique aussi le Secrétaire général, plus de la moitié de la population mondiale vit en zone urbaine, passant de 2,3 milliards de personnes en 1994 à 3,9 milliards en 2014. Elle devrait atteindre 6,3 milliards en 2050. À titre de comparaison, la taille de la population rurale est restée pour ainsi dire inchangée de 1994 à 2014 et devrait commencer à diminuer et, en 2050, pourrait compter 0,3 milliard de personnes de moins qu’aujourd’hui.
La situation démographique, conclut le Secrétaire général, est très hétérogène et évolue en permanence. L’évolution démographique continuera d’influencer d’autres changements tout aussi importants sur le plan social, économique, environnemental et politique, et d’être elle-même influencée par ces changements. Mieux connaître et comprendre la façon dont ces facteurs interagissent pourrait permettre d’éclairer le débat international sur l’établissement du programme de développement pour l’après-2015 et l’élaboration des politiques visant à atteindre les objectifs de développement nouveaux ou existants.
Rapport du Secrétaire général sur le Plan directeur pour le suivi du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement au-delà de 2014 (E/CN.9/2014/4)
Les conclusions du rapport, dit le Secrétaire général, confirment très largement le consensus dégagé à la Conférence du Caire, selon lequel le respect, la protection, la promotion et l’exercice des droits de l’homme sont des conditions préalables au développement, à la dignité et au bien-être de tous les peuples et que les droits en matière de santé sexuelle et procréative et une compréhension des conséquences de la dynamique des populations sont les bases essentielles du développement durable.
Compte tenu des progrès et des retards enregistrés jusqu’ici, le Secrétaire général fait de très nombreuses recommandations. Il demande, par exemple, aux gouvernements d’élaborer, de renforcer et d’appliquer des stratégies nationales efficaces, intégrées, coordonnées et cohérentes afin d’éradiquer la pauvreté et de rompre les cycles d’exclusion et d’inégalité.
Il leur demande de promouvoir et de garantir l’égalité des chances pour les femmes afin qu’elles puissent contribuer à la société en tant que responsables, gestionnaires et décisionnaires. Dans ce contexte, il est essentiel de prendre en compte les vues et les valeurs de l’opinion concernant le sexisme et d’autres formes de discrimination, et de les suivre de manière régulière en tant qu’indicateurs du développement social. Les gouvernements doivent garantir l’égalité des hommes et des femmes en droit et dans la pratique, insiste le Secrétaire général.
Les gouvernements, poursuit-il, doivent éliminer les obstacles juridiques, réglementaires et sociaux à l’information des adolescents en matière de sexualité et de procréation, à leur accès à l’éducation et aux services compétents, et prendre des mesures garantissant le droit fondamental des adolescents et des jeunes d’être maîtres de leur sexualité, y compris de leur santé sexuelle et procréative, et de prendre librement et de manière responsable des décisions dans ce domaine, à l’écart de toute contrainte, discrimination ou violence.
À sa session extraordinaire consacrée au suivi du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement au-delà de 2014, l’Assemblée générale, conclut le Secrétaire général, aura l’occasion déterminante de donner suite aux conclusions et recommandations issues de l’examen opérationnel concernant la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action au-delà de 2014. Elle est invitée à réfléchir à des moyens de prendre en compte ces conclusions et recommandations lors de l’examen préliminaire du programme de développement pour l’après-2015 et des préparatifs de la session extraordinaire, en vue d’appliquer pleinement les principes d’égalité, de dignité et de respect des droits au bénéfice des générations futures, et de garantir un développement durable.
Déclarations
M. JAN ELIASSON, Vice-Secrétaire général de l’ONU, a parlé des questions à l’ordre du jour et a pris l’exemple de la Suède, son pays d’origine, qui est souvent citée comme modèle de progrès. Il y a 80 ans, a-t-il rappelé, la Suède était un des pays les plus pauvres d’Europe où les femmes enceintes craignaient de mourir en couches. Le Programme d’action du Caire, a-t-il estimé, marque un tournant dans notre élan historique vers un développement centré sur l’être humain.
Faisant part du message du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, le Vice-Secrétaire général a souligné la responsabilité « urgente » d’investir dans un environnement favorable à l’innovation et l’entreprenariat pour les personnes de tous âges. Il est important d’investir dans leur santé et leur éducation, et de revoir les lois, les normes et les pratiques qui restreignent leur pleine participation et leur accès aux services de santé sexuelle et reproductive.
L’examen du Programme d’action du Caire au-delà de 2014, a poursuivi le Vice-Secrétaire général, promeut une nouvelle vision axée sur la dignité, les droits de l’homme, la santé, la sécurité, la gouvernance, la reddition des comptes et la durabilité. L’examen, a-t-il relevé, montre un large consensus parmi les États Membres sur les questions cruciales, comme le prouvent les négociations sur les plans d’action régionaux. Il s’est réjoui que ces plans d’action régionaux prennent complètement en compte les besoins de toutes les tranches de la population et mettent en relief les liens existant entre bien-être individuel, et croissance économique et développement durables. Maintenant, que nous nous attelons à la définition d’un nouveau programme de développement inclusif et durable pour l’après-2015, je suis sûr, a-t-il conclu, que le Programme d’action du Caire qui est ancré dans les principes d’égalité et des droits continuera à guider et à enrichir nos efforts.
M. WU HONGBO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a affirmé que la formulation des Objectifs du Millénaire pour le développement avait été fortement influencée par les priorités de la Conférence internationale sur la population et le développement du Caire (CIPD). De nombreux défis demeurent: des millions de personnes sont certes sorties de la pauvreté extrême, mais plus d’un milliard de personnes vivent en deçà du seuil de la pauvreté avec seulement un dollar par jour. De même, a expliqué le Secrétaire général adjoint, les inégalités de revenus et les disparités en matière d’éducation et de santé perdurent et se sont même aggravées dans de nombreux pays.
Plusieurs pays en développement, en particulier les pays les moins avancés (PMA) continuent d’avoir une croissance démographique élevée et des taux tout aussi élevés de chômage chez les jeunes. Les gouvernements, a dit le Secrétaire général, peuvent influencer les tendances démographiques en élargissant les choix des individus et leurs possibilités de contribuer au développement.
En 2012, la Conférence « Rio+20 » a confirmé le lien important entre développement durable et évolution démographique, a également ajouté M. Wu, et 20 ans après la Conférence du Caire, les objectifs et engagements du Programme d’action de la CIPD demeurent pertinents et continuent d’être un cap essentiel pour relever les défis du développement, a conclu le Secrétaire général adjoint.
Mme PAULETTE BETHEL, Chef de Cabinet, au nom du Président de l’Assemblée générale, M. John W. Ashe, a indiqué que cette année coïncide avec le vingtième anniversaire de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), tenue au Caire en 1994. Vingt années plus tard, beaucoup de travail reste à faire pour que les objectifs du Programme d’action soient réalisés. À sa soixante-cinquième session, l’Assemblée générale a décidé de prolonger sa mise en œuvre au-delà de 2014 et a appelé à une évaluation de la mise en œuvre du Programme d’action en vue de répondre aux nouveaux défis relatifs à la population et au développement.
Des lacunes et des obstacles demeurent, a dit Mme Bethel. Ce sont, entre autres, le fait de continuer de travailler pour l’élimination de la discrimination et la marginalisation pour s’assurer que tous les peuples puissent réaliser leur potentiel. Alors que la pauvreté a connu de significatives régressions, les progrès sont inégaux dans les pays et entre les pays, et les gains en matière de développement sont cachés par l’inégalité croissante en matière de santé et de revenus. Les progrès en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes et des filles restent lents et inégaux.
Elle a poursuivi en disant que « nous devons nous préparer pour les défis posés par le vieillissement de la population ». Le développement durable comprend l’investissement dans la santé et l’éducation et particulièrement pour la jeunesse, les femmes et les adolescentes, a-t-elle rappelé. L’accès universel à la santé sexuelle et reproductive permet aux femmes et aux jeunes de rester en bonne santé et de faire des choix sur le nombre et la planification familiale. S’agissant de la migration internationale, « assurer la sécurité et la mobilité est devenu fondamental pour la durabilité », a déclaré Mme Bethel. La migration internationale va augmenter en échelle et en impact, demandant des politiques appropriées pour assurer une migration saine et légale », a-t-elle ajouté. « Nous devons faire en sorte que le consensus du Caire soit pleinement intégré dans le Programme de développement pour l’après-2015 et les nouveaux objectifs de développement durables », a-t-elle conclu.
M. BABATUNDE OSOTIMEHIN, Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a dit que la CIPD a changé pour toujours notre façon de voir la population et le développement. Elle a fait passer les politiques et programmes relatifs à la population, des chiffres aux individus. Elle a donc fait en sorte que les objectifs communs incluent tout le monde, en particulier les femmes et les filles. Les progrès réalisés en 20 ans cachent mal, a poursuivi le Directeur exécutif, des inégalités importantes et croissantes qui empêchent les plus vulnérables, les plus marginalisés et les plus exclus d’entre nous, en particulier les femmes et les filles, à jouir de leurs droits. Dans de nombreux pays, l’accès à la santé sexuelle et reproductive n’est réservé qu’aux plus riches. Les progrès ne parlent pas, a-t-il souligné, de cette petite fille, mariée à 11 ans à un homme qui a quatre fois son âge. Les progrès n’en parlent pas parce qu’elle est invisible, trop jeune pour apparaître dans les études et les statistiques et peut-être, comme un enfant sur trois dans les pays en développement, trop insignifiante pour figurer dans les registres d’état civil.
Trop souvent, la dignité et les droits des individus sont compromis par une discrimination persistante, par des préjugés et par l’exclusion. Pensons une nouvelle fois à cette petite fille de 11 ans, a invité le Directeur exécutif. Son mariage précoce l’a conduit à une grossesse précoce qui lui a fermé les portes de l’éducation, du développement de ses compétences et par conséquent, des opportunités économiques et de son potentiel humain. Tout cela a compromis la santé, l’éducation et l’avenir de ses propres enfants, perpétuant ainsi un cercle vicieux de la pauvreté et de l’exclusion. Lorsque l’on multiplie par des millions le sort de cette fillette, on se retrouve devant un effet dévastateur et handicapant qui met en danger le développement même.
La manière dont la société a toléré la force et la violence pour garder le contrôle sur les femmes est une des plus grandes injustices de l’histoire de l’humanité, a poursuivi le Directeur exécutif. Notre petite fille de 11 ans, qui est encore une enfant, ne comprend vraisemblablement pas les changements de son corps. Mariée à un étranger, séparée de sa famille, dépourvue de tout réseau social, la voilà incapable d’accéder à l’information et aux services dont elle a besoin. Quelque 50% des assauts sexuels sont commis contre des filles de moins de 16 ans, a souligné le Directeur exécutif, et la violence fondée sur le sexe est un facteur important du décrochage scolaire chez les filles.
Malgré les engagements, une fille sur trois, dans les pays en développement, est mariée avant l’âge de 18 ans et une sur neuf avant ses 15 ans. La plupart d’entre elles, sont pauvres, très peu éduquées et campagnardes. Dans ces pays, 9 grossesses sur 10 chez les adolescentes ont lieu dans le contexte d’un mariage forcé; la grossesse et l’accouchement étant la première cause de mortalité chez les filles âgées de 15 à 19 ans, dans les pays à bas revenu et à revenu intermédiaire.
Quelque 8,7 millions de jeunes filles âgées de 15 à 24 ans ont recours, chaque année, à des avortements non médicalisés et malgré ces statistiques, les lois, pratiques et comportements discriminatoires continuent de barrer l’accès des femmes et des filles à la santé sexuelle et reproductive, y compris la contraception. En réalité, ce que nous disons à ces filles c’est « tu peux te marier, avoir des relations sexuelles et faire des enfants mais tu n’es pas assez mûre pour avoir accès à la contraception, à l’éducation sexuelle et au contrôle de ton corps ». Dans le monde en développement, plus de 200 millions de femmes qui veulent retarder ou éviter une grossesse n’ont pas accès à la contraception.
Il est pourtant évident, a dit le Directeur exécutif, que si les femmes doivent pouvoir contribuer à la croissance de leur société, à l’innovation et au développement, elles doivent avoir la possibilité de décider du nombre et d’espacement de leur grossesse et de vivre à l’abri de la violence et de la coercition, assurées qu’une grossesse et un accouchement ne conduiront ni à la maladie, au handicap ou à la mort, assurées que leurs enfants seront en bonne santé.
Si on peut dire à cette petite fille de 11 ans qu’elle peut rester à l’école, être protégée de la violence, du mariage précoce et autres pratiques préjudiciables, avoir accès à l’information et aux moyens d’éviter une grossesse, et avoir des choix et des opportunités, elle et les millions de ses camarades, filles et garçons, peuvent devenir de puissants moteurs du changement social pour un avenir meilleur.
Pendant cette session, a conclu le Directeur exécutif, les États ont l’occasion de veiller à ce que les progrès du Programme d’action du Caire soient inscrits dans les futurs objectifs du développement durable. Il est temps de réaffirmer le message essentiel dudit Programme à savoir que la dignité et les droits de l’homme tracent la voie d’un avenir résilient et durable. Notre avenir dépend des mesures que nous prenons aujourd’hui pour protéger la petite fille de 11 ans et ses droits et lui assurer, à elle et à tous les autres, une vie de dignité et de bien-être, une vie dans laquelle chacun a l’autonomie de contribuer au développement et d’en partager les bénéfices, une vie dans laquelle chacun d’entre nous compte. C’est la raison d’être du Programme d’action du Caire et c’est la voie de la durabilité et d’un meilleur monde pour tous, a conclu le Directeur exécutif.
Mme NAFIS SADIK, Conseillère spéciale du Secrétaire général et Envoyée spéciale des Nations Unies pour le VIH/sida en Asie et dans le Pacifique, qui s’exprimait sur le thème « La dignité et les droits de l’homme dans le contexte du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement au-delà de 2014 », a affirmé que la Conférence du Caire avait constitué un jalon de la lutte de l’humanité contre la pauvreté et pour la dignité.
Vingt ans après, de grands défis existent encore, a-t-elle dit, renvoyant aux interventions précédentes et aux rapports du Secrétaire général. La tendance démographique de demain dépendra des politiques établies aujourd’hui, a-t-elle observé, plaidant pour l’accès universel à la santé reproductive, à l’éducation des jeunes, l’accent devant être mis en particulier sur les fillettes, l’autonomisation des femmes et l’égalité hommes-femmes.
La santé et les programmes de procréation seraient plus efficaces s’ils étaient respectueux de la dignité des femmes et des fillettes et s’il était offert à celles-ci un choix contraceptif approprié et présenté avec d’autres services de santé. Mme Sadik a notamment mis l’accent sur la nécessité de renforcer les choix individuels, en particulier pour les filles et les femmes.
La santé de procréation est un des marqueurs de la pauvreté, a fait observer la Conseillère spéciale du Secrétaire général. Un grand nombre de personnes vivent avec à peine un dollar par jour, a-t-elle rappelé, estimant que les efforts en vue d’éliminer la pauvreté et les disparités n’avaient pas été à la hauteur de la croissance démographique.
Le produit national brut des 10 pays les plus pauvres correspond à un pourcentage mineur des pays les plus riches, a-t-elle indiqué, soulignant l’effet déstabilisateur de cette disparité sur l’ensemble de la société. À Long terme, ceci n’est pas viable, a-t-elle déclaré.
L’Asie du Sud, a-t-elle dit, a vu une croissance économique importante, mais les indicateurs sociaux sont beaucoup moins encourageants. La plupart des femmes pauvres n’ont pas d’éducation, n’ont pas accès aux services de santé modernes et ne peuvent protéger leurs droits de procréation.
L’interruption volontaire de grossesse est un sujet encore controversé et restreint dans bien des pays de la région, tandis que les avortements non médicalisés sont toujours aussi nombreux. Mme Sadik a ainsi appelé les États à tout faire pour traiter de la question des avortements non médicalisés.
Le Programme d’action du Caire reflète le principe selon lequel une femme en bonne santé est la base de tout, de son éducation, de son autonomisation et son souhait d’être traitée sur un pied d’égalité. Mme Sadik a dénoncé, sous les applaudissements, les préjugés et la discrimination enracinés et dirigés contre les femmes et les filles. Il ne s’agit pas là de la question des valeurs culturelles mais du problème d’un groupe qui soumet un autre groupe, a-t-elle tranché. Les États doivent trouver aussi les moyens d’autonomiser ces hommes là, a-t-elle estimé.
Il n’y a pas de plus grande menace aux droits de l’homme que la tendance actuelle du développement, a-t-elle poursuivi.
M. MACHAZIA KAMAU (Kenya), au nom du Groupe des États d’Afrique, a déclaré que son Groupe continuera de participer aux travaux de la Commission en dépit de l’absence de consensus sur le projet d’ordre du jour et sur certaines questions sensibles qui y figurent.
Le Président de la Commission a salué cette décision, tout en soulignant que le Bureau s’est réuni six fois, preuve de son ouverture d’esprit et de sa transparence.
Après ces interventions, le représentant du Ghana a voulu que la centralité de la question des femmes et du développement soit une nouvelle fois soulignée. Il a aussi voulu que la question de l’avortement et de ses politiques soient envisagées avec « compassion ». Une fille violée de 11 ans ne devrait pas être forcée de garder sa grossesse. Nous ne sommes pas là pour rendre encore plus victimes, les victimes, a dit le représentant en se demandant dans quelle culture on peut interdire à une fille violée pendant la guerre de se faire avorter. Donnons aux femmes et filles leurs pleins droits, leur droit à l’humanité, a-t-il conclu. Son homologue de l’Égypte a indiqué que la nouvelle Constitution égyptienne a prévu l’abolition de certaines pratiques traditionnelles dont la mutilation génitale féminine. « Les mauvaises pratiques doivent disparaître et les bonnes rester ». Ayant fait partie de l’Assemblée constituante, la représentante a convenu que maintenant la question est de savoir si les hommes dirigeants veilleront au respect de la loi fondamentale. Beaucoup d’injustices doivent être corrigées en Égypte, a-t-elle souligné. Le traitement inhumain des femmes doit être reconnu dans toutes les réunions sur les droits de l’homme, tout comme doit être reconnu le fait que la croissance économique ne peut être durable tant que les femmes resteront pauvres, illettrées et soumises à la violence. Les femmes, a-t-elle insisté, doivent avoir le droit de décider de leur corps. La Conseillère spéciale du Secrétaire général et Envoyée spéciale des Nations Unies pour le VIH/sida en Asie et dans le Pacifique s’est félicitée de ces deux interventions.
M. ANGELINO GARZÓN, Vice-Président de la Colombie, qui a énuméré certaines des mesures prises dans son pays en faveur de l’autonomisation des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes, a affirmé que ces deux domaines formaient une stratégie de prévention efficace contre la violence et favorisaient le plein exercice de la citoyenneté.
Les droits sexuels et de reproduction sont des droits de l’homme universels, a-t-il rappelé, notant que la Colombie avait toujours joué un rôle de chef de file sur le plan international et régional lorsqu’il s’agit d’éliminer la mortalité maternelle d’un point de vue des droits de l’homme.
M. Garzón a ajouté que son pays investissait dans les jeunes, la petite enfance, les personnes âgées et leurs familles afin de favoriser un vieillissement actif. Des défis importants restent à relever, a-t-il déclaré, précisant que la garantie des droits des filles, des adolescents et des jeunes représentait une priorité, en particulier dans le domaine de l’éducation. Il est possible, selon le Vice-Président colombien, de progresser par des accords satisfaisant la diversité.
Il ne faut pas laisser la pauvreté et les inégalités l’emporter, a-t-il poursuivi, indiquant que son pays était prêt à faire en sorte que les conclusions de cette quarante-septième session mobilisent les énergies en faveur du développement durable.
Mme LYNNE FEATHERSTONE, Ministre du développement internationale du Royaume-Uni, a prévenu que nous sommes encore loin de réaliser tous les droits des femmes et des filles. Beaucoup de résistance subsistent, a-t-elle insisté, en plaidant en particulier pour l’accès des femmes et des filles à tous les services de santé, y compris la santé sexuelle et reproductive, à l’éducation et à l’autonomisation. La session, a-t-elle dit, doit permettre d’identifier les domaines qui n’ont pas été traités en 1994, notamment les formes d’intolérance à l’égard de femmes, a suggéré Mme Featherstone. Nous devons être ambitieux pour réaliser la vision du Caire 1994 et éviter d’attendre encore 0 ans pour réaliser quelques progrès, a-t-elle conclu.
Mme CUI LI, Vice-Ministre de la santé nationale et de la commission de la planification familiale de la Chine, a jugé que, pour aller de l’avant, il faut accorder plus d’attention aux relations entre la dynamique des populations et le développement durable, et incorporer les questions de population dans les programmes globaux de développement économique et social. Il faut aussi traiter des questions de population de manière globale, pour promouvoir à long terme un développement équilibré de la population. Le nombre, la qualité, la structure et la répartition de la population doivent être analysés de manière intégrée, un accent particulier étant placé sur l’impact des changements de la structure démographique sur le développement socioéconomique et sur la manière de répondre au vieillissement de la population.
Il faut, a-t-elle poursuivi, garantir un accès équitable aux services sociaux de base, et accélérer les efforts pour parvenir à un accès universel à la santé sexuelle et à la planification familiale, en mettant l’accent sur l’accès des adolescents à l’éducation sexuelle. Enfin, la représentante a recommandé de développer des partenariats avec les ONG et le secteur privé ainsi que la coopération internationale, y compris la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire, pour réaliser le développement commun et parvenir à une situation mutuellement bénéfique.
Mme ELEONORA MENICUCCI DE OLIVEIRA, Ministre d’État à la condition de la femme du Brésil, a regretté que le rapport dont est saisie la Commission souligne que les inégalités sont le plus grand défi. Les progrès, a-t-elle admis, ont été inégaux et fragmentés levant des obstacles au développement pour tous. Le Brésil, a-t-elle souligné, n’aurait pas pu sortir des dizaines de millions de personnes de la pauvreté et éteindre virtuellement le feu de l’extrême pauvreté sans des programmes d’autonomisation des femmes et de promotion d’égalité des sexes. Il est important, a-t-elle dit, que les États s’engagent dans un dialogue constructif pour parvenir à une compréhension commune qui tienne compte des différentes sensibilités tout en préservant les engagements existants. La Commission de la population du Brésil vient d’adopter son plan de travail après avoir achevé des études sur des questions prioritaires pour le Gouvernement brésilien, comme la relation entre population et développement, l’agenda sur la santé et les droits sexuels et reproductifs, l’agenda sur les jeunes, l’élimination de la pauvreté, le vieillissement de la population, la petite enfance, la lutte contre le racisme, la promotion de l’égalité raciale et les migrations internationales. Dans tout cela, le pays reconnaît le rôle primordial de l’accès à la justice et aux services.
M. LEONEL BRIOZZO, Ministre de la santé de l’Uruguay, a estimé que le contexte de croissance économique actuel dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes ouvrait des possibilités de progresser dans l’élimination des déséquilibres du développement. La population de la région a beaucoup gagné en longévité avec une espérance de vie de 75 ans pour les deux sexes, s’est-il notamment félicité, mettant l’accent sur la nécessité de parvenir à un vieillissement digne, heureux et productif. La mortalité infantile de la région a baissé de 86% depuis 1950, a-t-il également dit.
M. Briozzo a souligné l’importance d’investir dans des plans dûment ciblés, notamment dans les domaines de la grossesse, de la maternité et de la petite enfance. Il faut rompre le cycle actuel des maladies et de la pauvreté, a-t-il également déclaré. Le Ministre a insisté sur la nécessité de trouver les moyens de réduire les risques liés aux avortements au moyen de compromis, de systèmes de santé adéquats, ce qui, a-t-il dit, constitue une obligation éthique pour tous.
Le niveau de pauvreté dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes, qui se poursuit, est inacceptable et ne fait que s’aggraver, a-t-il ajouté. De même, selon lui, la lutte contre les narcotrafics est une priorité. Enfin, les inégalités ethniques représentant une dimension complémentaire, les peuples autochtones faisant toujours l’objet de discriminations économiques et politiques.
Mme URSULA MÜLLER, Directrice générale des questions de politique et de la gouvernance politique du Ministère fédéral de la coopération économique et le développement de l’Allemagne, a déclaré que les rapports présentés par le Secrétaire général montrent la pertinence du Programme d’action de la CIPD. Ils montrent aussi les lacunes qu’il faudra combler notamment en matière des droits à la santé sexuelle et reproductive. Aussi, elle a encouragé les États Membres à promouvoir les droits sexuels des jeunes en général et la santé sexuelle et reproductive des adolescentes en particulier. Elle a aussi tenu à noter que les progrès ont été modestes en matière de mortalité maternelle et d’accès universel aux services de santé de qualité. Elle a estimé que la capacité de prévoir les dynamiques démographiques est encore faible dans certains pays en développement. L’Allemagne est disposée à aider ces pays dans la collecte de données qui leur permettront d’adapter leurs politiques de développement. Elle a terminé en insistant sur le fait que les droits sexuels doivent dûment figurer dans le programme de développement pour l’après-2015.
M. LAMBERT GRIJNS (Pays-Bas) a rappelé le ferme engagement de son pays en faveur de la mise en œuvre du Programme d’action de la CIPD, notamment en ce qui concerne les droits sexuels et reproductifs. Il s’est prévalu d’avoir aux Pays-Bas un des taux d’avortement les plus faibles au monde, ce qui a été rendu possible grâce à l’éducation sexuelle et à la prise en compte des désirs des jeunes. Il a appelé à faire davantage pour relever les défis qui persistent dans la mise en œuvre du Programme d’action de la CIPD en insistant sur la promotion des droits sexuels et reproductifs. Cela exige d’améliorer l’information et les services de santé sexuelle et reproductive, a-t-il plaidé, ainsi que de fournir une éducation sexuelle complète. Le représentant s’est aussi élevé contre les mariages forcés et les mutilations génitales féminines. Il est important d’impliquer les hommes et les garçons dans la lutte contre la violence sexiste et pour l’égalité des sexes, a-t-il ajouté. En ce qui concerne la prévalence du VIH/sida, il a indiqué que son pays offre un accès égal à la prévention, au traitement, aux soins et au soutien, notamment pour les personnes marginalisées telles que les minorités sexuelles, les consommateurs de drogues et les travailleurs du sexe. Il a appelé la communauté internationale à renforcer les partenariats pour la mise en œuvre du Programme d’action de la CIPD.
M. ALEXIS LAMEK (France) a estimé que nous sommes loin d’atteindre l’objectif de garantir aux personnes, en particulier aux femmes et aux jeunes, les moyens de faire des choix libres et éclairés quant à leur vie sexuelle, affective et reproductive et d’avoir accès à des services adaptés et de qualité. Aujourd’hui encore, plus de 220 millions de femmes n’ont pas accès aux méthodes modernes de contraception. Tous ces risques peuvent être prévenus en garantissant l’accès de tous aux services, aux produits, à l’information en matière de santé sexuelle et reproductive. Le représentant a continué en disant que les droits sexuels et reproductifs, et notamment l’accès à l’ensemble des méthodes de planification familiale et à une gamme complète de méthodes contraceptives, l’accès des jeunes à une éducation à la sexualité et à une éducation à l’égalité entre les femmes et les hommes, l’accès à des avortements sécurisés sont autant de points du Programme d’action du Caire qui doivent être complètement mis en œuvre. Il faut également lever les barrières légales qui freinent l’accès des femmes et des adolescentes à un avortement sécurisé et dépénaliser l’interruption volontaire de grossesse.
Cette session présente aussi une grande importance pour les discussions en cours sur la définition du nouveau programme de développement pour l’après-2015, a dit le représentant qui a ajouté que l’année 2015 doit marquer un tournant décisif pour les droits de l’homme, en particulier pour les droits de la femme. L’accès universel à la santé et aux droits sexuels et reproductifs est une question prioritaire, dans le contexte de « Caire+20 », mais également du programme de développement pour l’après-2015, a conclu M. Lamek.
M. FASLI JALAL, Président du Conseil national de la population et de la planification familiale de l’Indonésie, a estimé que les programmes de planification familiale constituaient des mesures cruciales pour stabiliser la croissance de la population, en particulier dans les pays en développement. Il s’est cependant inquiété du manque de financement de ces programmes, qui ne reçoivent que 8% de ce qui est prévu, de même que pour le financement des programmes de santé reproductive. Il a fait part des problèmes démographiques que rencontre son pays qui a un taux de dépendance de 49%. Ce taux passera à 47% entre 2028 et 2031, a-t-il indiqué, à condition que la qualité des ressources humaines s’améliore, que les opportunités d’emploi augmentent, que l’épargne s’accroisse et que les femmes participent davantage au marché du travail.
Le représentant a demandé que le programme de développement pour l’après-2015 tienne compte des questions relatives aux migrations, à l’urbanisation, aux personnes handicapées et aux personnes âgées. Actuellement, environ 4,5 millions d’Indonésiens sont des travailleurs migrants, a-t-il indiqué, avant d’inviter les pays d’origine et de destination à établir des pratiques qui renforcent le développement. Le Gouvernement indonésien a accentué ses efforts pour promouvoir et protéger les droits des travailleurs migrants aux niveaux bilatéral, régional et multilatéral. En ce qui concerne l’urbanisation, M. Jalal a recommandé de créer des environnements urbains durables qui permettent d’enrichir tant les populations urbaines que rurales.
M. MARKUS SCHWYN, Office Fédéral de la statistique de la Suisse, a déclaré que l’analyse détaillée des progrès réalisés depuis la CIPD montre qu’ils sont marqués par d’importantes inégalités et exclusions. De nouveaux défis, réalités et possibilités ont surgi. Nous devons les adresser en considérant les nouvelles tendances en matière de fécondité, de mortalité, de migration, d’urbanisation et de vieillissement, a dit M. Schwyn. La population mondiale d’aujourd’hui est marquée par un haut degré de diversité et de changement que nous devons prendre en considération dans la planification des mesures à prendre pour accélérer la mise en œuvre du Programme d’action. Il est impératif que nous comblions les lacunes identifiées en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes et des filles et que nous garantissions à toutes et à tous, y inclus les adolescentes et les jeunes, la santé, en particulier la santé sexuelle et reproductive et les droits y associés. Face aux défis, il faut renforcer nos engagements par les expériences vécues grâce à une approche multisectorielle, globale et intégrée. Le représentant a insisté sur l’importance de la collecte des données et des technologies novatrices en la matière.
Mme TOSHIKO ABE, Directrice adjointe de la Fédération des parlementaires pour la population du Japon, a déclaré que l’autonomisation des femmes et la promotion d’une plus grande participation des femmes au processus de pise de décisions à tous les niveaux constituent la clef des questions relatives aux populations et au développement. Le Japon souhaite travailler avec les pays en développement pour établir des « sociétés dans lesquelles les femmes brillent », a dit le représentant qui a rappelé la théorie « Womenomics » selon laquelle plus la condition de la femme est promue, plus le taux de croissance économique est élevé. Le Japon compte aider les pays en développement à renforcer la participation des filles dans la société, la formation professionnelle ou encore les systèmes d’adduction d’eau en milieu rural. Le Japon entend aussi appuyer les petits exploitants et les femmes entrepreneures, en particulier en Afrique.
Au Japon, a poursuivi le représentant, une personne sur quatre a plus de 65 ans. L’un des objectifs de la société est de rester le plus longtemps possible en bonne santé; le Japon occupant le premier rang mondial en termes d’espérance de vie. La couverture santé rendue universelle dès 1961 a jouté un rôle important. Mais, a reconnu le représentant, une société vieillissante fait face à de nombreux défis dont le coût des prestations sociales qui met en danger la durabilité de l’économie. Pour y faire face, des réformes majeures ont été lancées. Il n’existe pas, devant un taux de fertilité extrêmement bas et une population vieillissante, de recettes miracles. Mais la promotion d’un équilibre entre la vie familiale et vie professionnelle et un environnement favorable à la famille conjuguée à des politiques d’égalité des sexes est essentielle. Le Japon est disposé à partager son expérience sur ce sujet, sachant que la promotion des systèmes de sécurité sociale, y compris la couverture de santé universelle, constitue un élément important de sa Stratégie diplomatique mondiale pour la santé.
M. DMITRY I. MAKSIMYCHEV (Fédération de Russie) a estimé que les questions démographiques devaient être dûment reflétées dans les objectifs de développement durable. Selon le représentant russe, il n’est pas utile de consacrer des efforts à des conceptions douteuses qui ne reposent pas sur des valeurs universelles. Ainsi, les conférences régionales ont révélé des tendances qu’il a jugées inquiétantes s’agissant des principes du Programme d’action du Caire. Il est indispensable, a-t-il déclaré, de respecter à la lettre ce qui a été convenu lors de la Conférence. La Fédération de Russie ne se sent pas obligée d’inclure dans le cursus scolaire des cours d’éducation sexuelle. La tâche de donner une éducation sexuelle aux enfants incombe en priorité aux parents, a tranché le représentant.
Mme MARGARET POLLACK, Directrice des relations extérieures et de la coordination multilatérale du Bureau de la population, de la migration et des réfugiés du Département d’État des États-Unis, a déclaré que ceux qui étaient au Caire en 1994 peuvent être fiers de l’action qui a été menée depuis. Mais l’examen du Programme d’action de la CIPD montre que les progrès ont été lents et inégaux. Les défis sont nombreux et certains auront des impacts sur notre route commune comme la réalisation des droits de l’homme, les droits de santé sexuelle des femmes, les abus divers. Nous devons notamment élargir l’accès aux soins maternels, à la santé sexuelle, au traitement du sida pour les jeunes, a suggéré Mme Pollack qui a terminé en disant qu’il faut faire plus pour que les jeunes aient des chances d’accès à l’emploi et à l’éducation notamment à l’éducation sexuelle.
M. ZANE DANGOR (Afrique du Sud) a en particulier mis l’accent sur la Déclaration d’Addis-Abeba adoptée en septembre dernier par les ministres responsables de la population et du développement de l’Union africaine. Il a insisté sur la nécessité de réaffirmer les droits de l’homme de tous qui, a-t-il dit, sont indispensables au développement durable. Le représentant a également souligné l’importance de réaffirmer les engagements en faveur de l’accès universel à la santé maternelle, d’élargir l’accès aux soins post-avortement, de favoriser l’accès universel à la technologie, aux services de base, à la contraception, à l’éducation, aux soins et à la prévention du VIH/sida et autres infections.
M. AHMEDOU HADEMINE JELVOUNE, Ministre de la santé de la Mauritanie, a déclaré que son pays a pris des mesures importantes d’ordre institutionnel et juridique et a adopté et mis en œuvre des politiques, stratégies et programmes sectoriels qui visent à atteindre les objectifs du Programme d’action de la CIPD ainsi que les OMD. En juin 1995, la première Déclaration nationale de politique de population a été adoptée par le Gouvernement et réactualisée en 2005 et 2012 pour tenir compte de questions liées à la CIPD. Un Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté pour la période allant de 2001 à 2015 est en cours d’exécution. En outre, le Président de la République a rencontré plus de 400 jeunes dans ce qui a été l’occasion d’échanges directs de points de vue sur les questions institutionnelles et juridiques, ainsi que sur les perspectives de développement et les propositions d’insertion sociale. La rencontre a débouché sur la création d’un Haut Conseil des jeunes. Pour plus d’égalité et d’équité, des efforts importants ont pu être fournis au profit des handicapés, de l’égalité des sexes, de l’autonomisation des femmes et de la participation politique, comme en témoigne le fait que 21% des sièges du Parlement sont occupés par les femmes depuis les dernières élections législatives de 2013. Enfin, une initiative présidentielle a été lancée en 2012 pour accélérer l’atteinte des OMD relatifs à la santé, a indiqué le Ministre.
Mme CLAUDIA PENA CLAROS, Ministre de l’autonomie de la Bolivie, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que la mise en œuvre du Programme d’action de la CIPD au-delà de 2014 était essentielle pour l’élimination de la pauvreté et pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Le Groupe, a-t-elle dit, appelle à faire en sorte que les questions démographiques continuent d’être traitées de façon globale comme une partie intégrante du développement économique, social et culturel, tel que stipulé dans le Programme d’action du Caire.
En outre, selon le Groupe, un système de santé de qualité pleinement fonctionnel et efficace, avec une couverture universelle, est indispensable pour la réalisation du programme d’action et des OMD liés à la santé. La priorité doit également être accordée aux problèmes auxquels font face les jeunes, tels que le chômage, leur problème d’accès à une éducation abordable et de qualité et à un système de santé efficace. L’attention doit aussi être portée aux personnes âgées, aux minorités ethniques, aux migrants et aux personnes handicapées. Leur intégration dans la société doit être assurée grâce à des instruments de protection sociale, a-t-elle affirmé.
M. SAÚL WEISLEDER (Costa Rica), au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a indiqué que pendant ces 20 dernières années, la CELAC a réalisé des progrès significatifs: des dizaines de millions de personnes sont sorties de la pauvreté, l’égalité des sexes et la lutte contre la discrimination à l’égard des femmes ont progressé et la santé publique a été influencée par les droits à la santé reproductive. Mais beaucoup reste à faire notamment en ce qui concerne la santé maternelle. Dans la région, le quart de la population est jeune, ce qui offre une opportunité unique d’investir socialement dans cette catégorie de la population pour l’avancement du développement.
Le représentant a ajouté que nous devons donner la priorité à l’incorporation des droits de l’homme dans les politiques de développement, à l’éradication de la pauvreté et aux actions qui garantissent à tous le droit à l’alimentation et au logement, l’accès aux soins de santé y compris la santé mentale et physique ainsi que la santé sexuelle et reproductive.
La CELAC réaffirme l’urgence de créer de nouveaux concepts de développement qui expriment la solidarité, la coopération et la responsabilité mutuelle basés sur l’inclusion, et dans lesquels les peuples sont au centre des préoccupations. Des concepts qui promeuvent une croissance économique durable et inclusive, le développement social et la protection de l’environnement. Il faut un nouveau programme de développement qui offre des solutions aux problèmes structurels auxquels font face les pays en développement, aux écarts entre pays, au non-respect des droits de l’homme, en particulier le droit au développement.
Le représentant a demandé au Secrétariat de l’ONU de continuer à donner la priorité aux problèmes relatifs au genre et à apporter un appui à la collecte de statistiques sur les peuples autochtones et les populations d’ascendance africaine d’Amérique latine et des Caraïbes. Il a demandé aux différents organismes des Nations Unies d’inclure dans leurs plans stratégiques pour 2014-2017, les secteurs prioritaires du Programme d’action de la CIDP.
M. AMER HIAL AL-HAJRI (Oman), au nom du Groupe des États arabes, a affirmé que le Groupe était conscient des liens déterminants entre les questions démographiques et le développement durable. Le Groupe, a-t-il dit, s’est engagé à respecter et à mettre en œuvre le Programme du Caire au-delà de 2014. Il a également mis l’accent sur l’importance de respecter, dans la mise en œuvre du Programme d’action, la souveraineté des États ainsi que les aspects religieux, éthiques et communautaires.
Le délégué a souligné la nécessité de maintenir la durabilité des acquis et des progrès réalisés au cours des 20 dernières années. Il a exprimé la profonde préoccupation du Groupe vis-à-vis des défis dans la région, en particulier la détérioration de la situation économique, sociale et politique du peuple palestinien résultant de l’occupation israélienne.
Le Groupe, a-t-il poursuivi, espère que les négociations sur un projet de résolution aboutiront à un texte équilibré qui tiendra compte du contexte religieux et culturel de tous les pays, ainsi que de leurs législations.
M. MICHEL SPINELLIS, Union européenne, a estimé que la quarante-septième session de la Commission sur la population et le développement est décisive pour discuter des progrès qui restent à accomplir et du futur programme de développement pour l’après-2015. Il a salué le travail important d’examen de la mise en œuvre du Programme d’action de la CIPD réalisé par le FNUAP, notamment pour son rapport sur la CIPD après 2014. Parmi les progrès accomplis dans cette mise en œuvre, il a noté que le nombre d’accouchements médicalisés avait augmenté de 15% dans le monde depuis 1990. En outre, davantage de femmes ont accès à l’éducation, au travail et à la participation politique. Les enfants sont aussi plus nombreux à être scolarisés et il y a moins de mères adolescentes.
L’UE et ses États membres sont fiers d’avoir contribué à ces résultats, a indiqué le représentant, faisant remarquer qu’ils ont soutenu la promotion des droits de l’homme et de l’égalité des sexes dans les pays en développement. L’UE accorde également une attention particulière aux liens entre migration et développement, a-t-il indiqué en plaidant pour une migration bien gérée. Il a aussi attiré l’attention sur la nécessité de développer une urbanisation durable. Le représentant s’est ensuite élevé contre les mutilations génitales féminines qui touchent encore 140 millions de filles et de femmes dans le monde, et contre les mariages forcés. Il y a encore trop de femmes qui ne savent ni lire ni écrire, a-t-il aussi déploré. Les femmes continuent en outre à être majoritaires dans le travail non rémunéré. En ce qui concerne les personnes âgées dont le nombre augmente, il a appelé à tenir compte de cette nouvelle réalité et d’y faire face.
M. MACHARIA KAMAU (Kenya) a reconnu les progrès réalisés depuis la CIPD en 1994 en Afrique. Mais les défis demeurent notamment en ce qui concerne les jeunes qui constituent 58% de la population africaine. Des politiques sont mises en place pour qu’ils soient des « dividendes démographiques » notamment la facilitation de l’accès au crédit, en dépit des problèmes financiers du continent. Les jeunes continuent dans le même temps d’avoir des problèmes d’accès à des soins de santé, dont la santé reproductive, et d’autonomisation. Le représentant a voulu que le Programme d’action de la CIPD soit mis en œuvre conformément aux lois nationales et aux droits de l’homme.
M. MARCEL DE SOUZA, Ministre du développement, de l’analyse économique et de la prospective du Bénin, a assuré que les politiques et les programmes mis en œuvre dans son pays se sont largement inspirés des recommandations de la CIPD. La Déclaration de politique de population de 1996, révisée en 2006, a permis d’adopter des textes de lois sur la santé sexuelle et reproductive, la répression des pratiques de mutilations génitales féminines, la prévention, la prise en charge et le contrôle du VIH/sida, ainsi que la répression du harcèlement sexuel et la protection des victimes. Il a aussi indiqué les OMD que son pays a atteints, comme l’accès à l’eau potable et l’accès universel à l’enseignement primaire. En dépit de ces progrès, le Ministre a recensé les mesures à prendre pour relever les défis qui persistent, notamment pour accomplir la transition démographique, transformer le système éducatif pour que les jeunes soient mieux préparés au marché de l’emploi, et mettre en place un système de protection sociale efficace. Il a aussi souligné l’importance de la lutte contre les inégalités et les violences à l’égard des femmes. Les actions se focalisent également sur la planification familiale, la réparation des fistules obstétricales, les soins après avortement, la prévention de la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant, ainsi que le maintien d’une couverture plus large de la gratuité de la césarienne. En matière d’autonomisation des femmes, le Gouvernement béninois a mis en place un programme de microcrédit, a-t-il ajouté.
Le représentant de World Youth Alliance (WYA) a affirmé que des progrès importants avaient été réalisés pour la mise en œuvre du Programme d’action du Caire, mais que beaucoup restait à faire, en particulier pour la santé maternelle. Il a notamment proposé que des mesures soient prises pour faciliter l’accès à un accouchement médicalisé afin de réduire de 75% la mortalité maternelle et garantir aux femmes au moins quatre visites prénatales chez leur gynécologue, comme le recommande l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
La représentante de German Foundation a demandé aux États Membres de s’engager à respecter les droits sexuels des femmes, d’abroger les lois punitives contre l’avortement et de fournir une éducation sexuelle globale. « Nous devons concentrer nos efforts sur les jeunes en consacrant des ressources supplémentaires pour la réalisation de leurs droits fondamentaux », a dit la représentante qui a terminé en demandant à ce que tout cela soit intégré dans le programme de développement pour l’après-2015.
La représentante de Youth Coalition a notamment plaidé pour une approche fondée sur les droits des jeunes. Beaucoup d’obstacles continuent d’entraver la pleine réalisation des droits à la santé reproductive des jeunes femmes, a-t-elle dit. Il est inacceptable pour les jeunes de ne pas avoir accès aux domaines qui avaient été définis et regrettable de voir les gouvernements ne pas respecter leurs engagements, a-t-elle déclaré.
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