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FEM/1987

La Commission de la condition de la femme réclame un objectif à part entière sur l’égalité entre les sexes dans le nouveau cadre du développement pour l’après-2015

21/03/2014
Conseil économique et socialFEM/1987
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la condition de la femme

Cinquante-huitième session

16e & 17e séances – matin – après-midi


LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME RÉCLAME UN OBJECTIF À PART ENTIÈRE SUR L’ÉGALITÉ

ENTRE LES SEXES DANS LE NOUVEAU CADRE DU DÉVELOPPEMENT POUR L’APRÈS-2015


Un objectif à part entière sur l’égalité entre les sexes dans le nouveau cadre du développement pour l’après-2015, c’est ce qu’a réclamé la Commission de la condition de la femme en achevant, tard dans la soirée de vendredi, une session entamée le 10 mars dernier.  Dans ses « Conclusions concertées » qui, adoptées par consensus, signent la fin des travaux, la Commission se dit en effet « profondément préoccupée » par le fait que la mise en œuvre des huit Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) n’apporte que des changements lents et inégaux à la condition de la femme et de la fille.


La Commission a également adopté par consensus des résolutions sur l’égalité des sexes dans le contexte des catastrophes naturelles1 et sur la libération des femmes prises en otage2.  Il a fallu un vote pour faire passer les résolutions sur les femmes et les filles face au VIH/sida3 et sur la situation des femmes palestiniennes4.


Les « Conclusions concertées » font la somme de ce qui s’est dit pendant une session dont le thème était « Les résultats obtenus et les difficultés rencontrées dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement en faveur des femmes et des filles ».  Dans ses « Conclusions », la Commission part du constat « profondément préoccupant » que pour les femmes et les filles, les progrès enregistrés dans la mise en œuvre des OMD sont restés lents et inégaux.  Le problème tient à l’approche adoptée jusqu’ici, estime la Commission.  Par exemple, les chiffres de l’OMD 1 relatif à l’élimination de la pauvreté, ne peuvent tenir compte de la vulnérabilité particulière des femmes puisque les données sur la répartition des revenus par ménage, entre autres, sont incomplètes.


Les indicateurs utilisés pour évaluer les progrès dans la réalisation des OMD ne sont toujours pas ventilés par sexe ou par âge, constate la Commission qui dénonce aussi le fait que des questions critiques comme la violence faite aux femmes, le mariage forcé ou précoce, la place prépondérante des femmes dans le travail non rémunéré, l’écart salarial, le non-accès à la terre ou à l’héritage n’ont pas été prises en compte pour définir les OMD.


Les « Conclusions concertées » énoncent des mesures dans trois chapitres relatifs au plein exercice par les femmes et les filles de leurs droits, au renforcement d’un environnement favorable à l’égalité entre les sexes et à l’autonomisation des femmes, à l’optimisation des investissements dans cette égalité et cette autonomisation, à l’amélioration des données et à la participation des femmes à tous les niveaux de la prise de décisions.


La Commission exhorte les États à tirer les leçons de la mise en œuvre des OMD, maintenant qu’ils sont en train d’élaborer le nouveau programme de développement pour l’après-2015.  Elle leur lance un appel urgent pour qu’ils s’attaquent aux défis restants grâce à une approche transformative et globale.  Ce faisant, la Commission réclame que l’égalité entre les sexes, l’autonomisation de la femme et le respect de ses droits figurent comme un objectif à part entière dans le nouveau cadre du développement, lequel objectif doit être intégré par des critères et des indicateurs précis dans tous les autres objectifs.    


La transversalisation de la problématique hommes-femmes est aussi recommandée dans un autre texte, celui sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes dans le contexte des catastrophes naturelles.  Ici aussi, la Commission constate que les catastrophes naturelles et la capacité de relèvement affectent différemment les hommes et les femmes et qu’une démarche sexospécifique pendant le relèvement, la remise en état et la reconstruction permettrait de résoudre des problèmes sociaux sous-jacents qui créent une vulnérabilité aux catastrophes et prolongent le délai nécessaire à la réinsertion économique et sociale et à la reprise de la productivité.  La Commission énonce 18 mesures à l’intention des gouvernements et, le cas échéant, des organismes des Nations Unies, de la société civile, des ONG, du secteur privé et autres acteurs.


Elle demande instamment à la communauté internationale, dans le texte sur la situation des femmes palestiniennes, de continuer d’accorder une attention particulière à la promotion et à la protection des droits fondamentaux de ces femmes et d’intensifier les mesures visant à remédier aux conditions difficiles qu’elles connaissent sous l’occupation israélienne.


Ce texte, adopté par 21 voix pour, une voix contre (États-Unis) et 10 abstentions (Allemagne, Belgique, Espagne, Estonie, Finlande, Géorgie, Japon, Pays-Bas, République de Corée et Suisse) est un de ceux, avec celui sur « les femmes, les filles et le VIH/sida » à avoir été adopté à l’issue d’un vote.  Le représentant de l’État de Palestine a rappelé que « les Palestiniennes continuent d’endurer les aspects brutaux de l’occupation », mentionnant les difficultés d’accès à l’éducation et à la santé.  Au nom de l’Union européenne, son homologue des Pays-Bas a expliqué son abstention en arguant que tout ce qui concerne la Palestine devrait être négocié à l’Assemblée générale et avec la délégation palestinienne, en particulier. 


La représentante des États-Unis, qui a voté contre, a estimé qu’après la reprise en 2013 des pourparlers entre Israéliens et Palestiniens à l’initiative du Président Barack Obama, les deux parties doivent saisir cette chance de parvenir à une solution négociée.  Les délégations de la Suisse et du Japon ont également expliqué leur abstention. 


La Commission a aussi engagé les États parties à un conflit armé à prendre dans les meilleurs délais toutes les dispositions nécessaires pour établir l’identité des femmes et des enfants pris en otage, à enquêter sur leur sort et les localiser et, dans la mesure du possible, à fournir à leur famille tous les renseignements en leur possession.  Cet appel figure dans le texte relatif à la libération des femmes et des enfants pris en otage lors de conflits armés.


La résolution sur le VIH/sida, dont la version finale n’est pas encore publiée, a été adoptée telle qu’amendée par 22 voix pour et 16 abstentions.  Au préalable, le paragraphe 11 a été adopté avec 18 voix pour, 15 contre et 3 abstentions (Philippines, Suisse et Thaïlande); le paragraphe 20, avec 20 voix pour, 9 voix contre (Bangladesh, Chine, Iran, Libéria, Ouganda, Pakistan, République démocratique du Congo, Soudan et Zimbabwe) et 3 abstentions (Bélarus, Indonésie et Suisse); et le paragraphe 35 par 20 voix pour, 13 voix contre et 3 abstentions (Bélarus, Libéria et Suisse). 


Dans sa déclaration, le Président de la Commission, M. Libran Cabactulan, des Philippines, a en effet expliqué qu’outre l’occupation étrangère, les principaux points d’achoppement au cours des négociations ont été, entre autres, la santé sexuelle et reproductive, la famille, l’éducation sexuelle ou encore l’orientation sexuelle. 


Les « Conclusions concertées » seront transmises pour approbation au segment de haut niveau du Conseil économique et social (ECOSOC) prévue du 7 au 11 juillet 2014.


1E/CN.6/2014/L.4

2E/CN.6/2014/L.3

3E/CN.6/2014/L.5

4E/CN.6/2014/L.6


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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